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Citations de Marianne Rubinstein (68)


Pourquoi écrire ? « Bon qu’à ça », répondait Beckett. Comment être plus laconique ? J’écris parce que j’ai un problème de place. Comme des millions de gens. Comme des milliards même, qui pourtant n’écrivent pas. J’écris parce que c’est le seul endroit où je peux, sans l’aide de personne, calmer l’angoisse. Où je n’ai plus le visage collé à la vitre, le nez écrasé par trop de pression. J’écris parce que l’écriture crée, même en été, un espace enneigé autour de moi, qui assourdit les bruits de l’extérieur et dans lequel je peux réparer les mécanismes complexes d’une montre imaginaire, nettoyer chacune des pièces avant de les assembler dans l’espoir d’entendre de nouveau tic tac, tic tac, tic tac.
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Devenu cardiologue, il ne cesse de regretter de ne pas être devenu musicien. Il apprend à jouer de l’orgue. Puis transforme un harmonium en orgue. Dans la nouvelle maison construite par mes parents, la pièce monumentale est la salle de musique, qui abrite sous son haut plafond, outre l’harmonium transformé, le nouvel orgue acheté par mon père et dont il a fabriqué les plus gros tuyaux. Il construit ensuite un violon, pièce par pièce, pendant un an et l’instrument achevé, décide d’apprendre à en jouer. Là s’arrête définitivement son choix : le violon est désormais au centre de son existence. L’instrument semble le torturer par son absolue exigence et lui apporter peu de satisfaction. Mais le désir d’entendre jouer les sons qu’il imagine le conduit à organiser sa vie autour du violon.

En partant pour Auschwitz, Chaim Rubinstein avait jeté du train une carte adressée à Monsieur Szpirglas : «Apprenez à mon fils à jouer du violon.»
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Mes parents ont toujours eu peur des événements heureux. Ils sont beaucoup mieux préparés aux événements malheureux qu’aux événements heureux. Je me souviens d’avoir annoncé en mars dernier notre mariage, mes parents n’ont même pas réagi. Il a fallu qu’ils mettent des mois à s’habituer à la perspective d’un événement heureux. Il faut partir de l’idée que pour mes parents, tout est grave. Je me suis toujours demandé pourquoi des gens qui ont vécu des choses aussi dramatiques dramatisaient des choses aussi banales. Je pensais au contraire que cela donnait de la distance par rapport aux choses. J’ai réalisé [récemment] que c’est parce qu’ils ont vécu des choses dramatiques que tout est dramatique. Ces gens sont incapables de légèreté.
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Je rêvais depuis si longtemps d’écrire autre chose que des articles d’économie, j’ai griffonné tant de carnets de projets incertains, de bribes d’histoires, de morceaux de nouvelles. Il me faudra trouver autre chose pour combler mes rêves d’écrivain(e) et pour que cet ennui insidieux qui s’installe dans l’université française ne grignote pas ma petite énergie.
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Une expression entendue là-bas, saisissante parce qu'elle en dit beaucoup en trois mots : driving while black. Conduire non pas en état d'ivresse, mais en état de noir.
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C'est ainsi : ce qui ne tue pas le capitalisme le rend plus fort. (p. 46)
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Et cette nouvelle ère, je crois qu'on peut la saisir à travers ce concept de survie. Oui, c'est ça. On est désormais dans une économie de la survie. (p. 20)
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Pendant qu'il allait chercher une bouteille de vin, je suis restée dans le salon à regarder sa bibliothèque. C'est quelque chose que je déteste que l'on fasse chez moi (où j'ai d'ailleurs rapatrié mes bouquins dans ma chambre) tant il me semble qu'une bibliothèque dit quelque chose de vous que l'on n'a pas forcément envie de révéler au premier venu. Mais pour cette raison même, je ne résiste pas à le faire chez les autres, surtout quand la bibliothèque a vocation de s'exposer aux regards en siégeant dans le salon.
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Non la vie ne les épargnera pas davantage qu'elle ne nous a épargnés . Et si l'on s'en trouve un instant soulagés, on en est aussi étrangement attristés.
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On a envie des les connaître et, sans se l'avouer tout à fait, de saccager un peu de cette beauté et de cette grâce qui sonnent comme une agression, un reproche vivant d'être ce que nous sommes.
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« Les jumeaux, à table ! Dis aux jumeaux de venir. Oh non, pas les jumeaux... Toute leur enfance, c'était comme s'ils n'avaient pas eu d'individualité, juste parce qu'ils étaient nés le même jour et avaient partagé le même ventre. Qu'ils aient (parfois, souvent, à la folie, pas du tout) eu envie d'être ensemble était une chose, qu'on les relie systématiquement l'un à l'autre, voilà qui avait étouffé Axel. »
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« Laure hoche la tête. Patrick saisit la tondeuse. Elle penche d'abord la nuque et, le regard tourné vers le sol, voit ses cheveux tomber autour de la chaise. Puis elle redresse la tête. Impossible désormais d'échapper à son image. Bon petit soldat, elle sourit à Julia qu'elle voit dans le miroir, mais son sourire grimace, tremble, se déforme. Soudain, elle voit flou. À la jointure des yeux, des larmes se forment et coulent sur ses joues. La perte d'un sein ne fut pas aussi cruelle. Peut-être qu'au-delà de la perte, il y a aussi la honte. Honte d'apparaître dans le dépouillement, la nudité du crâne exposé. »
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« Voit-elle le passage à l'acte sexuel comme quelque chose de dangereux, d'inquiétant, à l'image du saut dans un puits. À moins que ce dernier n'évoque plutôt le sexe de l'homme, ou encore le moyen par lequel Alice accède au pays des merveilles – ne qualifie-t-on pas les relations extraconjugales d'aventures ? Dans sa tête, elle passe et repasse toutes les possibilités : et s'il s'avérait que François, découvrant sa nudité, n'ait pas de désir pour elle ? Et si c'était elle qui n'en éprouvait pas (…) »
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Peut-être parce qu’il lui arrive d’être si attentive aux désirs des autres (en particulier à ceux de ses parents) qu’elle perd de vue les siens, avant qu’ils ne reviennent en boomerang. Oui, c’est cela qui doit la rendre si difficile à suivre : cet aller-retour permanent entre les désirs des autres et les siens.
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Récemment il lui est venu une drôle d’idée : s’il lui est impossible de se marier avec sa propre sœur, il ne peut pas davantage divorcer d’elle.
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On est si excessif à son âge, si encombré d’idéal.
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"La colère, est dénuée d'appui : rien de ferme et de stable ne soutient son audace, qui n'est que vent et fumée."
Sénèque.
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"de manière visible, il y a les traumatismes liés à la guerre, mais en-dessous, dissimulés, des traumatismes familiaux qui ne peuvent plus se faire jour car ils ont été considérés par la psyché des survivants comme étant sans commune mesure par rapport aux traumatismes vécus plus tard. [...]
L'évènement traumatique fut d'une telle violence – un Hiroshima du monde juif européen – qu'il conduisit à un écrasement des émotions, celles d'avant comme celles d'après."
pp. 57-59
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J'aimerais pouvoir dire pourquoi c'était bien, mais c'est dur à expliquer. C'était bien parce qu'on s'entendait bien. C'était bien parce qu'on rigolait bien. C'était bien parce qu'on faisait nos devoirs en moins de deux et qu'après, on se mettait à notre shojo. C'était bien parce que c'était bien.
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Un jour, ma marraine (qui est la cousine préférée de maman) m'avait expliquée qu'à l'adolescence, on passait souvent du rire aux larmes et de la joie la plus intense au désespoir le plus profond.
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