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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

J'ai beaucoup apprécié de lire ce roman, même si d'aucuns estiment qu'il est cousu de fil blanc. J'ai aimé l'originalité du thème : la thanatopraxie. J'ai trouvé les personnages attachants. Bref, je me suis laissée prendre par cette histoire sentimentale qui s'intéressent aux humains... *Sélection CEZAM 2022*
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Le Parfum des cendres

Une sorte de voyage initiatique aux alentours du pays des morts par par deux personnages un peu perdus mais très attachants. Une plongée dans ce que les 5 sens et en particulier l'odorat ont de plus spirituels pour un roman baroque mais optimisme un peu décalé mais qui se lit d'une traite et avec grand plaisir! La synesthésie a encore de beaux jours littéraires devant elle!
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Le Parfum des cendres

Si le thème choisi est assez convenu, un homme abattu par le destin qu'une rencontre fera renaître à la vie, le contexte de ce #premierroman  est plutôt original et en fait une lecture surprenante et très réussie !



Alice, une jeune femme bavarde, virevoltante,  débordante de vie, éternelle étudiante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Lorsqu'elle rencontre Sylvain, elle perçoit tout de suite une personnalité différente. Il est taiseux, limite asocial et semble ne renouer avec la vie qu'en s'occupant des morts. Et il a une façon bien à lui de s'en occuper. Différente de celle des autres praticiens qu'elle a déjà pu suivre pour ses recherches. Il s'en occupe avec une délicatesse infinie et une sorte de tendresse. Il leur attribue une personnalité olfactive après les avoir humés et tous ses soins tiendront compte de ce qu'il a perçu pour restituer aux familles un corps fidèle au vivant qu'il était.

Alice va découvrir avec Sylvain un univers dont elle ignore tout et  tenter de partager ses références musicales avec lui, car impossible pour elle de se passer de musique...



Elle comprend vite que le comportement de Sylvain cache un secret et avec patience et obstination, en dépit de ses rejets réguliers, elle va tenter de lever les barrages qui maintiennent Sylvain dans une forme d'absence de vie et tenter de le ramener du côté des vivants.



Alternant un vocabulaire riche, précis voire poétique dès qu'elle aborde l'univers des parfums et le métier de Sylvain, l'autrice change de registre pour traduire la gouaille d'Alice qui dit ce qu'elle pense sans s'embarasser des conventions. Elle va jusqu'à utiliser un langage plus grossier pour un autre personnage au un rôle important. Une fois passée la surprise lors des premiers changements de registre, il m'a semblé que cela donnait une couleur et un rythme aux passages concernés plutôt réalistes.

J'ai écouté la version audio de ce roman lu avec beaucoup de talent,  de fraîcheur et de vivacité par Sophie Frison. Mon mari, qui l'a écouté aussi, a apprécié ce roman autant que moi !

Et si vous le lisez, vous serez surpris par la fin, loin du fil blanc imaginé ...



Ce roman, avec la description des gestes et la douceur de Sylvain lorsqu'il s'occupe des morts m'a remis en mémoire un film japonais vu il y a quelques années, sur un jeune musicien reconverti un peu par hasard dans ce métier de thanatopracteur. Lui aussi s'occupait des morts avec un respect et une tendresse infinie, de ses gestes naissait une véritable ode à la vie.( Departures, titre original Okuribito,  2008) Ce film a d'ailleurs contribué à restaurer l'image de ce métier tabou au Japon. Le souvenir de certaines images se mêlaient dans mon esprit à l'écoute de ce roman qui convoque les sens en un festival d'odeurs et de sons...

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Le Parfum des cendres

Sylvain s’occupe de femmes et d’hommes, après leurs morts, il est embaumeur. Alice fait un Doctorat et elle s’intéresse à ce métier de

thanatopracteur aussi étrange qu’indispensable .Sylvain est un homme bourru et qui parle peu . Il semble n’être bien qu’avec lui-même et en compagnie des morts. Grâce aux odeurs de ceux-ci, il arrive à déceler leurs parcours de vie et à en faire leurs portaits. Ces senteurs, Alice n’arrive pas à les percevoir, ce qui rend le mystère qui plane autour de cet homme stupéfiant de capacité, de sensibilité avec ceux qui ne sont plus ,encore plus captivant !

Subjuguée par Sylvain. Alice va peu à peu réussir à l’apprivoiser en partageant sa passion pour la musique en écoutant du Cloclo, du ABBA , et d’autres musiques plus éclectiques pour enfin découvrir ce qu’il cache à tous.

Ce livre est passionnant, au-delà du huis clos entre ces deux êtres, il y a des histoires de vie qui se croisent et l’on passe du monde du vivant à celui du silence d’une manière fluide et naturelle.

Le livre est passionnant, on ne peut le quitter facilement.



C’est un très beau coup de cœur ❤️



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Le Parfum des cendres

« Phantosmie, disaient les savants docteurs. Des odeurs fantômes, qui dans l’ombre rôdaient à l’intérieur de lui, toujours prêtes à sortir du néant et à lui susurrer dans les narines leurs rengaines entêtantes. Cauchemars odorants, corps volatiles ressurgis d’outre-tombe pour envelopper Sylvain et son nez de leurs bras invisibles, jusqu’à l’étouffement.



J’ai choisi de vous parler de ce premier roman, non pas pour son intrigue, ni son style mais parce que l’auteur, Marie Mangez, y fait un traitement des sens très intéressant. Elle y dépeint à travers son personnage, Sylvain Bragonard. à l’aura abstraite, enfermé dans un paysage mental sombre, étrange qui, vous l’aurez compris, cache un secret, une perception du monde des odeurs très esthétique.



Cet homme énigmatique a très peu de lien avec les vivants, de par son métier (embaumeur) mais également le mystère qu’il cache. Une odeur de pneus brûlés obsédante, envahissante va transformer son cerveau en cendres.

Débarque dans sa vie, cette thésarde habitée d’une gaieté permanente, « concentré de la vie en pastille », qui va l’observer, l’assaillir de questions, le noyer de musique, et va se confronter à son univers, percer son mystère.

L’éphémère Alice va observer Sylvain et lui faire porter un regard sur le monde des vivants. Elle va de par cette rencontre lui faire appréhender ces sens qu’il ne connaît pas.

Un petit bonus pour la couverture !

En bref, une lecture agréable d’un dimanche matin sous la couette.


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Le Parfum des cendres

Une silhouette allongée. Une vieille apparemment endormie. Un visage apaisé. Des effluves de groseilles qui l’enveloppe. Cet incipit doux et intriguant happe le lecteur pour l’engager dans une histoire à l’opposé de l’apparente délicatesse des premières lignes.

Sylvain, thanatopracteur, taiseux, replié sur soi, côtoie bien malgré lui Alice, une jeune thésarde qui travaille sur cette profession aussi mal-connue que fascinante. De non-dits en dérobades, on comprend assez vite qu’il y a anguille sous roche. Leurs multiples rencontres permettront-elles à Alice à percer ce mystère ?

Pour originale que soit l’intrigue, ce roman ne tient malheureusement pas ses promesses. Les premières pages passées, il tourne assez vite en rond avec une redondance des scènes de soins apportés aux dépouilles, doublée d’une approche capillotractée du drame intime de Sylvain. Dommage car les pages consacrées aux parfums et aux senteurs sont d’une rare sensibilité.

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Le Parfum des cendres

Alice, c'est une bavarde, passionnée de musique et qui prépare une thèse sur... les thanatopracteurs. Pourquoi ? Elle-même ne sait pas tellement. Elle a suivi plusieurs embaumeurs jusqu'au moment où vient le tour de Sylvain Bragonard. Presque mutique, visiblement plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants et qui a la faculté de cerner la personnalité de ses "clients" à travers leur odeur.

Parce que les différentes senteurs, odeurs, parfums, fragrances font partie intégrante de la vie de Sylvain. Il dresse à son envahissante accompagnatrice les portraits de celles et ceux qui passent sous ses pinceaux : l'acidité de la groseille, la pureté des pétales de cerisier... et c'est quand il décrypte les odeurs que Sylvain prend vie. Il est une énigme que veut absolument résoudre Alice : il a un secret, elle en est sûre.



Le Parfum des Cendres, c'est un voyage aux mille senteurs, un aperçu doux et poétique de ce métier au mieux inconnu, au pire incompris. C'est aussi le récit de la perte, du manque, du renouveau. On ne peut pas rester de marbre face à ces différents portraits et les relations entre les personnages. Comme l'odeur de la muscade, ce roman continue à nous suivre même une fois la dernière page tournée.
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Le Parfum des cendres

En règle générale, je rédige mes chroniques assez rapidement après la lecture d’un livre. Mes souvenirs sont précis, je suis mes axes de lectures…

Plus rarement, je laisse passer un peu de temps, volontairement ou non, et ma mémoire a digéré le livre, me laissant une appropriation, des sensations, des impressions plus diffuses et moins aisées à mettre en mots…

Le Parfum des cendres, premier roman de Marie Mangez, était un peu passé sous la pile des gloses à écrire, je l’avoue. Il me reste en tête toute une ambiance…



Deux personnages que tout oppose sont amenés à collaborer, à échanger des expériences, à se confronter l’un à l’autre, à s’apprivoiser… Rien de bien nouveau me direz-vous, une romance sans grande surprise me disais-je…

Eh bien, non ! Marie Mangez nous propose un roman original et sensoriel qui revisite les codes de la rencontre amoureuse et de la communication.



Sylvain est bourru, solitaire, taiseux... Il exerce le métier de thanatopracteur, une activité qui ne facilite pas les contacts… De plus, il se comporte étrangement vis à vis des corps des défunts dont il s’occupe ; naturellement, il agit avec respect et professionnalisme mais, de surcroit, il est capable de cerner leur personnalité, de comprendre leur parcours…

Alice est volubile, directe et thésarde… Le sujet de son mémoire peut surprendre, sur les pratiques autour de la mort. Pour mener à bien ses recherches, elle passe beaucoup de temps avec des professionnels de la conservation des corps… Aux côtés de Sylvain, elle est déconcertée et, très vite, curieuse de mieux le connaître.

Autour de ces deux personnages, Marie Mangez déploie le monde des odeurs, des senteurs, des parfums et, surtout, nous le fait partager, ressentir de l’intérieur. Elle nous parle aussi de surdité.

En parallèle, il y a un mystère, un traumatisme ancien et, parfois, l’autrice semble nous entraîner dans un scénario prévisible, attendu, comme un prérequis du genre et puis, non, ce ne sera pas ce que l’on croyait voir venir. J’ai beaucoup apprécié de dénouement dont je ne peux pas parler ici, ne voulant pas divulgâcher.



Ce roman me laisse un arrière-goût d’insolite, de sensoriel… Il se lit aussi avec le nez, avec les sens. Personnellement, je suis assez sensible aux odeurs et j’ai apprécié la galerie de portraits des défunts. Ici, la mort est au premier plan, sans fioritures, détaillée, objectivée. Les cadavres ne font plus peur, ne gênent pas. Tout est dit dans le titre : le parfum induit une odeur agréable et les cendres renvoient aux restes mortels, à la pénitence et au deuil.



J’avais choisi la version audio lue par Sophie Frison, qui prête sa voix en servant le texte, autant dans l’émotion que dans l’humour.



Ce premier roman est une excellente surprise !



#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance


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Le Parfum des cendres

un court roman qui aborde un milieu peu connu et la découverte fut très intéressante. Grâce à Sylvain, nous allons prendre part à un métier plutôt taiseux puisqu'il est thanatopracteur. Sous l'œil d'Alice qui le suit pour quelques semaines dans son métier, l'embaumement n'aura presque plus de secret pour le lecteur. Sans être glauque, le récit évolue dans une atmosphère atypique avec des personnages attachants et haut en couleur. Sylvain est un écorché qui nous propose un voyage sensoriel grâce à son odorat ultra développé qu'il utilise comme une mélodie lorsqu'il embaume ses défunts. Ancré dans un profond mutisme et dans une solitude voulue, nous découvrons comment Sylvain est devenu celui qu'il est aujourd'hui.







Concernant Alice, c'est le souffle de vie parmi les morts. C'est une playlist déjantée, une croqueuse de vie à l'état brut. Entre ces deux opposés, c'est un petit quelque chose de tendre et touchant dans la complexité de leur caractère. Marie Mangez propose un récit qui tient la route avec fluidité. Les chapitres courts donnent du rythme et l'originalité vient de ce mélange entre la mort et les fragnances où les défunts reprennent vie dans un dernier souffle grâce à Sylvain. Le parfum des cendres, c'est comme une célébration de la vie, de la reconstruction dans une atmosphère étrange et prenante à la fois !







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Le Parfum des cendres

J'ai tout de suite été accroché par ce livre, qui débute par une séance de thanatopraxie. Mais algré ce thème original, très présent dans l'ouvrage, le récit s'imprègne peu à peu d'une certaine mièvrerie. Il y a peu de suspense sur la manière dont la relation entre Alice et Sylvain pourrait évoluer. L'ambiance m'a fait penser à celle de 'Ensemble, c'est tout' de Anna Gavalda, un roman que j'avais beaucoup apprécié.

Peut-être Marie Mangez a-t-elle trop cherché à atténuer la brutalité d'un propos dont la toile de fond est la mort dans son aspect le plus terre à terre : la décrépitude à venir du corps ? Dans quelques passages, l'auteure m'a paru en faire trop : descriptions de parfums exagérément longues...

L'histoire de Sylvain nous réserve quelques surprises.



Marie Mangez a incontestablement du talent, mais quelques surdosages dans sa 'composition' ont gâté mon plaisir à lire ce premier roman.

Cette auteure reste à suivre.
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Le Parfum des cendres

Partons à la découverte d'un métier méconnu : celui de thanatopracteur. Sylvain Bragonnard exerce ce métier avec un sens du devoir exemplaire. Alice, jeune étudiante décide de le suivre durant un petit bout de temps pour étudier son métier qui est le sujet de sa thèse. Elle va devoir se confronter au mutisme et au caractère brut de Sylvain, et réussir à le faire s'ouvrir au monde tout en délicatesse.

Un roman qui aiguise tous les sens grâce aux descriptions olfactives très réussies, qui rappellerait presque "le parfum" de Suskind.

Une petite pépite à lire sans modération.
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Le Parfum des cendres

Un roman qui évoque la mort, les rencontres, les relations et le rapport que chacun entretien avec le monde, chacun avec ses difficultés.



On suit Sylvain Bragonnard, thanatopracteur. Il accompli son travail avec soin, méticuleusement et semble associer à chaque cadavre une odeur. Une odeur qui leur est propre. Car Sylvain a en tête des nombreux parfums qu'il parvient à différencier. On pénètre dans son monde d'ordeurs... mais aussi de solitude. On comprend qu'il y un hic, il y a eu un avant, un après. Il vit seul, boit du vinaigre et gobe des pastilles à la menthe. Il semble retiré dans son monde. Alice arrive alors pour faire une thèse sur la thanatopraxie. Elle a du mal à faire parler Sylvain. Elle l'étudie autant que son travail, ce curieux bonhomme mutique mais si passionné par son travail et capable d'identifier les odeurs des morts.



Je ne préfère pas en dire plus. Ce court roman est intéressant, sans réel coup de coeur car un peu long. Il est question des bouleversements de la vie... parfois certaines choses arrivent et changent tout... et transforme une personne.... Sylvain est isolé, son côté asocial a une explication. Alice aussi a une histoire. Pourquoi enchaîne t'elle thèse sur thèse ? Pourquoi tant de curiosité et une passion si forte pour la musique ?



Ce texte est aussi une petite ode aux sens : le plaisir de sentir une odeur, les émotions provoquées par la musique.





Je garde de ce texte malgré tout une sensation de vide et de longueur. Même si ça colle à l'ambiance et à l'histoire... Bon  un petit bonus pour le thème de la thanatopraxie, on découvre un métier assez inhabituel !
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Le Parfum des cendres

Rentrée littéraire 2021 # 11



Sylvain a un nez exceptionnel, capable de cerner la psychologie d'une personne rien qu'à son odeur. Forcément, on pense au Parfum de Patrick Süskind. Mais Sylvain n'est pas un psychopathe mais thanatopracteur et ce sont les morts qu'ils hument afin de les embaumer au mieux de ce qu'ils ont été. Forcément, on pense à l'univers de Six feet under tellement il est rare qu'un roman s'intéresse à ce métier-là. Mais il y a aussi quelque chose d'Anna Gavalda dans la manière de conduire ses personnages vers une dénouement bienveillant apportant la douceur de la résilience.



Au-delà de ces références, le Parfum des cendres est surtout un premier roman original qui chante sa propre musique avec une qualité d'écriture qui relève haut la main le défi de mettre en mots des sensations liés à l'odorat. Certaines descriptions du parfum des morts relèvent de la magie et emportent le lecteur dans un foisonnement sensoriels très évocateurs. En fait, c'est tous les sens qui sont convoqués pour parler de la mort avec une douceur rarement lue.



Voici le portrait de Giselle : « parfum chaleureux et végétal, la lourde et capiteuse puissance du patchouli sur ces bras massifs, plutôt flasques, bardés d'hématomes, des bras faits pour serrer – éventuellement pour étouffer – et pour s'agiter avec expressivité ... Une drama queen à l'orientale, le patchouli, fragrance liquoreuse, séductrice et entière, qu'on aime ou qu'on déteste, une note de fond, facilement entêtante, avec une tendance notoire à s'incruster. Et puis aussi, en humant bien, quelque chose d'autre .. quelque chose de plus tendre et léger, une note de tête, aérienne, fragile : le lilas. Et ce n'était pas un mélange parfaitement harmonieux, non, le lilas et le patchouli, l'accord était risqué et parfois dissonant, comme une guerre que l'un et l'autre se menaient au coeur de Giselle. Souvent à l'avantage du patchouli, qui écrasait tout, mais le lilas résistait, il surgissait brièvement puis se faisait de nouveau engloutir, et l'ensemble formait malgré tout un semblant de cohérence, une odeur poudrée, vibrante, très effective, nimbée de naïve coquetterie. »



Alors que Bernadette n'est que groseille : « Cette fragrance piquante et fruitée. Une bille écarlate qui éclate en jus acide, très acide sous es dehors pimpants, pas du genre à enrober le palais de douceur sucrée, la groseille, plutôt du genre à le picoter délicieusement – avec, de temps à autre, l'éclair d'amertume des minuscules grands qui cèdent sous la dent. »



Si la prose est parfois inégale, ou du moins plus ordinaire lorsqu'on sort du monde des morts, le personnage de Sylvain est parfaitement caractérisé, bourru et silencieux, semblant préférer la compagnie des morts à celle des vivants. Empli d'un mystère triste, il vit dans une prison de verre comme un mort sans rémission et ne peut que regarder le monde à travers une baie vitrée. Par contre je n'ai pas accroché avec celui d'Alice, jeune femme pleine de vie qui débarque dans sa vie pour rédiger sa thèse sur les thanatopracteurs. Leurs confrontations et interactions sont très prévisibles voire convenues, même si jamais l'auteure ne tombe dans le piège de la niaiserie potentielle.



Peu importe cette dernière réserve, lorsque le terrible secret de Sylvain est révélé, je me suis laissée attendrir, heureuse de l'accompagner dans son retour à la vie.
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Le Parfum des cendres

📖 A force de vivre avec les morts, Sylvain en oublie de vivre.

Il est thanatopracteur. Il prépare les défunts pour leur dernière présentation au monde. Tel un artiste, il leur donne un coup d’éclat, une mise en lumière avant le noir total.

Pour lui, chaque personne arrive sur sa table avec une odeur. Un mélange de leur vie.

Alice est thésarde sur le sujet. Sans trop savoir où elle va, elle passe plusieurs semaine auprès de ses travailleurs de l’ombre. Elle passe trois mois auprès de Sylvain à noircir des cahiers de notes sans vraiment comprendre cet homme. Elle a des difficultés à le sortir de son mutisme.

Sylvain l’interroge sur les odeurs, mais elle, à part les produits chimiques de conservation des défunts, elle ne sent pas grand chose.

Son truc à elle, c’est la musique.



On découvre petit à petit que Sylvain a vécu un traumatisme il y a 15 ans. Une zone d’ombre qu’Alice tentera d’élucider. Et puis elle, elle n’a pas non plus eu la vie facile.

C’est à travers cette aventure au pays des sens que ces deux éclopés vont s’apprivoiser, mutuellement s’aider.

Elle est l’ouïe, il est l’odorat et tout deux cherche du sens dans cette vie.



L’écriture est belle et envoutante. Les parfums et senteurs sont magnifiquement décrits. Nous aussi, on nous initie. Alors que le récit m’a ramené à l’histoire « Le Parfum », Marie Mangez ne s’en cache pas puisque elle même en parle dans ses lignes.

Sylvain est tel Grenouille mais sans le côté psychopathe. D’une sensibilité incroyable, à vouloir décrire au mieux n’importe quelle senteur. On est aussi perdu qu’Alice dans ses description mais l’on se prend au jeu. Parce qu’il y a tant derrière.

Elle de son côté, nous fait voyager en musique. Tantôt classique, tantôt rock’n’roll, c’est son moyen à elle, de s’évader, de prendre vie.



Le sujet était délicat pour un premier roman. La mort, ces corps abimés par la vieillesse ou par un accident de la route que l’on tente de « réparer », de sublimer.

Pourtant, Marie Mangez n’installe aucun malaise.

Elle se concentre sur la vie et c’est très réussi.
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Le Parfum des cendres

Un premier roman maîtrisé et osé aux effluves d’humanité.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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Le Parfum des cendres

Quand commence ce bouquin ?

J’ai eu l’impression de ne lire qu’une longue mise en bouche (appréciez l’humour compte tenu du sujet du livre sur le goût et les parfums).

Les descriptions de senteurs sont beaucoup trop longues et précises pour être appréciées, et l’histoire du retour à la vie d’un homme brisé grâce à la tempête nommée Alice sonne un peu trop feel-good à mon goût.

Je suis passée à côté de ma lecture, ça arrive, tant pis !

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Le Parfum des cendres

Alice fait un travail universitaire sur les embaumeurs . Lorsqu'elle rencontre Sylvain Bragonard elle est intriguée. Ce thanatologue est plus à l'aise avec les morts qu'avec le vivants et sait par leurs odeurs déterminer leur mort et leur personnalité. Mais bientôt Alice découvre que ce dernier cache un drame derrière cette passion pour son travail. Elle entrera dans son monde personnel ce qui sera bénéfique pour Sylvain, lui permettant de vivre enfin son deuil et de poursuivre sa vie. Un bon premier petit roman pour cette auteure , auquel je donne 7/10
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Le Parfum des cendres

Pourquoi Sylvain Bragonard (clin d'œil à la maison Fragonard de Grasse ?) a-t-il abandonné sa vocation de parfumeur de génie doté d'un odorat exceptionnel (on le surnommait alors le « Picasso du nez ») pour devenir thanatopracteur ?

Vous le découvrirez en compagnie d'Alice, une thésarde intéressée par cette étrange profession et intriguée par le comportement énigmatique de son objet d'étude.

De ce premier roman prometteur, j'ai aimé l'originalité du thème, qui n'est pas sans rappeler « Le parfum » de Süskind, même si Sylvain n'a rien d'un psychopathe, « et la manière dont l'autrice décrit un métier méconnu et magique qui tente de réussir la gageure de pérenniser l'aspect humain d'un mort ou, en quelque sorte, de rendre vivant un défunt en lui insufflant une forme de fausse éternité. Juste pour ses proches qui garderont de lui le souvenir de celui qu'il fut avant son décès.

Dans la manière dont il exerce son métier, Sylvain fait à la fois œuvre d'artiste, par sa capacité de création, et de philosophe, dans son rapport à la mort.

J'ai aussi apprécié le rythme du récit qui ménage le suspense et qui exalte les sens : odeurs, couleurs, sons...

Avec sa solitude, sa complexité, son passé dévoilé par bribes, ses obsessions, ses fêlures, ses silences, sa fascination pour la mort, le personnage masculin est bigrement attachant. Un autre personnage, essentiel car il est la clé de tout, va se dévoiler progressivement tout au long du roman.

En revanche, moins réussi est le portrait d'Alice, sorte de messie féminin toujours de bonne humeur et prêt à tous les sacrifices pour sauver le taciturne embaumeur. Quitte à tomber dans une sentimentalité un peu niaise.

Quant au style, il est un peu déroutant. Presque lyrique quand il évoque les rapports de Sylvain avec ses « clients », il vire trop souvent à la trivialité dans la restitution des dialogues, parfois trop convenus, et des pensées de l'étudiante.



EXTRAIT

C'est aux rituels d'embaumement que le parfum devait sa maternité. Les hommes avaient commencé par parfumer leurs morts, avant d'embaumer les vivants.




Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le Parfum des cendres

Même si c'est une livre que ne restera, sans doute pas, en mémoire très longtemps, j'ai eu du plaisir dans cette lecture.

J'ai apprécié cet environnement atypique méconnu, que l'on préfère occulter. J'ai aimé les personnages qui doivent faire un long parcours pour s'apprivoiser et permettre à Sylvain de se reconstruire.

Une premier roman qui laisse présager un bel avenir à l'auteure.

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Le Parfum des cendres

Premier roman, avec un sujet intéressant. L’idée d’associer les parfums et senteurs à la thanatopraxie est peu commune. Bragonard est d’ailleurs, à une lettre près, Fragonard, parfumerie et parfum de Grasse. Hasard? La lecture est agréable et fluide, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard, le « mystère » est deviné très vite et est sommes toutes assez décevant, les ficelles un peu grosses et on a envie de donner un bon coup de pied au derrière au personnage de Sylvain pour qu’il se bouge un peu…
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