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Critiques de Marisha Pessl (264)
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Intérieur nuit

Le journaliste Scott McGrath, qui a déjà tenté d'enquêter sur Cordova, un réalisateur de films d'horreur, apprend que la fille de ce dernier décède. Il décide de remettre le nez dans les histoires familiales et entrainera deux acolytes rencontrés sur son chemin. Leur enquête va les emmener dans des lieux inexplorés.

Cette lecture ne m'a pas laissée de marbre et m'a réservé quelques surprises !

Ayant déjà lu et vraiment aimé le premier roman de l'autrice, je m'attendais à de la littérature américaine, sans penser au côté thriller (pourtant, après coup je réalise que ça se devinait pas mal dans la 4e de couv'). Et on a bien les deux. C'est très bien écrit, recherché et la forme du roman est super ludique puisqu'on peut trouver, comme s'ils étaient vrais, certains documents de l'enquête. J'ai adoré.

Et puis, il y a toute la partie assez sombre du roman et carrément stressante. N'étant pas une fan d'horreur (roman comme film), certains passages m'ont vraiment tendue. Là encore, c'est vraiment bien pensé.

Je suis vraiment conquise par le style de l'autrice. C'est un petit coup de coeur, que je recommande bien entendu !
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Intérieur nuit

Une jeune fille de vingt-quatre ans est retrouvée morte dans un entrepôt de Chinatown. Elle n’est autre qu’Ashley Cordova fille du célèbre réalisateur de films d’horreurs Stanislas Cordova. Controversé, adulé par des fans, énigmatique, ses films s’échangent sous le manteau et il ne s’est pas montré depuis trente ans. Si tout conclue à un suicide, le journaliste Scott MacGrath veut creuser. Il a y quelques années, en enquêtant sur Cordova, il s’est grillé professionnellement et y a laissé des plumes. Bien déterminé à remonter au réalisateur, MacGrath recoupe les informations concernant Ashley pour trouver les derniers témoins qui l’auraient vue en vie. Pianiste ultra douée, peu bavarde, les personnes l’ayant connue ou rencontrée décrivent une personnalité difficile à cerner. Et il n’y a pas que sa personnalité qui l’est car l’enquête avec son côté classique, réel prend une autre tournure. De la magie noire ou ce qui y ressemble, des fêtes très privées dans un endroit mystérieux et MacGrath qui est suivi. Marisha Pessl nous harponne car ce roman est ultra bien mené. Des copies d’extraits de journaux, de lettres ou de mails y sont insérés comme autant de preuves. Au fil des pages, le monde de Cordova prend forme avec ses excentricités, la noirceur et la violence de ses œuvres. Le lecteur est plongé entre réalité et fiction en permanence qui semblent ne faire qu’une tant les limites sont repoussées. Mais surtout l’auteure nous désarçonne avec brio. Qui faut-il croire et que faut-il penser?, Malgré quelques petites longueurs, ce roman hautement addictif bouscule, interpelle avec des personnages terriblement crédibles, des rebondissements qui maintiennent un vrai suspense. Brillant !
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La physique des catastrophes

Je l´avais acheté suite à une critique unanime d´une émission radiophonique qui n´existe malheureusement plus, Jeux d´épreuve, et j´en avais été ravi.

C´est le genre de livre où de temps en temps je ne peux m´empêcher d´admirer la mécanique intellectuelle de l´auteur.

Le plaisir de lecture ressenti est alors plus complet que l´absorption que procure un "page turner", qui ne joue que sur la tension.

Pessl a un talent singulier réjouissant.

Enfin, et surtout, je conseillerais de lire la critique de MarianneDesroziers qui énoncent 7 raisons de lire ce livre: c´est clair et net.

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La physique des catastrophes

Retour de lecture sur "La physique des catastrophes, un premier roman très réussi de Marisha Pessl, écrit à 26 ans et publié aux États-Unis en 2006. Ce roman imposant, de huit cent pages est à la fois un roman d'apprentissage, un roman de campus et un thriller, il est superbement bien construit et comprend une multitude de références littéraires. L'histoire est relatée par Bleue, la narratrice, étudiante à Harvard, douée et particulièrement cultivée. Elle raconte sa dernière année de lycée, l'année de ses 16 ans, qu'elle a passée en Caroline du Nord suite à l'acceptation par son père d'un poste d'enseignant à l'université. Cette année devait être une année calme pour préparer son admission à Harvard. Bleue ayant perdu sa mère très tôt, à 5 ans, elle a été ballottée toute son enfance de ville en ville, par un père très charismatique, avec qui elle entretient une relation très fusionnelle, mais qui n'a jamais su se fixer quelque-part. Lors de cette année scolaire tout démarre plutôt bien, elle est acceptée dans le groupe le plus populaire du lycée et se lie d'amitié avec une professeur d'histoire du cinéma, Hannah Schneider, à la personnalité atypique, et qui est très bienveillante avec elle. Jusqu'au jour où tout bascule avec un suicide qui pourrait être un meurtre, on passe alors du roman de campus, au thriller, et tout ce qu'on nous a patiemment expliqué est remis en cause. La construction du roman est particulièrement bien travaillée même si l'histoire ne démarre vraiment qu'après le premier quart, ce qui est relativement long, vu la taille du roman. L'auteure prend tout son temps pour placer le décor, expliquer le contexte, mais ensuite, sans vraiment changer de rythme, l'intérêt et la tension montent très progressivement, pour finalement rendre cette lecture addictive. Le roman est, de prime abord, assez déroutant. On est un peu déstabilisé par des références continuelles à des livres, qui donnent, dans un premier temps, à cette lecture un côté très prétentieux. On finit néanmoins par s'y habituer, l'auteure semblant totalement assumer sa grande culture, pour finalement n'en retenir qu'un très bel hommage à la littérature, avec cette impression de toujours baigner au milieu d'une multitude de livres. Cette impression est accentuée par le fait que les 38 chapitres du livre ont tous pour titre un roman célèbre. L'écriture, tout en étant très belle et riche, montre une parfaite maîtrise de l'ironie et du cynisme, avec une critique très subtile de la société américaine et de son consumérisme. L'histoire est particulièrement bien construite, totalement délirante certes, mais elle tient globalement la route et nous avons là quelque chose de relativement crédible. C'est un très beau roman d'apprentissage, de passage à la vie d'adulte, avec cet aspect très perturbant qu'à travers un nouveau regard plus mature, nos proches, qu'on pensait connaître par cœur, ne sont peut être pas tels que nous les avons toujours vus. C'est au final un roman souvent jubilatoire, une très belle réussite pour Marisha Pessl qui semble démontrer, qu'à l'instar de son héroïne, elle est quelqu'un de particulièrement doué.



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"Mais le plus incroyable chez le poisson rouge, c’est sa mémoire. On le plaint de n’avoir qu’une mémoire de trois secondes, d’être à ce point dépendant du présent – or c’est, au contraire, un don. Car il est libre. Il ne souffre ni de ses faux pas, ni de ses erreurs, ni d’une enfance perturbée. Il n’a pas de démons intérieurs. Son placard ne contient pas le moindre squelette. Et je vous le demande, quoi de plus drôle que de découvrir le monde trente mille fois par jour ? Comme c’est bon d’ignorer qu’on n’a pas vécu son âge d’or il y a quarante ans, quand on avait encore tous ses cheveux, mais il y a seulement trois secondes, si bien que, en fait, cet âge d’or n’a pas de fin."

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Intérieur nuit

Un bon roman, agréable à lire. On est rapidement capter dans cette hallucinante quête de Scott, Nora et Hopper pour découvrir la vérité sur Stanislas Cordova, réalisateur de films d'horreur, autour duquel une véritable légende s'est créée. Sa fille Ashley s'est elle réellement suicidée, que cache tous ces mystères autour des films de Cordova, que se passe t-il dans l'immense propriété du réalisateur.

Malgré mon peu d'attrait pour tout ce qui touche à l'irrationnel, aux forces du mal, à la magie noire, il faut avouer que le texte de Marisha Pessl a finit par me captiver. Elle arrive avec habileté et sans pesanteur à s'interroger sur la part du réel et de la fiction, de notre appétence à accepter le surnaturel lorsqu'aucune explication raisonnable permet de comprendre l'irrationnel, la part d'ombre que chacun porte en soi et l'attrait que nous avons vers les mystères, les interdits, et parfois le mal. Un très bon moment de lecture.
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Intérieur nuit

« L'effroi est une chose aussi essentielle à notre vie que l'amour. Il plonge au plus profond de notre être et nous révèle ce que nous sommes ». Ainsi s'ouvre le dernier roman de Marisha Pessl. Des mots sombres et suffocants. Une atmosphère pesante. Un voile de mystère. Et en quelques phrases, nous sommes ferrés. Car dès le prologue on nous inclut dans l'histoire, on nous prend à partie : « Que cela nous plaise ou non, nous avons tous une histoire avec Cordova. ».

Et l'histoire, là voilà. Ashley, vingt-quatre ans, fille du célèbre et inquiétant réalisateur de films d'horreur, Stanislas Cordova, vient de se donner la mort – selon la police –. Son corps sans vie a été découvert gisant sur le sol d'un vieil entrepôt désaffecté près de Manhattan. Elle se serait jetée dans le vide d'une cage d'ascenseur... Quand Scott McGrath apprend l'information, de mauvais souvenirs remontent à la surface. Journaliste d'investigation cinq ans auparavant, on l'avait mis sur une affaire de dénonciation : Cordova était suspecté d'actes de pédophilie. Une affaire – non élucidée – qui l'avait laissé sur le carreau faisant voler en éclats sa carrière et sa vie de famille. Aujourd'hui encore, il voyait rarement sa fille Samantha.

Animé d'un esprit de revanche et de colère, il entreprend d'enquêter sur cette mort qui pour lui n'est pas un suicide. Son but étant surtout de retrouver Cordova, de le voir, de lui parler... lui qui a disparu depuis trente ans des yeux de tous. Où se terre-t-il, et pourquoi ? A-t-il des choses à cacher, à se reprocher ? Est-il toujours de ce monde ? Et sa fille, belle comme un astre et envoutante, qui fut une pianiste virtuose... pourquoi se serait-elle suicidée ? Peut-être l'avait-on poussée à le faire?

Sur sa route, McGrath rencontrera Hopper et Nora, deux jeunes gens chahutés par la vie, le premier est un dealer au passé trouble et la seconde tient un vestiaire dans une boîte en rêvant de devenir comédienne. Mais tous deux ont un lien avec Ashley...

Les pérégrinations du trio sont semée d'embûches, de fausses pistes et de rebondissements. D'une clinique à un magasin de musique, chez un tatoueur, dans un bar, dans une boîte nommée Oubliette, et dans un appartement miteux, ils retracent le chemin parcouru par Ashley quelques jours avant sa mort. Leur emboîtant le pas, le lecteur ne manque rien. Un thriller rondement bien mené, oscillant sans cesse entre la réalité et le fantastique, le rêve et le cauchemar, la vérité et les faux-semblant, la sorcellerie et la magie noire. Les personnages se succèdent, tous ont des failles, des secrets, des blessures. Le suspense est maintenue jusqu'à la toute fin. La silhouette evanescente d'Ashley et l'absence énigmatique de Cordova planent sur le roman, insidueusement. Jeux d'apparence, interprétations fluctuantes, et un seul angle de vue. On s'interroge, on aimerait savoir et en même temps on frissonne devant l'inconnu.

Pour troubler et déstabiliser davantage le lecteur, Marisha Pessl s'est amusée à glisser ici et là des coupures de journaux, des photographies et autres captations de pages internet, une astuce brillante qui extirpe Cordova de la fiction. Et ce tourbillon vertigineux enchevêtrant réel et imaginaire entraine avec lui le lecteur qui ne sait ni à qui ni à quoi se fier. Car sous le glacis des décors de cinéma, derrière le carton-pâte se trouve l'âme humaine, insaisissable et obscure. Et la lumière qui s'y cache peut éblouir et aveugler. Un roman efficace, captivant et intelligent.


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Intérieur nuit

Mettez ce roman entre vos mains, et vous comprenez d'emblée qu'il est différént : lourd, épais (700 pages), et entre ses pages de texte typographié, des photos, des captures d'écran, des photocopies d'articles de journaux, de notes prises, de pages noires.



Un livre-objet, un roman-documenté.



D'emblée le roman s'ouvre sur un corpus de documents : articles relatant la mort d'Ashley Cordova, fille du célèbre et mystérieux Stanislas, réalisateur dont les oeuvres sont si subversives et noires, qu'elles sont interdites de diffusion en salle. Inévitablement, le mystère auréolant l'artiste est transcendé par des miliers de fans, alimentant leur goût de l'horreur en mythifiant de manière effroyable Stanislas Cordova.



L'enquête débute et le lecteur est aspiré dans l'intrigue, il en fait partie, il participe et joue la même partie que Scott Mac Grath, le journaliste qui a déjà enquêté sur le réalisateur, dont un (faux?) témoignage l'a totalement décrédibilisé sur la scène professionnelle. Lorsqu'il apprend la mort d'Ashley, le dossier "Cordova" archivé à regret et par dépit revient sur le devant de la scène médiatique et Mc Grath reprend son enquête. Cette fois-ci, sa route croisera celle de deux personnages bien mal assortis dont on doute très vite qu'ils puissent être des "adjuvants" (ceux qui aident le héros): un jeune dealer et une très jeune femme sans domicile, trimballant son passé et ses croyances comme autant de grigris.



Le roman est lancé, pas de longueur. Les trois personnages enquêtent, interrogent des acteurs ayant joué pour Cordova, des personnes ayant croisé Ashley, tentant de cerner et comprendre la personnalité bien complexe de la jeune femme. L'enquête prend un tour irréel, la réalité se laisse distancier au fil des pages, la magie noire comme autant de ressorts possibles et impossibles. McGrath, carthésien refuse l'évidence qui s'impose : les phénomènes paranormaux seraient le lien entre les personnes qui ont gravité autour du Peak, la propriété ultra protégée et sécurisée des Cordova. Une citation revient à plusieurs reprises, comme un mantra : "Certaines histoires étaient infectées, pareilles à des vers solitaires. Un ver solitaire qui a mangé sa propre queue. Ca ne sert à rien d'aller le chercher. Parce qu'il est sans fin. Tout ce qu'il fera, c'est s'enrouler autour de ton coeur et le vider de son sang en le serrant."



Le héros qui a tout perdu alors que le roman commence, devra se délester de ses idées préconçues, de ses propres certitudes à propos d'Ashley, son père et même à propos de sa propre famille, avant de pouvoir avancer. On pourrait risquer le parrallèle avec un roman d'apprentissage, la quête de Mac Grath est celle, intiatique, de l'Autre : vers les valeurs morales et le soin porté à ceux qui nous entourent.



Un roman génial.


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Intérieur nuit

A une certaine époque, d'un enfant particulièrement imaginatif, on disait : "Mais où va-t-il chercher tout ça ?"

Une interrogation qu'on pourrait lancer à Marisha Pessl à propos de son roman étonnant "Intérieur Nuit", publié en 2013 et succédant au très remarquable "La Physique des Catastrophes".

La jeune écrivaine américaine possède un don rare, celui de subjuguer son lecteur et de le rendre addictif à ses histoires envoutantes.

"Intérieur Nuit" nous plonge dans un récit dont le personnage-moteur Stanislas Cordova, qu'on ne verra d'ailleurs jamais dans le roman, est un réalisateur de films très spéciaux aux confins de l'horreur et du fantastique. Ce cinéaste qui ne tourne plus et vit caché, est devenu une véritable légende pour une importante communauté de fans qui se réunit en secret pour voir et revoir les oeuvres du maître.

Pour Scott McGrath, célèbre journaliste d'investigation, se frotter à l'énigme Cordova, lui a coûté très cher (procès, réputation entachée, énorme amende) cinq ans auparavant sur la foi d'informations non confirmées qui accusaient le metteur en scène de pratiques criminelles.

L'annonce du suicide suspect de la fille de Cordova, Ashley, redonne à McGrath un sursaut d'énergie pour se lancer dans une périlleuse enquête, aidé dans cette mission par deux acolytes de circonstance, une actrice en herbe et un jeune marginal. Nos Trois Mousquetaires (il y a du Dumas dans les péripéties et retournements de situation de cette histoire époustouflante) sont confrontés à une omerta de la part de ceux qui ont approché le cinéaste maudit. Mais Ashley, avant de mourir, a semé derrière elle quelques petits cailloux que notre trio va suivre avec le plus grand soin, non sans pouvoir toujours éviter les chausse-trapes et les pièges mis sur son chemin.

D'un hôpital psychiatrique aux souterrains d'une demeure mythique en passant par des appartements sordides, une boutique d'antiquité, une officine de magie noire, l'auteur nous balade sans nous laisser le moindre répit au milieu de manipulateurs, de suspects, d'une secte de fans se retrouvant sur le dark web, de victimes...

840 pages d'une tension permanente créée par cette recherche obsessionnelle d'une vérité qui ne cesse de se transformer au gré du parcours labyrinthique des trois héros. Originale l'idée de joindre au témoignage de McGrath, narrateur de l'histoire, des documents divers : articles de journaux, photos, rapports de police...

Ce roman, c'est l'imagination au pouvoir, la capacité d'une écrivaine à ouvrir de multiples portes sans jamais perdre le fil de sa narration. Etonnante Marisha Pessl, son roman donne le vertige !
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La physique des catastrophes

Nous nous sommes rencontrés, Marisha Pessl et moi, par hasard au salon du livre de Nice, il y a peu. Pour être honnête, je ne l'ai pas abordée en chair et en os, mais en papier et en encre, à travers le clin d'oeil que m'a fait sans vergogne un titre mystérieux et attirant plaqué sur la si classique couverture Gallimard. De quoi, ai-je pensé, "La physique des catastrophes" est-elle le nom ?

5 euros plus tard (le bouquin était soldé), je m'appropriai l'OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) dont j'appris qu'il était le premier roman d'une écrivaine américaine trentenaire à la sortie du livre en 2007. Et bien, jamais 5 euros n'ont été aussi bien utilisés. Quel plaisir !

Sa virtuosité, ses multiples références (fussent-elles, pour certaines, inventées), son humour, ses facéties font de

ce puzzle littéraire un régal de lecture. Ajoutez-y la profondeur de personnages creusés jusqu'au tréfonds de leur être (au premier rang desquels Bleue, cet ado surdouée "portée sur la bibliographie) et un goût prononcé pour le contre-pied au sein d'une intrigue... intrigante à souhait et vous obtenez un des romans les plus emblématiques de ce XXIe siècle en gestation.

Bleue, alors toute petite, a perdu sa mère dans un tragique accident de voiture qui ressemble fort à un suicide. Depuis, elle accompagne son père Gareth, un universitaire qui pratique le nomadisme professoral, passant d'une université à l'autre où il enseigne les conflits internationaux. Mais pas plus de quelques semaines, au mieux un trimestre à chaque endroit. Ainsi, de Lamego-Ohio à Stockton-Caroline du nord où enfin le couple fusionnel père-fille pose ses valises pour une période plus longue, ce ne sont pas moins de 39 villes dans 33 états différents que les van Meer parcourent en une douzaine d'année.

Le temps pour la petite fille de démontrer dans chacune des écoles qui l'ont accueillie une intelligence et une capacité de travail hors de commun et pour son père de collectionner les "sauterelles" pour des amours sans lendemain : "Papa attrapait les femmes comme certains pantalons de laine attrapent les peluches", souligne Bleue avec sa verve réaliste. Jusqu'à l'arrivée à Stockton où le père promet de se poser une année entière pour stabiliser sa fille avant son entrée à Harvard, objectif final de sa scolarité. En fait de stabilisation, la période va se révéler riche en événements, en surprises, en drames, en rencontres. Apparaissent ainsi Hannah, une prof de cinéma qui a coagulé autour d'elles un groupe de lycéens atypiques qui se font appelés "le Sang bleu" et se veulent une sorte d'aristocratie déjantée du lycée.

Point n'est besoin d'aller plus loin dans l'évocation des péripéties de ce roman inclassable. le risque serait trop grand d'en fausser la perspective. Empruntons seulement à Bleue qui, à propos d'un livre, donne cet éclairage qui colle ma foi assez bien avec "la physique des catastrophes" : "Ces histoires se comportent comme des chauve-souris, elles s'envolent à la moindre sollicitation pour nous tournoyer autour de la tête, et on a beau savoir qu'elles ne nous toucheront pas, que notre destin n'a rien à voir avec ces vies-là, on éprouve toujours un mélange de peur et de fascination."

Sachez en outre que chaque chapitre emprunte le nom d'une oeuvre littéraire d'Othello au Meilleur des mondes en passant par Madame Bovary et bien d'autres, et vous aurez compris que Marisha Pessl est un puits de connaissances qu'elle assaisonne avec une bonne dose de malice et mélange le tout à l'aide d'un style étourdissant, virevoltant, qui fait du plat proposé un délice qu'on déguste avec gourmandise.

Sur le thème "les amitiés contrariés au sein du lycée" ou "les ados aux prises avec le monde réel", Marisha Pessl s'installe avec brio aux côtés de @Chad Harbach ("L'art du jeu") et de @Benjamin Wood ("le complexe d'Eden Bellwether"). Trois écrivains de la meilleure eau, celle qui décrypte le monde contemporain, ses excès, ses contradictions et, sans juger, nous laissent trouver nos propres clés pour le mieux comprendre.
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Le matin de Neverworld

Le matin de Neverworld est paru chez Gallimard Jeunesse mais il n'est pas interdit aux plus âgés d'y jeter un oeil intéressé. L'auteure, Marisha Pessl, avait impressionné avec son roman précédent, Intérieur nuit, puissant mais peut-être un peu trop "fabriqué". C'est un peu le défaut que l'on retrouve dans ce nouveau livre, très travaillé, mais qui ne fonctionne qu'à coups de rebondissements et finit par oublier ses enjeux de départ, à savoir qui va survivre dans un groupe de 5 jeunes gens coincés dans une sorte d'entre deux mondes, un purgatoire sans cesse recommencé, façon Un jour sans fin. L'aspect fantastique, au premier plan tout d'abord, et riche de possibilités narratives, laisse peu à peu la place dans le roman à un thriller, enquête sur une mort suspecte du meilleur ami de ce singulier club des 5. Et donc, les coups de théâtre se succèdent, chaque personnage révélant une personnalité au moins double, y compris la narratrice auquel il n'est pas prudent de se fier totalement. En dépit d'une architecture complexe et bien échafaudée, Le matin de Neverworld ne progresse finalement qu'avec un certain nombre de "trucs" qui font s'interroger sur la crédibilité des portraits psychologiques de chacun des protagonistes. L'atmosphère est au rendez-vous mais l'avancée du récit et sa conclusion laissent plutôt sur sa faim (fin).
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Intérieur nuit

Rentrée littéraire suite, côté étranger, et le hasard (lecture de la quatrième de couverture et du premier paragraphe) est une fois de plus bienheureux : "Intérieur nuit" est un joyau, une pépite, une histoire extraordinaire à affoler les boîtes de production du 7ème Art et les casting.

Tout est cinématographique dans ce roman, le titre, le charisme des personnages, les décors, l'intrigue, la narration.

Scott Mc Grath, journaliste redoutable, tenace et talentueux a connu des jours meilleurs : tout ce qu'il a semble commencer par ex, ex-boulot, ex-femme, vite, il lui faudrait une bonne enquête pour se détourner de son seul compagnon actuel, le pure malt. Une nuit il fait une rencontre hallucinatoire dans un parc : une silhouette joliment enveloppée d'un manteau rouge apparaît et réapparaît au détour d'une allée, d'un arrêt de bus pour finalement disparaître comme dans un rêve. Et peu de jours après un fait divers dans les journaux l'interpelle : le suicide de la fille de Stanislas Cordova, un monstre sacré du cinéma fantastique dont la renommée sulfureuse avait titillée sa curiosité de journaliste et lui avait valu un procès pour diffamation. Mais ne serait-ce pas une nouvelle investigation inespérée pour se sauver de lui-même? Assisté par deux acolytes peu ordinaires (mais rien de l'est ici) ce sera une plongée dans le passé d'un réalisateur mythique qui joue l'Arlésienne depuis des années. On visitera un Manhattan proche de Gotham, un institut pour névrosés qui rappelle Arkham, un domaine fantasmagorique semblable à Xanadu, un site Internet visible que par les geeks de génie... bref des péripéties entre cauchemar et réalité, une histoire de dingues à rendre la nuit blafarde.

A découvrir, à relire, à offrir, soit on détestera et laissera tomber au bout de quelques pages, soit on deviendra accro et les 700 pages seront dévorées en moins de jours qu'on a de doigts sur une main
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Le matin de Neverworld

Béatrice a perdu brutalement son petit ami un an plus tôt. Depuis, elle n’a plus revu leur bande de copains communs. Un beau jour, ni tenant plus, elle décide de reprendre contact avec eux, pour résoudre le mystère de la mort de Jim. Mais la soirée dérape : Béatrice et ses amis ont un accident de voiture qui va les plonger dans un univers parallèle appelé Neverworld. Là-bas, un vieil homme leur explique qu’ils vont revivre la même journée éternellement, jusqu’à ce que chacun se mette d’accord : qui survivra et sortira du Neverworld ?



Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu une dystopie jeunesse comme celle-ci, et je dois dire que cela fait du bien. Marisha Pessl est une auteure que je ne connaissais pas, mais j’ai bien apprécié découvrir sa plume. Elle nous entraîne dans cet univers parallèle et arrive à nous faire croire, avec beaucoup de facilité, que l’impossible peut devenir possible. J’ai beaucoup aimé l’immersion dans cet espace-temps singulier, où le temps ne passe plus, où tout est figé, répété à l’infini. Quand on se met à la place des personnages, c’est assez glaçant comme sensation.



Ce roman pourra vous faire penser à des films très connus, je pense notamment à Un jour sans fin, du réalisateur Harold Ramis, qui raconte l’histoire d’un homme qui revit encore et encore la même journée. Marisha Pessl a sans doute du s’inspirer de ce film pour écrire son livre, mais les similitudes s’arrêtent ici. En effet, l’auteure incorpore une dose de fantastique en plus, avec la possibilité de voyager dans le temps et de se téléporter à sa guise. L’action également ne manque pas dans Le matin de neverworld, puisque c’est une réelle enquête que Béatrice, notre protagoniste, va tenter de résoudre, en cherchant la cause véritable de la mort de son petit ami Jim.



Chacun des amis de Béatrice semblent cacher un lourd secret concernant la mort de Jim. Ils éludent tant bien que mal, mais on ressent aisément qu’ils sont au courant de quelque chose de déterminant dans sa mort. La lumière se fera uniquement au dénouement du récit, et la révélation finale se voudra assez étonnante. Retenez une chose : il ne faut jamais se fier aux apparences.



Une très bonne dystopie jeunesse, remplie d'actions et de suspenses. Je vous recommande vivement ce livre !
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La physique des catastrophes

Chers lecteurs, chères lectrices, bonjour à vous .

Bienvenue pour une nouvelle chronique.

Votre serviteur va encore se faire des amis en abordant ce texte .

Par le plus grand des hasards, ce livre a atterri dans les mains du lecteur qu'est votre serviteur ...

Le hasard a mal fâit les choses ...

Ce livre, la prèsence de ce livre, on ne peut l'expliquer que par la vague de romans prenant pour personnages principaux des adolescents, dans un campus aux USA...

L'on ne peut d'ailleurs que trouver des ressemblances entre "Le maitre des illusions " et cet opus, sur de nombreux aspects ...

Pas les meilleurs hèlas...

Cette vague littéraire presente comme point commun entre les differents romans qui la compose, un style médiocre, limite insultant pour l'intelligence du lecteur ...

Cet opus ne fâit hèlas pas exception...

Ayant lu les chroniques enthousiastes sur cet opus, votre serviteur s'attendait à un opus de qualite, avec de la profondeur, de l'intelligence , des thématiques importantes traitées avec le serieux nécessaire...

La douche n'en est que plus glacée ...

Le style est tout simplement minable, au mièux c'est digne d'un romàn "Young adult" , au pire c'est du niveau d'un téléfilm TF1 ....

Il n'y a ici àucune recherche lexicale, on se surprend même à survolé des pages, tellement le propos est misérable ....

Il n'y a ici rien de littéraire, àucune patte d'auteur, c'est un "truc" que l'on devine écris par une "romancière " à peine sortie de l'adolescence, qui a pondue un texte, texte qui par un miracle incompréhensible, a convaincu un editeur aux USA, quand à Gallimard qui se retrouve avec un truc aussi nul sur le plan du style, sur le plan de l'histoire, c'est incompréhensible ...

On dis rarement que l'on perd du temps à lire un livre, pourtant votre serviteur a perdu le sien en lisant cette croûte, qui inexplicablement est perçue comme un chef d'œuvre par nombre de personnes ....

Merci pour votre attention, et lisez des livres !!
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Intérieur nuit

Le journaliste Mc Grath s'intéresse beaucoup au sulfureux cinéaste Cordova ... alors quand la fille du cinéaste, pianiste prodige, se suicide il décide de faire la lumière sur cette mort étrange. Rejoint par deux personnes qui ont croisé la pianiste, le journaliste va être confronté à de curieux phénomènes que la magie noire ou la folie pourraient expliquer. Policier et thriller, ce roman haletant nous désoriente sans nous fournir le tableau manichéen habituel avec des bons et des méchants ... original.
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Intérieur nuit

Un début prometteur mais une histoire interminable et parfaitement ennuyeuse. J'ai vraiment eu du mal à accrocher, insensible que je suis à croire qu'un journaliste d'investigation puisse ainsi se faire manipuler jusqu'à croire à une pseudo machiavélique magouille teintée de magie noire et de malédictions mal ficelées. Une fin à tiroirs sans grand suspense et une volonté maladroite à faire peur (sans succès) ne font que rendre ce livre pénible à lire jusqu'au bout.

Un flop quoi! J'ai eu l'impression de perdre mon temps ...Et dire que ce livre m'avait été recommandé comme étant un livre à succès.
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Le matin de Neverworld



« Le matin de neverwolrd » fût une lecture très particulière. Les débuts commencent comme un young adult contemporain classique. Une jeune femme meurtrie par le décès de son petit ami du lycée, cette dernière qui rejoint son ancienne bande d’amis pour commémorer ce jour tragique. Et le tout prends une tournure bien plus fantastique. Un accident de voiture. Un gardien. Notre bande coincée dans le neverworld. Je m’attendais à cette part de paranormal et sans dire que je n’ai pas aimé, je n’ai pas non plus terriblement accroché à l’esprit et à l’ambiance du bouquin.





C’était une lecture assez étrange pour être tout à fait honnête. Je ne suis pas habituée à ce genre de choses. L’auteure accorde une attention toute particulière à l’utilisation du temps dans son roman et cet aspect était vraiment fascinant. C’est quelque chose qui me plait et qui m’intrigue beaucoup.

On aborde aussi à côté de ça, le deuil et les relations d’amitiés brisées. J’ai bien aimé cette sorte d’enquête, ces flash back qui nous apparaissent par moments.

Malheureusement c’est pour moi un peu mou. Ça manque de rythme, de pep’s. Ça se lit rapidement mais ce n’est pas très prenant vous voyez ? On tient à l’idée de connaître leurs vilains petits secrets. Car on a envie de savoir comment tout cela va se terminer. Qui va survivre, qui va sortir du neverworld.





Chose inévitable dans ce genre de bouquins : les répétitions. On répète chapitre après chapitre le même schéma et bien que cela diffère tout de même ça n’avançait pas assez à mon grand regret. Néanmoins la fin m’a pas mal plu. Elle réservait son lot de surprises et de rebondissements et m’a quand même fait passer un bon moment !

Vous l’aurez compris, une lecture sympathique mais qui ne m’a pas plus accrochée de ça.
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Le matin de Neverworld

Bee décide de retrouver ses anciens amis de lycée qu'elle n'a pas revus depuis le décès de son petit ami.



Mais lors de leur première sortie un accident de la route survient.



Un homme leur annonce qu'ils sont tous potentiellement morts mais qu'il leur reste la possibilité de sauver l'un d'entre eux.



Pour cela il leur faut se décider à l'unanimité sur un nom, or chacun souhaite sauver sa peau.



Alors qu'ils semblent bloqués dans une boucle temporelle, ils choisissent de tenter d'éclaircir ensemble les causes de la mort de Jim...



Un roman noir qui montre les secrets que chacun peut renfermer en soi ainsi que l'instinct de survie qui nous pousse à tout faire plutôt que mourir.



Aucun des personnages ne ressort indemne de cette expérience où chacun est mis face à lui-même.



Il est aussi question de lutte des classes, de responsabilité mais aussi d'amitié !



Un roman envoûtant par sa structure et les possibles qu'il déploie.



A découvrir !
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Intérieur nuit

Marisha Pessl est une auteure brillante, avec qui il faudra compter dans les années à venir.

Son imagination incroyable nous emmène dans un tourbillon entre fiction et réalité.

Stan Cordova est un réalisateur de films d'épouvante adulé pour son concept de films qui explore le "sentiment d'être au bord du gouffre", aussi bien chez les acteurs (qui rêvent de jouer avec lui) que chez les spectateurs.

Ses films se passent sous le manteau, et font l'objet d'une vénération sur le dark web, rassemblant une communauté de fans.

Scott mc Grath est un journaliste qui, il y a quelques années, s'est fait griller dans son propre milieu en affirmant, sur la base d'un témoignage douteux, que Cordova était un personnage pas net qui "faisait des choses avec les enfants" .

Le journaliste, mis à l'index pour avoir osé toucher à l'image du maître, reprend son enquête lorsque la fille du réalisateur, Ashley Cordova, est retrouvée morte, suicidée visiblement. Le journaliste s'embarque alors dans une enquête à la recherche de la vérité.

Il ne sera pas seul dans cette aventure : Nora et Hopper, 2 personnages attachants font équipe avec lui.

C'est la question que nous pose Marisha Pessl : quel rôle joue l'imagination dans notre vie, quel rôle tient la fiction, pourquoi a t on besoin de se nourrir de récits, d'histoires, pour continuer notre vie? Car finalement, le cinéma, la littérature et les arts en général, occupent cette place précieuse de nourrir notre imaginaire, nous procurent une sorte de seconde dimension face à un réel plat, parfois juste cru, implacable.

Marisha Pessl a écrit là un livre incroyable car il contient tout un univers : elle a su écrire des histoires dans l'histoire : voir les différents scénarios des films de Cordova, les histoires des acteurs qui jouent dans ces films ! C'est tout simplement hallucinant de parvenir à créer un univers aussi structuré, suivant sa propre logique (voir les extraits de journaux, de sites web..) !

Finalement je trouve que ce roman vient confirmer l'idée selon laquelle les Hommes ont besoin de raconter pour exister, car après nous, que restera t il? Nos histoires, nos récits, qu'ils soient peints, écrits, filmés, sculptés..

L'imaginaire est indispensable et nous offre une possibilité de vivre une autre vie, ou du moins d'entrer dans une autre dimension qui nous permet souvent de vivre le réel.

La fiction est puissante et Marisha Pessl nous en fait là une formidable démonstration.

Il y a beaucoup d'humour, les personnages sont attachants, remarquablement structurés, avec leur propre histoire et leur parcours de vie qui nourrissent le roman.

Moi je dis bravo.

La seule petite critique négative serait que le récit s'étire un peu sur le dernier quart de livre, et qu'il perd un peu en rythme et consistance, c'est dommage mais ne gâche pas le plaisir qu'on y a pris.
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Intérieur nuit

Intérieur nuit - Marisha Pessl -



Le journaliste Scott McGraft enquête sur les étranges circonstances du "suicide" de la jeune Ashley. Il aimerait bien savoir ce qu'il s'est passé pendant les dix jours précédents la mort de la jeune femme. Mais son enquête va l'emmener beaucoup plus loin que ce qu'il croyait sur les traces de père d'Ashley, le cinéaste Cordova.



C'est un roman angoissant, qui mêle manipulations psychologiques, magie noire et irrationnel. Tout au long de l'histoire on est promené comme les héros entre vérité, mensonges, le réel et irréel. J'ai beaucoup aimé ce roman, mi thriller, mi policier, mi fantastique. Les personnages sont presque réels, surtout le cinéaste Cordova, elle le décrit de tel manière qu'on croirait qu'elle le connaît vraiment et qu'elle l'a côtoyé.



La présentation du roman est tout à fait originale, l'auteure a inséré des photos, des pages internet, des articles de presse et des extraits de dossiers et même des pages toutes noires qui renforcent l'angoisse qui se dégage du livre.



J'avais lu et apprécié, il y a plusieurs années le premier roman de Marisha Pessl, la physique des catastrophes, dont j'avais beaucoup aimé le style. Eh bien je pense que voilà une auteure à suivre
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La physique des catastrophes

Quel premier roman !!! Et à 27 ans. Et par une américaine, en plus !!!!

L’histoire, pour commencer.

Bleue Van Meer est une adolescente qui vit avec son père, enseignant invité et conférencier dans certaines universités américaines. Saltimbanques du savoir, le père et la fille parcourent les Etats-Unis à travers le réseau des universités. Papa et sa fille ont une relation basée sur le savoir, la connaissance, la culture, les citations, etc.

Bref, une fille pas comme les autres, toujours en quête d’amitié éphémère, mais jamais en crise d’identité. Le roman commence par leur arrivée dans une petite ville universitaire et l’intégration de Bleue dans une école secondaire où une enseignante vit une relation particulière avec un groupe d’élèves. L’enseignante intègre Bleue mais le groupe garde ses distances avec cette nouvelle élève. Rencontres occultes du groupe, relations entre les membres de ce groupe, histoires d’amour et d’amitié, suspicions des autres membres du personnel de l’école, voilà le quotidien de ce regroupement un peu particulier. Crise d’adolescence et questionnement sur la mort de sa mère et les fréquentations du père enrichissent le récit. Et tout cela, pimentées de citations et références, parfois vraies et souvent fausses, d’un étalage de connaissances et de culture à faire peur et de joutes oratoires totalement jouissives.

Le suicide (???) de l’enseignante vient transformer ce roman initiatique en roman policier, pour notre plus grand plaisir. Que se cache-t-il derrière Hannah Schneider ??? Quel est le rôle du père ???

Ce premier roman est vraiment époustouflant. Plein de rebondissements, intelligent, il faut passer par dessus toutes ces citations et références : c’est drôle même quand on se laisse prendre à aller vérifier l’exactitude d’une citation qui n’existe même pas … L’auteur a gagné; le lecteur a eu l’air fou (mais il est le seul à le savoir …!!!!)

J’ai adoré ce roman mais la fin m’a surpris … et m’a déçu …

L’idée était bonne (je vous laisse la découvrir) mais j’aurais peut-être aimé en savoir plus.

Que l’auteure me laisse moins dans l’expectative… est-ce parce qu’il y aura une suite ???

Pour notre plus grand plaisir, je le souhaite.

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