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Critiques de Marion Ruggieri (309)
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Une vie heureuse

Elle m’avait laissé à terre avec son premier ouvrage il y a quelques années. Cela continue. Avec simplicité et pudeur. Une seule envie : la serrer dans nos bras. Pourtant elle continue de sourire et se satisfait de bien peu. Ginette nous parle davantage de son fils Richard, batteur du groupe Téléphone et de son mari Albert toujours aussi classe, avec lequel elle n’a jamais parlé de ce qu’ils avaient vécu. Une fois de plus, sa langue est tendre, limpide et évidente. On l’entendrait presque parler avec sa gouaille si caractéristique. Sans jamais avoir besoin d’autre chose qu’une vie heureuse, après avoir vécu l’enfer, elle parcourt les pages de ce livre avec ce petit sourire taquin.



On arpente de long en large cet appartement qu’elle n’a reçu qu’à son retour en 1945, occupé par des collabos. Chaque pièce et recoin lui rappelle des souvenirs parfois douloureux. On y croise certains individus comme la concierge qui changera d’attitude après la guerre. Comme beaucoup d’autres. Comme s’il fallait un électrochoc pour constater que rejeter une personne à cause de sa religion n’était pas un bon argument. Ginette se contente du présent, n’est que peu curieuse et subit les décisions de sa jeunesse. Elle a vingt ans, pèse 26 kilos et son tatouage sur le bras ne s’effacera pas. On y croise Simone Veil, Milou sa sœur, et Marceline Loridan-Ivens, les « quatre de Birkenau ».



Elle y parle de chance. D’être revenue. Et de pouvoir témoigner après toutes ces années de silence. Elle assume mal son rôle de personne importante à écumer les écoles de France. Elle se considère différemment. On lui demande sans cesse si elle a vu Hitler. Mais personne ne lui parle de la faim. À leur âge, en dessous de quinze ans ils étaient déjà morts. Cette faim qui cause des trous physiques et mentaux. Elle, qui a pu se laver une fois en six mois. Cela fait relativiser c’est certain. On pleure devant le chant des déportés et on est admiratifs de la force et du courage que cela a du demander.



En parlant de force, comment expliquer que Ginette soit retournée dans ce camp en n’y gardant aucune rancune. Le lieu est un musée et n’a plus rien à voir avec ce qu’elle a pu vivre. Le fantôme devient transparent et n’existe presque plus. Alors elle ne « s’attache à rien, pas de sentiment. Elle s’adapte ». Elle a payé ses dents assez cher alors elle les montre. Ginette, je le redis : je vous aime.

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Une vie heureuse

Ginette Kolinka nous parle de sa vie. Sa vie présente, sa vie passée. Et ce moment où la vie s'est comme arrêtée pendant son séjour dans les camps de Birkenau puis Bergen-Belsen.

Un sourire face à nous et à travers ses mots, sa vie qu'elle conjugue au présent, car seul le présent compte.

Une jolie leçon de vie.
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Une vie heureuse

Rescapée des camps de la mort, Ginette Kolinka, 98 ans, publie le deuxième volet de son autobiographie. Un hymne à la joie.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Une vie heureuse

J'ai lu le commentaire de PetiteBichette (merci !) sur ce livre et je n'ai pas hésité, je l'ai fait acheter par mon mari qui a eu la mauvaise idée de passer à proximité d'une des librairies de ma ville. A peine acheté, déjà lu.

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Je vous conseille vivement la lecture de la critique de PetiteBichette qui donne une image réelle du livre : touchant, émouvant mais pas du tout larmoyant, une ode à la vie. Ginette Kolinka a été enfermée dans les camps de la mort. Pourtant elle sourit à la vie. Son livre est un immense sourire avec quelques touches noires (quand un souvenir remonte, une interrogation qui restera à jamais sans réponse). Un livre remarquable sur un personnage exceptionnel, par son histoire, son vécu, mais aussi par sa façon d'être, son recul, son sourire en un mot. La photo sur le bandeau est superbe !

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Un texte court, qui mérite qu'on s'y arrête. Très peu de pages sur les camps, beaucoup sur l'après. Emouvantes ou enjouées.

Un témoignage important et poignant.

Son sourire, sa "vie heureuse", un sacré pied de nez à ceux qui ont voulu la détruire parce que Juive.
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Une vie heureuse

Pendant des décennies, Ginette Kolinka (aujourd'hui 99 ans), survivante du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau s'est tue. Elle vivait dans le silence jusqu'à ce qu'au début des années 2000 un déclic se produise en elle et que, devenue veuve, elle pousse la porte d'une association d'anciens déportés. Depuis on ne l'arrête plus tant est forte sa volonté de raconter, de témoigner et d'informer les jeunes générations, pour ne jamais oublier. Elle parle sans relâche, fait la tournée des écoles et organise régulièrement des voyages à Auschwitz pour les collégiens. Co-écrit avec Marion Ruggieri, Une vie heureuse est le deuxième ouvrage qu'elle publie.



Depuis ses 10 ans Ginette Kolinka a toujours vécu dans le même appartement au coeur de Paris, dans le 11ème arrondissement, à l'exception de ses trois années de déportation, de 1942 à 1945. Cet appartement, qu'elle fait ici visiter à Marion Ruggieri, c'est sa vie presque tout entière qui défile devant nos yeux avec toutes sortes d'objets : photos de famille, dont celles de sa mère et de ses cinq soeurs ainées, de son père et de son petit frère Gilbert, tous deux gazés à leur arrivée au camp. On y trouve accessoirement les meubles des « collabos » qui ont pillé puis occupé illégalement l'appartement pendant les années de déportation, mais, plus réjouissant, tous les disques d'or de son fils, Richard, ex-batteur du groupe Téléphone.



Décrite avec précision, chaque pièce visitée est le prétexte à l'évocation de moments heureux ou douloureux, de réflexions et de considérations générales. Pas de chronologie mais des pans de vie. Au rythme de ses pensées, les souvenirs de Ginette s'échappent et se croisent. On part un peu dans tous les sens, les époques se mélangent au gré des souvenirs. Ginette raconte sa jeunesse, ses soeurs, l'atelier de confection de son père et hélas son arrestation, l'horreur des conditions de vie dans le camp de Birkenau, son retour à Paris. Elle ne pesait plus que 26 kg… Mais elle parle aussi de sa rencontre avec Albert son futur mari et de son fils Richard dont elle est si fière, même « s'il lui a fait bien du souci à l'adolescence… » Elle a tellement à dire.



Ce livre m'a beaucoup touchée par sa simplicité et sa sincérité, il n'apprend pas grand-chose de plus par rapport à Retour à Birkenau, mais on ne peut qu'être admiratif de la joie de vivre de cette vieille dame qui a traversé tant d'épreuves douloureuses. Sa façon de toujours positiver, de sourire, d'ignorer le passé et l'avenir pour ne jouir que du moment présent inspire le respect. Et se contentant de peu, elle confie avoir eu une vie heureuse.

« J'ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J'aurais pu avoir un magasin, une résidence secondaire. Mais ce que j'avais me suffisait. Un gentil mari, un fils. »



C'est une belle leçon de vie et de sagesse que nous offre ici Ginette Kolinka. Un exemple à méditer.



#Challenge Riquiqui 2024 .

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Une vie heureuse

Délaissant la trame chronologique, Ginette Kolinka nous invite à visiter l’appartement qu’elle habite depuis ses 10 ans. Il porte dans ses murs, ses meubles, ses photos [...] les traces de cette « vie heureuse » qu’elle assure avoir eue, et qu’elle ne cesse de célébrer, en dépit de l’horreur qui la traversa.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Une vie heureuse

Merci Sonia Devillers d’avoir invité Ginette Kolinka le 23 janvier dernier. Quelle énergie de vie chez cette femme âgée de 98 ans. Ce court récit fait suite à Retour à Birkenau. Elle raconte ce qu’elle a vécu à Birkenau et par le biais d’une visite de son appartement, c’est sa vie qui défile devant nos yeux : ceux qui ont été gazés à Birkenau, ses sœurs, son mari, son métier, sa descendance, ses témoignages dans les écoles… . « On me demande pourquoi je souris tout le temps, mais parce que j’ai tout pour être heureuse ! » Respect pour cette femme. Je la trouve très inspirante.

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10/le-7-9h30-l-interview-de-9h10-du-lundi-23-janvier-2023-9299014

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Une vie heureuse

Une vie heureuse de Ginette Kolinka est très plaisant à lire.

Marion Ruggieri recueille le témoignage un peu fouillis, de cette grande dame, qui nous emmène dans son appartement alors qu'elle a 97 ans et qu'elle habite là depuis ses 10 ans. Elle va le quitter seulement pendant la guerre et sa déportation.

C'est une formidable leçon de vie et de courage pour celle qui a perdu beaucoup de monde tout au long de sa grande vie mais sa joie de vivre se ressent dans chaque mot !

Merci NetGalley ! #Unevieheureuse #NetGalleyFrance
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Une vie heureuse

Je resterai des heures à écouter les récits de cette grande dame.



Ce livre est poignant et en même temps d' une simplicité incroyable. Racontée comme si elle était là avec nous a parler autour d' un café...



Quelle simplicité et quelle gratitude elle a face à la vie, Indescriptible et portant si fort



Bravo madame pour tous ces récits.
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