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Critiques de Manuel Puig (32)
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Le baiser de la femme-araignée

J'ai vu l'adaptation du roman au cinema je pense que le livre me plaira tout autant.
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Le baiser de la femme-araignée

Le baiser de la femme araignée est avant tout un dialogue, dialogue entre deux hommes, dans une prison argentine. Deux prisonniers que tout sépare : Valentin est un activiste politique idéaliste, Molina un transsexuel arrêté pour détournement de mineur. Ils n'ont rien en commun, a priori rien à se dire, et pourtant pour tromper la solitude et l'ennui, Molina va raconter à Valentin des films qu'il a aimé, histoires d'amours ou films de propagande Nazie, vieux films fantastiques, peu importe. Et au fil des récits viennent les confidences, des discussions progressives, des révélations sur l'un et sur l'autre, la naissance d'une certaine compréhension, d'une amitié puis une histoire d'amour.

Les dialogues ne sont pas écrit de manière réalistes, ce qui m'a parfois gêné mais cela n'importe finalement que peu, car c'est un livre qui a l'ambiance et la pudeur flamboyante de certains vieux films en noir et blanc, qui est une évasion par les mots et à la fois une rencontre.
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Le baiser de la femme-araignée

J'adore William Hurt, j'ai vu le film car il était dans le cast et j'ai adoré l'histoire. J'ai ensuite lu le livre, et j'ai super adoré. J'ai aussi vu la pièce de théâtre. Ce livre m'a fait découvrir Manuel Puig - j'ai presque tout lu de lui - qui a un style particulier, un peu romantique, un peu kitsch, une écriture sans trop de descriptions et beaucoup de dialogues. J'adore l'histoire de Molina, qui rêve l'homme parfait, et qui devient cette héroine qui sacrifie tout par amour. Ce livre parle d'homosexualité, mais aussi de politique, de torture, du régime argentin qui a fait beaucoup de victimes. On y retrouve des histoires dans l'histoire - les films racontés par Molina pour soulager la souffrance de Valentin -, qui se font écho et qui mènent le lecteur jusqu'à cette île de la dernière page. Bien structuré. Magnifique.
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Le baiser de la femme-araignée

Très connu roman argentin de Manuel Puig, dont la célébrité a été renforcée par son adaptation cinématographique d’Héctor Babenco, sorti en salles en 1985 et qui valut, excusez du peu, à l’acteur William Hurt l’Oscar du meilleur acteur et un prix au festival de Cannes, Le baiser de la femme-araignée a failli ne jamais faire partie de mes lectures.

Sans les commentaires enthousiastes de lectrices de ma connaissance, lectrices dont le goût m'a toujours paru très sûr, je ne l'aurai jamais ouvert et j'aurai raté quelque chose. J'avoue que les prémisses me faisaient un peu peur : il s’agit d’un roman carcéral où deux prisonniers s'évadent de leur cellule quand l'un conte à l'autre, tel une Shéhérazade argentine, les films qui ont su l'émouvoir. Le sujet est intéressant, oui, des plus originales, oui, mais difficile et j’imaginais mal comment il pouvait tenir sur tout le roman sans devenir quelque peu répétitif. Le moins qu'on puisse dire est que l'auteur s'en tire brillamment.

L'un des deux protagonistes, Valentin Arregui, est un prisonnier politique, révolutionnaire emprisonné pour ses idées politiques et son appartenance à des mouvements de lutte clandestine, tandis que l'autre, Molina, parle de lui-même au féminin, a été condamné pour détournement de mineur et n'a jamais mis les pieds dans un meeting politique de toute son existence. Rien donc en commun au début mais entre ces deux hommes naît un dialogue, nuit après nuit, qui rapproche finalement deux étrangers. Le texte est complété de notes de bas de pages sur les théories psychanalytiques sur l’homosexualité qui accompagnent le lecteur à mesure que, au fil des jours, au fil des films, se dessine une trame des sacrifices répétés de toutes les figures féminines que Molina admire tant. Tout en dialogue en ce qui concerne les deux prisonniers, l’histoire se fait touchante d'affection, d'amitié, portée par les tragédies superbes que conte Molina et qui préfigurent une fin inéluctable.

Un très joli roman, très pudique, sur les carcans que la société impose aux sexes mais aussi tout simplement une très jolie histoire.

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Les Mystères de Buenos Aires

Voici un livre bien déroutant, parfois très cru, voire inquiétant, avec une intrigue qui semble se voiler sous des mystères de plus en plus épais, et des personnages, névrosés ou sadiques, qui semblent constamment osciller entre rêve et réalité. Manuel Puig crée un canevas complexe, une sorte de collage aux éléments en apparence hétéroclites tels que ces dialogues de films qui ouvrent chaque chapitre, ou bien encore ces coupures de presses, ces bribes de conversations téléphoniques ou d’interviews, ces rapports d’autopsie autour desquels s’articulent la narration et la trajectoire des personnages. Fasciné par le cinéma hollywoodien, l’auteur en a gardé le sens de l’image, du glamour qui plane au-dessus de faits sordides. Enfin, dans ce roman, qui se passe en Argentine à la fin des années 60, affleurent les antagonismes politiques qui allaient se résorber dans la plus grande violence.
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Le baiser de la femme-araignée

Cet étrange roman a la particularité d'être quasi exclusivement composé de dialogues.

L'absence de narrateur explique la faiblesse narrative de ce roman qui se résume à des conversations entre deux prisonniers, un homosexuel et un opposant au régime, et des histoires tirées de films racontées par ce dernier pour chasser l'ennui.

Les personnages sont irritants : Valentin machiste et étroit d'esprit, malgré sa casquette de révolutionnaire. Molina, qui ne serait pas homosexuel mais plutôt de sensibilité transsexuelle car il se considère comme une femme, désespérant par sa passivité, sa bêtise et son hypocrisie.

Les scènes de sexe entre les deux hommes, prévisibles, sont navrantes par des dialogues crus ("laisse moi écarter les jambes", etc). Il faut avoir l'estomac bien accroché.



Malgré quelques rebondissements (Molina comme "agent triple" qui meurt par amour comme ses héroïnes de cinéma), le roman est une déception.

Je vous conseillerais plutôt l'adaptation cinématographique avec William Hurt, qui elle est excellente (mais avait fortement défplu à l'auteur, Manuel Puig). Elle a reçu plusieurs prix. =)

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Le baiser de la femme-araignée

Ecrit en 1976 par Manuel Puig, « le baiser de la femme araignée » est un roman qui surprend par bien des aspects. Premiers sujets d’étonnement : l’histoire et les thématiques qu’elle soulève – particulièrement osées pour l’Amérique du Sud très conservatrice des années 70. Nous sommes à Buenos Aires dans une petite cellule où sont enfermés deux hommes aussi différents qu’il est possible de l’être. Le premier, Luis Molina, est un travesti condamné à huit ans de prison pour détournement de mineur. Le second, Valentin Arregui, est un activiste communiste incarcéré pour ses menées politiques contre le régime.



Accablés de solitude mais peu disposés à partager leurs souvenirs personnels, les deux hommes ont réussi à trouver un sujet de discussion pour passer le temps : le cinéma. Chaque soir, Molina raconte à son compagnon les films qui ont le plus marqué sa vie – films parfois fort surprenants car Molina a des goûts très éclectiques en la matière et alterne sans complexe chefs d’œuvre cinématographiques, films d’horreur à petit budget et œuvres propagandistes, pourvu que les femmes y soient belles et les histoires d’amour romantiques. Soir après soir, film après film, les deux hommes se rapprochent, laissant échapper entre deux récits des bribes d’information sur leur passé. De cette intimité croissante naîtra une affection et une tendresse qu’aucune des rigueurs carcérales ne parviendra à briser.



Autre aspect surprenant du roman : sa forme. Presque exclusivement constitué de dialogues, « Le baiser de la femme araignée » ne nous laisse découvrir sur le passé des protagonistes que ce que ceux-ci veulent bien nous laisser entrevoir. Aucune description. Aucune analyse psychologique. Mais celles-ci seraient tout à fait superflues, tant cet immense dialogue est mené avec intelligence et habilité. Ce que nous ignorons, nous le devinons ; ce qui nous est caché, nous le découvrons dans un sous-entendu, un mot échappé, une confidence déguisée… Subtile et pudique, le procédé permet de mettre en avant l’évolution de la relation entre les deux hommes, sans jamais verser dans la vulgarité. L’ensemble donne une émouvante histoire d’amour, toute en finesse et en suggestion. Une très touchante découverte que je recommande chaleureusement.



(Et maintenant, j’ai très envie de voir « La Féline » de Jacques Tourneur. C’est vrai qu’il a l’air splendide, ce film !)
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Le baiser de la femme-araignée

Dans une prison de Buenos Aires, deux hommes ont été réunis dans une même cellule. Deux hommes qu'a priori tout oppose. Molina, homosexuel condamné pour détournement de mineur, se rêve en femme et ne sait que s'évader dans l'imaginaire. Valentin, activiste communiste, ne vit que pour la lutte, dans l'espoir de changer un jour la société.

Nuit et jour, Molina raconte à Valentin les films qu'il chérit - de vieux films romantiques, où le sens importe souvent moins que la beauté des images et des sentiments et où une femme, toujours, se sacrifie pour l'homme qu'elle aime.

D'histoire en histoire, à force de parler, les deux hommes peu à peu s'apprivoisent, se découvrent et apprennent à s'aimer.



N'allez pas chercher, dans ce roman, une mise en scène de l'univers carcéral. Les seules descriptions, assez longues et détaillées, appartiennent aux films que raconte Molina, et l'essentiel de la narration repose sur les dialogues entre les deux hommes, assortis de longues notes de bas de page qui résument l'histoire du regard psychanalytique et sociologique sur l'homosexualité et, par delà, l'identité sexuelle. Des notes assez insolites d'abord, puis de plus en plus intéressantes par la manière dont elles sous-tendent l'intrigue principale et orientent sa lecture.



Derrière une histoire d'amour touchante entre deux hommes mis à l'écart de la société - une société dont leurs désirs ou leurs engagements contestent l'ordre établi - le Baiser de la femme-araignée est aussi un roman sur l'image de la femme, sur l'enfermement des sexes dans des rôles figés, réducteurs, et sur la nécessité de remettre en question les diktats plus ou moins conscients d'une société patriarcale.



Un très beau roman, où les mots de la liberté se conjuguent avec ceux du rêve.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Le plus beau tango du monde

Manuel Puig, avec Le plus beau tango du monde, a mené à bien une vraie révolution dans la littérature. Il comprit que la construction des rôles sociaux et a fortiori des genres passent par une fabrication sociale. La difficulté de transgresser les lois des comportements normatifs fait que l'individu va adopter un comportement normé. De cette façon, la société reste conformiste et immobile. La transgression des rôles et des genres sexuels peut être une arme pour le changement et pour lutter contre l'intolérance, tout en sachant que c'est par la révolution sociale que s'accomplira la révolution sexuelle. L'auteur transgresse les genres avec un roman contextualisé dans un univers machiste provincial des années 30, ce qui était en plus d'une rupture formelle du livre, une provocation et une volonté de rompre avec l'hétéronormativité des années 60. Par le fait de comprendre l'absence de lien entre sexe et genre et que le genre de chacun correspond à une identité particulière, Manuel Puig est devenu un genre de pré-queer.
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Le plus beau tango du monde

Ce qui m'a attiré dans ce livre est le titre. Je m'attendais à lire un texte beau et poétique.

Le début commence bien et de manière originale: une lettre de l'héroïne envoyée à une dame dont on devine les réponses dans la lettre suivante (toujours de l'héroïne) et ainsi de suite.

Mais très vite, l'histoire d'amour ancrée dans le passé mêlée aux rivalités avec la meilleure amie, la soeur etc m'ont donné l'impression de lire une telenovela !

Loin de m'avoir touché, ce livre ne restera pas longtemps gravé dans ma mémoire.
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Le baiser de la femme-araignée

Le baiser de la femme araignée (el beso de la mujer araña), est un texte constitué presque exclusivement d'un dialogue qui se tient dans une prison argentine entre un prisonnier politique: Valentin Arregui et un homosexuel: Molina. Tout le roman repose sur l'évolution surprenante des relations entre les deux hommes. Molina est manipulé par les services de police qui espèrent obtenir des renseignements sur le réseau auquel appartenait Valentin. L'essentiel des conversations est nourri par des récits de films américains de série B dont Molina est grand consommateur, à l'instar de l'auteur Manuel Puig. Il y a aussi les entrevues entre Molina et le directeur de la prison. Celui-ci négocie la libération de Molina contre des renseignements que lui donnerait son compagnon de cellule. Ce qui n'était pas prévu, c'est l'attachement croissant que va éprouver Molina envers son co-détenu...

Une oeuvre très originale, d'une grande intensité psychologique, qui a été interdite au moment de sa publication en Argentine en 1976, au moment du coup d'Etat.
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Le baiser de la femme-araignée

El Beso de la Mujer Araña

Traduction : Albert Bensoussan



Au coeur de l'Argentine de Videla, une cellule dans une prison de Buenos-Aires. S'y trouvent réunis un détenu politique, Valentin Arregui, chef d'un groupe d'opposants au régime qui, jusque là et malgré les tortures subies, n'a laissé passer aucune information véritable, et Luis Alberto Molina, homosexuel condamné pour détournement de mineur.



Les deux hommes - Molina est légèrement plus âgé qu'Arregui - ont fini par sympathiser. Plus chanceux qu'Arregui, Molina a encore sa mère qui, de temps à autre, lui envoie ou lui apporte des colis de nourriture dont il fait profiter son camarade de cellule. Et puis, Molina a tout de même des chances de sortir un jour ou l'autre de prison. Son avocat, on l'apprend d'ailleurs au début du roman, a bon espoir.



Chaque soir, avant de s'endormir, Molina a pris l'habitude de raconter à Arregui les films dont il a gardé le meilleur souvenir. Ce qui permet à Manuel Puig d'ouvrir son livre avec un récit magistral de "La Féline" de Jacques Tourneur. Joyaux du fantastique ou oeuvres de propagande, tout est bon en effet à Molina le cinéphile pour distraire celui qu'il nomme par son prénom, Valentin, alors que, on s'en aperçoit à la fin, ce dernier ne l'appellera jamais que par son nom de famille.



Il est vrai que, en espagnol, le "a" est une lettre féminine et que, peu à peu, au fur et à mesure que s'écoulent les jours d'enfermement et que Molina se met en quatre pour son voisin de cellule à la santé semble-t-il plus fragile, les rapports qui existaient entre les deux hommes subissent une douce mais irréversible mutation.



Peu importe si Molina est en fait un "mouton" contraint par l'administration pénitentiaire de tenter d'obtenir des renseignements décisifs en contrepartie de sa propre libération. Alors même qu'il en prend conscience, le lecteur sait que Molina ne trahira jamais Valentin.



Car le lecteur est aussi présent dans la cellule lorsque Molina incite Valentin à laisser de côté la nourriture de la prison (droguée de façon à le rendre malade et à affaiblir sa résistance) pour lui préférer celle qu'il parvient à obtenir du directeur sous couvert d'un colis que lui aurait envoyé sa mère.



Bien avant que Valentin s'en aperçoive, le lecteur a compris que Molina, qui se définit lui-même comme une femme, est tombé plus ou moins amoureux d'Arregui. Molina, en dépit du surnom de "femme-araignée" que lui donne par jeu son compagnon de cellule, n'a rien de la vamp : c'est une femme qui donne tout - y compris, pour finir, sa vie.



Manuel Puig ne recourt jamais à une analyse des pensées de ses personnages. Quand celles-ci surviennent, elles s'avancent en flot pressé et ressemblent plus à des images mentales, brutes de décoffrage, qu'à des réflexions muettes et profondes à la Marcel Proust.



A l'exception de deux entrevues avec le directeur de la prison et du rapport final sur la mort de Molina, "Le Baiser de la Femme-Araignée" est un immense dialogue entre les deux voisins de cellule et c'est par la subtilité et le naturel exceptionnels de ce dialogue que le lecteur prend pied peu à peu dans le mental des deux hommes.



Le procédé paraîtra peut-être déroutant à certains mais l'impression générale qui en ressort, c'est surtout l'admiration pour la maîtrise et la pudeur avec lesquelles Manuel Puig conduit son intrigue et ses personnages jusqu'à leur fin tragique mais inévitable. Il n'y a ici aucune trace de vulgarité ou de grossièreté et, lorsque le roman se clôt sur la mort d'Arregui, on a surtout la sensation d'avoir lu une belle, une grande histoire d'amour et d'amitié. ;o)
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