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Critiques de Marie Darrieussecq (771)
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Être ici est une splendeur

Peu après avoir rendu visite au Douanier Rousseau je prenais le chemin de la librairie du musée d’Orsay. Je fus immédiatement attiré par ce visage énigmatique et tendre. Je n'ai pas encore lu Marie Darrieussecq et ne connais pas Paula Modersohn-Beckeret, il ne m'aura fallu que quelques phrases pour que Paula reparte avec moi.  

" Rencontrer une femme, c’est pour Rilke un voyage dans l’étrange. Il décolle, comme un aéroplane. Il est pris par quelque chose de plus grand que lui - le ciel, la beauté. II chute vers le haut. »



Un livre passionnant, pour raconter, nous raconter la vie courte, intense, fulgurante de Paula.  Une courte existence de joies, de peines, d’amours et de persévérance.  Être ici est une splendeur est bien plus qu’une biographie, c’est un hymne à la femme,  à cette femme qui posera son regard de femme  à travers la peinture sur la femme, la maternité et des portraits d’enfants.



Marie Darrieussecq par petites touches, à travers  des extraits de lettres, de journaux intimes, de phrases courtes, de réflexions  nous dévoile l’existence de cette artiste. Une femme artiste qui peint ce qu'elle voit.

Au premier abord la lecture est un peu déroutante, surprenante dans le rythme, mais au final elle est fulgurante. 



"Les femmes n'ont pas de nom. Elles ont un prénom. Leur nom est un prêt transitoire, un signe instable, leur éphémère. Elles trouvent d'autre repères. Leur affirmation au monde, leur être là, leur création, leur signature, en sont déterminés. Elle s'inventent dans un monde d'homme, par effraction.



Paula achèvera sa vie à de 31 ans  en prononçant  un seul mot  Schalde ! (Dommage), née à Brême, elle aura fait de nombreux séjour à Paris   et  il faudra attendre 2016 pour que la capitale lui rende hommage  au Musée d'art moderne de la ville de Paris,  Paula Modersohn-Becker L’intensité d’un regard du 8 avril au 21 août 2016.


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Être ici est une splendeur

Être ici est une splendeur est une biographie sur Paula M. Becker, peintre allemande du début du XXe siècle. Je ne la connaissais pas du tout auparavant, c'est un peu comme pour Charlotte Salomon de David Foenkinos.



J'ai adoré la façon dont l'auteure a raconté sa vie, on fait la connaissance de la peintre de façon intime et délicate, on sent que Marie Darrieussecq a énormément pensé à Paula Becker. Sur le point de vue de la forme je n'ai rien à dire, les pages s'avalent rapidement, le tout est bien aéré par des paragraphes et en plus, il y a peu de phrases longues cette fois !

Je suis entrée dans l'histoire, que ce soit celle de Paula ou celle de l'Allemagne du début du XXe, du moins jusqu'en 1907, année de la mort de l'artiste.



Sa vie, même si elle n'est pas forcément semée de tonnes de péripéties - faut dire qu'elle est morte à seulement 31 ans - et particulièrement bien racontée. Mais il n'y a pas qu'elle sa vie dans ce livre, il y a aussi ses proches, son mari, peintre lui aussi, ses amis, dont Rainer Maria Rilke que j'ai déjà eu l'occasion de lire dans Je couche toute nue, dans des lettres adressées à Rodin. Il y a aussi des passages où l'auteure parle directement d'elle, où elle donne son avis, elle nous raconte sa propre "rencontre" avec l'artiste.



Et puis, Être ici est une splendeur ce sont aussi ces passages où l'on nous parle de la condition de la femme, de son rôle dans le mariage, mais aussi en tant qu'artiste. Les femmes sont souvent dévaluées dans le milieu de l'art c'est un fait, et Paula Becker en est un bon exemple. Après tout, il a fallu que je me plonge dans sa biographie pour apprendre qu'elle était la première femme à réaliser des autoportraits nus, c'est quand même dingue ! Enfin personnellement, je trouve ça dingue, je pense vraiment que peu de gens le savent et c'est dommage, si ce n'est injuste.



La condition de la femme est abordée de manière frontale, après tout, qui est le mieux placer pour parler d'une artiste femme qu'une femme elle-même ? Il en va de même pour la mort de Paula, mort qui est tellement tragique... j'ai trouvé ça dégueulasse, cette façon de mourir aussi bêtement... on sent bien que c'était un siècle auparavant et que les accouchements pouvaient être fatals, et c'est pour cette raison que l'auteure le met en perspective avec sa propre expérience et une fois encore, qui mieux qu'une femme ayant eu des enfants peut commenter un accouchement d'une façon qui soit la plus juste ?





La vie de Paula m'apparaît comme un long fleuve tranquille ayant néanmoins connu des périodes de folies, d'abandons, notamment lors de ses voyages à Paris. Paula Becker était une artiste de talent, une artiste qui souhaitait vivre comme elle le souhaitait, et une femme énigmatique aussi. Elle souhaitait divorcer de son mari, et pourtant, elle est morte suite à la naissance de son seul enfant, avait-elle un amant ? un regain d'amour pour son mari ? C'est difficile de tout comprendre maintenant c'est sûr, mais je salue Marie Darrieussecq pour ce petit livre, aussi enrichissant qu'attachant.





Mon avis en intégralité :


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Être ici est une splendeur

Un livre sur une femme peintre allemande, méconnue hors de son pays, du début du siècle dernier. Pas évident d'écrire une biographie romancée, d'une femme restée dans l'ombre mais dont la vie a croisé tant de personnages célèbres de l'art et de la littérature. Darrieussecq a choisi un style impersonnel, la voix off d'un récit qui se déroule à l'image d'un film documentaire qui " n'est pas la vie vécue de Paula M.Becker", mais ce qu'elle en perçoit, "un siècle après, une trace".

Une femme, une vie courte, extraordinaire pour l'époque, tentant de s'y dérober à ses conventions bien qu'étant obligé de composer avec sa condition féminine ( "Les parents de Paula posent une condition au mariage : que leur fille prenne des cours de cuisine. Il ne sera pas dit que Fräulein Becker s’installe en ménage sans savoir nourrir son mari."),

Une femme qui a besoin de liberté, de "marcher seule pour "lisser quelques plis dans sa tête ", qui écrit à son mari parti rendre visite à ses parents, "à quel point elle se sent libre, divinement libre.",

Une femme qui ose pour son époque, du presque non vu : une femme qui peint des femmes. "Ses jeunes filles nues, ce n’est pas Puberté de Munch.....de là à se peindre elle-même nue…" donnera le premier autoportrait enceinte nue de l’histoire de l’art.





Je suis friande des regards d'écrivains sur l'Art et les artistes mais ici le charme n'a pas opéré. Autant le regard de Philippe Claudel sur Émile Friand ou celui de Claudie Gallay sur Opalka m'a profondément touchée autant celui de Darrieussecq sur Paula Becker m'a laissée indifférente; à part quelques passages, la prose sèche et décousue, truffée de citations m'a déconcertée. Un style peu à mon goût, "Il semble que le mariage de l’ardent roi rouge et de la petite Madone n’ait été consommé qu’avec difficulté........Consommé ou pas, tous ces gens sont morts. Quand j’entends consommé, je pense à du potage, et à des yeux qui flottent sur du bouillon. Je préfère contempler les tableaux de Paula.", combinaison "consommé , morts, potage" , pas très fort comme image, pour ne pas dire banale, et une dernière phrase paradoxale, car l'écrivaine contemple plus la vie privée et sociale de Paula que son oeuvre, surtout dans la première moitié du récit. Mais c'est plus la forme que le fond que je n'ai pas aimé, car je dois quand même avouer que ce dernier a le mérite d'éveiller la curiosité sur l'œuvre de l'artiste que je connaissais peu.

Ce n'est bien sûr que mon avis personnel, donc en aucun cas le rayer de votre PAL si il y est déjà, car apparement je suis une des rares à ne pas l'avoir aimé.







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Être ici est une splendeur

Paula Modersohn-Becker est une peintre allemande née en 1876 et morte en 1907.

Elle était amie avec Rainer Maria Rilke.

Marie Darrieussecq découvre par hasard un de ses tableaux qui l’émeut.

Elle entreprend alors des recherches, et nous raconte la vie de cette jeune femme au caractère affirmé, moderne pour son époque.

Ce livre m’a permis de découvrir deux peintres que je ne connaissais pas : Paula et son mari Otto Modersohn.

Ce n’est pas très romancé.

Plutôt une succession de faits, de dates, de lettres…..

Je n’ai pas spécialement vibré à cette lecture, un peu plate à mon goût.

Par contre, félicitations à Marie Darrieusecq d’avoir su ressuscité une artiste restée dans l’ombre.

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Être ici est une splendeur

En consacrant une biographie à Paula Becker, à partir de ses journaux intimes et de lettres qu'elle échangea avec ses proches, en particulier Rilke (le titre est un extrait des Élégies de Duino), Marie Darrieusecq réhabilite une magnifique artiste allemande tombée presque dans l'oubli.

Née en 1876 à Dresde, elle prit très tôt des cours de peinture et s'installa à 22 ans à Worpswede où vivait une colonie de peintres influencés par les impressionnistes français. Parmi eux Otto Modersohn qui deviendra son époux.

Rapidement frustrée par le manque d'ambition du groupe, elle s'envole pour Paris, là où sont les avant-gardes. Elle y découvre Cézanne, Gauguin, Matisse... On trouve la patte de ces maîtres dans son œuvre qui est cataloguée comme expressionniste. Dans l'un de ses portraits, le cubisme n'est pas loin. Le modernisme de certains de ses tableaux lui valut d'être considérée par les Nazis comme une artiste dégénérée.

Première femme à s'être peinte nue, elle s'ennuie dans la routine du mariage et quitte le fade Otto.

Marie Darrieussecq avoue avoir découvert sa peinture lors d'un déplacement à Essen. Alors que les artistes hommes ont les honneurs des étages nobles du Centre culturel franco-allemand, les femmes, dont Paula Becker, sont reléguées au sous-sol, loin de la lumière qu'elle aimait tant.

Ce parti pris dans l'installation des tableaux est bien le symbole de la manière dont ont été considérées les productions du deuxième sexe, aussi talentueuses que soient leurs représentantes.

Dans un 20ème siècle balbutiant, le génie de Paula Becker semble avoir été contraint par sa condition de femme, obligée d'assumer les tâches domestiques et de gérer le quotidien d'une famille.

Elle meurt en 1907 des suites d'un accouchement difficile. Son dernier mot sera Schade : Dommage ! Dommage que la mort ait donné un coup d'arrêt à sa passion, dommage qu'elle n'ait pas eu la reconnaissance de ses pairs de son vivant, dommage pour tout. Pour réparer tous ces dommages, Marie Darrieusecq offre un joli hommage à la fois poétique et puissant.

Une exposition est consacrée à Paula Becker au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris jusqu'au 21 août 2016.



EXTRAITS

- Les femmes n'ont pas de nom. Elles ont un prénom. Leur nom est un prêt transitoire, un signe instable, leur éphémère. Elles trouvent d'autres repères. Leur affirmation au monde, leur "être là", leur création, leur signature, en sont déterminés. Elles s'inventent dans un monde d'hommes, par effraction.

- Chez Paula il y a de vraies femmes. J'ai envie de dire des femmes enfin nues : dénudées du regard masculin. Des femmes qui ne posent pas devant un homme, qui ne sont pas vues par le désir, la frustration, la possessivité, la domination, la contrariété des hommes.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Être ici est une splendeur

J’apprécie décidément de plus en plus qu’un écrivain pose son regard et ses mots sur l’oeuvre d’un ou d’une artiste pour proposer un récit biographique personnel, nourri bien sûr d’une solide bibliographie offerte en prime au lecteur. Comme l’écrit si bien Marie Darrieussecq : « Les rencontres nous signent ». Celle-ci est définitivement une très belle rencontre que je n’oublierai pas de sitôt.



« Être ici est une splendeur » est le court récit qui m’a permis de découvrir Paula Modersohn Becker ( 1876-1907 ), peintre allemande au destin bref mais intense. Morte prématurément à trente et un ans, dix-huit jours après avoir accouché, elle voulait peindre, coûte que coûte ; être plus libre que son époque ne le permettait aux femmes. Mariée à un peintre reconnu, Otto Modersohn, elle finit par tout quitter, mari et foyer, pour s’installer à Paris. Soutenue entre autre par Rilke et Clara Westhoff, ses amis, elle peindra plus de sept cents tableaux en à peine huit ans.

Voilà très succinctement résumée la bio de Paula.



Par curiosité, j’ai bien sûr cherché ses tableaux sur internet et j’ai été surprise de trouver beaucoup de portraits de femmes, aux regards doux, vivantes sans être ni mièvres ni lascives, comme évidentes, dégageant force et tendresse. C'est aussi la première fois qu'une femme se peignait nue, et enceinte.

« Des femmes qui ne posent pas devant un homme, qui ne sont pas vues par le désir, la frustration, la possessivité, la domination, la contrariété des hommes. »

Paula, une pionnière étonnante de modernité !



Bien sûr si ce texte révèle en si peu de pages un essentiel féminin et artistique, c’est grâce au talent de Marie Darrieussecq qui a souvent le sens de la formule qui fait mouche et grâce à sa sympathie évidente pour Paula.



J’aimerais juste pour finir citer quelques phrases de Rainer Maria Rilke qui, un an après le décès de Paula, écrivit « Requiem pour une amie », un texte auquel l’auteur fait référence en écrivant que « Lire ce texte c’est écouter ».



« Et des fruits, j’achèterai des fruits, où l’on

retrouve la campagne, jusqu’au ciel.

Car à ceci tu t’entendais : les fruits dans leur plénitude.

Tu les posais sur des coupes devant toi,

tu en évaluais le poids par les couleurs.

Et comme des fruits aussi tu voyais les femmes,

tu voyais les enfants, modelés de l’intérieur

dans les formes de leur existence. »
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Être ici est une splendeur

Je suis tombée sur le livre de Marie Darrieussecq après avoir vu l'exposition de Paula Modersohn Becker au musée d'art moderne de la ville de Paris. A vrai dire, je ne connaissais pas l'artiste; j'avais vu une publicité pour l'exposition dans un magazine d'art et cela a suffit à me dire qu'il y avait là une pépite à ne pas manquer.

J'ai dévoré la biographie écrite par Marie Darrieussecq à la lumière des tableaux de Paula que j'avais vu juste avant. Le livre m'a paru correspondre à la personne que j'avais entrevue au musée: jeune femme courageuse, obstinée, enthousiaste, ambitieuse. J'ai facilement pu l'imaginer dans ses différents ateliers parisiens; pinceau en l'air, sans un regard pour le monde hors de sa peinture.

Il est difficile de savoir si j'ai aimé le livre ou son héroïne. Peu m'importe: je me suis plongée avec bonheur dans la vie et les défis de cette toute jeune femme, qui, par un cruel hasard du destin, n'aura pas pu vieillir avec sa peinture. A nous, femmes du 21ème siècle, de profiter de la chance que nous aurons peut-être de dérouler notre projet de vie dans toute sa longueur.
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Être ici est une splendeur

Quel merveilleux petit roman que celui de Marie Darrieusecq qui visait à faire connaître la vie brève et agitée du peintre Paula Modersohn-Becker inconnue du public français et cependant si talentueuse. Ce livre a été pour moi l'opportunité de la découvrir et j'ai visionné toutes les oeuvres disponibles sur Internet. Une révélation en somme!
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Être ici est une splendeur

J’ai lu beaucoup de biographies étant jeune, moins maintenant. Néanmoins il aurait été fort dommage de passer à côté de celle-ci. J’ai vécu avec Paula (que je ne connaissais pas) tout au long de ma lecture. Tout y est sublime. J’ai aimé connaitre cette jeune artiste morte prématurément, sa peinture avant-gardiste, sa frénésie de peindre. Quel dommage que les femmes soient éternellement en retrait, nous perdons beaucoup. Marie Darrieussecq mélange la fiction, le documentaire, la poésie et le tout est formidablement réussi. Elle fut très inspirée par cette jeune peintre. Je suis allée regarder ses toiles sur le net, c’est magique. Une visionnaire.
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Être ici est une splendeur

Je ne partagerais pas l'enthousiasme des treize critiques qui m'ont précédées, mais je crois que le style de Marie Darrieusecq ne me convient finalement pas.

J'ai trouvé la narration factuelle, clinique et minimaliste et, malgré un très beau titre et des tableaux très attachants, je n'ai pas été prise par l'histoire et n'ai ressenti aucune empathie pour l'héroïne.

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Être ici est une splendeur

Une magnifique découverte
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Fabriquer une femme

Rose et Solange sont deux adolescentes de quinze ans ; leurs maisons se font face dans un village du Pays basque, même si la famille de Solange est moins favorisée que celle de Rose. Elles fréquentent le même lycée où elles se rendent en bus. Mais Solange tombe enceinte ; elle ne sait pas comment faire pour avorter, ni même si c’est ce qu’elle veut, si bien qu’elle garde le bébé. Rose est une bonne élève, elle est amoureuse de Christian depuis l’école primaire, ou en tout cas croit l’être. Après l’accouchement, horrible, Solange commence le théâtre en intégrant la troupe amateur du lycée, elle semble avoir des capacités, d’après sa prof ; elle veut devenir actrice ; elle quitte son village pour le lycée Molière à Bordeaux avec une option théâtre, puis ce sera Paris, en attendant encore d’autres cieux… ● La même histoire est racontée d’abord du point de vue de Rose, puis du point de vue de Solange, mais il n’y a aucun effet de redite ; vue par Solange, l’histoire est complètement différente. Marie Darrieussecq évite tout ce que son dispositif pourrait avoir de répétitif ; il n’y a rien de fastidieux dans son texte au titre magnifique. ● Les deux personnages principaux, Rose et Solange, sont superbement campés, de même que les années quatre-vingt sont parfaitement restituées, avec les lieux à fréquenter, la mode, les chansons, la chute du mur, le sida… Les personnages secondaires ne sont pas en reste, l’autrice parvient à les faire vivre en deux ou trois notations acérées. ● Car, même si la construction est remarquable, le principal, dans ce roman, c’est son style. Il m’a happé dès la première page. Les phrases sont courtes, percutantes, souvent allusives, elliptiques. Elle est la seule à écrire ainsi, c’est profondément original et follement littéraire. Un régal.
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Fabriquer une femme

Le titre « Fabriquer une femme » me laisse perplexe.

C’est un avis de lecteur donc d'homme, sur un roman de femmes.

Le destin de 2 ados voisines et amies des années 8o. Témoignages des faits marquants de l’époque.

L’une Rose issu d’un milieu favorisé expérimente la vie des filles de son âge avec ses rêves et ses doutes. L’autre Solange, d’une condition plus modeste veut sortir de son milieu. Elle mène une vie dissolue, histoires de fesses, drogue, maternité mal vécue…

Le style est alerte, cru pour ceux qui aiment…

Le roman se scinde en 2 parties, 2 destins la version de Rose, celle de son amie Solange.

Déçu par cette lecture, qui reste néanmoins très plébiscitée...

A vous de juger, surtout vous les femmes des années 80.
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Fabriquer une femme

On se laisse emporter par ces deux jeunes femmes qui “se fabriquent “ parfois dans la douleur, sous nos yeux . La vie de Solange sans doute plus trépidante répond à celle de Rose plus sage. Cette histoire en miroir s’inscrit dans celle des années 80: les lieux, la musique, les acteurs…
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Fabriquer une femme

Un roman qui me semblait prometteur sur l'amitié de 2 filles, puis de 2 femmes, leur parcours, les années 80...et je me retrouve avec un roman où je n'éprouve aucune sympathie pour les héroïnes et surtout aucun intérêt pour leur récit de vie.

Solange tombe enceinte à 15 ans, vit sa grossesse très difficilement, et c'est ce qui est intéressant dans le récit.

On voit comment, et sans doute encore plus à l'époque,, une adolescente se retrouve confrontée à une situation qui l'isole, que ce soit des jeunes de son âge comme de sa famille. On voit aussi l'horreur de l'accouchement, car son corps n'est pas préparé à cette douloureuse expérience, et l'enfant gardera des séquelles et un handicap assez lourd.

Mais ensuite on a essentiellement les relations amoureuses des 2 héroïnes, Rose et Christian, et Solange et ses nombreux partenaires.

Et on évolue avec Solange dans un milieu de la nuit, de la fête, du show business, de la drogue, de l'alcool, du sida...

Alors, qu'à l'inverse, Rose et Christian auront une vie de couple assez linéaire .

C'est noir, désespéré, ça finit sur un tremblement de terre à Los Angeles, symbole de leur vie avec les moments heureux, les cataclysmes, les trahisons...
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Fabriquer une femme

Pour son vingtième roman, « Fabriquer une femme », Marie Darrieussecq revient à ses premières amours : la bourgeoise au grand cœur et la fille rebelle devenue actrice.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Fabriquer une femme

Premier roman de cette autrice qui me faisait beaucoup envie. Il se déroule dans les années 80 et suit deux amies d'enfance, Rose et Solange, aux personnalités très différentes. Il est divisé en deux parties, la première étant racontée du point de vue de Rose, puis la seconde du point de vue de Solange. Malheureusement, la première partie, longue de 150 pages, m'a ennuyée profondément. Je n'ai pas été touchée par l'histoire ni par les personnages, ce qui m'a empêché de continuer avec la deuxième partie. En résumé, une grande déception pour moi.
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Fabriquer une femme

Disons-le d'emblée: je n'ai pas été emballée par la lecture de ce livre, que j'avais pourtant ouvert avec impatience après avoir entendu les critiques élogieuses des chroniqueurs de l'émission "le masque et la plume".



D'abord, je n'apprécie pas particulièrement le style de l'écriture: des phrases envoyées comme des tirs de mitraillettes, qui fusent et saccadent le rythme du récit, qui avance par "à-coups" en étant dépourvu de la "poésie de la liaison", cette matière, discrète voire invisible, qui tient les briques ensemble pour en faire un tout harmonieux.

J'ai eu la sensation de rouler dans une voiture manuelle pilotée par un apprenti sous licence qui maîtrisait mal le passage des rapports et provoquait ce "cahotement" mécanique hyper désagréable.



Ensuite, je ne me suis pas attachée aux deux "héroïnes" du roman, dont j'ai trouvé la psychologie d'une banalité confondante; non seulement j'ai souvenir que j'étais, à leur âge, bien moins nunuche mais, de surcroît, j'observe mes propres enfants et je constate que, pourtant préados, ils sont visiblement plus matures et animés de réflexions plus profondes que ces deux greluches.



Enfin, je n'ai pas la sensation, au terme de ma lecture, d'avoir abordé, même un petit peu, le thème du roman, "fabriquer une femme"! Si "fabriquer une femme", c'est uniquement décrire leurs histoires de fesse (voire de viols!), leurs règles douloureuses, le fait pour l'une d'avoir "pondu un gosse" (puisqu'il ne s'agit que de cela dans le livre) et, pour l'autre, d'avoir tergiversé 105 ans pour savoir "si Christian était digne d'être le bon" (pas forcément au détriment de tous les autres d'ailleurs...hum...), alors je m'inscris totalement en faux dans ce qui "fabrique une femme"!



Je trouve ça d'ailleurs un peu désolant de réduire le processus de "fabrication" d'une femme à ces considérations simplistes et caricaturales.



J'étais tentée de mettre 2 étoiles, mais je concède, tout de même, avoir passé un moment assez hilarant à la lecture de l'accouchement de Solange; les mamans devraient apprécier!



Quoiqu'il en soit, je n'ai (a)perçu ni l'intelligence du propos, ni la réjouissance de la forme que me promettaient les masqués. Pas sûre que je retenterai l'autrice. Déçue...



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Fabriquer une femme

Après les années d’enfance racontées dans ”Clèves”, les débuts de l’âge adulte. Rose et Solange sont toujours amies. Rose fait des études de psychologie, Solange termine le lycée enceinte et se lance dans le théâtre. Un roman générationnel qui fait revivre Georges Clooney, Noir Désir, la chute du Mur de Berlin et les débuts du Sida, mais que la construction en deux points de vue et deux voix successives fait perdre en force et en émotion une histoire banale, désenchantée et un brin désespérante.
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Fabriquer une femme

Fabriquer une femme. Il faudrait ajouter « dans les années 70 et 80 » car il s’agit bien d’un livre sur ces années avec le regard critique que l’on peut avoir aujourd’hui sur cette période et ces années de libération sexuelle … pour les hommes et où la notion de consentement n’existe pas.

Car les deux héroïnes, Rose et Solange, sont soumises au désir des hommes. Pour elles le pire pour une femme de leur génération, c’est d’être perçue comme coincée ou frigide. Tout pour échapper à cette étiquette. C’est ainsi que Solange est enceinte à quinze ans sans être capable d’en parler et subit une grossesse non désirée. Et que Rose épouse un homme dont elle ne sait pas si elle l’aime vraiment et couche avec un autre dont elle n’a pas vraiment envie.

Un roman donc sur les années de jeunesse de celles et ceux qui sont nés à la fin des années 60 ou au début des années 70. Avec tout un arrière plan, musique, modes, objets, langage très « de l’époque » et très travaillé. Un coté album rétro pour ceux qui sont nés dans ces années.

Le roman est en deux parties : 1/ Rose et 2/ Solange. Je trouve la première partie bien plus intéressante et riche que la.deuxième qui, pour moi, commence bien mais tombe dans la facilité (trop de boites de nuit à la mode, trop de sexe, d’alcool, de drogues, une façon de décrire les années 80 à la limite de la caricature). La troisième partie est courte : les deux femmes se retrouvent et l’on peut comparer leur évolution.

Les deux personnages principaux manquent un peu de consistance. La peinture de cette génération de femmes passe avant la psychologie des personnages. Rose et Solange restent des prototypes des femmes nées dans ces années là. Sans plus. Rien qui les rende uniques. Les personnages masculins, Christian en particulier, qui n’est pas une caricature d’homme des années 80, sont au second plan mais finalement ils existent davantage que les filles.

Finalement, le roman est agréable à lire et facile. D’excellents moments, de l’humour et un style travaillé et classique, par exemple la description du mariage de Rose, je l’ai trouvée savoureuse. On pense à Flaubert, à Zola et l’on voit que Marie Darrieussecq est passée par l’ENS. Pour moi, c’est un bon roman contemporain et une réflexion intéressante sur les femmes mais je ne partage pas les dithyrambes de certaines critiques de la presse.
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