Essentiellement des récits de rencontres qui peuvent vous toucher, vous charmer, vous emballer, ou vous laisser indifférents, selon votre sensibilité.
Le champ est assez large, de la nouvelle très réaliste à la nouvelle franchement fantastique en passant par l’émouvant et le poétique.
Un lieu revient plusieurs fois, l’hôtel Voland. Une jeune Manosquine est également présente à plusieurs reprise, celle à qui l’hôtel doit son nom, Honorade de Voland. Dans la dernière histoire du recueil, Alice Zeniter nous fait un très beau récit de la cruelle destinée de ce personnage emblématique de la ville. Pierre Ducrozet, quant à lui, brode une histoire des plus réussies de l’hôtel hanté par son fantôme.
Miguel Bonnefoy surfe également sur la vague surnaturelle avec une improbable rencontre avec Elzéard Bouffier «l’homme qui plantait des arbres».
Avec Véronique Ovaldé c’est un vieux monsieur original que l’on croise, mais l’a-t-elle vraiment rencontré?
Pour Julien Delmaire la nuit à Manosque est pleine de surprises quelque peu hallucinées.
René Frégni, auteur que j’apprécie tout particulièrement, évoque deux rencontres et nous offre, à mon humble avis, le récit le plus émouvant.
Robert McLiam Wilson se prend pour le roi des pigeons de Manosque et, malheur, on a bien failli perdre Philippe Jaenada, pour qui le plus difficile est de rentrer se coucher.
Il y en a pour tous les goûts. Chaque auteur propose son univers et son style, ce qui peut donner quelques idées de lectures et de découvertes, surtout qu’une bibliographie rapide est proposée à la fin des textes.
Je remercie Gallimard et lecteurs.com
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Je me suis habitué très vite au style de l'auteur : haché, sans trop de mise en forme...mais diablement efficace. Marie DARRIEUSSECQ écrit comme elle pense, et comme elle pense bien...
Le premier niveau de l'histoire est captivant , un voyage vers le bout du monde, on se croirait dans un roman de Jules Verne, dans des récits de voyage.
Après, il y a la rencontre des personnages principaux, leur histoire passée racontée avec de petites touches.
J'y retourne.
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Rêve et réalité se confondent.
Point 0 en antarctique.
Le corps est soumis à une amplitude extrême : froid intense et chaleur suffocante dans les préfabriqués de la base de recherche européenne.
Confinement, hygiène relative, peu d’intimité, la fatigue lamine les individus en quête de solitude.
Marie Darrieussecq nous plonge en immersion dans une forme hallucinatoire de récit, perdu entre le rêve et le vécu.
L’autrice ne se contente pas d’un style acquis, chaque roman est un renouvellement.
White est déroutant. Aussi déroutant que de vivre dans une partie du globe où l’homme n’a pas sa place.
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J'ai terminé ce bouquin, l'histoire d'une rencontre joliment racontée.
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Jusqu'à présent, pour moi, Marie Darrieussecq était (roulement de tambour)...une page blanche (cymbale, éclats de rire).
C'est donc vierge de toute idée préconçue (si ce n'est qu'elle connut le succès avec son premier roman "Truisme") que je me lança dans cette lecture. J'ai mis du temps à me faire à sa plume, à ce style haché, en apparence assez impersonnel et froid, à cet abus de virgule. Et puis cette syntaxe toute personnelle, faite de phrase courte, de coupure abrupte. Au niveau du rythme c'est pas du binaire, mais c'est pas du ternaire non plus...En fait s'il fallait vraiment y accoler un adjectif, je dirais : déstructuré...moderne, en somme. Pour être honnête il m'agaça prodigieusement, ce style, pour finir par me séduire...
Voici pour la forme, mais le fond, la partie immergée de l'iceberg, la glace originelle enfouie sous 3000 mètres de couches successives de neige compressée ? Et bien ce n'est pas une histoire, non. Pas au sens d'un récit. Marie Darrieusecq entend plutôt nous parler, selon moi, de corps, du corps qui perçoit, qui sent, qui voit, qui entend, ressent...Du corps sensoriel. Et qui, triste condition que celle de l'homme, échoue à appréhender le réel, le monde, l'environnement. Ainsi, quoi de mieux que le pôle Sud comme impasse pour les sens, ce territoire grand comme l'Europe, où ciel et neige ne fond qu'un, où distances et proportions sont imperceptibles à leur juste valeur, "inconnaissable" en fait ?
C'est ainsi qu'elle y plonge Edmée et Peter, sous le vague prétexte d'une expédition scientifique (le projet White). Tous deux ne sont donc, au début, que des corps, traversées de quelques pensées. Puis, petit à petit, elle parsème son récit de bribes de leur passé. Tout deux sont, pour des raisons différentes, des déracinés. Tout deux sont hantés par des fantômes, des spectres que l'auteur fait parler à la première personne. A l'instar de la neige, ils s'accumulent et finissent par devenir envahissants. L'époque est incertaine, nous sommes dans un futur extrêmement proche et l'humanité s'apprête à poser le pied sur Mars (je dis ça pour les amateurs de SF mais au final, vous l'aurez compris, ce n'en est pas).
Ainsi, plus le récit avance, plus Edmée et Peter s'humanisent, sans pour autant devenir attachants. Dans le monde de Marie Darrieussecq, on ne pénètre pas le secret de l'intime...Y compris les intéressés eux-même. Voilà, j'ai plutôt apprécié. Pour autant la fin me laisse dubitatif, un peu comme une impression de hors-sujet (je n'en dis pas plus, à vous de voir...et de croire).
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C'est ainsi que j'aime les nouvelles. Surprenantes, terrifiantes, drôles ou dramatiques. A découvrir sans attendre.
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le recueil aurait pu s'appeler "fantômes", car il y en a plus que d'animaux! Des nouvelles fantastiques donc. De la science-fiction aussi avec "quand je me sens très fatiguée le soir" (histoires de clones) ou "célibataire" (la pilule pour homme). Mes préférées sont "la randonneuse" (une vraie atmosphère inquiétante, à la Maupassant) "Juergen, gendre idéal" (on comprend seulement vers la fin où l'auteur veut en venir) "my mother told me monsters do not exist" (une créature qui tient du chat, de singe, s'impose dans la maison de la narratrice... comme une part d'ombre d'elle-même). c'est efficace, parfois, on voudrait relire pour mieux suivre le mécanisme. Souvent, il y a des femmes qui sont fantômes sans s'en apercevoir ou le deviennent, s'effacent elles-mêmes.
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