AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Mark Haddon (176)


page 190
[...] Mais la plupart des gens sont paresseux. Ils ne regardent jamais tout. Ils font ce qu'on appelle jeter un coup d’œil, leur regard rebondit d'un objet au suivant, comme au billard, quand une boule ricoche contre une autre.

Par exemple, s'ils sont à la campagne, ça pourrait être :
1. Je suis dans un champ plein d'herbe.
2. Il y a des vaches dans les champs.
3. Il y a du soleil et quelques nuages.
4. Il y a des fleurs dans l'herbe.
5. Il y a un village au loin.
6. Il y a une clôture le long du champ qui s'ouvre par une barrière.
Et puis ils ne remarqueraient plus rien, parce qu'ils se mettraient à penser à autre chose. "Oh, que c'est beau ici". [...]

Mais moi, j'ai regardé le champ et j'ai remarqué ceci :
1. Il y avait 19 vaches dans le champ, dont 15 étaient noir et blanc et 4 brun et blanc.
2. Il y avait un village au loin avec 31 maisons visibles et 1 église à clocher carré sans flèche.
3. Il y avait de longues rigoles dans les champs, ce qui veut dire qu'à l'époque médiévale c'était ce qu'on appelait des champs à planches et dérayures et que chaque habitant du village cultivait une planche, c'est à dire un long lopin entre deux rigoles.
4. Il y avait un vieux sac en plastique Asda dans la haie et une canette de Coca-Cola écrasée avec un escargot dessus, et un long bout de ficelle orange.
5. Le coin nord-est du champ était le plus élevé et le coin sud-ouest le plus bas (j'avais une boussole parce que nous partions en vacances et que je voulais savoir où se trouvait Swindon quand nous serions en France) et le champ était légèrement incurvé le long de la ligne qui rejoignait ces deux angles, si bien que les coins nord-ouest et sud-est étaient un peu plus bas qu'ils ne l'auraient été si le champ avait été un plan incliné.
6. Je pouvais distinguer dans l'herbe trois espèces de graminées différentes et des fleurs de deux couleurs.
7. La plupart des vaches étaient tournées vers le haut de la pente.

Ma liste comprenait encore 31 choses, mais Siobhan m'a dit que ce n'était pas la peine de les écrire toutes. [...]
Commenter  J’apprécie          490
Le policier a dit : "Il va bien falloir que tu me racontes..."
Je me suis roulé en boule sur la pelouse, j'ai mis mon front par terre et j'ai fait le bruit que Père appelle grogner. Je fais ça quand ma tête reçoit trop d'informations du monde extérieur. C'est comme quand on est inquiet, qu'on tient la radio contre son oreille et qu'on la règle à mi-chemin entre deux stations de manière à ne capter que du bruit blanc; alors on met le volume à fond pour couvrir tout le reste et on sait qu'on est en sécurité parce qu'on n'entend rien d'autre. Le policier m'a pris par le bras et m'a relevé.
Ca ne m'a pas plu, qu'il me touche comme ça. Alors je l'ai frappé.
Commenter  J’apprécie          430
Et puis j'ai vu Toby. Il se trouvait, lui aussi, sur la partie en contrebas, là où il y avait les rails. Je savais que c'était lui parce qu'il était blanc avec une tache brune en forme d'oeuf sur le dos. Alors je suis descendu de la partie en béton. Il mangeait un détritus, c'était un vieux papier de bonbon. Quelqu'un a crié : "Mais qu'est-ce qui te prend, tu es cinglé?"
Je me suis baissé pour attraper Toby, mais il s'est sauvé. Alors je l'ai suivi, je me suis baissé de nouveau et j'ai dit : "Toby... Toby... Toby..." et j'ai tendu la main pour qu'il puisse me sentir et me reconnaître.
Quelqu'un a dit : "Putain, tu vas sortir de là." J'ai levé les yeux, c'était un homme qui portait un imperméable vert, il avait des chaussures noires et on voyait ses chaussettes. Elles étaient grises avec des petits motifs en losanges dessus.
J'ai dit : "Toby...Toby...", mais il s'est encore sauvé.
L'homme avec les losanges sur ses chaussettes a essayé de m'attraper par l'épaule et j'ai hurlé.
Commenter  J’apprécie          380
Les gens pensent qu’ils ne sont pas comme des ordinateurs parce qu’ils ont des sentiments et que les ordinateurs n’ont pas de sentiments. Avoir des sentiments, c’est simplement projeter sur l’écran qu’on a dans la tête une image de ce qui va se passer le lendemain ou l’année prochaine, ou de ce qui aurait pu se passer à la place de ce qui s’est vraiment passé, et si l’image est joyeuse, on sourit et si elle est triste, on pleure.
Commenter  J’apprécie          370
Des fois, quand quelqu'un est mort, comme Mère, les gens disent : "Qu'est-ce que tu dirais à ta mère, si elle était là ?" ou : "Qu'est-ce que ta mère en penserait ?" C'est idiot, parce que Mère est morte et qu'on ne peut rien dire aux gens qui sont morts et qu'ils ne peuvent pas penser.

Grand-mère aussi a des images dans la tête, mais ses images sont complètement mélangées, comme si quelqu'un avait emmêlé la pellicule.
Elle ne sait pas dans quel ordre les choses ont eu lieu, alors elle croit que des gens morts sont encore vivants et elle ne sait pas si quelque chose s'est passé pour de vrai ou à la télévision.
Commenter  J’apprécie          330
Les gens pensent qu’ils ne sont pas comme des ordinateurs parce qu’ils ont des sentiments et que les ordinateurs n’ont pas de sentiments. Avoir des sentiments, c’est simplement projeter sur l’écran qu’on a dans la tête une image de ce qui va se passer le lendemain ou l’année prochaine, ou de ce qui aurait pu se passer à la place de ce qui s’est vraiment passé, et si l’image est joyeuse, on sourit et si elle est triste, on pleure.
Commenter  J’apprécie          280
Puis j'ai eu envie de faire pipi, mais j'étais dans un train. Je ne savais pas combien de temps il fallait pour aller à Londres et j'ai senti un début de panique, alors j'ai commencé à pianoter un rythme sur la vitre avec mes doigts pour m'aider à attendre et à ne pas penser que j'avais envie de faire pipi. J'ai regardé ma montre et j'ai attendu 17 minutes. Mais quand j'ai envie de faire pipi, il faut que j'y aille tout de suite. C'est pour ça que j'aime être à la maison ou à l'école et que je vais toujours faire pipi avant de prendre le bus, et c'est pour ça que j'ai fait un petit peu et que j'ai mouillé mon pantalon.
Le policier a levé les yeux, il m'a regardé et a dit : "Non, mais c'est pas vrai..." Puis il a reposé son journal et il m'a dit : "Mais enfin, tu ne peux pas aller aux toilettes, non?"
Commenter  J’apprécie          250
C'est aussi une des raisons pour lesquelles je n'aime pas les vrais romans : ils racontent des mensonges sur des choses qui ne se sont pas passées, alors ça me fait tourner la tête et ça me fait peur.
C'est pour ça que tout ce que j'ai écrit ici est vrai.
Commenter  J’apprécie          230
J'aime bien les chiens. On sait toujours ce qu'ils pensent. Ils ont quatre humeurs. Content, triste, fâché et concentré. En plus, les chiens sont fidèles et ils ne disent pas de mensonges parce qu'ils ne savent pas parler.
Commenter  J’apprécie          210
Le cinquième jour, c'était un dimanche, il a plu à verse. J'aime bien quand il pleut à verse. On dirait qu'il y a du bruit blanc partout ; c'est comme le silence, mais ce n'est pas le vide.
Commenter  J’apprécie          170
Le monde est plein de choses évidentes que personne ne remarque jamais.
Commenter  J’apprécie          150
être intelligent, c'est regarder comment les choses se passent et s'en servir pour découvrir quelque chose de nouveau.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai décidé de découvrir qui avait tué Wellington. Père m'avait dit de ne pas m'occuper des affaires des autres, mais je ne fais pas toujours ce qu'on me dit, parce que, quand les gens vous disent ce que vous devez faire, c'est généralement déconcertant et ça n'a pas de sens.
Par exemple, ils disent souvent "Tais-toi", mais ils ne vous disent pas pendant combien de temps. (...)
En plus, les gens désobéissent tout le temps aux règles. Par exemple, Père roule souvent à plus de 50km/h dans une zone limitée à 50km/h.(...) Et dans la Bible, il est dit "Tu ne tueras point", mais il y a eu les croisades, deux guerres mondiales et la guerre du Golfe et, dans toutes ces guerres, des chrétiens ont tué des gens.
Commenter  J’apprécie          120
Je pense que les gens croient au paradis parce qu'ils n'ont pas envie de mourir, parce qu'ils veulent continuer à vivre et qu'ils n'ont pas envie que d'autres gens s'installent dans leur maison et jettent leurs affaires à la poubelle.

p.69
Commenter  J’apprécie          110
Le cinquième jour, c'était un dimanche. Il a plu à verse. J'aime bien quand il pleut à verse. On dirait qu'il y a du bruit blanc partout ; c'est comme le silence, mais ce n'est pas vide.
Commenter  J’apprécie          110
M. Jeavons dit que j'étais intelligent. J'ai dit que je n'étais pas intelligent. Je remarque comment les choses se passent, c'est tout, ça na rien à voir avec l'intelligence. C'est simplement être observateur. Être intelligent, c'est regarder comment les choses se passent et s'en servir pour découvrir quelque chose de nouveau. Comprendre que l'univers est en expansion, par exemple, ou qui a commis un meurtre.
Commenter  J’apprécie          110
Je trouve que les nombres premiers sont comme la vie. Ils sont tout à fait logiques, mais il est impossible d'en trouver les règles, même si on consacre tout son temps à y réfléchir.
Commenter  J’apprécie          100
Siobhan dit que quand on ferme la bouche et qu'on expire bruyamment par le nez, ça peut signifier qu'on est détendu, ou qu'on s'ennuie, ou qu'on est fâché. Tout dépend de la quantité d'air qui sort de votre nez et de la rapidité avec laquelle il sort, de la forme qu'a votre bouche à ce moment-là, de la manière dont on est assis et de ce qu'on a dit juste avant et de centaines d'autres choses qui sont bien trop compliquées pour qu'on puisse les déchiffrer en quelques secondes.
Commenter  J’apprécie          100
Il a levé la main droite et a écarté ses doigts en éventail. J’ai levé la main droite et j’ai écarté mes doigts en éventail et nous nous sommes touché les doigts et les pouces. Nous faisons ça parce que des fois, Père a envie de me serrer dans ses bras, mais moi, je n’aime pas ça, alors nous nous touchons les doigts à la place et ça veut dire qu’il m’aime.
Commenter  J’apprécie          90
Les gens croient en Dieu parce que le monde est très compliqué et qu'ils ne pensent pas qu'une chose aussi compliquée qu'un écureuil volant, ou l’œil humain, ou un cerveau puisse être le fruit du hasard.
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mark Haddon (3552)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur le bizarre incident du chien pendant la nuit

Quel objet transperce le chien de Mme Shears

Un couteau
Une pelle
Une fourche
Une hache

10 questions
169 lecteurs ont répondu
Thème : Le bizarre incident du chien pendant la nuit de Mark HaddonCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..