Citations de Marie Sexton (77)
— As-tu peur en ce moment ?
— Oui.
Lévi fut surpris de ressentir autant de tristesse devant cet aveu.
— Tu as peur de moi ?
— Oui, dit Jaime. Et non. J’ai peur d’être ici. De te parler. D’essayer d’avoir un ami. D’être seul. J’ai peur tout le temps. Chaque jour. Ça ne part jamais. J’ai peur quand je vais me coucher le soir. J’ai peur quand je me lève le matin et que je dois faire face à une nouvelle journée. J’ai peur à chaque fois que je quitte ma maison. J’ai peur des gens. Je ne peux pas les regarder. Je ne peux pas les laisser me toucher. J’ai peur qu’ils me regardent et qu’ils sachent.
— Qu’ils sachent quoi ?
— Que je suis tout cassé.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu n’es pas cassé ! Tu es intelligent et tu as un chouette métier...
— Ce ne sont que des mensonges, Lévi. C’est juste pour faire semblant. Ils vont me regarder et ils sauront. Ils sauront que j’ai peur. Que je suis un faible.
Il s’arrêta et secoua la tête.
— Tu sauras que je suis un faible.
— Jaime…
— Et il ne faut pas que les gens sachent. Parce que quand ils savent, ils peuvent faire n’importe quoi. Une fois que les gens connaissent tes faiblesses, il n’y a rien qui les empêche de te faire du mal.
Cela n'avait aucun sens. Comment des cicatrices reçues à la guerre près de quinze ans plus tôt pouvaient-elles se remettre à la faire souffrir maintenant, simplement parce qu'il manquait de sommeil ?
LES GENS me demandent toujours à quel moment j’ai su que j’étais gay. Ils doivent se dire que j’ai eu une sorte de révélation, avec des lumières et une sirène hurlante, mais ça ne s’est pas passé comme ça pour moi.
Les avances de Lévi avaient déclenché quelque chose qu'il avait écrasé et ignoré de son mieux : son désir.
Il l'aimait tellement que parfois il avait l'impression de devenir fou. C'était tellement difficile à croire que son coeur puisse continuer à battre, minute après minute , jour après jour, alors qu'il se sentait si distordu et fragile dans sa poitrine . Et il ne pouvait qu'espérer que chaque battement le rapproche du moment où il pourrait enfin être avec lui.
Elise ne pourrait jamais devenir violente. Mais le fait est qu’elle adorait plus que tout au monde terroriser les gens. Je ne peux pas croire que quelque chose d’aussi banal que la mort puisse jamais changer ça.
« -Tu veux que justice soit faite pour Elise, non ? Demanda finalement Pierce.
-Plus que tout autre chose.
-Alors retrouve-moi a Hobbsburg. Aide moi à enfin découvrir la vérité. À nous deux, on pourra comprendre ce qui est arrivé à Elise, d’une façon ou d’une autre.
-Et si la vérité, c’est que j’ai toujours eu raison ?
Pierce hésita, mais seulement un instant.
-Comme je te l’ai dit, d’une façon ou d’une autre. Alors dis moi ? Tu en es ou pas ?
Haven n’eut pas à réfléchir
-J’en suis »
Au moins, cette fois, ils n’eurent pas à chercher le puits. Pas bien longtemps, en tout cas, malgré les buissons autour, plus épais que jamais.
Haven se rappela la photographie qu’ils lui avaient montrée, représentant le puits comme il l’avait été autrefois – si idyllique et innocent. Quand le toit pittoresque et le seau avaient-ils disparu ? Quand la margelle de pierre s’était-elle effondrée ? Quand cet objet supposé distribuer l’eau et apporter la vie s’était-il transformé en gouffre rempli de mort ?
La planche de contreplaqué. Il ne restait que le trou sombre et profond plongeant dans la terre. L’odeur n’avait rien à voir avec celle qu’ils avaient sentie douze ans plus tôt. Haven pensa cependant qu’il y percevait une nuance de moisi et de pourriture. Était-ce réel ou bien sa mémoire lui jouait-elle des tours ?
Même quand tu vis les choses par toi-même, tu en ressors avec plus de questions que de réponses, et aucune preuve quoi qu’il en soit.
Il a été prouvé que tous les médiums célèbres du dix-huitième siècle étaient des imposteurs. Trop de charlatans ont utilisé la ruse et le mensonge pour faire fortune par le passé. Et voilà, plus d’une centaine d’années après, on est encore condamnés pour ce qu’ils ont fait.
En réalité, même s’il n’y a pas de fantômes, ça ne veut pas dire qu’il ne se passe rien. Peut-être que ce n’est pas ce qu’on croit, mais on pourrait quand même apprendre quelque chose en étudiant la question.
— Je comprends que les gens soient sceptiques. Certaines personnes dans ce métier sont trop promptes à imputer le moindre craquement ou courant d’air froid aux fantômes. En fait, je dirais qu’on trouve des explications logiques, non paranormales, à peu près quatre-vingt-cinq pour cent du temps.
— Et les quinze autres pour cent ?
Pierce sourit.
— C’est ça qui est intéressant.
« — Les choses convenables m’ennuient. »
Toutes les étoiles de l'univers faisaient pâle figure à côté de l'âme de Seth.
Pendant des années, il avait rêvé d'appartenir à Charlie de toutes les manières possibles et ce moment allait enfin arriver
« Même quand tu vis les choses par toi-même, tu en ressors avec plus de questions que de réponses, et aucune preuve quoi qu'il en soit. »
- Ces deux fesses seront rouges et douloureuses quand j'aurai fini.
- Oui monsieur. J'espère.
Quand il avait ramené Taylor chez lui, il ne l'avait vu que comme gigolo. Désormais, il était sa seule raison de vivre. Craquer pour Taylor était sans doute la chose la plus téméraire qu'il avait jamais faite.
Je n'ai jamais été aussi heureux de sentir le soleil sur ma peau
— Je ne suis pas gay, protesta-t-il d’une voix rauque.
Elle l’embrassa à nouveau, cette fois sur la tempe.
— Peut-être que si, mon chéri. Ne panique pas comme ça. Je sais que le code de l’Italien macho qu’ils ont programmé dans ton ADN est difficile à surmonter, alors laisse-moi être la première à t’informer qu’un homme gay peut aussi être très macho.
— Je ne sais pas si c’est ce que… je suis, insista Vince.
On aurait dit qu’il chouinait, il en avait conscience, mais non, quoi. Pas ça !
À sa grande surprise, Rachel s’énerva.
— Gay, Vincent ! Tu peux le dire sans être frappé par la foudre. Gay. G-A-Y. Gay !
Elle lui prit son verre de whisky et le vida d’un trait.