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Critiques de Marguerite Yourcenar (824)
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Ce roman est constitué de deux histoires courtes : Alexis et le coup de grâce.



Alexis : roman épistolaire. Il s'agit d'une longue, très longue lettre destinée à Monique, sa femme. Il lui explique pourquoi cette rupture. La plume est très pudique, rien n'est dit clairement mais tout est suggéré.

Quand Bernard Pivot interrogera l'autrice sur le pourquoi d'un tel choix, elle répondra tout simplement : "parce que je n'aime pas mettre des étiquettes" .



Le coup de grâce : C'est l'histoire d'un amour non partagé. Sophie tombe amoureuse d'Erich, officier prussien pendant la guerre civile Russe. Celui-ci, pourtant ému par cet amour, rejettera la jeune femme. Mais son attachement pour son frère, Conrad l'obligera à la fréquenter et être témoin de cet amour qui ne cessera de grandir.

Encore une fois, si les sentiments de Sophie sont clairs, ceux d'Erich sont dissimulés et suggérés... Apparaît alors un homme froid, voire cynique.



Ce livre était mon tout premier roman de Marguerite Yourcenar, première femme élue à l'académie française en 1980. Quand je referme le livre, je constate qu'il regorge de post-it !! Des phrases sublimes, des extraits touchants et surtout des passages qui m'ont profondément émue ... Excellente lecture donc !
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Ce qui est le plus fascinant, c'est que ce livre ait été écrit par une jeune femme de 24 ans. Yourcenar est une bête de raffinement et de sensibilité. Voilà 100 pages pourtant sur un sujet qui n'est jamais nommé, même par périphrase. C'est vraiment de l'impressionnisme, par petites touches. On ne touche jamais vraiment du doigt des faits, ce qui rend le mystère plus grand. Beauté, amour, désir, attachement, tentation, remord, tout est traité avec des trésors de délicatesse et d'intelligence. La préface de MY, de 1963, dans laquelle elle justifie son procédé littéraire (et le reproduit avec malice, sans rien nommer), l'oppose au langage scientifique et à l'obscénité, est également très intéressante, à lire plutôt après le livre cependant.
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Ce sont deux nouvelles très différentes que l’on découvre dans ce livre. Dans Alexis, écrit sous la forme d’une lettre adressée à sa femme Monique, on découvre les raisons qui font qu’Alexis quitte Monique. Petit aparté, la connotation des prénoms est marquante. Pouvez vous imaginer une héroïne s’appelant Monique dans un roman actuel… difficile non ? Enfin bref Alexis écrit à Monique. Et nous sommes au siècle dernier. Il se trouve qu’Alexis aime bien Monique mais préfère les hommes. Et qu’au siècle dernier, cela n’était pas facile à vivre. Alors cette lettre est toute en délicatesse. Alexis tente d’expliquer, de rationaliser, de comprendre, de justifier ce qui lui arrive. Même si parfois on a du mal avec certaines justifications (genre la maman serait en partie responsable) …

C’est très bien écrit. On compatit à la fois avec Alexis qui vit un enfer du fait de ses préférences sexuelles mais aussi avec Monique qui n’y est pour rien. Sachant que Yourcenar n’avait que 24 ans lorsque cette nouvelle a été rédigée, on ne peut que s’incliner. Quel talent !





La seconde nouvelle est plus conventionnelle. Erich est un officier allemand qui raconte l’histoire de son non-attachement vis-à-vis de la sœur de son meilleur ami Conrad (pour lequel on peut penser que ses sentiments ne sont pas seulement amicaux). Cette sœur est très amoureuse d’Erich. Mais Erich est un homme qui a peu de sentiments et de convictions. Ce qu’il reconnait aisément. Et la situation qui aurait pu n’être qu’un malheureux incident va empirer car c’est la guerre. Une guerre, pré seconde guerre mondiale dans les états baltes. La situation va tourner au drame. Cette nouvelle, quoique bien écrite, m’a parue très noire, trop tragique. Mais par contre quel style !

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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Dès le début de cette longue lettre, on se demande... mais que veut dire Alexis à sa femme? Premier livre de Marguerite Yourcenar que je lis et je dois dire que la langue, les mots, et les phrases m'ont touché. On suit un personnage qui est dans un long tunnel depuis longtemps, déchiré entre ce que sa famille, la société attendent de lui (enfin ce qu'il croit) et ses propres envies. Finalement on est heureux qu'il en sorte et je ne peux imaginer quelle souffrance cela doit être pour les personnes qui vivent sa situation. Pour autant, ma lecture de jeune femme de 2024 me fait pense qu'il est quand même sacrément égoïste et pas franchement aidant avec sa femme. Enfin c'est un court roman et il ne faut pas s'attendre à avoir une réponse claire mais il faut s'attacher à tous les indices dissimulés avec retenu et grâce au fil de cette lettre.
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

Je découvre Yourcenar avec ce livre, composée de deux courts romans qui ont pour lien l'homosexualité masculine. Le premier, Alexis, est magnifiquement écrit, sous forme de lettre. Yourcenar a un style très personnel, auquel on adhère ou pas. En ce qui me concerne, j'ai adhéré. L'homosexualité du héros est à peine dévoilée, plutôt devinée. Outre le style, la grande force de ce roman est la choix du héros de ne pas adhérer aux critères sociaux de son époque et de choisir de vivre sa vie, le tout après un long combat très semblable à ce qu'on peut encore vivre aujourd'hui. Un choix de fin risquée dans une France très conservatrice à l'époque dans laquelle l'homosexualité est condamnée pénalement (le livre est écrit et édité en 1929). J'ai moins adhéré au deuxième roman, Le coup de grâce, plus classique : le trio amoureux avec la femme qui aime un homme qui aime un autre homme. Le tout sous fond de conflit dans les Pays Baltes qui ne nous parle pas du tout. Autant j'ai adoré Alexis, autant, je pense, on peut se passer de la lecture du Coup de grâce.
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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

[Préface au Coup de Grâce]



"Le récit est écrit à la première personne, et mis dans la bouche du principal personnage, procédé auquel j'ai souvent eu recours parce qu'il élimine du livre le point de vue de l'auteur, ou du moins ses commentaires, et parce qu'il permet de montrer un être humain faisant face à sa vie, et s'efforçant plus ou moins honnêtement de l'expliquer, et d'abord de s'en souvenir."



L'empathie est reine sous la plume de Marguerite Yourcenar.

On emploie ce terme un peu trop facilement dès qu'il s'agit de "partager" les émotions d'autrui et souvent l'on fait erreur.

Empathie n'est pas sympathie.

Ce glissement de sens est "vital", nous ne sommes pas censés y penser quand il a lieu (parce qu'il a ses propres raisons)

Mais s'il a lieu en littérature, c'est que le discours devient politique (très sciemment ou malgré soi)



Ce que ne fait pas du tout, Marguerite Yourcenar, c'est de la politique ; et ce qu'elle fait scrupuleusement, c'est de la littérature.

De celle qui n'ignore pas ses pouvoirs et ne veut pas en abuser.



Nous sommes bien, pour chaque histoire, dans la tête de son narrateur ; nous pouvons réfléchir, comprendre son ressenti mais ne sommes jamais réellement entraînés sur la pente du jugement ou de l'affection.

Nous sommes à la distance nécessaire pour ne jamais oublier qu'il s'agit d'êtres humains, au fond, non seulement de papier (à chiffonner)



Finalement, cette distance même (cette sorte de mise en garde inconsciente) nous oblige à plus de respect qu'envers ceux dont on partage le sort, inéluctablement.



Dans chacune de ces narrations, ce qui n'est jamais explicite ne cesse de se dire ailleurs..

Alexis est très différent d'Éric (et là encore, on ne peut qu'admirer cette faculté de l'autrice à prendre corps en ignorant toute vanité démonstrative, toute manifestation d'écrivain..) mais ils se ressemblent sur un point qui les rend coupables à leurs yeux et à ceux d'un monde inconscient, hypocrite ou mensonger



S'il faut lire Yourcenar dans son oeuvre de fiction, je la trouve presque plus remarquable encore, quand c'est elle qui écrit à son sujet ; sa troublante lucidité n'a d'égal que son souci d'écrire au plus près de la vérité de son personnage.



"On n'a peut-être pas assez remarqué que le problème de la liberté sensuelle sous toutes ses formes est en grande partie un problème de liberté d'expression. Il semble bien que, de génération en génération, les tendances et les actes varient peu, ce qui change au contraire est autour d'eux l'étendue de la zone de silence ou l'épaisseur des couches de mensonge."



"Comme tout récit à la première personne, Alexis est le portait d'une voix. Il fallait laisser à cette voix son propre registre, son propre timbre [...]

Il fallait aussi laisser au personnage certaines opinions qui à l'auteur paraissent aujourd'hui douteuses, mais qui gardent leur valeur de caractérisation."

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Alexis ou le traité du vain combat - Le coup ..

J'ai choisi 4 étoiles parce que j'ai vraiment lu la première histoire en étant comme hypnotisée. Tout est fluide, profond, authentique. Je trouve surprenante la capacité de Marguerite à se mettre en connexion avec les ressentis de personnages qui pourtant semblent éloignés d'elle-même.



J'ai trouvé la confession d'Alexis saisissante. J'ai aimé la pudeur avec laquelle il exprime ses ressentis. Et pourtant celle-ci est d'une honnêteté terrible, sa pudeur n'est même plus de la honte au moment où il écrit sa lettre. C'est simplement une forme de prévenance qu'il prend vis à vis de sa femme mais sans être pourtant, j'ai trouvé, dans l'aigreur ou la goujaterie. Il explique une réalité factuelle, le cheminement qu'il a eu à faire pour parvenir à la conscientiser, les conséquences que celles-ci ont rétrospectivement eu sur sa vie...

J'ai trouvé ce récit "juste", représentatif de la complexité des affects humains.



Par contre, j'ai été moins conquise par le second récit. Je n'ai pas trop compris où l'auteure voulait nous emmener avec la tranche de vie d'un officier qui n'aime pas la femme qu'il aurait pourtant selon lui dû aimer.

Je n'ai même pas compris où était le "triangle amoureux" dont ils parlent dans le résumé. Sophie a eu plusieurs amants. Seule la fin m'a semblée vraiment intéressante, elle nous permet de ressentir vraiment toute l'énergie du désespoir de Sophie.

Le coup de grâce m'a un peu fait penser à Tendre est la nuit, dans le sens où on suit les désillusions d'un amour (ici à sens unique) jusqu'à la déliquescence totale. Je ne sais pas comment dire, je pense que le récit aurait mérité d'être un peu plus long peut-être. Cela aurait permis de donner plus de substance à chacun des personnages, de mieux comprendre les enjeux qui traversent Sophie et son frère notamment.
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Anna, soror...

Le souvenir que je garde de ce livre n'est pas d'avoir lu une histoire, mais regardé un tableau, un tableau en clair-obscur... comme une contemplation.
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Anna, soror...

Toujours et toujours subjugué par la beauté des romans de YOURCENAR......
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Anna, soror...

La brève histoire d'amour d'un frère et d'une soeur nobles, dans un Naples du XVII°s qui évoque immanquablement la grande peinture baroque et les douleurs expressionnistes des églises de la Contre-Réforme.
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Anna, soror...

Marguerite Yourcenar a peut être une belle écriture certes, je n'irais pas la contredire mais je dois avouer que je n'ai pas du tout été captivée par ce court roman. Des phrases courtes , une histoire simple mais qui n'a pas effleuré ma sensibilité...Trop de religion évoquée dedans, la prière, les églises, les couvents non merci pour moi. J'aurais juste retenu l'amour qu'il peut y avoir entre un frère et une soeur au VXIIè siècle à Naples.Franchement, rien de transcendant, mais mon avis reste subjectif, bien évidemment.
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Anna, soror...

Yourcenar a cette qualité de sublimer toutes ses histoires par la beauté de son écriture... Une histoire banale, ici l'amour que se porte un frère et une soeur, devient unique par les mots dont elle se sert pour l'écrire... Je ne me lasse pas de cette fougue et cette poésie qu'elle met dans ses bouquins. Une histoire simple, pas très enlevante, mais qu'on lit, sans s'en rendre compte, d'u souffle, presque à voix haute, pour bien saisir toute la richesse de cette langue que Yourcenar maîtrise si bien.
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Anna, soror...

Naples, fin du XVIème siècle. Don Miguel est sa sœur Anna vivent un peu retiré du monde. Ils sont tout l'un pour l'autre...

Je ne suis pas sûre que l'histoire m'ait plu. Mais l'écriture est tellement belle... Marguerite Yourcenar arrive, par la magie des mots justes, à nous faire revivre complètement la vie un peu surréaliste de ces deux êtres.
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Anna, soror...

Si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, le pays et le siècle, les principaux personnages, Anna et son frère Miguel n'ont pas fait beaucoup d'effort pour me retenir. Leur inceste est-il, dans cette œuvre ainsi que dans d'autres inventoriées par Marguerite Yourcenar, une métaphore de l'amour absolu. Plutôt la tragédie dans le silence que l'aveu d'un amour impossible.

Je garderai ce livre néanmoins précieux pour sa postface et ses notes qui sont constructives pour l'écriveuse que je suis, c'est-à-dire, une femme qui aime écrire.
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Anna, soror...

Voici un livre court qui ne m’a pas transportée je suis restée loin des personnages. L’écriture travaillée et par certains aspects austère de Mme Yourcenar m’a mise à distance. Si ce n’est les deux dernières phrases en écho à tout le livre qui disent toute la beauté de ce roman
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Anna, soror...

C’est une magnifique histoire d’amour entre un frère et une sœur, à Naples au 17 ème siècle. L’un trouve la rédemption dans la mort tandis que l’autre la trouve dans la fidélité.

Cette longue nouvelle est une œuvre de jeunesse écrite en un temps très court. Le style est simple, limpide, sans fioritures. Dépouillé.

J’ai éprouvé un vif plaisir à cette lecture qui, loin d’être anodine, fait naître l’élévation de la transgression même, pourvu que la Grâce éclaire le chemin.
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Anna, soror...

Anna, sorror... est l'histoire d'un frère et d'une soeur au XVIIe siècle, élevés seuls, loin de tout, qui finissent par succomber au désir qu'ils ont l'un et l'autre d'être ensemble. Le récit se clôt par une postface écrite par l'auteure sur l'histoire de l'inceste dans la littérature, passionante.
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Anna, soror...

Mon Dieu, qu’ai-je fait pour mériter ça ? J’ai emprunté ce livre pour un challenge, mais quelle déception de découvrir Marguerite Yourcenar que j’idolâtrais un peu à travers ce maigre opus qui m’a paru d’une longueur infinie, au style lourd et au sujet pour le moins douteux. Courage, ami.e.s lecteur.trices, fuyez !
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Anna, soror...

Anna, soror..est une histoire d'amour impossible entre un frère et une soeur. On le suit pendant une dizaine de pages, tout d'abord aux côtés de leur mère qui maintient un certain équilibre puis dans leur vie d'adulte où beaucoup de questionnements se posent. Premier livre de Marguerite Yourcenar que je lis, j'ai trouvé la plume intéressante, les émotions des personnages sont bien analysées et l'ambiance créée nous fait poursuivre le récit pour en avoir le fin mot.
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Anna, soror...

c'est un livre au langage très soutenu, c'est très bien écrit mais on n'a plus l'habitude à ce langage.

En plus l'histoire n'est pas très prenante ! ça donne pas trop envie malgré la toute petite épaisseur du livre !

J'ai voulu le prendre pour connaître un peu l'histoire de Naples mais décidément non je n'accroche pas du tout !

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