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Critiques de Marcus Malte (885)
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Le garçon

Marcus Malte est régulièrement catégorisé auteur de romans noirs. Il est pourtant bien davantage que cela et ce nouveau roman en est une preuve éclatante.



Dire que Le garçon est un bijou littéraire est presque insuffisant, tant il est difficile de trouver les mots pour décrire l’immensité de ses qualités. Cette lecture m’aura laissé sans voix, ce qui est un comble lorsque l’on sait que le personnage central est mutique. Un garçon qui se complait dans le silence au point de se raconter à travers les paroles des autres.



Un héros du quotidien qu’on découvre à l’âge de 14 ans, alors qu’il n’est en contact, depuis sa naissance, qu’avec sa seule génitrice ; un jeune homme vierge de toute humanité ou presque. Une page presque blanche qui va commencer à s’écrire au gré des rencontres et d’un monde auquel il n’est pas préparé. Itinéraire d’un enfant pas toujours gâté.



Le garçon est une véritable fresque de 550 pages qui dépeint toute la première partie du XXème siècle ; monde en plein bouleversement.



Bouleversé le lecteur l’est régulièrement, à suivre ce garçon anonyme, observateur autant qu’acteur. Car cet homme qui se construit par mimétisme, va rencontrer ce qui se fait de meilleur et de pire.



C’est un tour de force qu’accomplit Marcus Malte à nous faire vivre ainsi la vie, les expériences et les émotions d’un personnage à travers ses yeux de conteur et ceux des autres protagonistes. Le garçon est comme une éponge qui absorbe tant d’apprentissages, et comme un miroir qui nous renvoie l’image des gens qu’il croise et des évènements qui le promènent à travers tout le début du siècle dernier.



Je n’hésite pas à qualifier ce livre de roman initiatique ultime. Parce qu’il nous fait vivre l’amour au plus près. Parce qu’il nous fait supporter le pire également lorsque Marcus s’en va en guerre (de 14-18). Une narration protéiforme, qui évolue à l’image du personnage principal, emplie d’émotions, de tendresse, de bruits et de fureur.



Marcus Malte est un conteur doublé d’un écrivain exceptionnel. Sa qualité d’écriture est hors-norme depuis ses débuts. Avec ce roman, il passe une nouvelle étape dans sa carrière. Il y aura un avant et un après cette histoire ; leçons de vie proposées par un auteur qui ne nous fait pas la leçon pour autant.



Que sa plume nous narre des rencontres, nous plonge dans les horreurs de la guerre, nous susurre des passages érotiques ou nous amuse à travers des morceaux de texte un brin décalé, elle est si belle et si fouillée qu’on en reste bouche-bée.



Oui, Marcus Malte est un immense écrivain. Ce roman, qui nous touche par la candeur de son héros tout autant que par la beauté et le carnage des émotions qu’il vit, restera une lecture inoubliable. Le genre de livre qui marque un lecteur profondément, intensément, durablement. Juste indispensable.
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Qui se souviendra de Phily-Jo ?

°°° Rentrée littéraire 2022 # 15 °°°



Première page intérieure : Marcus Malte ( auteur français ) s'invente un traducteur américain, un certain Edouard Dayms, nom d'un des personnages de son roman Garden of love. Mes radars n'ont rien capté, juste un petit clignotant vite éteint en mode «  tiens, c'est bizarre ». J'aurais du me méfier.



Ça démarre comme un thriller avec la mort d'un génial inventeur autodidacte Philip-Joseph dit Phily-Jo Deloncle ( tiens, le même patronyme que le fondateur de la Cagoule, organisation terroriste des années 30, rien à voir ) , 34 ans , tombé de la balustrade d'un hôtel de Dallas lors d'un cocktail en l'honneur des lauréats d'un prix scientifique. Suicide ? Meurtre ? Son beau-frère, professeur de littérature, le narrateur de la première partie mène l'enquête, persuadé que Phily-Jo a été assassiné par une organisation clandestine surnommée la Pieuvre noire qui voudrait l'empêcher de diffuser une invention révolutionnaire : la FreePow, capable de convertir l'énergie du cosmos en électricité libre, gratuite, utilisable par tous, ce qui ruinerait le business des acteurs qui profitent des énergies fossiles.



Tu crois que le récit va chercher à résoudre le mystère de la mort de Phily-Jo. Et puis non. Marcus Malte déroule les quatre parties suivantes en mode roman gigogne, changeant à chaque fois de narrateur. Les cinq parties s'enchâssent, chacune résonnant avec les précédentes, chacune apportant un regard et un éclairage sur une réalité qui s'éloigne de plus en plus du lecteur alors que celui-ci croit très souvent l'approcher.



L'emboîtement est vertigineux. Marcus Malte a construit une intrigue machiavélique dont le courant romanesque impossible à remonter vous emporte irrésistiblement. Jusqu'à une dernière partie diabolique qui brouille à nouveau les pistes et suscitent mille théories sur l'identité du narrateur. En fait, il fait essayer de remonter le courant en lisant les chapitres à l'envers et repérer les nombreux indices semés avec une intelligence folle. On est presque dans un Usual suspects littéraire tant tout est doute et instabilité.



J'ai pris un plaisir dingue à être manipulée non-stop, l'auteur nous emmenant où il veut, quand il veut et comme il veut tout en nous invitant dans le jeu. Et jeu il y a, ne serait-ce qu'avec les nombreuses références hommages à Nabokov et notamment à sa Vraie vie de Sebastian Knight ( dans laquelle un homme s'efforce de retracer l'existence de son frère écrivain et peine à démêler ce qui relève de l'illusion et de la réalité ) ou à Feu pâle qui joue avec les codes de la narration.



Ultra ludique donc mais Qui se souviendra de Phily-Jo n'est pas qu'un exercice de style creux pour public averti. C'est un roman très contemporain par les thématiques abordées, engagé même, sans que la mise en scène n'entrave la force du propos. Rarement un roman n'aura aussi brillamment abordé la question du complotisme associé la manipulation et la désinformation jusqu'à la paranoïa, mais aussi celle de la déprédation généralisée du capitalisme dans un contexte de crise environnementale. Et même la question de la peine de mort avec de longs passages dans les couloirs de la mort américains. le tout avec une humour décapant et une ironie mordante.



Jubilatoire et étourdissant que ce grand roman sur toutes les manipulations, rien par le pouvoir de la fiction. Brillantissime ! Je suis très surprise de le voir absent des principales listes pour les prix littéraires d'automne.





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Le garçon

Waouah, quel livre ! Quel souffle, quelle écriture ! Déjà plusieurs jours que j'ai refermé le Garçon et je reste abasourdie par sa puissance !



Ce sentiment de lire un livre exceptionnel, il a pulsé en moi dès les premières pages, un jeune fils portant sa mère inerte à travers les landes : 



« Celui qui sert de monture a la stature d'un garçon de quatorze ans. Sec et dur. Les côtes, les muscles, les tendons saillent, à fleur de peau. Et par-dessus de vagues morceaux de tissu, un assortiment de frusques vraisemblablement constitué sur le dos d'un épouvantail. Il va sans chaussures, les plantes de ses pieds ont la texture de l'écorce. du chêne-liège. Ses cheveux ruissellent sur ses épaules et sur son front tel un bouquet d'algues. Il est en nage, il lui, émergeant tout juste dirait-on de l'océan originel. La sueur lui sale les paupières, dirait-on, puis s'écoule en suivant le chemin des larmes. Une goutte se prend parfois dans la jeune pousse du duvet qui ourle sa lèvre supérieure . Ses yeux sont noirs, plus noirs que le fonde des âges, où palpite pourtant le souvenir de la prime étincelle. C'est l'enfant. »



Un garçon, un enfant sauvage plus proche du règne animal que du monde humain, venant d'un monde quasi homérique, dont on va suivre la quête d'humanité. Ce personnage sans nom, sans voix, mutique, on le voit se constituer au fil de ses rencontres, on le voit se confronter sur une trentaine d'années à ce qui fait l'homme, on le voit entrer dans le temps et l'histoire.



Le garçon comme une page blanche sur laquelle tout peut s'inscrire, de l'amour à la guerre, ces actes parlant pour lui sans qu'aucune explication psychologique ajoutée par l'auteur ne soit nécessaire.



Le récit se déploie avec une liberté totale, complètement hors cadre, se permettant de raconter la vie du garçon sur trente ans, de 1908 à 1938, en empruntant au récit picaresque, au roman d'amour insufflé d'érotisme, au roman d'apprentissage, à la fable philosophique voltairienne à la Candide. Un mets de roi opulent qui comble le lecteur et le fait réfléchir sur ce qu'est être un homme, ce qu'est la civilisation tant la tension nature / culture est forte ici : ce qu'on est au départ confronté à ce qu'on devient en acceptant de s'intégrer ( ou pas ) aux règles que la société nous impose.



Et il y a cette écriture, éblouissante, très travaillée, ciselée, souvent lyrique, un véritable tourbillon qui m'a emportée et fait traverser toute la palette possible des émotions. Par exemple, les pages sur la Première guerre mondiale, malgré le nombre de romans qui existent sur ce sujet, sont parmi les plus belles que j'ai lus, notamment dans un chapitre où Marcus Malte fait le choix de le parsemer des paroles de la Marseillaise, dans une écriture syncopée quasi hallucinée.



Un livre unique, exceptionnel par sa puissance et sa singularité, qui confirme à quel point les auteurs étiquetés «  polar » ou " roman noir ", à l'instar de Pierre Lemaitre, sont de grands écrivains qui savent dire le monde.
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Le garçon

Le Garçon.







L‘intensité de ce livre, tient à son originalité

Et à ce garçon, belle âme vierge, qui part, de par le monde…



Grandiose est le choc de cette plume,

A la fois, poétique et sobre,

Renversante de beauté par moment, autant que

Cruelle et impitoyable… C’est un arc-en-ciel d’émotions bouleversantes…

On se confronte à nos plus grandes peurs,

Nos plus intenses passions instinctives.



Magnifique ode à l’Art et à l’Amour,

Apprécier chaque mot posé devient évidence, quintessence…

Remarquable reflet de ce début de siècle,

Chaque date devient Histoire, et en

Un seul personnage mutique qui se raconte

Seulement, dans les yeux des autres, Le Garçon,



Magistralement, devient, propre Légende de sa vie…

A l’origine même, de ce sentiment

Libérateur et existentiel, d’appartenance

Typique, au genre humain, même sans Nom.

Etoile brillante et sublime de cette rentrée littéraire!


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Qui se souviendra de Phily-Jo ?

Dès la première page du bouquin, j’ai eu le plaisir de découvrir le fameux Philippe-Joseph Deloncle, dit Phily-Jo, dit Phil, ou encore P. J., ou plutôt appris que cet homme qui prétendait avoir trouvé une manière de produire de l’énergie infinie et gratuite à partir du vide est mort de façon pour le moins suspecte.

Cet inventeur génial d’une machine révolutionnaire « FreePow », l’énergie libre, pousse son premier cri le 22/11/63 à Dallas, le jour même et dans le lieu même où John Fitzgerald Kennedy exhale son dernier souffle !

La mort brutale de ce visionnaire demeure un mystère pour ses proches. S’agit-il d’un accident, d’un suicide ou plutôt d’un meurtre, d’une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?

Gary Sanz dont la femme Michèle est la sœur de Phily-Jo est le premier narrateur et raconte sa recherche de la vérité. Comment lorsqu’il tente de parler de cette invention qui pourrait révolutionner notre industrie énergétique, il est dissuadé de continuer tant cette découverte pourrait remettre en cause le système économique capitaliste.

Bientôt Gary Sanz va se retrouver entouré de meurtres suspects, accusé puis condamné à mort, se retrouvant ainsi dans les couloirs de la mort au Texas.

Un autre narrateur entre en scène alors, convaincu de l’innocence de Gary et particulièrement intrigué par ce complot qu’il dénonçait.

D’autres encore, dans un infernal jeu de poupées gigognes vont se lancer tour à tour dans cette quête de vérité.

Marcus Malte avec un humour décapant, une imagination débordante et une parfaite maîtrise du récit, cet expert en manipulations aussi bien des personnages que du lecteur m’a emportée dans son délire de « Pieuvre Noire », subjuguée et époustouflée par toutes les thématiques que ce roman aborde et qui évoque maintes situations actuelles, le rendant très contemporain.

J’ai suivi avec un immense intérêt les pérégrinations des différents héritiers et disciples de Phily-Jo. Ils m’ont emmenée au cœur du Texas, ses couloirs de la mort vraiment terrifiants, impensables à notre époque dite évoluée et son pétrole qui occupe une place bien trop prépondérante pour laisser une quelconque ouverture à la moindre nouvelle invention ou découverte dans le domaine de l’énergie.

Marcus Malte dénonce dans ce roman la malfaisance du capitalisme, "la plus grande arme de destruction massive que l’homme a créée", décortique également les mécanismes d’adhésion aux théories du complot et la manipulation.

J’ai fait connaissance en fin d’ouvrage avec ce triste sire Edward Bernays, passé maître dans la manipulation de l’opinion publique. Il est considéré comme le père de la propagande politique et d'entreprise, ainsi que de l'industrie des relations publiques qui ont fortement contribué à développer le consumérisme américain.

Un humour omniprésent traverse ce roman et ce depuis la toute première page où, sous le titre, Qui se souviendra de Phily-Jo ?, il est noté : « Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Edouard Dayms » alors que Marcus Malte est un auteur français !

L’histoire se passant aux États-Unis avec des personnages américains et ne sachant pas que cet Edouard Dayms était le personnage d’un précédent roman de l’auteur, je dois avouer que j’ai un peu douté…

Outre la manipulation, sujet développé splendidement et dans sa totalité, ce qui m’a particulièrement plu dans ce bouquin, c’est la mine d’informations que Marcus Malte délivre dans ce récit, nous obligeant par là-même à méditer sur notre monde, tout cela servi avec un humour défrisant.

Je dois dire que, par exemple, la description de cette vieille tante Tacolie ou la rencontre avec cet avocat sosie de J.R. m’ont bien fait sourire !

Si ce n’étaient les 570 pages, ce roman de toutes les manipulations comme l’annonce le bandeau, je le relirais illico, tant il est riche, drôle, brillant et tellement addictif !


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Le garçon

Mes enfants, je commence à m’inquiéter pour ma santé mentale ! En effet, je pensais avoir déjà fait la critique de ce livre et je me rends compte qu’il n’en est rien. Dépitée que je suis !!! Allez, on va mettre ça sur le compte des fêtes (merci de me soutenir) !



En lisant la quatrième de couverture, j’ai pensé à deux autres œuvres (oui, je sais, j’aime l’intertextualité) : Le Jour des corneilles de Jean-François Beauchemin, roman québécois dans lequel un père et son fils se débrouillent seuls dans une forêt et le film de Truffaut, L’Enfant sauvage. Ceci dit, même si j’ai pu retrouver quelques éléments, le style de ce roman est suffisamment particulier pour en faire une œuvre à part. J’ai même du mal à trouver les mots pour en parler tant ce livre est à la fois puissant et déroutant.



Décrire le monde dans sa splendeur et son horreur à travers les yeux d’un garçon vierge en tous points, voilà qui est plutôt original !



Je ne regrette pas d’avoir suivi les différents avis sur les blogs car c’est la première fois que je lis un écrit de Marcus Malte et tomber ainsi sur une pareille pépite est une chance.
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Le garçon

Mon premier Marcus Malte, et aussi le plus abouti des quatre que je viens de lire quasiment à la suite ! Last but not least : je me suis gardé sa chronique pour la bonne bouche - prix Femina oblige !



Un joyau, une pépite, un trésor…comment faut-il vous le dire ?



Une vraie réussite que ce Garçon-là, et qui, tout sauvage qu'il soit, vous en apprend plus que le plus savant, le plus distingué des intellectuels sur la civilisation et la compagnie des hommes.



Dans une langue magnifique, pleine de trouvailles qui ne sont jamais des trucs, des afféteries stylistiques à la Gaudé, par exemple, - vraiment je lui en veux de ces « Défaites » tarabiscotées et surlignées à l'envi !-, Marcus Malte nous emporte de l'orée de la première guerre à celle de la seconde, sur les traces de son héros, un vrai « enfant sauvage », tôt orphelin, muet, jeté sans ménagement dans le vaste monde, incapable de verbaliser ou de conceptualiser ses émotions, vivant tout au ras de ses sensations, de ses affections et de son corps.



Tandis que défile le siècle - avec ses menus événements, ses tragiques erreurs, ses héros scientifiques, ses têtes couronnées et ses généraux homicides, ses si jeunes morts anonymes - passent aussi les étapes d'une initiation. Celle du Garçon.



D'abord, la socialisation- mais la petite société campagnarde qui l'adopte, l'exploite et le chasse à la première catastrophe, selon la tradition séculaire du bouc émissaire.



Puis la filiation : un « monstre » au grand coeur donne à ce jeune monstre sans voix sa force, son savoir-faire et sa parole, épique et chaleureuse, pour enchanter un monde jusqu'alors sans tendresse et sans mots. Mais les filiations sont des passations, et toute affection porte en elle son apogée et sa fin.



Puis l'amour - quel amour ! Sensuel, libre, nourri d'expérimentation hardie et de culture sulfureuse, grand braveur d'interdits, grand inventeur de voluptés. L'amour seul donne leur nom aux choses ; le garçon reçoit de lui un prénom : Félix. L'heureux. Pas pour longtemps.



Car voici la guerre, celle de 14, qui est vraiment le baptême du feu.

Épreuve maudite, qui transforme l'or en fer, et le fer en plomb, comme dans les vieilles mythologies.



Le Garçon y découvre la mort et le sombre plaisir de tuer. Protégé, comme par un talisman, par le nom de famille, mythique et musical, que lui a trouvé son Emma, - « Mazeppa »- , il échappe à la mort, garde la vie, mais perd son innocence, son goût du plaisir et, bientôt, parce que souffle un vent mauvais, Emma, son amour.



Il accède enfin à l'ultime étape, la cinquième : celle de la déréliction, celle de l'errance. Il accède alors à une vie machinale, qui ressemble à celle d'où il est sorti. Une vie privée de sens, une vie surréaliste, une juxtaposition de faits, de lieux, d'images.



Sans le code de l'amour ni celui de l'amitié pour lui donner une signification. Paradise Lost.



Les étapes de cette initiation sont entrecoupées de « listes » -variées, amusantes, ironiques ou atroces- qui renvoient aux événements du siècle et éclairent, de leur lumière historique et universelle, le récit de cette existence particulière et symbolique.



Je me suis forcée à ralentir le rythme de ma lecture pour savourer la force des images, la magie du style, les trouvailles multiples,- ah, l'extraordinaire suite de bribes et variations sur les paroles de la Marseillaise !- pour goûter pleinement le sel de ce récit à la fois linéaire et lyrique qui est un peu l'épopée de l'humanité tout entière.



Un autre petit plaisir secret que je livre, pour les amateurs: j'ai reconnu, au passage, dans ce caporal à la main coupée qui prend le Garçon en amitié, Blaise Cendrars, le baroudeur humaniste, poète auteur de « La Guerre au Luxembourg » , et j'ai vu dans l'errance finale du Garçon au coeur de la jungle amazonienne celle de l'avatar de Moravagine, ce héros dont le caporal Cendrars, peut-être, entrevoit la genèse, en regardant le Garçon : « -Tu me rappelles quelqu'un, Mazeppa, lui dit-il un autre jour. Un type qui n'existe pas. Il n'est pas encore né. Pour le moment il est ici (posant un doigt sur son front). Il pousse. Il grandit. Il se nourrit de tout ça, toute cette dégueulasserie. Il engrange. ..Mais faudra bien que j'accouche un de ces quatre. Ce qu'il y a, c'est que ça risque d'être un type terrible. Un bon Dieu de sale type! le pire des rejetons... Qu'est-ce que je peux y faire? Les chiens ne font pas des chats. »



J'aime avoir rencontré dans ces pages solaires et sanglantes Blaise Cendrars, l'auteur du plus féroce écrit contre la boucherie de 14-18 que j'aie lu : « J'ai tué ».



J'aime imaginer que le Garçon perdu par la guerre est devenu ce fou de Moravagine.



Rencontrer Cendrars et un de ses héros les plus marquants dans un roman du XXIè siècle est bien le signe que, chez Marcus Malte, on est en bonne compagnie…



(A Gruz, avec reconnaissance!)











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Aires

Tout est déroutant dans cet audacieux roman tellement contemporain.



D'abord, il embrasse une multitude de personnages – 13 si j'ai bien compté – comme autant de morceaux de vie, en prenant le temps, soit environ 150 pages pour les présenter tour à tour, sans qu'aucun lien ne semble les attacher les uns aux autres de façon évidente, si ce n'est que tous roulent sur une même autoroute et traversent les mêmes aires et stations service. Marcus Malte ose même les présenter en ouvrant chaque chapitre du nom du véhicule utilisé, kilométrage et prix argus, voitures, caravane, camion et même chaussures de marche ! Chaque chapitre est scandé par les infos en continu ou par des slogans publicitaires, mais aussi par des extraits de cahiers / journaux intimes très introspectifs rédigés par un des protagonistes.



En fait, Marcus Malte ose tout dans ce roman, ce qui le rend à la fois fascinant, original mais qui rend aussi son accès assez difficile, voire hermétique, jusqu'à ce qu'on comprenne où l'auteur veut aller. J'ai mis un peu de temps pour y parvenir, un peu perdue, mais sans que mon intérêt ne retombe, tenue par la tension qui s'instaure pour découvrir le fil qui relie toutes ses vies.



Ce roman se révèle terriblement noir, voire désespéré . Les morceaux de vie qu'il raconte sont tout à la fois foncièrement banals et humains : un homme qui rejoint la femme qu'il a aimé et qui se meurt, un père blessé par son récent divorce qui se heurte au mutisme de son jeune fils, une serveuse éclairé par la foi qui se projette dans une vie possiblement belle, une femme installée dans le couple et la maternité qui doute ... Des trajectoires parallèles qui finissent par se croiser, s'emboîter, se heurter, se repousser en un chaos qui ressemble au hasard ou au destin, mais qui n'occulte en rien la solitude profonde de l'être humain depuis la perte de l'enfance.



« Un enfant qui marche dans les flaques pour éclabousser. Un enfant qui saute sur un trampoline ou qui tape dans un ballon. Un enfant qui joue. Qui s'amuse. Jouer, s'amuser, et rien d'autre. Cette insouciance, cette légèreté, elles nous ont été données, à tous, au départ. Cela s'appelle l'enfance. Et cela dure plus ou moins longtemps, selon l'histoire de chacun, selon les conditions d'attribution et de développement. Certains en sont très vite dépossédés, d'autres ont la chance de pouvoir prolonger cette période. Mais personne, personne ne parvient à la conserver au-delà d'une certaine limite. La joie. La joie première. La joie égocentrique. Notre capacité à l'accueillir. Nous perdons cela. Avec les année vient la conscience, et avec la conscience vient le poids. Tout devient lourd, plus pesant. Toute nous écrase. Regardez-nous marcher, l'échine voutée, ployant sous le joug, le pas lent, comme si nous trainions des boulets à nos chevilles. Esclaves de notre propre conscience, de notre connaissance du monde, de notre expérience du monde, de notre lucidité. C'est long. C'est pénible et fastidieux. Quand on marche dans les flaques, dorénavant, c'est parce qu'on n'a pas réussi à les éviter. (...) Retourne-toi. Souviens-toi. Vois ce que tu n'as plus et n'auras plus jamais. Tends l'oreille pour entendre l'écho de ton rire, du pur cristal de rire, des perles, des bulles, légères, si légères, envolées, impossibles à saisir sans les faire éclater. Quand tu ris aujourd'hui ce n'est plus qu'un bruit, pareil à celui d'une chaîne qu'on secoue, c'est un relent sonore, un rot moqueur ou sarcastique, ce n'est plus le fer de lance joyeux jaillissant dans les airs et accrochant le reflet du soleil. »



Cette lecture fait réfléchir avec acuité et classe sur les dérives de notre société de consommation, en dénonce les travers, avec subtilité, parfois avec tendresse, parfois rudesse , mais toujours avec un humour ravageur qui décille les yeux pour nous forcer à nous confronter à nos petites lâchetés ordinaires. Ce n'est pas une lecture confortable, je n'ai pas ressenti le même plaisir absolu qu'en découvrant le Garçon ( un des plus beaux romans que j'ai lu ces dernières années ). Mais c'est une lecture riche, qui secoue. Alors que l'émotion mettait du temps à arriver, elle m'a percutée puissamment dans les dernières chapitres, m'a broyé le coeur et serré l'âme.



Et puis, il y a toujours, l'écriture superbe de l'auteur, un vrai styliste qui jamais ne se laisse aller à l'exercice de style : il parvient à déployer une panoplie dingue de variations, maniant aussi bien la poésie que l'ironie, le lyrisme que le rythme jusqu'à un final assez étourdissant.



Un roman exigeant, sans séduction facile, qui prend le risque de dérouter ceux et celles qui gardent en mémoire le Garçon. Un roman impressionnant tant dans sa forme que dans son fond. Un roman marquant qui donne envie de sauter dans les flaques sans chercher à les éviter.
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Qui se souviendra de Phily-Jo ?

Moi !! Moi je m'en souviendrai de Phily-Jo, ah non je ne suis pas prête de l'oublier, cet inventeur de génie méconnu duquel tout part. Dans ce livre, véritable pépite, nous découvrons, yeux ébaubis, bouche bée, zygomatiques douloureux tant ils participent de façon tonitruante à la lecture, l'effet domino d'une découverte dérangeante présentée sous la forme de récits enchevêtrés façon matriochka, façon poupées gigogne. de quoi donner le tournis au lecteur et le mener par le bout du nez. Un coup de coeur pour ce coup d'éclat, pour ce coup de maître, ce coup de gueule aussi. Chapeau bas Marcus Malte, vous êtes un derviche tourneur de génie, vous nous entraînez dans votre danse en cercle dans le cercle dans le cercle…avec bonheur et gourmandise, impressionnés par tant de virtuosité, d'intelligence et d'humour totalement décapant ! Un moment de lecture vertigineux, une mise en abime drôle et jubilatoire ! Inoubliable !



Le problème avec ce livre, pour que l'effet whouaaaaou se produise sur son lecteur, est que trop en dire serait totalement gâcher le plaisir de lecture. Aussi, je me contenterai de vous parler du principe général, du tout début de l'histoire et de vous faire part surtout du style de ce livre qui m'a parfois fait rire aux éclats. Espérons que cela suffise à vous donner envie de découvrir de toute urgence ce livre qui aurait mérité tant de prix littéraires…



Nous sommes en présence de récits enchevêtrés donc racontés par des personnages différents auxquels nous nous attachons, qui ont chacun leur façon de parler, leur sensibilité, et dont nous ne mettons nullement en doute la sincérité…jusqu'au récit suivant où tout se fissure sur le personnage précédent, ébranlant notre certitude de lecteur, heureux que nous étions d'avoir pu trouver du réconfort dans une explication dans laquelle nous lover, heureux d'avoir pu accorder du crédit au récit offert. Hé non, tout est remis en question de façon troublante. Voilà le principe. Qui croire ? Chaque récit est-il une affabulation ? Un mensonge ? Un délire ? La vérité ? Les conséquences que nous voyons à l'oeuvre sont-ils des hasards ? Un complot ? Une vaste machinerie ? Chaque protagoniste veut-il faire passer des vessies pour des lanternes ?



« Ne vous rendez jamais à l'évidence. Je ne dis pas que tout est faux. Je dis que tout est vu à travers le prisme d'un esprit très singulier».



Le récit débute avec l'histoire de Philippe-Joseph, surnommé notamment Phily-Jo, inventeur de génie, sorte de Géo trouvetou, qui a mis au point une machine à énergie libre, la FreePow, invention révolutionnaire car elle permettrait de se passer d'énergie fossile et de toute extraction quelle qu'elle soit. Cette machine convertit en effet l'énergie du cosmos en énergie naturelle, gratuite, enfin accessible à tous, non polluante, le rêve en ces temps de finitude des ressources, d'énergie hors de prix et de réchauffement climatique…sauf pour les lobbys pétroliers, gaziers, ceux des énergies renouvelables qui elle-même extraient les métaux et terres rares, sauf pour les forces géopolitiques construites sur ces immenses et puissants lobbys. Cette invention est donc visionnaire mais dérangeante.

La mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère et ses proches, notamment sa soeur et son beau-frère, Michelle et Gary Sanz, se demandent s'il s'agit d'un meurtre, d'un suicide, ou d'un coup de malchance…Ils mènent l'enquête et, à travers les écrits du beau-frère nous voyons qu'ils tentent de voir si, comme ils le pensent de plus en plus, Phily-Jo a été assassiné par une organisation clandestine faisant partie du grand Capital, La Pieuvre noire, qui veut empêcher la diffusions de cette innovation révolutionnaire...Et d'autres enquêtes, sur cette première enquête, vont suivre. Ces simples citoyens se penchant sur l'affaire Phily-Jo sont-ils emportés dans une tornade, l'oeil du cyclone, les tentacules de cette entité omnipotente et invisible qu'est la Pieuvre, est-ce une simple affabulation, une divagation provoquée par la puissance des récits sur lesquels les protagonistes se basent ? La littérature peut-elle ainsi nous influencer ? Sont-ils manipulés et par qui ? Ou tout cela est-il tout simplement cousu du fil noir de la malchance ?



« Vous, moi, on nous déplace comme des pions sur un échiquier. le maître du jeu s'amuse avec nous ; Il nous pousse, à son gré. Et pour l'instant la stratégie nous échappe. Nous ne comprenons pas grand-chose à la partie qu'il nous impose ».



Ce qui est certain, ce livre n'est pas cousu de fils blancs, jusqu'au bout nous ignorons qui est manipulé par qui, sauf à sentir que Marcus Malte prend un immense plaisir à nous manipuler, nous, lecteurs. Manipulation jouissive, au point d'en redemander tant le texte est mâtiné d'un humour grinçant nous emportant irrésistiblement dans ce récit vertigineux. Je reprends l'extrait de la critique de Marie-Laure (@Kirzy) qui m'a donné envie, l'an dernier, de lire ce livre : « En fait, il fait essayer de remonter le courant en lisant les chapitres à l'envers et repérer les nombreux indices semés avec une intelligence folle. On est presque dans un Usual suspects littéraire tant tout est doute et instabilité ». Je ne saurais mieux dire, c'est exactement ça, je me suis surprise à revenir en arrière pour déceler des indices que je n'avais pas pris comme tels bien entendu en première lecture…Et comme le livre est assez conséquent, le fait de ne pas vouloir en sortir, de ralentir sa lecture, de revenir en arrière, j'ai mis du temps à le lire, à le déguster devrais-je dire…Je suis triste de l'avoir fini et j'aurais presque envie de le relire séance tenante !



Ce livre est un hommage à la littérature également, notamment à Edgar Allan Poe dont on sent l'ombre et la noirceur des corbeaux, à Baudelaire dont on lit de nombreux extraits des poèmes des "Fleurs du mal", et surtout à Nobokov qui semble tout particulièrement avoir guidé l'auteur sur la manière de mélanger rêve et réalité, illusions et certitudes avec notamment les allusions fréquentes à « La vraie vie de Sébastien Knight » et à « Feu pâle », « une histoire où quasiment chaque protagoniste n'est pas celui ou celle que l'on croit ». Comme lui Marcus Malte joue avec les miroirs, « les miroirs déformants, les miroirs aux alouettes, les miroirs à travers lesquels on passe ».



"N'est-ce pas dans La lettre volée que Poe nous apprend que le meilleur moyen de cacher une chose est de ne pas la cacher ? Elle est là, sous nos yeux, tellement visible qu'on ne la voit pas".



Ce récit est également une dénonciation des problématiques actuelles des théories du complot, de la manipulation, de la désinformation, mais aussi et surtout des problématiques liées à la puissance du capitalisme malgré les contraintes croissantes engendrées par le réchauffement climatique. La manipulation de la vérité (pour servir la cause du profit) est abordée avec brio, la forme du récit servant le fond. C'est magistral !

Et ces problématiques graves abordées de façon si brillantes n'empêchent pas la présence quasi permanente d'un humour décapant qui rend le livre juste délicieux, malgré tout…L'arrivée d'un Géocoucou m'a même fait avaler de travers, j'ai bien failli m'étouffer à cause de ce livre, il est dangereux !



"Avant, les mecs que je fréquentais c'était plutôt des dingues du tuning. Rien à foutre des émissions de gaz, ils avaient des caisses avec des moteurs monstrueux, quand ils appuyaient sur le champignon, y avait des flammes qui sortaient du pot et des tigres hurlaient sous le capot à t'en décoller les tympans. Fini, ma vieille, t'as passé l'âge. Là, quand il a démarré, ça n'a pas fait plus de bruit qu'un fauteuil roulant. Genre corbillard électrique, avec des batteries au lithium. Comme moi, doc, pas vrai ? le lithium ? Tout et tous sous calmant, pour pas que ça explose".



Vous l'aurez compris, j'ai eu un immense coup de coeur pour ce coup de maitre et moi de m'interroger : pourquoi ce livre n'a-t-il pas fait plus de bruit ? Serait-il dérangeant ? Est-ce la mainmise de la Pieuvre noire qui oeuvre en secret pour empêcher sa diffusion alors que nous avons là un chef d'oeuvre? Et d'ailleurs qui manipule l'auteur ?? N'oubliez pas : rien n'est plus proche du vrai que le faux…



Mille mercis Marie-Laure (@Kirzy), je comprends que ce livre ait été ton numéro un dans ta liste des coups de coeur 2022 !



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Le garçon

Juste ciel quelle merveille !!



C'est un roman-phénomène, un kaléidoscope, une odyssée, un conte initiatique, une histoire d'humains, une histoire d'amour, une histoire dans l'Histoire, une oeuvre érudite aux facettes multiples et à la prose tout aussi mouvante. Tour à tour violente, ironique, leste ou poétique, elle nous entraîne sur les pas de ce garçon qui n'a ni nom ni faculté de parole mais dont la pureté va se mesurer aux énigmes du monde.



Un peu perplexe au début de ma lecture, j'ai pensé à la "Salina" de Gaudé, ou à Santiago Pajares et son "Imaginer la pluie". La suite peut tout aussi bien évoquer "L'enfant sauvage", "Le baron perché", "Dans la guerre" ou "Jeux interdits"… il y a tant de mondes dans cet univers si particulier imaginé par Marcus Malte.



Une formidable diversité de thèmes, l'extrême richesse d'une plume, la singularité d'un ton… il a tout pour lui, ce garçon.



Remerciements éperdus à la copine KK pour son choix, elle sait déjà pourquoi.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Le garçon

Dès le début, dès l'origine , ma relation avec ce livre a été compliquée . Plusieurs fois , un libraire me l'a mis entre les mains et , autant de fois je l'ai reposé dans le rayon , refusant d'en faire un compagnon : une couverture peu attirante , une quatrième peu convaincante , un nombre de pages conséquent , non , vraiment...

Et puis il y a eu la lecture d'une critique sublime , puis la lecture d'autres critiques sublimes de la part d'amis babeliotes , non , décidément , je ne peux , je ne dois pas passer à côté. Tant d'enthousiasme , ce livre ne peut pas décevoir , impossible.

Alors,on y va .Bon , très belle , mais vraiment très belle écriture et ,malgré tout , une fréquente envie d'arrêter , de dire "stop" ,de passer à autre chose tant certains passages sont lents , longs ,ennuyeux , un peu "suffisants " de la part d'un auteur vraiment doué qui joue avec moi , me bat à plate -couture avec son arme favorite , si bien aiguisée , l'écriture . Oui , j'ai failli abandonner mais ,à chaque fois qu'arrivait la sinistre "voiture -balai ", je pensais à toutes vos si belles critiques et je me disais que non ,je n'avais pas le droit d'abdiquer , de vous quitter."J'ai ma fierté !!!!!"

Au lieu d'accélérer, vous savez, comme quand on veut se débarrasser d'une quelconque corvée, qu'on se met à lire "en diagonale ",j'ai ralenti , mais oui et j'ai pu découvrir et savourer des passages d'une classe , d'une beauté à couper le souffle: le garçon transportant le corps de sa mère sur son dos ,l'image si belle et tragique de "l'ogre "pendu près de son cheval,les lettres d'Emma et plus généralement la partie sur la guerre et l'humanité du garçon lorsqu'il retrouve le cheval sur le front , ou encore sa rencontre avec le peintre allemand en territoire ennemi. Oui , là ,vraiment ,c'est très très beau ,cinématographique , émouvant, éprouvant .J'ai lu avec attention les relations entre Emma et Félix et me suis réjoui de la bonne santé physique des jeunes gens. En effet ,réussir à réaliser toutes les positions du Khama Sutra sans rien se casser relève de l'exploit à moins que ce soit le fait d'un amour comme il en existe peu .Trop "rouillé "pour tenter à mon âge de telles aventures , je remercie toute personne compétente de bien vouloir m'éclairer sur la" faisabilité " de la chose...C'est pourtant une belle histoire d'amour , non , alors pourquoi ? Tout ceci sert-il vraiment la description de ce si bel amour?

Il est certain que ce livre nous interpelle, nous fait toucher à " l'excellence" par moments , mais ,pour moi , certains passages auraient pu être" allégés ",je prendrai pour exemple les dix pages de noms de légionnaires "morts au combat" pendant qu'à l'arrière...

Je suis heureux d'être allé au bout de ma lecture ,par respect pour le travail de l'auteur ,pour mon plaisir d'avoir lu des pages sublimes qui auraient pu m'échapper à cause d'autres qui m'ennuyaient et enfin pour pouvoir partager avec vous , vous dont les avis me sont , même si nous ne sommes ( fort heureusement ...) pas toujours d'accord ,INDISPENSABLES.

Un livre à découvrir, c'est certain ,un chef d'oeuvre,pour moi , c'est sans doute un peu excessif mais l'essentiel n'est -il pas d'être"tout" sauf indifférent?
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Le garçon

Découverte absolue de cet écrivain de romans noirs, dont j'ignorais jusqu'au nom, alors qu'il a déjà réalisé une oeuvre originale et significative...

Au demeurant, en parcourant les thèmes de ses précédents écrits, ce roman possède un ton et des thèmes très différents, atypique en soi !



Le premier chapitre offre d'emblée le ton, la couleur de ce roman initiatique, récit d'apprentissage , universel et insolite: une sorte d'"enfant sauvage", jeune garçon, sans identité, s'épuise à marcher, portant sur son dos, sa mère agonisante, qui souhaite voir la mer...

Elle meurt, et on retrouve le jeune garçon assurant tous les gestes recommandés par cette dernière pour ses funérailles...



Ce jeune garçon, sans prénom, ni histoire, ne connaît rien du monde des

hommes, ayant vécu complètement isolé, avec comme seul repère, sa mère, quasi- mutique...



Nous, lecteurs, allons accompagner durant trois décennies ce jeune garçon, qui va devoir intégrer le monde des hommes, et passer seul, par tous les apprentissages nécessaires, imaginables...pour se construire !

Comme il est différent, sans défense, il tombera tour à tour sur de vrais malfaisants, mais aussi sur des êtres généreux, désintéressés qui lui tendront la main...le protégeront, l'enrichissant de nouvelles connaissances, qui lui donneront des forces afin d'affronter, de comprendre et vivre avec ses semblables !



C'est un texte sublime [ n'ayons pas peur des qualificatifs] car le talent de l'écrivain, son style prodigue nous remet, nous, lecteurs, dans une âme et un oeil innocents, vierges, dans une même ignorance que le "garçon", de la civilisation et de la société des hommes !!!

Nous allons nous-mêmes à la découverte de tout ce qui nous paraît aller de soi, en temps ordinaire, dans notre quotidien !



Difficile d'en rendre fidèlement compte tant ce roman ressemble à une polyphonie: A travers le premier regard de "notre garçon" nous redécouvrons notre monde,les mots, le Langage, Le Vivre-ensemble, la politique, l'Amour, l'appréhension de l'Art, l'Agressivité éternelle des Hommes, la guerre à travers la "Boucherie de 14-18"... les destins brisés et les têtes gouvernantes, dans l'impunité de leurs décisions souvent arbitraires !!





Une grande histoire d'amour absolu, un jeune homme , orphelin va aller à la découverte du monde, sans défense...des portraits exceptionnels d'humanité, auxquels nous nous attachons et quittons à regret, à chaque étape d'apprentissage...



Des chapitres alternent en présentant les actualités , événements survenus aux quatre coins du monde...[entre la première guerre et la montée du nazisme]...et le lecteur revient ensuite au sort du "Garçon"... Mosaïque d'émotions entre la joie, la douleur, le deuil, les horreurs de la guerre...les

emportements idéaux de l'Amour...et parfois la lassitude , le désabusement de la condition humaine, avec ses éternels recommencements, et éternelles répétitions des d'horreurs !!



Notre "anti-héros"... découvrira l'amour, la musique, l'Art, toutes les flamboyances de la civilisation et ses revers: l'agressivité envers les êtres différents, la guerre, la cupidité, Le Mal sous toutes ses facettes !!

Une phrase de Camus me vient à l'esprit : "Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre "... L'ombre et la lumière, L'espérance et la désespérance, l'amour et la haine, le désintéressement et l'âpreté... Tout... et son contraire négatif, qui accompagne toute existence humaine !!!



Je reviens au style, à l'écriture même, qui sont éblouissants, imprégnés d'une fluidité poétique et d'un vocabulaire "multicolore"...

Un roman coup de poing, dont on ne peut ressortir complètement indemne... un pincement au coeur, causé par le regret de quitter ce texte... J'en ai retardé l'échéance, savourant cette fiction, parabole éblouissante, bouleversante, universelle de l'humaine condition !



J'avais débuté ce roman , avant qu'il ne reçoive le Prix Fémina...ne prenant pas systématiquement les prix littéraires pour argent comptant... mais celui est grandement mérité... Je prendrai le temps...dans un futur pas trop lointain, de découvrir les autres facettes de l'oeuvre de cet auteur.







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Le garçon

Marcus Malte affectionne les détails qui donnent de la chair aux aventures. Avec le garçon il compose une épopée, lui ajoute du mystère, de la tragédie, et une vraie réflexion sur la quête d'humanité et la solitude.



Oscillant entre poésie, roman d'aventure, roman d'amour et roman d'apprentissage et ne tombant jamais dans la niaiserie, l'auteur montre une remarquable justesse psychologique.



Des énormes déferlantes de sentiments, de sensations, de passion, de constations nous tombent dessus, nous noyant parfois de tant d'intensité, de clairvoyance, réfléchissant le désespoir, l'amour, l'injustice, la vacuité et l'abomination. Parfois l'auteur puise loin dans l'horreur nous offrant des descriptions très crues et très dures. de jolies métaphores pleines d'esprit illustrent ce périple extraordinaire.

Foisonnant d'évocations du monde de l'art, surtout la musique et la littérature, Marcus Malte exalte la quête du bonheur par l'art, par la joie d'être entouré de la beauté.



Aux manettes de ce roman d'initiation original et attachant, Marcus Malte semble aussi doué pour créer la surprise que pour les romans noirs qui ont bâti sa renommée.



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Le garçon

Je n’ai pu lâcher ce roman, il m’a envoûtée de la première à la dernière page. Le style est fort, l’écriture poétique et sensible.

C’est un garçon sans nom, un garçon sans passé, sans parole. Lorsque nous le découvrons, il avance comme une bête monstrueuse portant sur son dos sa mère mourante.

Lorsqu’il se retrouve seul, « Le garçon » avance sans but vers un monde mystérieux, connu de tous, mais pas de lui. Il découvre les voix, les cris, les odeurs.

Une épopée remplie de rencontres rares, mais ô combien enrichissantes, celles qui le transformeront en « Homme ».

Il y aura surtout Emma qui va le faire naître à l’amour, tantôt femme, amante, mère aussi. Il sera celui qui la fait jouir, la fait pleurer, celui qui lui donne envie de vivre.

Lorsqu’ arrive la guerre, celle de 14, le garçon découvre un autre monde, celui de la peur, des cris encore, mais ceux-là expriment l’horreur, la souffrance, la mort. Emma l’attend, lui écrit, sans que jamais il ne sache lui répondre.

Tour à tour, roman d’apprentissage, roman d’amour, roman érotique, roman de guerre, « Le garçon » est tout cela et bien plus encore, il fait partie de ces livres inoubliables.

Encore un très grand livre de cette rentrée littéraire 2016 particulièrement brillante !



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Cannisses

Une simple rue peut séparer la raison de la folie.

Après la mort prématurée de sa femme, Marc se retrouve seul à élever deux fils en bas âge. Situation tragique dans un décor banal, une banlieue périurbaine, tranquille, sans histoire, un lotissement, des pavillons, des canisses pour séparer chaque terrain et gagner un peu d'intimité.



Marcus Malte sait parfaitement tirer profit de cet univers a priori fade pour tisser l'emprise de l'obsession et de la paranoïa qui embrase son personnage. Marc est persuadé que c'est la faute de la maison si sa femme est morte, que s'il avait choisi la maison des voisins, rien ne serait arriver, y a qu'à voir comme ils y sont heureux.



« Maintenant que j'y songe, la chatte Guimauve elle s'est fait écraser dans les tout premiers jours de notre arrivée. Ça ne faisait pas une semaine qu'on avait emménagé ici. On aurait dû comprendre que c'était un signe. Une sorte d'avertissement. Je m'en veux, c'est moi qui aurais dû y penser. E, face, ce n'était pas encore vendu. Ce ,'était pas trop tard pour changer. On n'avait pas déballé la moitié des cartons. Il suffisait de traverser la rue pour inverser le sort. C'est moi qui serais allé déposer un petit mot dans sa boite aux lettres à lui.Ses condoléances, ça me fait une belle jambe. Dire qu'il suffisait de traverser. »



Dans cette promiscuité pavillonnaire, tout devient inquiétant à mesure que la folie monte avec sa logique imparable, surtout ses canisses qui permettent d'espionner ses voisins, de connaitre par coeur leur emploi du temps.



La construction est limpide, impeccable, faite d'ellipses qui font montée en puissance un récit de plus en plus glaçant, le condensant jusqu'à ce qu'il a de plus intense pour ne laisser aucun répit au lecteur. Le choix de la narration est très pertinent, c'est Marc qui raconte à coups de phrases courtes, nerveuses, quasi des monologues qui nous place en plein dans la tête et les émotions névrosées du narrateur, sans aucune retenue ou volonté d'occulter quoi que ce soit.



Et en plus au coeur de ce récit magistralement mené, se trouve une réflexion très contemporaine sur le droit au bonheur, sur l'individualisme forcené qui phagocyte de notre société à l'extrême. Percutant.
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Garden of Love

Il est facile de se perdre dans le puzzle que nous propose Marcus Malte dans ce roman étrange et envoûtant.

La trame en quelques mots : un flic paumé, Alexandre Astrid, reçoit par la poste un manuscrit, version troublante de sa vie qui l’obligera à enquêter sur son propre passé.

Labyrinthe, jeu de miroir, construction étourdissante, le texte de Marcus Malte est une gageure.

Dès les premières lignes, j’ai su que j’avais entre les mains un livre « qui se mérite », un livre où l’auteur prend un malin plaisir à égarer son lecteur pour mieux le retrouver quelques pages plus loin.

Quelques indices, distillés avec parcimonie, nous permettent d’avancer à tâtons à la suite du héros.



J’ai fait la connaissance de Marcus Malte avec « Le garçon », à la fois roman d’apprentissage, roman de guerre, roman d’amour.

Avec « Garden of love », j’ai découvert une autre facette du talent de l’auteur avec un roman noir magistral.

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Qui se souviendra de Phily-Jo ?

Bichette, au pied !

Ouaf, ouaf ! Allez, Bichette va chercher ! Ouaf !!!

Dans cette lecture, je me suis fait l'effet d'un jeune chien qui rapportait sans cesse, mine réjouie et babines retroussées, le bâton à son maître !

Rarement je me suis autant fait mener par le bout du nez sans avoir flairé l'entourloupe au préalable ! Là non je n'ai rien vu, j'ai foncé tête baissée dans les évidences, puis j'ai sauté le plus haut possible pour rapporter le bout de bois, la truffe reconnaissante !

Marcus Malte est diabolique et quel bonheur de se vautrer dans les flammes de l'enfer avec lui !

Car l'enfer qu'il nous promet est celui de la pieuvre noire qui étend ses tentacules sur le monde pour le contrôler et tirer les ficelles. C'est en tout cas la théorie de Phily-Jo -vrai inventeur ou réel imposteur ? - et de son beau-frère Gary Sanz, qui lui patiente dans un autre enfer, celui du couloir de la mort.

Marcus Malte est un tout cas un très grand prestidigitateur, il fait apparaître les cadavres, disparaitre les preuves, le lecteur se noie dans l'eau trouble de son verre d'eau dans lequel se diluent de faibles ou trop gros indices. Alors qui est coupable ? Mais … est-ce bien le sujet ? Vous pouvez répéter la questiiioonnn ?

Vous croyez lire un bon petit polar ? il n'en est rien, vous vous êtes complètement fourré le doigt dans l'oeil. Ce livre est atypique, vous brinquebale d'une piste et d'un personnage à l'autre ! Complotisme, mafia, propagande, lobbying, réchauffement climatique, ... ? Vos pauvres neurones tournent à plein régime, mais Marcus Malte maintient en permanence sa longueur d'avance. Je termine le bouquin sur les rotules après avoir jappé et couru dans tous les sens comme une démente, mais complètement conquise (en plus le tout est saupoudré d'un humour sarcastique charmant) !

Impossible d'en dire beaucoup plus pour ne pas gâcher les effets de surprise !

Alors, prêts pour le défi ? Ouaf !

Allez, je vous donne un petit nonos à ronger avant que vous ne vous précipitiez dans votre librairie/bibliothèque préférée avec cette citation :

« Un auteur, un bon auteur, à l'instar d'un bon conseiller en relations publiques, est parfaitement capable d'amuser la galerie et de détourner ainsi notre attention. Comme le suggérait Barbara Grove : on est baladés. Il faut distraire la foule. Toutes ces plaisantes petites histoires qu'on nous a contées, ce sont ces fameux arbres, plantés ici et là, qui nous empêchent de voir quoi ?

- La forêt.

Non ! Qui nous empêche de voir qu'il n'y a plus de forêt. Disparue, la forêt ! Ratiboisée !

- L'auteur ferait donc aussi partie de la conspiration ?

À son insu, je pense. L'auteur a bon fond. L'auteur n'est pas moins naïf, pas moins crédule que le lecteur. Il n'est pas moins perdu que lui. Au bénéfice du doute, je l'exonère de cette responsabilité.

Ça me fait penser à la réflexion de Dipak Sing.

Laquelle ?

-La vraie question est peut-être qui manipule l'auteur ?

Il est une autre question, dis-je, qui précède celle-ci.

-Laquelle ?

Qui est l'auteur ? »

(p.539)



Comment ça, vous n'avez pas tout compris ? Pour que le tout s'éclaire (ou pas), il va falloir courir après quelques bâtons ! Allez, un peu d'exercice va vous faire le plus grand bien, et n'oubliez pas … il y a de nombreuses chutes dans cette histoire !

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Mon frère est parti ce matin...

Charles B a décidé un beau matin de se couper du monde, et ce jusqu'à la fin de ses jours. Et de fait Charles ne sortira jamais plus de chez lui, alimenté en journaux et denrées par ses voisins avec qui il a passé un accord.



Dans le canton, les réactions vont de l'étonnement inquiet à la franche hilarité face à la décision de celui que l'on finit par considérer comme un hurluberlu ou comme le coupable de quelque crime grave. Car, à de rares exceptions, tous ont une opinion sur les raisons de cette retraite définitive. Et les raisons invoquées ressemblent étrangement à une projection de ceux qui les formulent. Elles concrétisent leur peur de la folie, de quelques forces maléfiques, des criminels ou plus prosaïquement la peur de la différence.



D'autres n'ont pas de peurs mais voient dans cette coupure du monde, comme un acte de pure résistance face à une société consumériste qui développe la violence et la cupidité de l'homme. Mais ce ne sont que des supputations car il s'agit d'un homme qui ne désire rien, sinon être libre de ne plus sortir de chez lui. Le droit de ne plus vivre parmi les autres, qui relève de la liberté individuelle, que la société lui dénie en ne lui accordant surtout pas la paix qu'il souhaite.



Une satire ironique et drôle de notre société qui est une belle découverte pour moi qui ne connaissait pas cet auteur.
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Le garçon

Le plus dur, quand on rencontre ce genre de livre, c'est de faire comprendre qu'on vient de découvrir un véritable chef-d'oeuvre. Ce livre, qui, la dernière page tournée, reste en mémoire, ne s'efface pas, cette sensation de bien-être, ce besoin de se souvenir de chaque chapitre, parce que chacun nous a procuré un plaisir immense, malgré quelques surprises parfois.

Si je devais le définir en deux mots, je dirai tout simplement : Dramatiquement Beau.

Je pense que, dans la vie d'un écrivain, il peut arriver que celui-ci touche à la perfection. Bien sûr, le talent de Marcus Malte était reconnu, avant le garçon, mais là, là, c'est sublime, c'est poétique, c'est émouvant et c'est subtilement drôle.

Moi, je veux être Malte dans une prochaine vie, parce que je veux passer de l'autre côté de la plume pour écrire ce genre de roman qui porte le lecteur que je suis, à tous les excès.

J'en fais trop, tant pis, ne vous déplaise. J'ai lu le garçon avec bonheur, je l'ai refermé avec tristesse et je souhaite à beaucoup de vivre ce beau moment de lecture.

Le garçon, personnage énigmatique, ombre ou fantôme, caméléon qui se fond dans le paysage et le temps qui passe. Orphelin, muet, sans autre nom que celui que lui donnent les gens qu'il croise, il sillonne la France en ce début de 20ème siècle, il sera soldat inconnu dans les combats de la Première Guerre mondiale, témoin silencieux de la folie des hommes.

Au hasard de son périple, il rencontre les hommes, il s'attache, se détache, poursuit sa route, rencontre l'amour, découvre l'amour (charnel, cru, mais, tout en métaphore et sous-entendus, sous le crayon de l'auteur).

Il rencontre la mort, découvre la guerre.

Il rencontre la justice des hommes, découvre le monde…

Et pour vous conserver le plaisir intact de cette lecture, je ne vous en dirai pas plus, il y aurait pourtant tant à dire. Si vous souhaitez découvrir un grand auteur, un grand roman, je vous confie le garçon, prenez-le, lisez-le, aimez-le, diffusez-le…

On a bien le droit de dire quand on adore , non ?

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Garden of Love

Une prostituée qui se donne sans restrictions à ses clients, un père de famille qui revoit un ami perdu de vue et craint le pire pour le précaire bonheur qu'il a construit, un adolescent subjugué par un camarade de lycée étrange et charismatique, une fille aux allures de rouge-gorge dont le frère poly-handicapé n'a jamais pu croiser le regard et un flic à la dérive qui a perdu femme et enfants dans un accident et qui reçoit un manuscrit anonyme intitulé ''Garden of love''...



Florence, Mathieu, Ariel, Marie, Gabriel, Alexandre, etc. Les personnages réels ou fictifs de plusieurs intrigues qui s'imbriquent les unes dans les autres pour ne plus former que l'histoire d'Alexandre Astrid, homme et flic détruit qui a tout perdu dans sa lutte contre le Mal, incarné par un tueur insaisissable et machiavélique. Ce puzzle, mis en scène avec brio par Marcus Malte, perd tout de même le lecteur dans les méandres d'un scénario alambiqué et difficilement compréhensible. Manipulations, secrets, folie...Démêler le vrai du faux, le fantasme du réel, est compliqué mais on se laisse happer par ces histoires mêlées où un même personnage joue plusieurs rôles. Un exercice brillant mais trop complexe peut-être pour donner un vrai plaisir de lecture. A tenter toutefois pour le style de l'auteur, ciselé et prenant.
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