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Citations de Marta Hillers (101)


On y voit des enfants d’une jeunesse effarante, des visages blancs comme le lait sous des casques d’acier dix fois trop grands, on perçoit avec horreur le timbre de leurs voix claires. Ils ont tout au plus quinze ans, ont l’air si minces et si frêles dans leur uniforme qui flotte autour de leurs membres.
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Par exemple, qu'est-ce que ça veut dire ? me demanda-t-il en indiquant les lettres "Schdg". Je dus rire ; eh bien mais Schandung évidemment ; Viol. Il me regarda comme si j'étais folle et se tut.
Vous êtes devenues aussi impudiques que des chiennes, vous ne vous en rendez pas compte? Vous avez perdu tout sens des normes et des convenances.
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Ils sont là!
Qui? Les Russes?
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Je suis assise sur un tabouret devant notre feu de bois, chichement alimenté de littérature nazie. Si tout le monde fait comme nous - et tout le monde le fait - le Mein Kampf d' Adolf va devenir une rareté , convoitée des bibliophiles .
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Ces derniers jours, je suis sans cesse dégoûtée de ma peau . Je n'aime pas la toucher, et j'évite de me regarder .
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Nos hommes, me semble-t-il, doivent se sentir encore plus sales que nous, les femmes souillées. Dans la queue de la pompe, une femme a raconté ce que lui avait crié un voisin au moment où des Ivan s’attaquaient à elle : « Mais enfin, suivez-les, vous nous mettez tous en danger ici ! » Petite note au bas de la page du déclin de l’Occident.
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Jamais nous n'avons abordé de tels sujets auparavant, nous aurions eu honte de mettre ainsi notre cœur à nu.
Mais maintenant ce qu'il y a de plus profond en nous refait surface.
Adieu Gisela, nous avons vécu toutes les deux quelque trente années, et peut-être nous reverrons-nous quand même un jour, saines et sauves.
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Le courant est rétabli depuis hier. Fini le temps des bogies, des coups frappés à la porte, du silence. La radio est diffusée par l'émetteur berlinois. La plupart du temps, elle transmet des informations, des révélations, une odeur de sang, des évocations de cadavres et de cruauté. Il paraîtrait qu'à l'est, des millions de gens, pour la plupart des juifs, ont été brûlés dans des camps, de grands camps. Il paraît aussi qu'on aurait utilisé leurs cendres comme engrais chimique. Et ce qu'il y a de plus incroyable: tout aurait été soigneusement noté dans de gros livres, registres comptables de la mort. Il se fait que notre peuple aime l'ordre. Plus tard dans la soirée, il y eut du Beethoven, qui fit jaillir des larmes.
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Seuls les oiseaux se méfient de ce mois d'avril; les moineaux boudent notre gouttière.
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Cette forme collective de viol massif est aussi surmontée de manière collective. Chaque femme aide l’autre en en parlant, dit ce qu’elle a sur le cœur, donne à l’autre l’occasion de dire à son tour ce qu’elle a sur le cœur, de cracher le sale morceau
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Un homme qui tirait une charrette à bras, sur la charrette une femme morte, raide comme une planche. Mèches grises soulevées par le vent, tablier de cuisine bleu ; les longues jambes maigres, dans des bas gris, dépassaient comme des piques à l’arrière de la charrette. Personne ou presque ne prêtait attention . Comme avant, pour l’enlèvement des ordures ménagères
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Je n'ai pas encore atteint le point limite auquel ma vie serait menacée, j'ignore quelle distance m'en sépare encore. Je sais seulement que je veux survivre- à l'encontre de toute raison, absurdement, comme une bête...
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Conflit intérieur entre l'orgueilleux isolement dans lequel se déroule habituellement ma vie privée, et l'envie d'être comme les autres, de faire partie du peuple, de subir l'Histoire. P.41
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On se salit en grandissant. P.215
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Quelles que soient les formules ou les bannières auxquelles les peuples se rallient, quel que soient les dieux auxquels ils croient ou leur pouvoir d'achat: la somme des larmes, des souffrances et des angoisses est le prix que doit payer tout un chacun pour son existence, et elle reste constante.
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Aux barricades, le Volkssturm monte la garde en uniformes rapetassés de pièces de toutes les couleurs. On y voit des enfants d'une jeunesse effarante, des visages blancs comme le lait sous des casques d'acier dix fois trop grands, on perçoit avec horreur le timbre de leurs voix claires. Ils ont tout plus quinze ans, ont l'air si minces et si frêles dans leur uniforme qui flotte autour de leurs membres.
Pourquoi se hérisse-t-on de la sorte contre ce type d'infanticide? Il suffit que les enfants soient de trois ou quatre ans plus vieux et cela ne choque plus de les voir fusiller ou déchiqueter. Où se situe la frontière? Là où la voix mue?
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M. R. pressent son déclin social et craint de devoir repartir de zéro comme travailleur manuel. Il est avide de contacts et de nouvelles, il est habité par une véritable angoisse existentielle et s’acharne de toutes ses forces à reconquérir salaire et pitance. Il a postulé pour un emploi de chauffagiste à l’hôpital. Il n’est pas encore remis de la défaite. Occasion de plus de constater que, quand tout s’écroule, ce sont les femmes qui tiennent mieux le coup, et qu’elles n’attrapent pas aussi vite le vertige.
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Le seul fait d’écrire ceci me demande déjà un effort, mais c’est une consolation dans ma solitude, une sorte de conversation, d’occasion de déverser tout ce que j’ai sur le cœur. La veuve m’a parlé de ses cauchemars avec les Russes, elle n’arrête pas d’en faire. Chez moi, rien de semblable, sans doute parce que j’ai tout craché sur le papier.
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Me voilà maintenant assise à la table de la cuisine, je viens de remplir mon stylo d'encre et j'écris, j'écris, j'écris tout ce qui se bouscule dans ma tête et dans mon cœur. Que va-t-il advenir ? Qu'est-ce qui va encore nous tomber dessus? Je me sens poisseuse, je n'ai plus envie de rien toucher, même pas ma peau. Prendre un bain, ou, mieux encore, avoir du vrai savon et beaucoup d'eau. Stop, cessons de rêver.
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Je veux bien croire tout au plus que les mères affamées donnent la priorité à leurs rejetons – sans doute parce qu’ils font partie de leur chair. Mais combien de mères n’a-t-on pas collées en taule, ces dernières années, parce qu’elles avaient revendu leurs tickets de lait ou les avaient troqués contre des cigarettes ? Dans l’homme affamé, c’est le loup qui l’emporte. Moi-même, j’attends le moment où, pour la première fois de ma vie, j’ôterai le pain de la bouche d’un plus faible.
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