Nous y voilà : la rentrée. Si elle est incontestablement liée à l’école, elle annonce aussi de nombreuses parutions littéraires. Alors que cette rentrée littéraire bat son plein, je peux enfin vous parler de quatre premiers romans que j’ai pu lire cet été en avant-première. J’ai l’immense honneur d’avoir été retenue pour faire partie de cette belle aventure des Explorateurs 2021 – proposée par Lecteurs.com ! J’ai choisi de vous présenter les livres dans le sens dans lequel je les ai lus, après avoir ouvert ce colis – un cadeau de Noël reçu en plein été. Bien sûr, je vous invite dès maintenant à suivre cette rentrée littéraire sur Lecteurs.com, où vous retrouvez dès maintenant les chroniques de mes 49 collègues Explorateurs. Pour l’occasion, notre plume a pris des tournures plus journalistiques… Voici donc ma chronique, que vous pouvez consulter aussi ici : https://www.lecteurs.com/livre/le-parfum-des-cendres/5630699
Pour son premier roman, Marie Mangez ose un sujet glauque et funeste. Doctorante en anthropologie, elle pose son regard d’universitaire sur l’Humain grâce à Alice, son personnage principal.
Un roman court mais percutant où il est question de vie et de mort. Alice, doctorante autour des soins mortuaires, mène ses recherches auprès de différents thanatopracteurs. Ses recherches prennent un tournant radical avec Sylvain, ce curieux embaumeur. Cet homme taciturne ne trouve sa place qu’auprès des morts, qu’il renifle à pleins poumons. Son attitude singulière et dégoutante interpelle Alice. Les échanges entre les deux personnages sont concis, malgré les relances d’Alice. Tout les oppose. Alors qu’Alice doit découvrir le monde des morts, Sylvain doit réapprendre à vivre avec les vivants.
Sylvain porte un lourd secret. Alors qu’il était destiné à un destin de parfumeur, un accident de moto l’a rendu anosmique. Depuis, il trouve son équilibre auprès des morts. Pour lui, chaque personnalité a un parfum. Même un cadavre. Alice, avec son énergie débordante, perce à jour Sylvain. Ensemble, ils mènent un travail sur eux. Les deux personnages trouvent leur équilibre en apprenant l’un de l’autre.
Une entrée fracassante donne le ton de ce roman : le travail au corps d’un cadavre, avec tous ses détails morbides. La cause de la mort, le corps malmené, écrasé, sont explicités avec finesse. La recherche documentée sur la thanatopraxie apporte à ce roman une assise indispensable. Une méconnaissance mène à un fort rejet de ce métier. Mais la description rebutante est contre balancée par un humour essentiel à la conduite de ce roman. Une certaine légèreté s’échappe alors de cette morgue.
Le parfum des cendres déroute. On lit avec appréhension, et un certain écœurement les premières pages. Un sentiment qui s’estompe au fil de la lecture, où on est conquis par une curiosité qui prend tout son sens.
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