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Citations de Marlen Haushofer (339)


Ce n’est pas que je redoute de devenir un animal, cela ne serait pas si terrible, ce qui est terrible c’est qu’un homme ne peut jamais devenir un animal, il passe à côté de l’animalité pour sombrer dans l’abîme.
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Jamais depuis que les hommes existent ils ne se sont souciés d’épargner les bêtes au cours de leurs massacres mutuels.
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Il n'y a que moi dans la forêt qui puisse être juste ou injuste. Moi seule peut faire grâce. Parfois je préférerais que le poids de la décision ne repose pas sur mes épaules. Mais je suis un être humain et je pense et agis comme tout être humain. Je n'en serai délivrée que par la mort.
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Ce n'est pas que je redoute de devenir un animal, cela ne serait pas si terrible, ce qui est terrible, c'est qu'un homme ne peut jamais devenir un animal, il passe à côté de l'animalité pour sombrer dans l'abîme. Je ne veux pas que cela m'arrive.
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Ce n’est que lorsque la connaissance d’une chose se répand lentement à travers le corps qu’on la sait vraiment. C’est ainsi que je n’ignore pas, comme tout un chacun, que je vais mourir, mais mes pieds, mes mains, mes entrailles l’ignorent encore et c’est pourquoi la mort me semble tellement irréelle.
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L'attribut de la jeunesse, ce n'est pas une peau lisse, c'est l'espoir.On s'éveille chaque avec celui de vivre quelque chose de nouveau; à chaque, heure, chaque minute, le grand événement peut se produire, celui qu'on ne peut imaginer mais qui doit arriver.
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J'en ai assez de savoir d'avance que tout me sera enlevé. Mais ce temps n'arrivera pas, car aussi longtemps qu'il y aura dans la forêt un seul être à aimer, je l'aimerai et si un jour il n'y en a plus, alors je cesserai de vivre.
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Je pensais aux morts et ils me faisaient pitié, non parce qu'ils étaient morts mais parce qu'ils avaient trouvé si peu de joie dans leur vie. Je pensais à toutes les personnes que j'avais connues et j'y pensais avec plaisir ; elles feraient partie de moi jusqu'à ma mort. Je devrais leur réserver une place sûre dans ma nouvelle vie si je voulais vivre en paix. Je m'endormis et glissai vers mes morts mais c'était autrement que dans mes rêves d'avant. Je n'avais pas peur, j'étais seulement triste et cette tristesse me submergeait complètement. Je fus réveillée par la chatte qui sauta sur mon lit et se blottit contre moi. Je voulus tendre la main vers elle, mais je retombai dans le sommeil et dormis sans trêve jusqu'au matin. A mon réveil je me sentais fatiguée, mais satisfaite comme si j'avais accompli un travail pénible.
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Autant que je puisse m'en souvenir, j'ai toujours eu à souffrir de telles craintes et j'en souffrirai aussi longtemps qu'existera un être, quel qu'il soit, qui m'aura été confié. Autrefois, bien avant qu'il soit question du mur, j'ai parfois souhaité être morte pour enfin être libérée du poids qui pèse sur moi. Je n'ai jamais osé parler à quiconque de ce lourd fardeau, un homme ne m'aurait pas comprise, quant aux femmes elles ressentaient la même chose. C'est pourquoi nous préférions nous entretenir de robes, d'amies ou de théâtre et rire ensemble, sans jamais perdre de vue ce souci qui nous dévorait en secret. Chacune de nous le connaissait et c'est la raison pour laquelle nous n'en parlions pas. Car tel est en effet le prix qu'on doit payer pour être capable d'aimer.
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Les choses arrivent tout simplement et, comme des millions d’hommes avant moi, je cherche à leur trouver un sens parce que mon orgueil ne veut pas admettre que le sens d’un événement est tout entier dans cet événement. Aucun coléoptère que j’écrase sans y prendre garde ne verra dans cet événement fâcheux pour lui une secrète relation de portée universelle. Il était simplement sous mon pied au moment où je l’ai écrasé : un bien-être dans la lumière, une courte douleur aiguë et puis plus rien. Les humains sont les seuls à être condamnés à courir après un sens qui ne peut exister. Je ne sais pas si j’arriverai un jour à prendre mon parti de cette révélation. Il est difficile de se défaire de cette folie des grandeurs ancrée en nous depuis si longtemps. Je plains les animaux et les hommes parce qu’ils sont jetés dans la vie sans l’avoir voulu. Mais ce sont les hommes qui sont sans doute le plus à plaindre, parce qu’ils possèdent juste assez de raison pour lutter contre le cours naturel des choses. Cela les a rendus méchants, désespérés et bien peu dignes d’être aimés. Et pourtant il leur aurait été possible de vivre autrement. Il n’existe pas de sentiment plus raisonnable que l’amour, qui rend la vie plus supportable à celui qui aime et à celui qui est aimé. Mais il aurait fallu reconnaître que c’était notre seule possibilité, l’unique espoir d’une vie meilleure. Pour l’immense foule des morts, la seule possibilité de l’homme est perdue à jamais. Ma pensée revient sans cesse là-dessus. Je ne peux pas comprendre pourquoi nous avons fait fausse route. Je sais seulement qu’il est trop tard.
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La pitié était la seule forme d'amour que j'avais conservée à l'égard des humains.
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Je me sentais poussée à entreprendre quelque chose pour sortir de l'incertitude. Et voilà que j'étais forcée à y renoncer et à attendre; un état que j'ai toujours particulièrement détesté. J'avais déjà bien trop souvent et bien trop longtemps attendu des hommes ou des événements qui n'étaient jamais arrivés ou bien arrivés si tard qu'ils ne pouvaient plus rien représenter pour moi.
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J'avais pleuré pour la dernière fois après mon retour de Pruschen, pendant la première nuit que je passai avec Hubert. J'avais cru que tout irait bien de nouveau parce que j'avais recouvré le pouvoir de pleurer. C'aurait pu être le cas si Hubert avait eu la même réaction. Mais c'est un homme et on lui avait appris quand il était petit garçon à se maîtriser. Quand deux êtres sont ensemble et qu'un seul pleure, rien de bon ne peut en sortir, on ne peut en attendre aucune délivrance réelle. Aussi je reperdis très vite la faculté de pleurer. On n'imagine pas avec quelle facilité cela s'oublie. On n'y prête pas davantage attention, on se dit qu'une occasion se représentera bien un jour, mais lorsqu'elle se présente, on ne peut plus.
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L'enfance n'est pas douce et idyllique, mais le rude champ de bataille de combats amers sous le masque de joues roses, d'yeux ronds et de lèvres innocentes Et ces combats étaient si mortels que la plupart des gens cherchaient à les oublier à tout prix et préféraient croire qu'après des années de jeux superficiels et de larmes vite essuyées on entrait alors dans la vraie vie. P.49
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J’avais vécu jusque-là dans la plus parfaite inconscience, sans jamais réfléchir que chaque allumette brûlée pourrait me coûter un jour de ma vie. Hugo qui était un gros fumeur avait pensé aux allumettes, il avait aussi acheté une boîte de pierres à briquet pour son briquet. Malheureusement, je ne suis jamais parvenue à le faire fonctionner. Je possédais encore dix boîtes d’allumettes, environ quatre mille. D’après mes calculs, elles devraient suffire pour cinq ans. Je sais aujourd’hui que mon calcul a été à peu près juste. La réserve durera encore deux ans et demi si je fais très attention. Je me souviens avoir poussé alors un soupir de soulagement car cinq ans me paraissaient une éternité. Je croyais que je n’utiliserais pas toutes les allumettes. Maintenant, le jour où j’allumerai la dernière me semble très proche. Et pourtant je me dis encore que ça ne peut pas arriver.
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Le mur m’a obligée à commencer une vie complètement nouvelle mais ce qui me touche, ce sont toujours les mêmes choses qu’avant : la naissance, la mort, les saisons, la croissance et le déclin.
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Autrefois, bien avant qu’il soit question de mur, j’ai parfois souhaité être morte pour enfin être libérée du poids qui pèse sur moi.
Je n’ai jamais osé parler à quiconque de ce lourd fardeau, un homme ne m’aurait pas comprise, quant aux femmes elles ressentaient la même chose. C’est pourquoi nous préférions nous entretenir de robes, d’amies ou de théâtre et rire ensemble, sans jamais perdre de vue ce souci qui nous dévorait en secret. Chacune de nous le connaissait et c’est la raison pour laquelle nous n’en parlions pas. Car tel est le prix qu’on doit payer pour être capable d’aimer.
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Déjà, je ne suis plus d’une fine pellicule recouvrant un amoncellement de souvenirs. Je n’en peux plus. Qu’adviendrait-il de moi si cette peau venait à se rompre?
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Si à présent j’avais envie d’avoir quelque auprès de moi, j’aimerais que ce soit une femme âgée, intelligente et spirituelle avec qui je pourrais parfois rire. Car le rire me manque toujours autant.
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Ce n’est que lorsque la connaissance d’une chose se répand lentement à travers le corps qu’on la sait vraiment.
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