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Critiques de Mana Neyestani (96)
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Petit manuel du parfait refugié politique

Ce récit est exactement ce qu'en dit le titre, sous forme humoristique. Mana Neystani est un dessinateur de presse iranien venu s'exiler en France. Pour cela, le parcours est long: il lui faut d'abord obtenir le statut de réfugié. Pour cela, toutes les preuves sont bonnes, et plus il y en a, mieux c'est: témoignages de prison, photos de manifestations violentes circulant sur les réseaux sociaux, menaces... après de multiples allers-retours d'un bureau à l'autre, de longues heures d'attente auprès d'autres centaines de réfugiés et une vie précaire, lorsque le droit d'asile est accordé - s'il est accordé dès le premier tour, loin d'être évident et dans ce cas-là: rebelote, c'est reparti pour des mois et des mois de démarches - rien n'est gagné. Il faut à présent obtenir tous les papiers nécessaires à la vie en France.

Ce récit est une suite de noms et d'acronymes d'administrations, organisations et associations qui heureusement existent mais rendent les démarches très compliquées, d'autant plus quand on ne parle pas la langue et qu'on ne connait pas la culture administrative du pays.

Ces démarches apparaissent parfois en filigrane de certains films ou romans traitant de l'immigration mais jamais de manière aussi détaillées. Il m'est arrivé d'avoir un aperçu de ces difficultés par certains étudiants de mes cours de FLE (français langue étrangère) mais un aperçu seulement, suffisant pour prendre la mesure de la somme de compétences nécessaires pour s'en sortir (par rapport à moi qui comme d'autres personnages plus connus souffre de phobie administrative.. la bonne excuse).

Un petit livre intéressant, donc, allégé grâce à cet humour un brin sarcastique de Mana Neyestani et ses dessins caricaturaux, d'un monde parallèle que nous, citoyens français, ne vivons pas (je dis ça mais je ne suis même pas une citoyenne française...!).

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L'araignée de Mashhad

Une bande-dessiné très particulière, autant par le dessin que par l'histoire.



Un dessin en noir et blanc très anxiogène et l'histoire d'un tueur en série interrogé par des journalistes...



J'ai pourtant beaucoup aimé, même si ce n'est pas à proprement parler un coup de coeur ou alors un coup de coeur intellectuel plus que du fait de l'émotion engendrée.



C'est glaçant... glaçant cet homme ordinaire, marié, père de famille, qui pratique son intégrisme religieux en assassinant des prostituées, 16 femmes, parce qu'il les considère comme des "objets" à éradiquer de son pays ; glaçant le fait qu'à aucun moment il n'éprouve de remords ; glaçant que certaines personnes le traitent de héros ; glaçant que son fils finisse par le croire et que sa femme soit soumise au point de na pas être si choquée que cela ; glaçant que la journaliste qui fait l'interview en prison doive fumer en cachette...



On sent à chaque instant le poids de l'intégrisme religieux qui menace surtout les femmes, et ce à chaque instant de leur vie quotidienne.
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Petit manuel du parfait refugié politique

En soit, une critique sur la bureaucratie française.



Et j’ai du mal à plaindre les situations évoquées ou à rire d’elles. Car finalement c’est ce qu’on traverse tous, et la bureaucratie n’est certainement pas un fait du hasard. Elle existe, et doit avoir ses rouages. Et alors que dire d’elle dans une demande d’asile ?? Elle parait indispensable. On ne parle pas de petit week-ends ou de vacances, mais de s’établir dans une nouvelle vie.



Ce qui est bien c’est que c’est un petit livre(t). Je l’ai lu en entier. Maintenant je n’ai pas du tout été sensible, je n’ai pas partagé quoi que ce fût que le dessinateur voulut nous partager.
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Une métamorphose iranienne

Un récit de vie bouleversant.

Un témoignage sur la vie des journalistes et du peuple iranien. Comme l'auteur, on assiste impuissant à un système incohérent qui peux prendre des proportions totalement absurdes et contradictoires mettant en danger la vie des personnes et leur intégrité morale.

C'est une histoire bouleversante d'un homme broyé par la justice et la politique iranienne. Un témoignage très kafkaïen.
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L'araignée de Mashhad

Un récit qui relate un fait d'hiver raconté de façon très journalistique.

Cette bande dessiné raconte les coulisses d'un reportage et ajoute une dimension plus personnelle en intégrant les émotions et le vécu des intervieweurs.

Des dessins au trait simple en noir et blanc qui laisse toute la place au scénario et à l'horreur de la situation et qui ne laisse pas indifférent.
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Les Oiseaux de papier

Nominé à la 51ème édition du festival international de la Bande Dessinée d'Angoulême, Les oiseaux de papier évoque une expédition de "kulbars", ces contrebandiers du Kurdistan iranien payés une misère pour faire passer des marchandises interdites par le régime entre la frontière irakienne et iranienne, qui tourne au désastre.



Par son trait de crayon unique, la voix de ses personnages, l'usage des contrastes, une palette de couleurs plus que réduite, Mana Neyestani restitue avec force et finesse ces chemins mortellement dangereux, les passages escarpés, l'injustice qui saute aux yeux, l'hypocrisie régnante, la trahison qui frappe. Eros s'invite entre les pages, mais Thanatos n'est jamais bien loin : une bande dessinée glaçante d'effroi et vertigineusement essentielle sur la situation iranienne.

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Les Oiseaux de papier

Une belle lecture.



Dans ce récit fictionnel, l'auteur aborde l'histoire de passeurs kurdes, transportant de la marchandise de contrebande vers l'Iran.



Iranien, Mana Neyestani connaît bien le contexte du pays. Il y était dessinateur de presse, jusqu'à son incarcération pour un dessin humoristique en 2006, qui a provoqué son départ en exil.



Le principal point fort de cette BD, c'est son scénario. On sent que l'auteur connaît son sujet : le récit est bien ficelé, avec des sujets forts (violences sociétales, ségrégation des Kurdes, frontières, dictature iranienne, inégalités et pauvreté...), des dialogues crédibles, des surprises... et une tension qui monte crescendo. La fin est particulièrement émouvante.



En débutant ma lecture, je trouvais les dessins un peu pauvres, ce qui n'était pas sans rappeler la condition des personnages eux mêmes d'ailleurs. Mais la proposition graphique, de Mana Neyestani, a fini par me convaincre : le découpage est efficace, son trait est expressif et il y a de belles idées, comme le tapis tissé peu à peu par Rojan, qui sert de transition aux chapitres. La couleur est rare, mais elle trouve quand même sa place dans le récit.



De cette manière, on est immergé petit à petit, pour finir par ressentir les émotions des personnages et frisonner à la vue des péripéties qu'ils traversent.



Enfin, Les oiseaux de papier est une BD qui invite à la méditation. On pourrait débattre des heures durant sur les thèmes du livre, comme la frontière iranienne par exemple : autant abstraite et injuste pour les Kurdes... qu'elle n'est un instrument de pouvoir et de répression pour l’État Iranien ; qui attire (pour la contrebande) et qui repousse (à cause des soldats, des mines...).



Pour conclure, que vous aimiez les récits d'aventure ou la BD du réelle, les thématiques sensibles ou la camaraderie virile, ce livre devrait vous plaire...



Tant que vous n'êtes pas iconoclaste.
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L'araignée de Mashhad

Une jeune femme journaliste veut interviewer celui que tout le monde surnomme l'araignée de Mashhad. Cest homme a tué des prostituées au nom du respect de la religion et dunom du prophète. On plonge dans les rues de Mashhad, ville sainte de l'Iran, on y découvre une société pleine de contradictions entre la Charia et la réalité de la vie quotidienne. Un documentaire sur la place de la femme dans cette société.

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Les Oiseaux de papier

à travers le drame qui se noue entre les membres de cette équipée pitoyable, s’écrit d’abord un récit au suspense superbement ficelé.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Les Oiseaux de papier

Cet album raconte le parcours d’un groupe d’hommes, les kolbars, chargé de faire rentrer en Iran des produits de contrebandes en empruntant à pieds, des chemins périlleux entre la frontière iranienne et irakienne.



On va suivre Jalal, un jeune diplômé d’ingénierie qui prend part à au périple dans le but d’avoir de l’argent pour soigner sa mère souffrante puis quitter la région avec Rojan dont il est tombé amoureux mais malheureusement promise au vieux commerçant qui gère l’expédition.



Rojan tisse des tapis, seule, dans la maison père qui fait lui aussi parti de l’expédition. Elle tisse des tapis en attendant le retour de Jalal et enfin vivre une vie épanouie loin de ce quotidien monotone et de ce mariage forcé qui l’attend.



L’histoire va prendre un tournant lorsque les kolbars vont apprendre que la route habituelle est barrée par les gardes frontières qui n’hésitent pas à tirer dans le tas. Ils vont devoir emprunter un chemin encore plus dangereux avec leur paquetage pouvant atteindre 50kg.



À travers cette histoire, l’auteur dénonce le quotidien terrible de ces hommes et enfants vivant dans une précarité extrême et n’ayant pas d’autre choix que de prendre des risques inconsidérés pour pouvoir nourrir leur famille, se soigner,…

Une lecture qui fait relativiser!
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Les Oiseaux de papier

Cette histoire nous entraîne dans les chaînes de Montagne kurdes entre l'Irak et l'Iran, encore minées suite à la guerre Iran - Irak qui s'est pourtant finie il y a 35 ans. On suit une caravane de contrebandiers qui vont braver les gardes frontières et la neige pour faire entrer en Iran des produits interdits par le régime (des chaussures, des chapeaux, des téléviseurs…).



L'auteur considère avec beaucoup d'humanité ces villageois, aux vies rudes, aux comportements secrets et qui utilisent l'humour pour se protéger. J'ai été très émue par leurs différentes histoires, qui se dévoilent petit à petit, dans des conditions extraordinaires, la tempête extérieure se dédoublant dans les tempêtes d'émotions. J'ai surtout été émue par la solidarité unanime qui les lie et par l'altruisme et la générosité immédiate qui se dévoile dans les moments difficiles. Il y a chez tous ces hommes une dignité, bien rendue par l'auteur, malgré des actes répréhensibles



Les dessins en noir et blanc en font une fable intemporelle, on a du mal à croire que l'histoire se passe en 2022. Les seuls tâches de couleur sont réservées au tapis de Rojan et à l'ultime combat de Rostam contre le démon blanc, permettant de mettre en valeur ces moments. Les quelques couleurs, très douces, liées à la mort accentuent ainsi la lecture douce - amère du récit.



L'auteur Mana Neyestani a fui son pays après qu'un de ses dessins lui ait valu un emprisonnement et vit depuis en exil, en France depuis 2012. Il a travaillé pour de nombreux journaux dissidents et est membre de l'association Cartooning for Peace. Je trouve que son engagement politique se ressent dans l'humanité du ton de son récit.

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Une métamorphose iranienne

Après avoir lu les oiseaux de papier, son nouveau roman graphique sorti en début d'année 2023 que je ne peux que conseiller vivement, j'avais le sentiment d'avoir fait une belle découverte et envie de d'aller plus loin. Je suis donc parti sur "Une métamorphose iranienne" dans sa sixième édition (c'est déjà un bon signe de succès), son roman graphique le plus connu.

L'histoire est différente, basée sur l'expérience personnelle de l'auteur, qui se retrouve face à une administration judiciaire assez déshumanisée et très procédurière à la suite d'un dessin assez anodin. Ce dessin, publié dans une revue jeunesse, est mal interprété par une communauté turcophone de l'Iran (un pays composé d'une multitude d'ethnies ne parlant pas tous la même langue). Rapidement, même si rien ne peut lui être reproché, il fait figure de bouc émissaire responsable du soulèvement des Azéris. Ce roman, très prenant, raconte son parcours après cet événement, au sein de l'univers carcéral iranien puis son long chemin vers la liberté. Bien que ce résumé puisse paraître assez dur, l'auteur nous retrace ce parcours avec humour, soulignant l'absurdité de la situation, assez kafkaïenne. Cela se lit très facilement et je vous recommande chaudement cette lecture éducative autant que distrayante.
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Les Oiseaux de papier

J'aime beaucoup cet auteur d'origine iranienne Mana Neyestani qui m'avait déjà marqué par son ouvrage « Une métamorphose iranienne » sorti il y a plus de 10 ans déjà et qui racontait son expérience malheureuse en prison suite à la publication d'un dessin avec un mot azéri prohibé.



Ce dessinateur de presse iranien a dû fuir son pays en exil et on le comprend parfaitement. Le régime central iranien fait partie d'un des plus dangereux et des plus nuisibles de la planète. A noter que la Russie les soutient bien évidemment.



Il raconte dans cet ouvrage ce que vivent les kolbars (au nombre de 40.000 environ). J'ignorais tout de ce terme et de ce phénomène. Il s'agit pour les kurdes d'Irak de passer la frontière iranienne avec des marchandises occidentales et chinoises afin de le livrer à des marchands en Iran. Or, la région est très montagneuse et est particulièrement dangereuse pour ces porteurs qui trimballent sur leur dos ces marchandises inoffensives considérées comme illégale par le régime iranien.



Le soucis, c'est que les gardes frontières iranien n'hésitent pas à tuer à bout portant sans sommation tout contrevenant, enfant ou vieillard. C'est vrai que ce régime manque singulièrement de compassion et n'a aucune humanité par rapport à ces pauvres passeurs au nom de la lutte contrer la contrebande et l’impact de ces pratiques sur l'économie du pays.



Je rappelle qu'il ne s'agit pas d'un trafic d'arme ou de drogue mais de simples marchandises (cigarette, alcool, vêtements, TV, climatiseur ou radiateur...). A noter également que les commerçants iraniens ne subissent aucune répression car le pouvoir aime bien au fond ces marchandises occidentales.



Parmi les autres dangers, il y a les mines ainsi que les avalanches ou le froid glacial de la montagne. Il faut en vouloir pour les traverser ! Or, les passeurs sont payés ce qui leur permet de sortir du chômage et de la précarité.



Le récit est fort bien construit en plusieurs étapes et réservent de grandes surprises notamment vers la fin. On suit en effet un groupe de porteurs qui part en expédition pour acheminer les marchandises transportés sur le dos dans les montagnes de l'Iran.



L'auteur est dans une parfaite maîtrise du scénario qui tient en haleine. On en ressort assez chamboulé avec une haine encore plus grande du régime iranien. Le sort réservé aux femmes dans cette société kurde pose également des questions.



Cet ouvrage a le mérite de nous rendre attentif à quelque chose que nous ignorons totalement et qui fait des centaines de mort par an dans les montagnes de l'Iran. Je le recommande vivement. Il serait dommage qu'un tel ouvrage passe inaperçu.
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Une métamorphose iranienne

Très bon ouvrage que celui-ci ! Je me suis résolu récemment à commencer une BDthèque de géopolitique, et j'ai commencé avec celui-ci dont je me souvenais et qui me faisait envie.



Le verdict, c'est : génial ! L'auteur nous a pondu une excellente BD, qui contient en elle toutes les clés pour la comprendre. Le dessin se comprend par ce caricaturiste, qui nous livre quelques têtes assez rigolotes, mais dans un style parfois très réaliste. Son trait comporte aussi de nombreuses expressions faciales inspirées des dessins de presse, et le tout en noir et blanc, pour un résultat vraiment très bon. Le dessin véhicule un message de façon très forte, notamment dans les passages muets.



S'ajoute à cela une histoire qui m'a surpris d'un bout à l'autre, me demandant ce qui allait se passer, comment c'était seulement possible d'en arriver à ce stade. L'auteur joue aussi avec le lecteur en lui fournissant des pages qui n'auront un rapport que bien plus tard, ou dans des détails amusants, des petits personnages qui viennent commenter de façon humoristique ou non la situation. C'est une excellente manière de renforcer l'ambiance.



Et puis, cette situation est vraiment invraisemblable, quand on voit l'auteur parti d'une petite caricature de rien du tout et en arrive à être considéré comme responsable de massacres. C'est une situation digne de Kafka, dont l'auteur copie d'ailleurs les premières lignes. Il faut avouer pour le coup que les deux possèdent beaucoup de similitudes, à commencer par le cafard. Le ton restera d'ailleurs jusqu'au bout, puisqu'il s'agira pour lui de s'en sortir, et de partir. La fin est d'ailleurs excellente sur la façon de fuir d'un pays, d'essayer de prouver qu'on doit être sauvé. C'est très intéressant, et on sentirait presque un petit pied de nez à certaines institutions ou pays qui veulent avoir cette étiquette ...



Bref, j'ai adoré cette BD, autant la forme que le fond, le dessin et le récit, le principe et l'histoire, tout est bon pour moi, et j'ai vraiment un coup de cœur pour cette très belle BD. Je la recommande vivement.
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Les Oiseaux de papier

Les oiseaux de papier est une bande dessinée réalisée par Mana Neyestani, un auteur iranien. Il n'y vit plus depuis quelques années, ce n’est plus possible, il est réfugié politique en France depuis 2011. Mais c'est un récit courageux qui dénonce, avec un style romanesque, la situation des kurdes dans le nord-est du pays. Il nous raconte leur vie de contrebandiers à travers une histoire fictive mais douloureusement proche de la réalité.



Dans cette région frontalière avec l’Irak, les kurdes subviennent à leur besoins en s'adonnant à la contrebande et rapportant clandestinement des marchandises d’Irak en les trimbalant à pied à travers la montagne. Un travail dangereux en raison de la dureté de la montagne, du climat, mais aussi de la violence de la police douanière qui n’hésite pas à leur tirer sans sommation.



Son dessin est brut, réalisé au trait avec beaucoup de hachures, l’apparente rudesse du style dévoile parfois une belle sensibilité donnant un ton de tragédie romanesque, la couleur surgit discrètement par intermittences, comme pour appuyer la douleur. On ne la voit presque que dans les têtes de chapitres, sur la tapisserie de Rojan.



Rojan est la fille de Nasser, promise à un vieux, mais qui est amoureuse de Jalal, ce jeune érudit partit lui aussi dans la montagne, parce qu’un kurde diplômé a aussi du mal à trouver du travail.



L'expédition se monte, ils forment une équipe hétéroclite, un nain, un vieux, un ingénieur au chômage, quelques gars simples, et même un enfant.



On va vivre leur expédition, avec ses difficultés, des blessures, des problèmes de logistique, et bientôt bien pire. Leur voyage est ponctué par les moments d’attente de Rojan, qui tisse un tapis en bas au village, une Pénélope perdue dans l’Iran d’aujourd’hui, elle est la force tragédienne du récit, pendant que son Ulysse/Jalal vit son terrible périple.



Ce récit est romanesque et parfois poétique, chargé d’émotions douloureuses, de violences, celles d’une culture, d’un mode de vie, mais malheureusement on n'est pas totalement dans la fiction, cette expédition n’a pas existée, mais elle rassemble plusieurs drames bien réels.



Les oiseaux de papier est une grande histoire avec une simplicité poétique et une justesse bouleversante sur un sujet révoltant.

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Les Oiseaux de papier

Quelle claque! On excusera volontiers le trait de l'auteur, qu'on aurait parfois aimé plus en rondeur et en profondeur, compte tenu de ce que l'on apprend sur la vie terrible de ces habitants du Kurdistan contraints pour survivre de traverser des montagnes inhospitalières pour gagner quelques sous de subsistance pour leurs familles.
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Les Oiseaux de papier

Récit d’un drame dans les montagnes du Kurdistan iranien, où la pauvreté entraine les habitants à pratiquer la contrebande de marchandises.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Les Oiseaux de papier

Très beau roman graphique.

D'un côté, la bande de contrebandiers qui essayent de traverser la frontière avec leur sac énorme de marchandise, dont on apprend plus sur leur passé au fur et à mesure des adversités, de l'autre la fiancée qui tisse son tapis, telle Pénélope attendant le retour d'Ulysse.

Une plongée dans un monde austère dont on ne ressort pas indemne.
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Une métamorphose iranienne

Il y a un pays entouré de voisins charmants … Irak … Turquie … Azerbaïdjan … Turkménistan … Afghanistan … Pakistan … que des pays de rêves !

Il y a des régimes tous plus pourris les uns que les autres … des pays où la démocratie n’existe pas … des pays où les religions prennent toute la place … des pays aux mains de dictateur plus ou moins pourri … que des régimes de rêves !

Il y a des mots interdits, « namana » en était un, juste un petit mot issu d’une revue enfantine parlant d’un cafard qui a eu le malheur d’être un mot d’origine Azéri (1), cette minorité a désigné Mana Nesyestani comme responsable d’offense et d’insulte envers eux.

Voilà le point de départ d’une situation qui va vite dégénérer et devenir le début d’une tentative de fuite pour échapper à la prison.

Ce roman graphique nous plonge au milieu de ce cauchemar, nous vivons avec ces hommes leurs emprisonnements et les tortures physiques et morales qui leur ont été infligées.

Le trait crayonné est puissant et nous inflige des visons cauchemardesques d’une tentative d’évasion loin d’un régime aveuglé par l’obscurantisme.

Les événements décrits ont eu lieu en 2006 … le livre a été édité en 2012 … nous sommes en 2023 …

Quand le cauchemar iranien va s’arrêter ?

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !



(1)

Les Azéris sont un peuple ethnique d'origine turque du nord-ouest de l'Iran, opprimés comme d’autres minorités par le régime central.

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Une métamorphose iranienne

Suite au dessin d'un cafard dans le supplément jeunesse d'un journal iranien, Mana est poursuivi par le régime pour provocation. Il découvre la prison, l'intimidation et bientôt l'exil.



Une BD auto-biographique captivante, tant par le récit de cette descente aux enfers que par le parcours universel du migrant qu'elle dépeint. Terriblement d'actualité !
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