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4.14/5 (sur 85 notes)

Nationalité : Haïti
Né(e) à : Port-au-Prince , le 16/09/1916
Mort(e) à : New-York , le 19/06/1973
Biographie :

Marie Vieux Chauvet est une femme de lettres, dramaturge et romancière haïtienne. Elle épouse le médecin Aymon Charlier, puis à la suite de son divorce, se marie avec l'agent de voyages, Pierre Chauvet.
Nourrie des grands principes égalitaires, elle s'insurge contre les abus de tous genres dont sont victimes les femmes, les malheureux, les déshérités et tous les faibles. Déjà, dans sa première œuvre, La Légende des fleurs (publiée sous le pseudonyme de Colibri), elle explore à travers un conte allégorique le rêve de fraternité et de solidarité qui motive son écriture. Fille d'Haïti évoquait en arrière-plan un mouvement révolutionnaire pouvant préfigurer ce qui allait se passer après l'avènement au pouvoir de François Duvalier. La Danse sur le volcan (1957) est l'un des rares romans haïtiens sur la période révolutionnaire. Dans Fonds des Nègres, paru en 1960, Marie Vieux Chauvet démontre les corruptions de la classe paysanne par le pouvoir.
Au début des années 1960, Marie Chauvet fait figure de proue au sein d'Haïti Littéraire. Seule femme dans le groupe d'écrivains elle ouvre sa maison au groupe pour des réunions sociales et littéraires très animées.
Avec le durcissement du régime de François Duvalier, elle se retire chez elle pour écrire ; en six mois elle rédige Amour, colère et folie. Elle envoie le manuscrit à Simone de Beauvoir qui soutient sa publication aux Éditions Gallimard en 1968. Peu de temps après la publication de cet ouvrage, elle se voit contrainte d'en interdire la diffusion sous la menace duvaliériste qui pèse sur elle, sa famille et ses proches.
À la suite de cette interdiction et des risques pour sa vie et celle des siens, Marie Vieux Chauvet s'exile à New York. En troisième noces, elle épouse à New York un américain, Ted Proudfoot. Son dernier livre, Les Rapaces – écrit entre 1971, date de la mort de François Duvalier, et 1973, date de la mort de Marie Vieux Chauvet – est une fable magnifique sur le rôle de l'écrivain, engagé jusqu'au sacrifice de sa vie.
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Source : Wikipedia
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Amour – Page 18
Combien de gens a-t-il déjà assassinés ? Combien ont disparu sans laisser de traces ? Combien sont morts dans des conditions atroces ? Nous sommes devenus méchants par contagion : agenouillements sur du sel en grains, obligation pour les suppliciés de compter les coups qui leur enlèvent la peau du corps, patates bouillantes dans la bouche sont les moindres châtiments que certains d’entre nous infligent à leurs petits domestiques. Vrais esclaves que la famine leur livre et sur si ils passent voluptueusement leur hargne et leur rage. A leurs cris comme à ceux des prisonniers mon sang bouillonne, la révolte gronde en moi. Déjà je haïssais mon père de fouetter pour rien les fils de fermiers.
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Page 19 – 20
Des mendiants frissonnants de fièvre sont accroupis au bord des rigoles et recueillent dans le creux de leurs mains, pour la boire, une eau puante. Dans les ruelles, des masures à peu près délabrées et tenant tant bien que mal à sur des fondations sérieusement ébranlées, abritent des familles aux joues caves et à la mine patibulaire. Là vivent quelques poètes pourchassés par la police qui se méfie de ce qu’elle nomme « les intellectuels ». Elle se méfie sans raison, la police, car nous sommes devenus doux comme des moutons et plus prudents que des tortues ; il y a belle lurette que nos incessantes guerres civiles ont passé à l’histoire comme des légendes épiques que la jeunesse lit en souriant.
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J'ai découvert dans l'horreur de la solitude que la société ne mérite pas qu'on lui sacrifie un étron.
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Cette flatterie autour de Rose ! Elle est en train de devenir puissante à son tour grâce au gorille. D’où viennent donc ces hommes ? Et qui est leur chef ? Ils ont surgi brusquement dans le pays et nous ont occupés sans que nous ayons rien fait pour nous défendre. Sommes-nous devenus à ce point faibles et - inconsistants ? Nous vivons dans la terreur, foulés au pied par des milliers de bottes. Personne n’ignore qu’ils ont un chef et pourtant personne ne l’a jamais vu. Il se cantonne dans sa ­forteresse et s’y promène, dit-on, comme un lion en cage en ­attendant le rapport de ses espions. Nous avons peut-être mérité cela et comme toujours beaucoup d’innocents vont payer pour les coupables. Etions-nous à ce point pourris ? Je n’ignore pas que nous avons longtemps pataugé dans l’erreur et la ­concupiscence et, personnellement, je souhaitais un chan­gement. J’aspire à me sentir pleinement un homme, un homme libre. Pas un embrigadé.
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Aux dires du père Paul, je me suis empoisonné l'esprit en m'instruisant. Mon intelligence sommeillait et je l'ai réveillée, voilà tout.
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La sentimentalité mène le monde. Les cyniques jurent le contraire mais s'y laissent prendre, un beau jour. Tous nous sommes à la recherche de ce « grain de sable » capable de nous réconcilier avec nous-mêmes.
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Je voudrai être sûre que Beethoven est mort apaisé d'avoir écrit ses concertos. Car que représenteraient, sans cette certitude, la douloureuse anxiété d'un Cézanne traquant une couleur qui le fuit ? l'angoisse d'un Dostoïevski cherchant Dieu à tâtons dans le fourmillement d'une pensée torturée par une complexité d'âme infernale !
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: « Des mendiants frissonnants de fièvre sont accroupis au bord des rigoles et recueillent dans le creux de leurs mains, pour la boire, une eau puante. Dans les ruelles, des masures à peu près délabrées et tenant tant bien que mal à sur des fondations sérieusement ébranlées, abritent des familles aux joues caves et à la mine patibulaire. Là vivent quelques poètes pourchassés par la police qui se méfie de ce qu’elle nomme « les intellectuels ». Elle se méfie sans raison, la police, car nous sommes devenus doux comme des moutons et plus prudents que des tortues ; il y a belle lurette que nos incessantes guerres civiles ont passé à l’histoire comme des légendes épiques que la jeunesse lit en souriant »
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La peur est un vice, elle s'enracine quand on la cultive. Il faut du temps pour en guérir.
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Peut-être avons-nous trop longtemps vécus tranquilles et insouciants parmi les larmes et les lamentations des autres ? Accepter le crime même sans y participer est en lui-même criminel. J'ai donc été un lâche et un criminel toute ma vie. Me voilà puni pour être resté penché avec indifférence sur cet enfer dont les flammes ne m'atteignaient pas encore.
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