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Critiques de Marie Mangez (110)
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Le Parfum des cendres

Une silhouette allongée. Une vieille apparemment endormie. Un visage apaisé. Des effluves de groseilles qui l’enveloppe. Cet incipit doux et intriguant happe le lecteur pour l’engager dans une histoire à l’opposé de l’apparente délicatesse des premières lignes.

Sylvain, thanatopracteur, taiseux, replié sur soi, côtoie bien malgré lui Alice, une jeune thésarde qui travaille sur cette profession aussi mal-connue que fascinante. De non-dits en dérobades, on comprend assez vite qu’il y a anguille sous roche. Leurs multiples rencontres permettront-elles à Alice à percer ce mystère ?

Pour originale que soit l’intrigue, ce roman ne tient malheureusement pas ses promesses. Les premières pages passées, il tourne assez vite en rond avec une redondance des scènes de soins apportés aux dépouilles, doublée d’une approche capillotractée du drame intime de Sylvain. Dommage car les pages consacrées aux parfums et aux senteurs sont d’une rare sensibilité.

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Le Parfum des cendres

Ce roman parle de deuils, deuil de l'autre et deuil de soi...

Nous y suivons Sylvain qui a embrassé le métier de thanatopracteur suite à des rêves brisés... Mort parmi les morts, son quotidien va être bousculé par la présence d'Alice, une stagiaire curieuse et pleine de vie...

Le parfum des cendres est un roman agréable à lire qui nous offre un voyage olfactif et musical doté de quelques descriptions savoureuses. Malgré cela, le coup de coeur ne s'est pas manifesté, j'aurais aimé m'enfouir davantage dans la psychologie de ces personnages, creuser plus en profondeur leurs relations aux autres. Seuls les derniers chapitres m'ont emportée... L'autrice reste, à mon goût, trop en surface mais pour un premier roman, c'est tout de même très bien !
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Le Parfum des cendres

En règle générale, je rédige mes chroniques assez rapidement après la lecture d’un livre. Mes souvenirs sont précis, je suis mes axes de lectures…

Plus rarement, je laisse passer un peu de temps, volontairement ou non, et ma mémoire a digéré le livre, me laissant une appropriation, des sensations, des impressions plus diffuses et moins aisées à mettre en mots…

Le Parfum des cendres, premier roman de Marie Mangez, était un peu passé sous la pile des gloses à écrire, je l’avoue. Il me reste en tête toute une ambiance…



Deux personnages que tout oppose sont amenés à collaborer, à échanger des expériences, à se confronter l’un à l’autre, à s’apprivoiser… Rien de bien nouveau me direz-vous, une romance sans grande surprise me disais-je…

Eh bien, non ! Marie Mangez nous propose un roman original et sensoriel qui revisite les codes de la rencontre amoureuse et de la communication.



Sylvain est bourru, solitaire, taiseux... Il exerce le métier de thanatopracteur, une activité qui ne facilite pas les contacts… De plus, il se comporte étrangement vis à vis des corps des défunts dont il s’occupe ; naturellement, il agit avec respect et professionnalisme mais, de surcroit, il est capable de cerner leur personnalité, de comprendre leur parcours…

Alice est volubile, directe et thésarde… Le sujet de son mémoire peut surprendre, sur les pratiques autour de la mort. Pour mener à bien ses recherches, elle passe beaucoup de temps avec des professionnels de la conservation des corps… Aux côtés de Sylvain, elle est déconcertée et, très vite, curieuse de mieux le connaître.

Autour de ces deux personnages, Marie Mangez déploie le monde des odeurs, des senteurs, des parfums et, surtout, nous le fait partager, ressentir de l’intérieur. Elle nous parle aussi de surdité.

En parallèle, il y a un mystère, un traumatisme ancien et, parfois, l’autrice semble nous entraîner dans un scénario prévisible, attendu, comme un prérequis du genre et puis, non, ce ne sera pas ce que l’on croyait voir venir. J’ai beaucoup apprécié de dénouement dont je ne peux pas parler ici, ne voulant pas divulgâcher.



Ce roman me laisse un arrière-goût d’insolite, de sensoriel… Il se lit aussi avec le nez, avec les sens. Personnellement, je suis assez sensible aux odeurs et j’ai apprécié la galerie de portraits des défunts. Ici, la mort est au premier plan, sans fioritures, détaillée, objectivée. Les cadavres ne font plus peur, ne gênent pas. Tout est dit dans le titre : le parfum induit une odeur agréable et les cendres renvoient aux restes mortels, à la pénitence et au deuil.



J’avais choisi la version audio lue par Sophie Frison, qui prête sa voix en servant le texte, autant dans l’émotion que dans l’humour.



Ce premier roman est une excellente surprise !



#LeParfumdescendres #NetGalleyFrance


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Le Parfum des cendres

Ce roman m'a plu. Au départ, certains éléments m'ont rappelé «Le reste de leur vie», de Jean-Paul Didierlaurent: le métier de Sylvain et le fait qu'il cache quelque chose qui le mine.

Après que la situation a été posée, et après que de petites phrases ont révélé une partie du traumatisme de Sylvain, j'ai eu peur que Marie Mangez tombe dans un écueil qui en est devenu un parce que trop d'auteurs l'ont utilisé en le brandissant. Je ne peux pas dire ce que c'est pour ne pas trop en dévoiler sur le roman. Heureusement, l'autrice l'a évité. Bien sûr, cet élément fait partie de ce qui ronge notre héros, mais il est très loin d'être l'essentielle cause de son tourment. Lorsque je l'ai découvert, j'imaginais la romancière, à côté de moi, me disant triomphalement: «Non, mais qu'est-ce que tu croyais? Que j'allais tomber dans ce travers! J'ai fait mieux que ça, allons!!!» ;-)

[...]

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Le Parfum des cendres

« Phantosmie, disaient les savants docteurs. Des odeurs fantômes, qui dans l’ombre rôdaient à l’intérieur de lui, toujours prêtes à sortir du néant et à lui susurrer dans les narines leurs rengaines entêtantes. Cauchemars odorants, corps volatiles ressurgis d’outre-tombe pour envelopper Sylvain et son nez de leurs bras invisibles, jusqu’à l’étouffement.



J’ai choisi de vous parler de ce premier roman, non pas pour son intrigue, ni son style mais parce que l’auteur, Marie Mangez, y fait un traitement des sens très intéressant. Elle y dépeint à travers son personnage, Sylvain Bragonard. à l’aura abstraite, enfermé dans un paysage mental sombre, étrange qui, vous l’aurez compris, cache un secret, une perception du monde des odeurs très esthétique.



Cet homme énigmatique a très peu de lien avec les vivants, de par son métier (embaumeur) mais également le mystère qu’il cache. Une odeur de pneus brûlés obsédante, envahissante va transformer son cerveau en cendres.

Débarque dans sa vie, cette thésarde habitée d’une gaieté permanente, « concentré de la vie en pastille », qui va l’observer, l’assaillir de questions, le noyer de musique, et va se confronter à son univers, percer son mystère.

L’éphémère Alice va observer Sylvain et lui faire porter un regard sur le monde des vivants. Elle va de par cette rencontre lui faire appréhender ces sens qu’il ne connaît pas.

Un petit bonus pour la couverture !

En bref, une lecture agréable d’un dimanche matin sous la couette.


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Le Parfum des cendres

Même si, après avoir lu la 4e de couverture, j’avoue avoir eu la réaction suivante : « Oh la la, un thanatopracteur !!! Oh non, je peux pas lire ça, ça va être déprimant » et même un peu celle-ci : « Ah non, au secours, pas encore un livre sur la mort !!! ». Je vous arrête tout de suite, et vous assure que j’ai beaucoup ri (même si l’humour est parfois grinçant, les réparties sont souvent très marrantes) en lisant « Le parfum des cendres », et j’ai eu du mal à me détacher de ma lecture grâce à deux personnages principaux hauts en couleurs !



Elle, c’est Alice. C’est une fille bavarde, expansive et pleine d’énergie. Elle a presque 30 ans (ou déjà, je ne sais plus), mais elle continue une thèse car elle cherche sa voie. Pour se faire, elle va faire des stages de quelques mois chez des thanatopracteurs. [Alors lorsqu’elle arrive pour son stage chez Sylvain Bragonard, un thanatopracteur complètement mutique, et qui a l’air agacé par sa présence, Alice va essayer de voir si c’est une façade ou s’il est toujours comme ça. ] Et cette fois-ci, elle est très intriguée par Sylvain Bragonard. Il est plutôt jeune, mais complètement mutique. Il embellit les morts, mais il a une gestuelle très particulière, car en plus de les toucher, il « hume » les défunts. Alice, intriguée par ce comportement étrange, va essayer d’en savoir plus sur lui, sur sa vie, et sur ce qui l’a amené à faire ce métier…



C’est aussi un livre qui fait titiller les sens, surtout, l’odorat et l’ouïe, mais pas que.

Et comme annoncé dans le titre, il y a des clins d’oeil au livre « Le parfum » de Suskind.

L’écriture est très habile, je trouve, avec beaucoup d’implications du lecteur. J’ai adoré la façon dont l’autrice nous mène en bateau, de temps en temps, pour nous montrer un élément auquel on ne s’attend pas du tout. Il y a des répliques savoureuses !

C’est très réussi ! Un coup de coeur pour moi !

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Le Parfum des cendres

Voici un premier roman qui se démarque dans cette rentrée littéraire. Il se situe quelque part entre le roman de Süskind, « Le Parfum », et la série TV « Six feet under ». Bienvenue dans le monde de Sylvain Bragonard, thanatopracteur ou embaumeur si vous préférez. Bienvenue… enfin il faut le dire vite, car il n’est pas très bavard. Alice en fait les frais tous les jours. Etudiante en anthropologie, elle écrit une thèse sur les thanatopracteurs et le suit depuis quelques semaines. Avec lui, on plonge dans les odeurs, ceux des morts, mais je vous rassure ce n’est pas du tout morbide. Sylvain possède un nez extraordinaire.

Alice est l’inverse de Sylvain. Elle est extravertie, spontanée, gaffeuse, parle beaucoup, tout le temps. Elle va essayer de le faire sortir de son silence. Elle utilisera pour cela la musique, choisissant avec soin des morceaux de tous genres et observera ses réactions. Et puis elle ira voir la famille de Sylvain à son insu pour tenter d’en savoir davantage.

J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman. Je l’ai d’ailleurs dévoré très vite, voulant connaître le secret de Sylvain. Finalement l’un comme l’autre ont leur part de mystère et cachent quelque chose. Deux êtres fait pour se rencontrer et se bousculer. Les personnages, bien que caricaturaux, sont attachants. Il y a un côté comédie dans cette histoire qui pourtant dissimule un drame.

Le style ne m’a pas particulièrement marquée. Il y a de nombreuses phrases imagées ou faites d’expressions. En tout cas c’est très fluide, ça se lit tout seul ! A noter tout de même la belle performance littéraire pour traduire les odeurs en mots.
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Le Parfum des cendres

un doux roman où la vie s’emmêle avec la mort. Alice, pour sa thèse, suit des thanatopracteurs dans leur journée de travail.

Elle y rencontre Sylvain, exerçant ce métier mais tout de suite Alice sent bien qu'il est différent : silencieux, il préfère travailler sur les corps grâce à l'odorat et les parfums qu'il ressent.

Alice va lui insuffler de la vie et va le bousculer. Sylvain va être obligé d'affronter son passé.

Un roman qui m'a rappelé un peu "le mec de la tombe d'à côté".
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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard est thanatopracteur. Il s'occupe de donner l'illusion de la vie à des corps tout juste morts. L'embaumeur, celui qui masquait l'odeur de putréfaction du cadavre grâce à d'agréables fragrances…



Et bien avec ce texte, Marie Mangez nous propose justement un voyage au coeur des odeurs par le biais de ce personnage timide et bourru qui décrypte le monde et les gens grâce à son nez d'une finesse inouïe. Il perçoit toutes les senteurs et il arrive à percer à jour la personnalité des corps dont ils s'occupent rien qu'en les humant et à leur redonner un visage, un souffle, le temps de la crémation. Bragonard… à une lettre près, ça donne le nom du célèbre parfumeur Fragonard !



Sa solitude est vite bousculée lorsqu'arrive Alice, jeune thésarde qui dédie ses travaux au métier de thanatopracteur, aux pratiques mortuaires et plus largement à la mort. Mais Alice a tout d'une vivante et va tirer Sylvain du monde des morts grâce à sa joie de vivre mais aussi grâce à sa passion pour la musique qu'elle va lui insuffler. Car après tout, l'odorat et l'ouïe parlent un peu la même langue, la langue des sens et son pouvoir de réminiscence.



La rencontre de ses deux êtres solitaires est plutôt crédible et les personnages ont une belle profondeur. Bien sûr, la vie n'a pas épargné Sylvain et, petit à petit, on comprend ce qui est arrivé à sa pote Ju et pourquoi il est aujourd'hui si mutique et si triste.



J'ai eu peur de me retrouver face à une pâle copie du très bon roman de Süskind, le parfum, qui m'avait fascinée étant ado. Mais pas du tout, je n'ai pas été déçue. L'auteure fait d'ailleurs un joli clin d'oeil au personnage de Jean-Baptiste Grenouille.



Son écriture est un régal, si je peux ajouter le goût à ce joli mélange des sens. Elle excelle dans la description des parfums et des bouquets avec un vocabulaire riche et évocateur, nous offrant une palette olfactive colorée.



Le thème de la mort est abordé avec beaucoup de pudeur et dans ces multiples aspects : la mort qui surgit dans la vie, la mort synonyme de dépouille, la mort comme sujet d'étude...



Une lecteur que je conseille. Malgré un sujet de prime abord austère et sombre, un premier roman lumineux et plein d'espoir qui ravit les sens et le coeur !



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Le Parfum des cendres

Sylvain aurait pu être parfumeur, il est finalement thanatopracteur et passe ses journées à embaumer des morts et à vivre dans le silence et les souvenirs douloureux.

Depuis quelques semaines, Alice, jeune thésarde pétillante, l’accompagne et l’observe pour « nourrir » sa thèse. Elle va également s’employer à faire revenir Sylvain parmi les vivants.



Cela pourrait paraitre glauque, ça ne l’est pas du tout. Mais même si j’ai trouvé ce roman original et surprenant, c’est une lecture en demi-teinte.

J’ai apprécié la première partie qui nous fait découvrir des personnages assez attachants et permet une incursion dans un monde vraiment méconnu, la thanatopraxie. J’ai aimé l’empathie et le respect dont fait preuve Sylvain pour s’occuper des morts. Malheureusement, la répétition des gestes et l’analyse des parfums dont Sylvain sublime chaque corps m’a lassée. En bon néerlandais, « te veel is te veel » !

Et l’écriture qui peut être très poétique par moments enchaine avec des passages ordinaires, limite vulgaires parfois. Assez inégale donc.



Je classerai cette lecture dans ma liste « expériences littéraires » mais cela s’arrêtera là.


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Le Parfum des cendres

Un roman de la rentrée littéraire découvert grâce à une chaîne booktube.

L'histoire raconte la rencontre improbable entre une jeune anthropologue, extravertie, fan de musique et de relations sociales (forcément) et un thanatopracteur plus que réservé qui respire les cadavres qu'il embaume.

Expliqué ainsi, nous avons l'impression de tomber dans une mauvaise romance glauque. Il n'en est rien et l'écriture est une ode au parfum, aux odeurs, au plus grand véhicule offert à la mémoire et à nos souvenirs. C'est également un hommage au deuil et à la résilience.

J'ai beaucoup aimé cette lecture même si je regrette la fin, assez convenue au final.
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Le Parfum des cendres

Un livre plutôt inclassable...



Alice fait une thèse sur les thanatopracteurs. Pour cela, elle est amenée à suivre des professionnels dans leur quotidien. Actuellement, elle suit Sylvain Bragonard. L’homme n’est pas bavard. C’est à peine si Alice et lui échangent quelques mots pendant leurs journées de travail. Sylvain est une véritable énigme pour la jeune femme, surtout lorsqu’elle perçoit qu’il sent les morts… littéralement. Alice, voulant percer son secret, va essayer d’établir un lien avec l’embaumeur.



J’aime beaucoup les livres qui font appel aux sens et ici, comme vous pouvez l’imaginer par rapport au court résumé, l’odorat a beaucoup d’importance.

Je vous imagine en train de froncer le nez quand je vous parle d'embaumeur et d’odeurs dans le même paragraphe.

Mais détrompez-vous, ce livre traite de parfums dans le sens agréable du terme (la plupart du temps). D'ailleurs on notera l'allusion du nom du héros, Bragonard, au milieu des parfums, en référence à Fragonard.



Lors de la lecture, on comprend vite que Sylvain a vécu un évènement traumatisant. L'autrice nous révèle, un peu trop vite à mon goût, de quoi il s’agit. Bien sûr, nous n’avons pas tous les détails. J’avais peur que cela gâche la suite de ma lecture mais… non, car une surprise nous attend...



En revanche, si vous aimez l’action, vous serez déçus. Il ne se passe, pour ainsi dire, pas grand chose. Ce sont des scènes du quotidien pour un embaumeur, et les intéractions entre Alice et Sylvain qui animent, en grande partie, le récit.



Au niveau de la narration en elle-même, on alterne entre deux styles. D'un côté, un langage soutenu lorsqu'on traite, par exemple, de parfums. D'un autre côté, quand il est question, entre autres, des pensées des deux protagonistes, on bascule sur un langage beaucoup plus familier. C'est un brin perturbant au départ, mais cela permet d'une manière peu conventionnelle de rythmer le récit.



En bref, j'ai apprécié cette lecture atypique qui m'a plongé dans la thanatopraxie, milieu que je ne connaissais pas du tout. Étant étrangère à ce domaine, je ne peux pas juger de la mise en avant du côté technique du métier. En revanche, j'ai trouvé que l'histoire lui conférait un côté très humain et emprunt de respect.
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Le Parfum des cendres

Dans le cadre d’une thèse sur les thanatopracteurs, Alice fait la connaissance de Sylvain Bragonard, un homme taiseux, énigmatique qui semble humer les cadavres qu’il embaume.

Ce ne sera pas facile pour Alice d’établir le dialogue. Elle qui ne vit qu’en musique et ne peut s’empêcher de parler, sûrement pour compenser son enfance auprès d’une mère sourde met toute son dynamisme à tenter de dérider le sinistre Sylvain.

Dans ce récit, Marie Mangez fait appel à tous les sens. Avec la parole, Marie tente d’ouvrir une brèche dans la carapace de ce thanatoprcateur taiseux. Mais elle s’aide aussi de la musique, osant tous les genres pour tenter de décrocher une émotion sur le visage fermé de son interlocuteur. Par contre, Sylvain, lui, utilise l’odorat et le toucher. Adolescent, il envisageait de travailler dans la parfumerie. Aujourd’hui il déshabille puis embaume les morts avec tant de délicatesse. Tant de précisions sur les descriptions nous les font voir sous toutes leurs couleurs. Tel un peintre ou un sculpteur, Sylvain redonne vie à une manière inerte avec tant de passion.

Chaque sens est indispensable pour apprécier la vie. Je ne voudrais perdre ni la vue, ni l’ouïe. Mais ici, avant tout, Marie Mangez met en évidence l’importance de l’odorat. En lisant un paragraphe en fin de roman, j’ai senti toute la saveur du monde.

Si le style est encore incertain alternant entre de belles envolées lyriques et la gouaille de certains personnages, la construction se veut attachante par le mystère d’un accident de jeunesse qui a amené Sylvain vers le monde des morts. L’auteur joue des contrastes entre un personnage taiseux et une jeune femme solaire, entre les zones de non-vie et les musiques chatoyantes, entre les odeurs de pneus brûlés et ceux de la cannelle. Enfin, l’humour et la légèreté apparente d’Alice apaisent ces ambiances macabres du pays des morts.

Après avoir lu de nombreuses chroniques, je m’attendais à un coup de coeur. Toutefois, ce ne fut pas le cas ( on est loin de la profondeur du roman de Süskind) mais c’est une belle histoire empreinte de tendresse.
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Le Parfum des cendres

Il est difficile, quand on commence le livre, de ne pas penser au "Parfum" de @Patrick Süskind (Il y est d'ailleurs fait référence) mais Sylvain n'a pas grand chose à voir avec Jean-Baptiste Grenouille, si ce n'est cette sensibilité aux senteurs.

L'univers olfactif est décrit très finement et le livre se sent et se ressent, même si au premier abord, on peut être rebuter à l'idée qu'une personne ait besoin de "respirer" les morts pour leur redonner leur personnalité...

Lorsqu'Alice rencontre Sylvain, tout semble les opposer : Elle respire la joie de vivre, lui est plutôt taciturne, elle s'intéresse aux vivants, il est fasciné par les morts, dont il hume les dépouilles... Leur point commun (le seul a priori) : Elle fait une thèse sur les thanatopracteurs et c'en est un. Petit à petit, Alice va chercher, en s'aidant de la musique, à comprendre ce qui anime Sylvain et découvrir le secret qu'il cache depuis 15 ans.

L'originalité du livre réside dans le choix de l'univers des embaumeurs, abordé non pas sous son aspect potentiellement lugubre mais plutôt mettant en valeur le rôle de ceux qui redonnent un semblant de vie aux morts et aident ainsi les vivants à garder une belle image de leurs défunts.

@Marie MANGEZ évite l'écueil du glauque et rend poétique, par cette approche olfactive, la description des disparus et fait se révéler deux personnalités qui ne semblaient pas faites pour se rencontrer..
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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard est passionné par les odeurs, c'est un nez né ! Il utilise son talent dans sa vie de tous les jours, notamment pour embaumer les morts dont il s'occupe. Mais depuis quinze ans Sylvain cache un lourd secret qui le plonge dans une mélancolie profonde. L'arrivée d'Alice, une thésarde, en stage d'observation, joyeuse et vivante va doucement perturber son quotidien. Un très joli premier roman !
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Le Parfum des cendres

Sylvain Bragonard a le pouvoir de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, il exerce ce don quotidiennement dans son métier d'embaumeur, il est capable, par son analyse des parfums de dresser le portrait des morts dont il prend soin. C'est un homme de trente-sept ans taiseux et bourru qui est plus à l'aise dans le monde des morts que dans celui des vivants. Tout le contraire d'Alice une jeune femme qui a choisi les thanatopracteurs comme sujet de thèse. Au contact de Sylvain, qu'elle surnomme le Picasso du nez, elle va découvrir le monde des odeurs et tenter de percer le mystère de cet homme qui s'est réfugié dans ce métier depuis un accident qui a bouleversé sa vie quinze ans plus tôt.



Ce roman mérite la prime de l'originalité. L'auteure a eu l'audace de mettre en scène un embaumeur et a réussi l'exploit de nous offrir un roman d'une absolue beauté, d'une grande poésie. Elle dépeint un artiste qui traite les corps avec respect et délicatesse, le roman est centré sur la personnalité et l'histoire de Sylvain, un homme raide et solitaire que la rencontre avec Alice, pétillante et curieuse, va libérer d'un secret qui lui pèse depuis des années. Ce roman n'est absolument pas sombre, les morts sur lesquels Sylvain exerce son art ne sont que des corps, l'auteure ne s'étale jamais sur leur vie, sur les circonstances de leur mort. Leurs familles ne sont évoquées que pour décrire leurs réactions reconnaissantes face au travail effectué par Sylvain.



L'écriture est sensorielle et fluide, le ton est juste, la narration efficace nous met face à un secret complètement imprévisible. Il n'y a rien de macabre dans ce délicieux roman, il serait dommage que son sujet fasse fuir les lecteurs. Un premier roman audacieux et très bien maîtrisé.
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Le Parfum des cendres

Même s’il utilise fard et pinceaux, Sylvain exerce un métier qui manque un peu de glamour, et s’il colore avec soin lèvres et pommettes, ce ne sont pas ses patients qui l’en remercieront. Il est thanatopracteur, et permet ainsi aux familles endeuillées de garder le souvenir d’un visage apaisé pour leur proche qui a rejoint une autre rive.



La jeune femme qui lui a demandé de pouvoir observer sa pratique de l’embaumement est un thésarde, éternelle étudiante. Elle a déjà fréquenté plusieurs collègues de Sylvain, mais quelque chose l’intrigue cette fois, dans la manière d’examiner les sujets et de leur attribuer une palette d’odeurs personnelles qui le guide pour choisir ce qu’il va utiliser.



C’est un véritable ours, un taiseux, à la limite du malpoli et Alice devra prolonger son stage pour tenter de comprendre le fonctionnement de ce drôle de paroissien….



Il est évoqué à plusieurs reprises, et on pense bien sur à Jean-Baptiste Grenouille, héros du roman de Patrick Süskind, en raison des multiples allusions au parfum. Et pourtant rien de commun entre ces deux personnages.



L’histoire évoluera, on s’en doute vers quelque chose d’intime entre les deux protagonistes, tout le suspens réside dans la façon dont Alice brisera ou pas la carapace de Sylvain et comment elle découvrira son secret.



Le roman est plaisant par le caractère atypique des personnages, par le paysage sensoriel qui revient en boucle, évoqué avec beaucoup de finesse. Malgré la présence constante des cadavres, on ne ressent pas de malaise, peut-être grâce au traitement que leur applique le thanatopracteur et toute l’attention qu’il y consacre.



Un joli roman, dont le sujet risqué est traité avec délicatesse et originalité.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Le Parfum des cendres

Sylvain est embaumeur, homme renfermé et taciturne, son passé l’a poussé à se recroqueviller à l’intérieur de sa coquille, sa particularité, hormis son métier, est d’avoir un odorat très développé, dont il se sert pour l’embaumement et ainsi offrir aux morts qu’ils côtoient un dernier hommage olfactif ! Alice écrit une thèse sur les thanatopracteurs, jeune femme pétillante et pleine de vie, une rencontre improbable entre ces deux personnages va avoir lieu quand cette dernière demande un stage auprès de Sylvain…Si lui reste mutique, Alice deviendra de plus en plus curieuse face à ces silences et tentera d’apprivoiser cet homme meurtri, en faisant preuve de patience et à travers la musique… Un premier roman maitrisé et réussi, un sujet qui n’est pas évident à aborder et qui peut paraître difficile à lire mais l’auteure apporte une touche de poésie, de bienveillance et même d’humour fin qui met le lecteur à l’aise. On ne peut bien sûr s’empêcher de penser au « parfum » de Süskind dont les références sont multiples, ceci dit Sylvain est loin de ressembler à Jean-Baptiste Grenouille et ses déviances de psychopathe. Un livre que je conseille donc d'accueillir en pensant aux parfums de la vie !

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Le Parfum des cendres

C'est difficile de décrire les parfums et leur monde. Mission réussie pour l'auteure de ce premier roman. L'émotion qui animé les parfumeurs est parfaitement retranscrite, l'écriture est vive et poétique. Une seule dissonance : les passages durant lesquels elle fait parler Ju', l'un des personnages. Mais qui, à 20 ans, parle comme ça ?!
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Le Parfum des cendres

Ce premier roman nous séduit par sa puissance d’évocation du monde des senteurs et par le charme qui s’en dégage. On évoquera bien entendu le célèbre roman Le Parfum de Patrick Süskind (Fayard), mais ce serait oublier la petite musique personnelle de ce texte, qui parle d’amour, de désir empêché et de senteurs qui font chavirer une vie.
Lien : http://www.psychologies.com/..
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