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Critiques de Marie Uguay (9)
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Poèmes

J’invite en premier lieu les lecteurs à consulter la très émouvante critique de Pasoa, sans laquelle je n’aurais sans doute pas découvert les poèmes de Marie Uguay.



Marie Uguay est morte à l'âge de vingt-six ans, c'est dire combien sa vie fut brève. De ce court et intense passage sur Terre, elle nous aura laissé un ensemble de poèmes, réunis en ce recueil, et un journal, tous deux publiés aux éditions Boréal.



"J'ai souvent la sensation étrange que le temps m'est compté et que je n'atteindrai jamais cette maturité de l'écriture à laquelle j'aspire, confiait-elle peu avant de mourir. Ce n'est pas à vingt-six ans qu'on devient écrivain. C'est un apprentissage, l'écriture. Comme la peinture, la danse ou la musique. Ce n'est pas un lyrisme qui va de soi, ce n'est pas quelque chose qui coule de source".



Voici ce qu'on peut lire dans la présentation de Jacques Brault, en préface de ce recueil. Une présentation éclairante, qui, par sa rigueur, nous délivre un tant soit peu de l'émotion aveuglante qui s’installe au moment d’entreprendre la lecture de poèmes écrits par une jeune fille qui se savait mourante. Ce n'est pas rien. Car, c'est sans faire fi de cet aspect tragique, que Jacques Brault se concentre sur la matière poétique pour en restituer la noblesse intrinsèque, même si, au fil du temps, celle-ci devint inséparable du destin de la poétesse.



Cette vie fulgurante, cette destinée tragique, se sera consacrée entièrement à l’écriture de la manière la plus libre, la plus émouvante et la plus détachée des vanités qui soit, l’écriture et le désir d’approfondir les perceptions n’ayant été pour Marie Uguay qu’un seul et même geste.

C’est ce geste vital qui donne à cette poésie intimiste sa rareté. Autour de « petites splendeurs » décrites avec humilité et avec une maturité qui parfois nous étonne, la jeune poétesse a des élans qui nous déchirent le cœur.

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Poèmes

Il est des lectures qui, comme dans la vie, sont des rencontres qui ne cessent d'émouvoir, de toucher la conscience et la sensibilité. La découverte de Marie Uguay et de ses poèmes fait partie de ces moments là, de ces moments tout à fait à part. Je ne connaissais pas ou très peu de choses de la poétesse québécoise, disparue trop jeune à l'âge de 26 ans suite à une longue maladie. Enfant, elle est attirée par la lecture. C'est par elle qu'adviendra peu à peu l'envie, le besoin d'écrire. L'écriture, entre magie et pouvoir des mots, deviendra pour elle comme un territoire imaginaire à découvrir, à apprivoiser, celui de la poésie.



Tout au long de ce magnifique recueil qui regroupe l'ensemble de la poésie en vers et quelques textes en prose, l'écriture de Marie Uguay apparaît troublante, singulière, intimiste. Certes influencée par la maladie et le désespoir, l'écriture est toujours portée vers une quête d'amour, vers un besoin constant d'union avec le monde, avec l'homme aimé, comme une tentative de dépasser son destin individuel mais aussi de rester attachée à tout ce qui rend la vie unique.



"L'air était si doux dans quel but

l'arbre interrompu entre sa floraison et l'espace

avant que sa vie ne se multiplie en entier dans ses racines

toute étreinte se prolonge au hasard

engendre d'autres saisons, d'autres secrets

la nuit nous déconstruit par coeur".



Marie Uguay rend toute la beauté aux mots, fait naître une poésie d'une intemporalité grave et lumineuse. Tout advient dans la poésie : un espoir, un sens, une image, venus d'"outre-vie". Marie Uguay est une étoile filante dans la constellation de la poésie. Elle traverse la nuit jusqu'à emplir le jour.
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Journal

Il est très difficile de rédiger une critique sur le Journal de Marie Uguay, de faire part de ses impressions autant que de rendre compte en quelques lignes seulement des dernières années De La vie De La jeune poétesse québécoise, de tout ce qu'elle y consigne, y décrit d'espoir, d'attente, de profonde douleur aussi.



C'est en novembre 1977 que Marie Uguay (elle a 22 ans) commence à écrire son journal, peu de temps après son entrée à l'hôpital où elle a appris qu'elle était atteinte d'un cancer des os. Ce journal n'est à l'origine pas destiné à être publié. Marie Uguay n'en travaille donc pas la forme et se laisse aller à ses impressions. C'est en 2005, que Stéphan Kovacs, son compagnon des dernières années, entreprend de le faire publier.



"Ce que je redoute le plus n'est peut-être pas d'avoir De La peine, mais l'appesantissement de ma vie dans les certitudes, les complaisances, l'insensé (c'est-à-dire que ma vie s'appauvrisse de sens). Mais je ne crois pas que nous ayons la même définition du sensé et de l'insensé. Pour moi l'insensé est ce qui ne contient plus aucune part de mystère, d'éblouissement, d'indicible, ce qui ne prend qu'une seule apparence et la fixe. le sensé est ce qui est riche de multiples significations."



Jamais, dans les dernières années de sa vie Marie Uguay n'aura autant ressenti l'emprise De La part d'insensé sur son existence, sur son travail d'écriture. Son Journal révèle tout cet équilibre précaire, fragile, qu'elle essaie de maintenir en elle, cette quête incessante de sens, d'émerveillement, de conscience ouverte aux autres et au monde. Entre les moments de sérénité et ceux de découragement, de profonde solitude, elle aura essayé jusque dans ses derniers jours de rattacher sa conscience blessée, meurtrie, à l'écriture, à la poésie, pour gagner contre l'insensé De La maladie, De La mort qui annihile toute parole, toute pensée.



Ce qui m'a touché dans le journal de Marie Uguay, c'est cette prodigalité d'amour, cette quête incessante de reconnaissance qu'elle avait en elle. Dans le regard des autres, dans leurs mots autant que dans leur silence, dans leur présence autant que dans leur absence, dans la sensualité du souffle, De La voix, des gestes, elle écrit sur la passion amoureuse, sur les hommes qu'elle a profondément aimés, sur ses rêves d'ici (Montréal, les Îles-de-la-Madeleine, le lac Mégantic,...) et d'ailleurs (Paris et le Sud de la France) mais aussi sur la nécessité pour elle d'écrire, d'entretenir toujours ce lien ténu avec l'écriture poétique.



Dans les dernières minutes du film que lui a consacré Jean-Claude Labrecque fin septembre 1981, avec beaucoup d'émotion, Marie Uguay utilise cette métaphore pour parler de ce qu'aura été sa vie : "Comme une roche qu'on jette dans l'eau, ça fait des ronds et le lac devient calme. Il n'y a plus rien à dire, plus rien à raconter. La roche, c'est moi qui me suis enfoncée dans l'existence. J'ai fait quelques ronds, des individus autour de moi m'ont reconnue, auront pleuré. Puis tout redevient calme, tout va s'effacer."

Un lac, une mer ou bien un océan, les ronds De La vie de Marie Uguay se sont effacés De La surface de l'eau, mais il reste devant le regard et au coeur, toute l'étendue, calme et apaisée d'une poésie belle et émouvante, l'image d'une personne à part, tout le vaste horizon qui nous relie au sens de sa vie, De La vie.



"Si je pouvais ne pas tenir à vous, vous aimer lorsque vous êtes là, puis vous oubliez facilement. Et rire en chaque instant, c'est si court, si précieux l'existence. Si petit."
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Poèmes

C’est à Denise D.C. que je dois ces heures passées en compagnie de Marie Uguay. Parce qu’un jour de 1979 alors que je lui avais apporté quelques poèmes publiés quand j’avais quinze ans et d’autres plus récents, elle m’avait parlé de celle qui avait aussi été son élève. De celle dont elle conservait un souvenir d’une telle beauté que ses yeux se mouillaient en parlant d’elle. Avec fierté. Parce que je crois qu’elle l’avait un peu encouragée même si elle n’en a rien dit.



C’était l’automne. L’automne de 1979. Marie était toujours vivante. Elle venait de publier et je marchais dans les corridors où elle avait marché. Quelques feuilles volantes dans mes cahiers de chimie et de physique laissaient prévoir que je préfèrerais la poésie aux formules et aux équations savantes. J’étais séduite par Marie.



Deux ans plus tard, la mort a fauché celle qui m’inspirait, au même titre qu’Anne Hébert. Et une dizaine d’années plus tard, je la faisais découvrir à mes étudiantes dans un atelier d’orthographe.



Et toujours, elle me suivait. J’avais beau découvrir des poètes, je revenais toujours à elle.



Plus tard, j’ai eu sa mère comme cliente à la libraire. On n’a pas les mots de circonstance quand il le faut. Je crois que j’ai quand même été en mesure de lui dire à quel point sa fille avait été et sera toujours importante pour moi. Je crois. Je ne suis pas certaine. Ma vue était brouillée par l’émotion.



Récemment, par hasard, un ami a découvert Marie. Coup de foudre.



Et je me suis replongée dans ses livres. Des livres qui n’existent plus mais qui ont été rassemblés dans ce livre. Un livre que je lui offrirai.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Poèmes

La tentation serait grande de justifier la sensibilité poétique de Marie Uguay par ce cancer des os qui l'a emportée si jeune, à 26 ans. Ce serait oublier qu'elle a écrit avant d'être malade. Avec une conscience accrue des fils sensibles qui nous relient au monde, elle avait ce regard qui fait l'artiste, et elle avait trouvé les mots pour le traduire. Assurément poète!
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Journal

Je l'avoue, j'ai parcouru en diagonale ce journal de la poétesse Marie Uguay, décédée à vingt-six ans d'un cancer des os. Tristesse, états d'âme poignants, amour incompris, inéluctabilité de la maladie, urgence de vivre, tout est trop intense dans ses écrits et donc, un peu rébarbatif. Son écriture est très belle mais ses propos sont souvent insoutenables et j'ai eu parfois l'impression d'être dans la tête d'une femme déséquilibrée mentalement... J'ai l'intention de visionner le documentaire qu'a tourné le réalisateur Jean-Claude Labrecque sur Marie Uguay, espérant en apprendre un peu plus sur elle.
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Poèmes

J'aime surtout ses poèmes en prose.
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Signe et rumeur

Marie Uguay, jeune poétesse, morte trop jeune nous livre ici un puissant recueil ou l’on sent la force destructive et la beauté de l’hiver.

 « Neige : calligraphie du du silence

Renversement du ciel et de la terre

Quelques arbres au seuil du saisonnier

de la terre s’enracine aux mois.

Stries ardentes du froid

aux descentes des jours

le fleuve allongé la riveHors de toi le temps est une prolongation difficile

la déchirure

repose la marche

étend à fine gerçure

dans un contemplement séculier



Ou l’absence de l’être aimé

«  Hors de toi le temps est une prolongation difficile

la déchirure saisonnière des arbres

leur dépouillement gercé

le découpage blanc du paysage

Jusqu’au déracinement de toute attente



Et dire qu’elle a écrit tout ça dans la jeune vingtaine…



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Poèmes

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