Citations de Marie Caillet (44)
Ce sifflet, ce satané sifflet, elle l'avait laissé à Siartt, sous son oreiller. Comment se faisait-il alors qu'elle le retrouve là ? Innocemment posé au fond de son baluchon.
Ici, en bordure du désert, les nuits avaient le charme terrible des menaces en suspens.
Allian avait réussi à leur faire prendre l'itinéraire prévu par les gardes... en passant dix mètres plus haut.
Sandra a beau avoir souffert du déménagement, elle a réussi à s'intégrer en quelques semaines. Alors pourquoi pas moi? Nous avons grandi dans la même chambre, dans les mêmes conditions. Pourquoi ma sœur s'épanouit-elle comme une fleur magnifique alors que je reste au stade de graine, incapable de faire pousser une feuille?
Il n'éprouvait plus la moindre angoisse, seulement une intense curiosité. S'il pouvait découvrir quelque chose sur Kaorn, ce n'était pas par les Rumeurs, ni par les gens, mais en explorant son antre. "Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es..."
Tu réfléchis de la mauvaise manière. Ce n'est pas le Signe qu'il faut craindre : c'est la personne qui l'utilise.
- Mettez Xyon en protection rapproché, intervint Fraar. Et vous, Majesté, allez dans une autre tente, n'importe laquelle. Celle-ci servira de leurre ou de piège. On ne peut pas les tuer, mais on peut s'arranger pour qu'elle ressortent en mauvais état. Vous avez du poivre ?
Devant les regards, il se justifia :
- Personne ne résiste à ça.
Jamais ils n'avaient ressenti avec une telle intensité cette chance, inouïe, d'être encore vivants.
Juste trois lignes... Facile à dire. Les mots ont toujours été fuyants avec moi. Indociles, méfiants. J'ai du mal à les dire. Je les écris avec peine. Alors écrire un poème...
Je me détourne du tableau. J'ai la tête qui tourne : les traits de craie s'emmêlent dans mon esprit comme des fils échappés d'une bobine. C'est toujours la même chose quand j'essaie de lire trop longtemps.
Derrière le bocal
Flottent les appels du poisson
Lui et moi - même langage.
Souvent, il me semble que la nuit est encore plus vivante et colorée que le jour.
Une énergie fluide et lumineuse m'envahit de la tête aux pieds. Je me sens soudain plus joyeuse, plus légère que je ne l'ai jamais été depuis des mois. Libre...
je donnerais tout pour être normale - complète. Mais j'ai l'impression que les trois quarts de ma personnalité restent scellés derrière mes lèvres, mes yeux baissés, mon corps raide. Sous verrou...
La foule réagissait. Il n'y avait pas ce silence assourdissant qu'elle avait redouté. La vague de bruit enflait, se suspendait, impossible à saisir ou à comprendre.
Puis elle s'apaisa, l'espace d'une respiration. A ce même moment, la main d'Orest prit la sienne.
Mydria répondit à son étreinte de toute ses forces. La texture de sa peau, le contour de ses doigts, les siens les connaissaient. Par coeur.
Ils firent face à la foule, seuls sur l'estrade, sans séparer leurs mains. Parce que leur place était ici, l'un à côté de l'autre. Parce que la présence de l'autre leur donnait à chacun l'étincelle de courage qui leur manquait.
Sandra a beau avoir souffert du déménagement, elle a réussi à s'intégrer en quelques semaines. Alors pourquoi pas moi ? Nous avons grandi dans la même chambre, dans les mêmes conditions. Pourquoi ma soeur s'épanouit-elle comme une fleur magnifique alors que je reste au stade de graine, incapable de faire pousser une feuille ?
Il y a quelque chose de puissant ici, une magie qui tient le monde à distance. Et, pour la première fois depuis très, très longtemps, j'ai l'impression de sentir mon masque se craqueler et tomber de mon visage comme de la peinture écaillée, décroché par mon premier vrai sourire.
Parce que si elle vient, il faudra qu'elle usurpe son propre trône
"Depuis des années, le Mouchard mettait un point d'honneur à dénoncer tout ce qui se passait dans les hautes sphères ou à agiter l'opinion publique avec quelques ragots bien choisis. Pour cela, il utilisait les Rumeurs, ces petites fioles de sable enchanté qu'on vendait dans tous les royaumes d'Issar. N'importe qui pouvait en créer une : il suffisait de murmurer au sable le message de son choix et de l'emprisonner dans un flacon." p.16
"La Maison était un nom familier. Cette petite guilde , née depuis quelques années, gagnait en force à vitesse impressionnante. Créée pour s'opposer au Palais, elle multipliait les attaques à son égard, essentiellement par le biais de diffamations et de critiques ouvertes. Si le vol des Talismans était bel et bien son oeuvre, il était compréhensible que le Palais soit sur ses gardes : pour commanditer une troupe entière de Hauts Voleurs, il fallait disposer de moyens considérables." p.75
Un diable était devenu un ange.