Que peut-on dire ou faire face à une mourante ?
C’est à ce moment là que devraient tomber tous les masques sociaux alors que le langage ne peut presque plus rien exprimer.
Cette authenticité profonde fruit d’une longue amitié ne transpirera que par un regard, un geste entre Marion Ruggieri et Emmanuèle Bernheim en stade terminal.
La tragédie bourgeoise d’adieux amicaux à la file, minutés, laisse alors place aux souvenirs, à la recherche de l’essence de la personne qui part.
Stoïcisme, pudeur, courage ou abandon, pleurs et cris chacun abordera cet ultime instant comme il le pourra en fonction de l’état où il sera.
Récit hommage emprunt de mélancolie, on suit Marion Ruggieri dans ses pensées et ses questionnements, témoin comme elle d’une mort qui ouvre à méditations.
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Voici un récit court, simple, précis, dense qui raconte le vécu de l'autrice face au décès de son amie. Une amie auteure célèbre également. Malgré le vernis parisien indissociable de ce type de récit, c'est très sincère, profond, humain. Entre Rocky, Houellebecq Ozon, Assayas et Serge (le mari de la défunte), on découvre le visage du moins un bout de la personnalité de cette femme forme qui décide de terminer dignement. Donc non ce n'est pas un livre de plus sur le cancer, c'est un roman très sensible sur la séparation, le décalage entre celui qui a accepté (parce que cela s'impose à lui) et l'autre qui n'a rien vu venir. Et la vie continue quoi qu'il arrive, pour ceux qui écrivent qui sont là pour le dire et nous partagent un peu de leur grande humanité. Merci.
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Spoilers.
Un récit court qui se lit rapidement. L'écriture est simple, Ginette Kolinka raconte les faits sans fioritures et avec une pudeur certaine. Certaines anecdotes particulièrement choquantes ne font parfois l'objet que d'une phrase ou deux, ce qui paradoxalement renforce l'impact sur le lecteur. C'est souvent une description froide des pires horreurs vécues, soit parce que Ginette Kolinka garde ses sentiments profonds pour elle, ou est-ce indicible, soit parce qu'elle-même, à l'époque, était rendue complètement insensible à ces scènes atroces, accentuant de fait notre sentiment d'horreur.
Le tout début est notamment très fort, l'arrivée au camp de Birkenau et ce moment tragique où son père et son frère prennent le bus.
C'est intéressant d'avoir le témoignage d'une jeune fille à l'époque peu consciente de ce qu'il se passe, "pas très futée" comme elle se décrit elle-même, quelqu'un d'ordinaire. On voit également la marche de la mort, l'arrivée à l'hôpital puis l'après-guerre, le long silence puis l'envie de témoigner. J'ai trouvé intéressant le regard qu'elle porte sur Birkenau qui s'est transformé en musée, sur les gens qui se sont installés à proximité, sur la joggeuse...
Un texte poignant !
Le dossier pédagogique indique que la lecture peut être proposée à des élèves dès la 5e, mais personnellement je ne le proposerai qu'à partir de la 4e, éventuellement et en fonction de l'élève.
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Le livre est court mais assez long pour nous décrire l’atrocité. Cette autobiographie de Ginette Kolinka se veut accessible par ses mots simples, son glossaire et sa longueur.
En toute honnêteté, ce n’est pas le livre qui m’a le plus émue ou qui m’a appris le plus de choses. Cependant il est très bien pour sensibiliser les plus jeunes et nous rappeler encore une fois à quel point la haine tue.
A lire et à faire découvrir.
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Un des plus beaux témoignages lus à ce jour. Un vrai bouleversement mais une telle force d’écriture. Une réelle leçon de vie. J’encourage tout le monde à le lire. Personnellement, jamais je ne l’oublierai. Profitons de chaque instant !
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Un témoignage sur cette terrible période historique. Mais un témoignage moins terrifiant que certains, moins long et avec moins de détails et d'horreurs (cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas ! attention) mais cela permet d'aborder cette thématique avec des plus jeunes.
Il y a une très grosse place laisser au glossaire, faits de documentaires et de questions d'ados.
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Pour ne jamais oublier l'horreur des camps. L'histoire de Ginette Kolinka est extrêmement bien écrite. c'est un livre jeunesse qui retrace l'ensemble de sa vie : l'avant synonymes d'insouciance ; le pendant : la survie dans l'horreur du camp et l'après : comment elle a réussi à vivre après ça. Et le moment où elle décide de délier sa langue afin que le travail de mémoire se fasse et que ça n'arrive plus jamais.
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C'est un livre intéressant pour le témoignage qu'il nous livre.
C'est une adaptation pour la jeunesse qui permet, dès 12 ans, de réaliser ce qui s'est passé pendant la seconde guerre mondiale en France.
C'est accessible et facile à lire.
Il est abordé les sujets difficiles du quotidien, de la violence et de l'horreur des camps.
En même temps, il y a une certaine distance de l'autrice, une retenue, quelque chose qui empêche d'être complètement pris dans le récit, pour protéger le lecteur certainement.
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Adaptation du roman "Retour à Birkenau" de Ginette Kolinka qui s'adresse aux collégiens.
Une rare survivante qui gardé très longtemps le silence.
Comment prendre la parole après avoir vécu l'horreur? Comment raconter ce qu'on a vécu alors que son neveu, son petit frère Gilbert et son père n'en sont pas revenus comme tant d'autres?
Dans ce livre, on va suivre l'arrestation de Ginette 19 ans par la Gestapo, les conditions de détention dans le camp de concentration, la libération et les années d'après.
Témoignage très touchant formulé avec des mots simples mais percutants.
Sa peine lorsqu'elle comprend que son père son petit frère et son neveu ont tout de suite été assassinés, soit disant montés dans un camion pour qu'ils se reposent avec les plus fatigués, ils ont été directement tués.
Les coups qui pleuvent, la faim, l'écuelle qu'on se partage à 5, les poux, la gale, les travaux forcés, le tatouage à l'arrivée, la nudité, les cheveux et les poils rasés, les morts, le froid, l'humiliation de devoir faire ses besoins devant les autres, la faim...
Ginette dit plusieurs fois qu'elle ne se souvient pas de tout, notamment de la douleur du tatouage, tellement elle est en état de choc et tellement elle a honte.
L'âme qui s'endurcit aussi pour survivre.
Ginette croisera Simone Veil et Marceline Rosenberg.
Ce n'est qu'âgée qu'elle trouvera la force de témoigner auprès des collégiens et de retourner là-bas.
Le roman est accompagné d'un dossier documentaire, de cartes, d'un lexique et de questions d'ados.
Un récit poignant qu'il est important de faire découvrir aux jeunes.
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Le témoignage de Ginette Kolinka je l'ai d'abord vécu "en vrai", en 2014 lors d'une sortie scolaire organisée par mon professeur d'histoire géographie de lycée. Relire ce livre était presque aussi bouleversant. Les mots choisis sont justes et simples, on nous raconte pourtant une histoire horrible. J'ai particulièrement apprécié la construction du récit divisées en grandes parties, globalement la vie d'avant, la vie dans les camps et la vie d'après. C'est un entrelas d'anecdotes, de souvenirs. Et ce livre permet d'en garder la trace, de le graver dans la mémoire, comme lors de cette rencontre il y a presque 10 ans. Car Ginette Kolinka nous confie bien un devoir de mémoire à travers cette œuvre et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'un très bon outil pour le faire !
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Les témoignages des rescapés sont toujours poignants. Celui-ci ne déroge pas à la règle : Ginette Kolinka raconte avec des mots simples, bruts l'horreur de ce qu'elle a vécu. Sa description est très basique dans le sens où, contrairement à Simone de Beauvoir par exemple qui a une plume assez élaborée, Ginette Kolinka n'est pas forcément une intellectuelle; elle essaie juste de dire l'indicible. Et elle ne cache pas les comportements qu'elle a pu développer et que l'on pourrait trouver "inhumain" : se battre pour un bout de pain, circuler parmi les cadavres sans émotions apparentes. Elle ne cache rien non plus de la déchéance physique (la sienne et celle des autres) : les insectes qui les bouffaient, la gale, les séances aux latrines sans aucune intimité. Tout cela, elle nous le dit et ça secoue, encore et toujours.
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Cet ouvrage est édité en "jeunesse" et se veut un témoignage à la portée des collégiens. le récit est donc très simple, basique, assez court (une centaine de pages). Il fournit l'essentiel à savoir.
Cette mémoire m'a semblé très partielle car je ne peux pas éviter la comparaison d'avec "Si c'est un homme" de Primo Levi, longuement étudié ainsi que "la trève". Primo Levi a écrit quasiment dès son retour en Italie, il été scientifique, il a beaucoup analysé son expérience.
Ginette Kolinka a vécu cette expérience sans trop réfléchir, sans analyser (ou sans doute dans une sorte de déni lié au traumatisme) et à son retour elle a mis des années avant d'en parler. Ce qui explique cette mémoire très partielle, le manque de détails. Certaines de ses compagnes de camps en savaient davantage qu'elle.
Je n'ai donc pas eu de surprise à cette lecture, rien appris de nouveau. En revanche un collégien qui découvre ce pan d'Histoire apprendra certainement beaucoup.
Un dossier pédagogique fourni complète l'ouvrage, le dossier étant presque aussi important en nombre de pages que le récit lui-même.
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Ce livre nous boulverse et nous fait voir la vie autrement !
J'aime énormément la façon dont cette autobiographie a été écrite, car c'est simple à comprendre ou si des mots sont compliqués à comprendre il y a un glossaire qui est là pour nous aider !
L'histoire de Ginette Kolinka est juste frappante elle nous partage son périple pendant la seconde guerre mondiale, de son passage à Drancy, son arrivée à Auschitws Birkenau jusqu'à maintenant !
Son histoire nous montre à quel point la guerre a été horrible, elle qui pensait à son arrivée à Birkenau seulement travailler, mais elle s'est vite rendu compte de ce qui l'attendait...
Je pense que ce livre devrait être lu par tout le monde, il est poignant et nous fait voir la vie autrement, ça nous fait vraiment prendre en compte à quel point nous avons de la chance de vivre dans un société bien meilleur...
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Je m’appelle Yalda est un livre autobiographique. Yalda Rahimi, jeune afghane de 17 ans y raconte son arrivée et sa nouvelle vie en France.
Sa famille fuit l’Afghanistan et la guerre qui y fait rage alors qu’elle est tout juste âgée de 5ans, pour aller s’installer au Pakistan.
Grâce à l’une de ses tantes qui travaille pour une ONG Franco-Afghane, Yalda se voit offrir l’opportunité d’aller étudier en France.
Chose rare, sa famille accepte de l’y envoyer au lieu de la marier, comme les traditions le veulent dans son pays.
C’est une Yalda qui n’a connu que la guerre et une vie sommaire entourée de sa famille qui débarque, « seule », à Paris.
Dans ce journal, elle raconte ses découvertes les plus drôles telles que les ascenseurs, les parkings, les escalators… toute cette technologie, tous ces aménagements propres à la culture occidentale.
Ces découvertes et la façon, honnête, dont elle nous en fait part sont attendrissantes et pareilles à celles qu’aurait pu avoir un enfant qui découvre cela pour la première fois.
Beaucoup de situations sont cocasses, comme lorsqu’elle apprend à faire du vélo ou à skier.
Dans tous ces apprentissages occidentaux, Yalda démontre une vraie force de caractère et l’on prend plaisir à la voir évoluer.
Il est aussi très intéressant de voir cette dualité qui repose en elle.
Elle vit la vie dont elle a toujours rêvé en France, mais sa famille et ses racines sont en Afghanistan. Elle se pose la question que toute personne vivant à l’étranger s’est posée au moins un jour « dois-je rester ou dois-je rentrer ? ». Le cheminement de sa réponse et de son choix est fascinant. Yalda se livre avec beaucoup de sincérité et ne cache rien de ses doutes, ses peurs, ses envies et ses rêves.
Chose que j’ai beaucoup aimé, tout le long de son journal Yalda compare les situations qu’elle vit en France à ce qu’elles sont en Afghanistan. Ainsi nous avons une comparaison du mode de vie occidental et oriental. Tout y passe, des mariages à la vie de famille, de la garde-robe aux voyages… Elle compare tout, ce qui nous permet d’avoir une compréhension encore plus grande du fossé qui sépare ses deux vies et de la complexité que peut être notre vie à nous, pour des personnes comme elle.
C’est un journal très agréable à lire. Yalda m’a fait rire et m’a émue aussi.
J’en garde un excellent souvenir, plusieurs semaines après avoir tourné la dernière page, et ça, ce n’est pas rien !
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