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Critiques de Mathieu Burniat (242)
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Furieuse

Beaucoup de récits ont déjà été écrits à travers les siècles autour de la légende arthurienne avec des visions souvent différentes. Kaamelott d'Alexandre Astier étant sans doute le dernier exemple mêlant avec talent drame et humour. Geoffroy Monde et Mathieu Burniat poussent un peu plus long le curseur humour dans l'esprit de la série "Désanchantée" de Matt Groening en y ajoutant une grosse dose de féminisme, faisant d'Ysabelle, fille du roi Arthur, la protagoniste de ce conte complétement barré, au côté de son épée magique.

Un bel ouvrage de plus de 200 pages pour un moment de lecture extrêmement appréciable.

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Furieuse

D’abord perplexe face à ce roman graphique, puis dégoûtée par ses personnages masculins tous plus répugnants (physiquement ou moralement) ou pitoyables les uns que les autres, j’ai fini par adhéré à cette revisite survoltée et désenchantée du mythe arthurien.

Les péripéties sont nombreuses et la BD paraît sans temps mort tout en parvenant à laisser les personnages échanger et se construire. J’ai été tantôt révoltée de certains personnages, tantôt amusée par certaines situations cocasses, qui amènent régulièrement à faire couler le sang des manières les plus absurdes qui soient. Quant au duo constitué d’Ysa et l’épée, il est assez détonant et nous offre des échanges savoureux,



Mais j’ai d’abord été séduite par le ton impertinent et résolument féministe, amenant les sujets du mariage forcé, de la prostitution, de la condition des femmes (et des pauvres). Certes, on pourra lui reprocher un manque de nuances dans les portraits masculins, ou en tout cas, de nuances positives, car ces derniers ne sont pas glorieux : violence, lubricité ou misère sexuelle, pauvreté matérielle et intellectuelle, ivresse, sournoiserie et une misogynie constante. Mais pour toutes les femmes peu caractérisées dans mille romans ou BD, ça change. La BD parle aussi du pouvoir, la quête effrénée de celui-ci, les manipulations nécessaires, la manière dont il dévore une âme (petit côté Anneau Unique).

Finalement, le dessin expressif, avec son trait simple et ses aplats de couleur, paraît aussi enfantin que le propos ne l’est pas.



Un roman graphique drôle, dynamique et décalé qui fait saigner le patriarcat !
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Furieuse

Je remercie les éditions Dargaud pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage via la plateforme NetGalley.



J'étais très intéressée de connaître une nouvelle vision des légendes arthuriennes et je n'ai pas été déçue.

Dans ce récit, les hommes ne sont clairement pas mis sous leur meilleur jour : ce sont des ivrognes, des manipulateurs, des assoiffés de pouvoir... Ils n'ont pas du tout le beau rôle. Heureusement, les personnages féminins sont là et véhiculent un message féministe très fort. Ysabelle, à travers son aventure, souhaite dépasser sa condition de femme, se libérer du patriarcat et vivre sa vie comme elle l'entend.



L'histoire est vraiment divertissante. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. On y découvre toute une galerie de personnages qui en vaut le détour. De nombreux sujets sociétaux sont abordés de manière subtile et se mêlent parfaitement à l'aspect humoristique du conte.



Le dessin est coloré, vivant et apporte un univers très riche. Le style graphique s'adapte très bien à la narration.



Furieuse fut donc une très bonne découverte. Ma lecture a vraiment été plaisante. J'ai apprécié suivre les aventures d'Ysabelle et l'épée enchantée.
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Furieuse

Rien ne va plus au royaume de Pendragon : Arthur, alcoolique n'est plus qu'un déchet, son épée magique un esprit maléfique avide de sang et de pouvoir, Merlin un vieux pervers. Ysabelle, la fille du roi n'en peut plus de cette vie où la seule option des femmes est le bordel, l'épée lui propose une alliance pour changer tout ça mais l'épée est-elle vraiment digne de confiance ? Humour décalé pour cette aventure arthurienne aux accents féministes.

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Furieuse

Ysabelle, la fille du roi Arthur assiste à la déchéance de son père qui a sombré dans l'alcool. Promise au baron, elle décide de prendre la fuite lorsque ce dernier lui avoue avoir encore toute sa vigueur de jeune homme. Lors de son périple, notre jeune héroïne sera accompagnée de l'épée magique du roi Arthur.

Outre l'histoire déjantée de la quête de notre jeune héroïne, on appréciera le dessin des visages illustrant les expressions des émotions des personnages qui nous rappelle les "Troll face" des réseaux sociaux.



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Furieuse

Cette BD est incroyable !

Dans cet univers parallèle ou revisité de la légende du Roi Arthur, les dessins de Mathieu Burniat sont exceptionnels. On a le droit à des personnages caricaturés, monstrueux, lissés… Toute leurs personnalités et leurs émotions transpirent dans le dessin, c’est très fort. Et ça m’a fait marrer mais à un point que je n’aurais pas imaginé !

Le coup de crayon s’accorde parfaitement à la plume et l’univers loufoque et hilarant de la BD alors même que les sujets abordés sont loin de l’être. Il est question d’alcoolisme, de mariage forcé, de prostitution, de trahison et de meurtre. Le tout avec des personnages connus mais complètement revisités.

Et les retournements de situation sont absolument inattendues et géniaux.



C’est un coup de cœur !
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Furieuse

Une bande dessinée originale et des dessins que j'ai adoré. J'ai passé un excellent moment en la lisant. J'espère retrouver d'autres bandes dessinées du même genre.



Les illustrations sont très belles avec de jolies couleurs qui nous plonge dans l'univers.
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Furieuse

Une BD qui me laisse un peu mitigée.



Ysabelle, 16 ans, est la fille du légendaire roi Arthur. Elle est promise à un baron plus vieux que son père. Sa sœur l'était avant elle mais s'est enfuit. Arthur a perdu de sa superbe et passe son temps à boire et déprimer. Son épée magique en a marre et convainc Ysabelle de l'emmener dans sa fuite pour retrouver sa sœur et éviter son mariage.



Mon avis est totalement subjectif mais je n'ai pas accroché aux graphismes malgré des coloris vraiment sympa. L'histoire en elle même parle de la dépression post gloire, de la soif de pouvoir, de la manipulation et de la condition des femmes, mais j'ai trouvé ça mal amené. Pourtant les idées étaient bonnes.



Je pense que je n'ai pas été réceptive et qu'il faut se faire son propre avis. Ça vous plaira sûrement plus qu'à moi.
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Furieuse

J’avais acheté Furieuse pour la médiathèque en apprenant qu’elle apparaissait dans la sélection du Prix des lycées du festival d’Angoulême 2024. Avant cela, je l’avais vue passer dans pas mal de sélections et de coups de cœur de libraires ou bibliothèques… Et puis ma collègue en jeunesse m’a alertée, me disant que peut-être, il faudrait revoir son secteur : serait-il trop trash, même pour les ados ?



Je me suis donc motivée à lire cet album, qui ne m’attirait pas plus que ça malgré les bonnes critiques que j’ai pu lire. Et franchement… Je suis plutôt partagée. Tout d’abord, pour répondre à la question de ma collègue, je crois qu’effectivement il va quitter le rayon ado pour partir en adulte. Et ensuite, je ne crois pas avoir tant apprécié ma lecture.



D’une part, le scénario m’a bien plu : revisite originale du mythe d’Arthur Pendragon, engagée et féministe, Furieuse aurait eu tout pour me convaincre. Mais je crois que, malheureusement, les illustrations m’ont perdue. L’histoire est intéressante, mais déjà pas mal dure dans les thèmes qu’elle aborde : mariage forcé, alcoolisme, déchéance, violence, tentative de viol, prostitution et j’en passe ; rajoutons à cela des dessins plus qu’évocateurs, et on bascule dans le glauque. Cette BD m’a fait un peu l’effet de Carbone & Silicium à l’époque : je l’ai trouvée crasse, trop dure pour moi (pas autant que Bablet mais quand même).



Après, attention, elle n’est ni à jeter, ni à cacher dans le fond du rayon. Je pense qu’elle trouvera son public. Mais ce ne sera pas moi, et je ne la recommanderai pas à quelqu’un de trop jeune.
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Furieuse

Ysabelle est la fille du roi Arthur, en âge d'être mariée, elle doit s'unir à un vieil homme un peu ridicule, qui a déjà souffert du rejet de Maxime la fille ainée du roi et soeur d'Ysa. Depuis elle s'est enfuit laissant sa petite soeur face à la déchéance de leur père. Pas férie de politique ni de pouvoir, elle ne veut pas de ce vieil homme dans son lit. Alors elle va devoir s'unir avec une curieuse alliée, l'épée magique de son père qui lui a permis de vaincre les hordes de démons qui avait franchi une porte surnaturelle. Cette épée est capable de tuer mais aussi de détruire tout ce qui trouve sur son passage. Décidée de retrouver sa soeur, qui a réussi à devenir une notable dans la lointaine Ordelia, Ysa va partir sur les chemins et découvrir qu'être une jeune fille seule n'est pas facile, et que sa bonne éducation, que son ascendance prestigieuse ne lui servira pas à grand chose.

Une histoire plutôt atypique qui suit le parcours d'une jeune heroine, ni particulierement féministe, ni particulierement courageuse, mais qui face à une force manipulatrice et perverse, saura après quelques vicissitudes trouver le chemin qui lui convient. Pleine d'humour et de réparties drolatiques et cinglantes, un dessin parfois très précis, parfois quasi schématique, accompagne bien cette intrigue toujours surprenante et épatante. A lire!
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Furieuse

Une revisite de la Légende du Roi Arthur plutôt sympathique. Ici, il n'a plus le charisme qui nous est conté, sa gloire s'étiole et il a sombré dans l'alcoolisme, il est un roi colérique, dépressif, passif. Il vit seul avec sa fille cadette, promise à un baron qu'elle se refuse d'épouse. C'est pourquoi Ysa décide de fuir afin de retrouver sa soeur elle même partie il y a quelques années pour éviter de se marier, dans sa fugue Ysa emporte avec elle l'épée légendaire de son père. Arthur, veut qu'on retrouve son épée coûte que coûte, le baron lui veut retrouver Ysa, il part dont à leur poursuite.



Beaucoup de thématiques intéressantes sont abordées dans cet album, la condition de la femme, et la quête d'indépendance qui en découle, la manipulation, la dépression, la résignation, la soif de pouvoir et l'aveuglement qui peut en découler, ....

Peut-être que trop de thématiques s'entrelacent, j'ai parfois trouvé que l'une était abordée au détriment de l'autre, c'était un peu déstructuré, peut-être est-ce un exercice difficile que de se montrer plus complet dans ce registre littéraire? Pour le style, l'album mêle fantasy, humour et grotesque j'ai lu quasiment d'une traite, laissant de côté mon manque d'affecte pour les situations parfois ubuesques. Cela reste un ouvrage divertissant.



En revanche, je n'ai pas accroché au graphisme ni à la coloration, je n'ai pas toujours trouvé de cohérence dans les "traits" des personnages, certains fins, d'autres enfantins, déshumanisés. Même si ce
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Furieuse

Avec cette BD, la légende arthurienne en prend un sacré coup dans l'aile ! J'ai adoré suivre la princesse Ysa, fille du Roi Arthur, dans sa fuite du château. Car il faut dire que son père n'est plus qu'une épave ruinée par l'alcool et le désir de pouvoir longtemps passé. Et surtout, l'idée d'être mariée de force à un vieux baron libidineux n'enchante pas vraiment la jeune fille, et ça se comprend !



Dans sa fuite, elle va découvrir le monde extérieur et comme souvent avec les princesses, elle ignore tout des dangers et de la misère. Heureusement elle peut compter sur celle qui va l'accompagner durant ce voyage, l'épée magique du Roi ! Et oui, Ysa n'est pas partie seule. Et j'ai beaucoup aimé les suivre toutes les deux au fil des pages et voir l'épée présentée comme un personnage à part entière, avec des dialogues assez surprenants et drôles.



L'histoire est dynamique, les cases le sont tout autant, c'est coloré et plein de punch, j'ai vraiment été embarqué dans cette quête. Les combats, les dangers, les secrets, la magie qui se glissent tout au long de l'aventure m'ont tenue accrochée jusqu'au bout et je ne regrette absolument cette découverte. Entre secret, pouvoir, trahison et émancipation, j'ai adoré cette BD !
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Furieuse

Après avoir terrassé des hordes de démons pour sauver le royaume de Pendragon, le roi Arthur n’est plus que décrépitude. Sa fille, la princesse Ysabelle décide de fuir ce royaume peu prospère et le baron Cumbre auquel elle était promise. Accompagnée de la fameuse épée magique (qui parle beaucoup), elle s’engage dans une quête complètement loufoque.

Furieuse est une vraie pépite qui mêle une écriture drôle et absurde à un univers médiéval fantastique et décalé ! Bravo !

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Furieuse

Le célèbre roi Arthur consumé par le pouvoir néfaste de son épée... Tandis qu'il veut marier sa fille de force, celle-ci s'enfuit avec la légendaire épée, en quête d'une vie libre, pleine de promesses.. sauf que... Les choses se passent de façon tout à fait inattendue ! Une Bd irrévérencieuse, passionnante et drôle
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Furieuse

Je tiens à préciser que mon avis reste objectif, comme toujours. Il s'agit certes d'un envoi, mais j'ai pour principe de reste objectif et impartial, par respect pour moi-même et pour l'éditeur. Un grand merci tout particulier à Netgalley pour cet envoi. Maintenant que tout cela est précisé, passons à la critique :)











J'ai été attirée par la couverture très colorée et son ambiance assez creapy, le résumé du livre parlant d'aventures et de légende arthurienne m'a aussi pas mal interpellé. Cette bd m'a laissé un peu perplexe, il faut dire que ce n'est pas mon style de dessin de base et peu être la position prise aussi ne m'a pas totalement convaincu.







Dans cet ouvrage, nous retrouvons Ysabelle 16 ans, elle est la fille du légendaire roi Arthur. Son destin est déjà tracé, son futur mariage et tout ce qui en découle. Pour ne pas finir comme sa sœur elle décide de partir en emportant l'épée de son père.











Les planches sont très colorées, on y retrouve beaucoup d'humour et on passe un agréable moment. Il y a de très bonnes idées qui pourraient être plus approfondies, le message est très d'actualité et mets en avant de nombreuses revendications féministe. Vous passerez un bon moment de lecture en découvrant cet ouvrage.
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Furieuse

Mythe arthurien, heroic fantasy, aventure féministe, Furieuse est un peu tout ça à la fois. Avec ses 229 pages, ce roman graphique revisite le genre en plaçant le pouvoir entre les mains d’une jeune femme, qui refuse le destin qu’on a choisit pour elle. Les codes sont ici détournés avec talent et beaucoup d’humour par Geoffroy Monde et Mathieu Burniat qui signent un titre engagé en faveur des femmes, prisonnières de leur condition dans un monde pensé par et pour les hommes.

Surprenant, Furieuse est une pépite de la BD comme on en croise rarement avec son style unique, les dessins et le récit semblant se promener d’un registre à un autre en s’inspirant, ça et là, du meilleur et du pire pour notre plus grand plaisir. Divertissant, le récit ne manque pas d’interroger sur le pouvoir et son utilisation au travers d’une arme qui n’est pas sans rappeler l’anneau unique du Seigneur des Anneaux.
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Furieuse

La BD Furieuse est sortie chez Dargaud le 14 octobre dernier. Réalisée par Geoffroy Monde et Mathieu Burniat, cette histoire vous entraîne dans un monde où le roi Arthur est devenu un vieil ivrogne décrépit. L’héroïne devient alors Ysabelle, sa fille, qui, accompagnée de l’épée Excalibur, va tenter de se trouver une meilleure destinée.



Furieuse commence sur des chapeaux de roues en nous montrant la gloire puis la déchéance d’Arthur. Ce roi, autrefois adulé, est devenu veuf, alcoolique, violent et obsédé par son épée légendaire. Guenièvre n’est plus, Maxine, la fille ainée a fugué du château très jeune, et Ysabelle se retrouve donc seule à subir la honte de son père. Cela aurait pu s’arrêter là, mais voilà qu’Arthur promet la jeune fille au Baron de Cumbre, un homme vieux et fourbe. C’en est trop pour Ysabelle qui décide de fuir pour tenter de retrouver sa grande sœur. Sur le départ, Excalibur lui bloque le passage : l’épée veut se retrouver au cœur de l’action, elle en a marre de servir de cure-dent ! Les deux font alors un pacte et partent ensemble.



Le roi Arthur est hors de lui, mais dans son état il ne peut pas faire grand-chose… alors le Baron de Cumbre, aidé de son fidèle valet Claude, va partir à sa recherche. Ysabelle, la petite princesse qui n’était jamais sortie de son château, va découvrir le monde et sa violence. Entre les attaques et les tentatives de viols, rien ne lui sera épargnée. Et quand on pense que c’est enfin la fin, Goeffrey Monde et Mathieu Burniat nous surprennent avec des rebondissements exceptionnels.



Les textes sont justes et nous tiennent en haleine, les dessins montrent les sentiments des personnages. On entre dans l’univers créé par les auteurs et on peine à émerger une fois la BD terminée. J’ai adoré cette histoire, je ne m’attendais pas du tout à lire ce genre d’intrigues. Si le résumé donne envie, la profondeur du scénario est encore meilleure ! C’est barge, c’est violent, gênant parfois, mais c’est surtout un délice à lire et à regarder.



Furieuse est une belle petite pépite à découvrir de toute urgence, que vous soyez fan ou non de la légende arthurienne.
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Furieuse

Le roi Arthur n'est plus ce qu'il était, ce grand guerrier combattant fièrement une armée venue des ténèbres a sombré dans l'alcool, et n'est guère plus qu'un boulet.

Sa première fille a fui le château le jour de son mariage et la seconde, Ysabelle est complètement désespérée de voir son père ainsi. Après une énième dispute, Ysa confisque l'épée magique à son père. S'ensuit alors une pathétique chute du roi au bas de son trône et l'invective de la voir rapidement quitter le château avec le baron. Ce fameux baron qui devait déjà épouser sa grande sœur Maxine.

A la vue de ce baron, Ysabelle comprend tout à fait la fuite de sa sœur et prend la décision de la retrouver et d'emporter avec elle l'épée enchantée. S'ensuit alors l'aventure complètement déjantée d'une jeune fille accompagnée d'une épée fourbe (parce qu'en fait elle parle cette épée et essaie d'influencer Ysa notamment dans la conquête du monde, qu'elle ne souhaite d'ailleurs pas).

Je comprends tout à fait la réaction d'Ysa face au baron, et son désir de quitter le château. Se retrouver face à la déchéance d'un grand roi n'est pas facile d'autant plus lorsqu'il s'agit de son père. Malheureusement ce qu'elle trouvera sur sa route ne la conforte guère, misère, brigandage, agression... et cette malheureuse Maxine dont le destin n'est pas enviable.

La vie de château n'est plus ce qu'elle était !!

Des personnages caricaturés au max, un paysage apocalyptique, rien dans cet album ne fait rêver pas même cette aventure romanesque qu'Ysa entreprend. L'épée enchantée est une fabuleuse manipulatrice et Ysa se mue en jeune fille forte. Les hommes ne sont pas représentés comme de valeureux chevalier venant en aide à la veuve et l'orphelin, mais c'est plutôt la femme qui finalement relève le défi d'une vie plus sereine, quitte à combattre le plus costaud même sans faire exprès.

Un récit halluciné qui ne manque pas de piquant.


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Furieuse

Incontournable Février 2023



Mention "Olybrius" BD 2023



Voici un des incontournables de mes collègues libraires BD largement apprécié, qui me rappelle la BD "Le Chant d'Excalibur", où on a joyeusement malmené les légendes arthuriennes. On m'en a vanté la propreté du travail et la richesse du scénario, et je comprend pourquoi, après lecture.





Le roi Arthur aura eu son moment de gloire quand il pourfendit les démons venus hanter le monde en passant un imposant portail, son épée légendaire à la mains. Cette époque est cependant révolue. Désormais, l'homme est éternellement saoul, marinant dans ses propres fluides et se servant de son épée comme jouet. Son royaume, Pendragon, est pauvre comme la gale et offre la même image désolante que son risible monarque. C'est dans ce décor peu glorieux que nous rencontrons notre héroïne, Ysabelle, fille cadette du roi, qui assiste, impuissante, à la déchéance de son père. Pire, elle est promise à un baron pervers qui aime un peu trop sa propre personne - et a des goûts de chiotte en matière vestimentaire et esthétique, franchement. Quand ce dernier lui assure qu'il "a toute sa vigueur de jeune homme", insinuant qu'il compte bien la culbuter souvent pour son bon plaisir, c'est la goutte qui fait déborder le vase: Ysabelle décide de suivre l'exemple de sa soeur aînée, Maxine, et fuit le château. C'était sans compter l'Épée d'Arthur, qui a sa volonté propre et elle aussi des désirs d'escapades. Elles quittent donc ensemble le château, parées pour une quête riche en action et en désillusions.





C'est toujours une joie de voir des scénaristes capables de pondre des récits aussi divertissants qu'intelligents. D'un point de vue d'écriture, ça transpire autant l'humour que l'intensité. Ysabelle vit dans un monde où elle n'a pratiquement aucuns avantage, sauf peut-être sa vivacité d'esprit. Ça s'entend très bien dans les dialogues, ça se voit dans les gestes des personnages et le manque totale de considération de la plupart des personnages pour le sexe féminin. Chaque ligne de texte ou presque sert l'ambiance et permet de mieux comprendre l'univers en présence.





Les personnages ont l'air simples avec leur apparence enfantine et leur peau monochrome dans divers couleurs, mais quand on s'attarde à l'ensemble, on voit qu'il y a en réalité beaucoup de travail. Les ombres en hachures par exemple, le degré de détail de certains décors, la justesse des positions corporelle et leur fluidité, ainsi que le travail autours des bulles - surtout les bulles du registre très émotif, comme la colère ou l'exaspération, où les bulles s'hérissent et la police s'intensifie, se contorsionne. J'aimais bien les mains qui avaient parfois l'air d'être des mitaines ( moufles) en ce sens où on ne voyait que le pouce et quatre doigts fusionnés. Parfois, les bouches prenaient une forme de bec de canard, comme s'ils pépiaient ou gazouillaient. Ça confère aux personnages un petit côté mignon et vulnérable. Bref, c'est un style graphique que je vois peu, mais qu'on se prend à apprécier pour sa maitrise, sa netteté et son efficacité.





À partir d'ici, il y aura des divulgâches.





Quand je repense aux premiers univers de Heroic Fantasy que j'ai lu, je garde en mémoire des univers très machos, où les filles sont des plantes vertes à moitié nues qui servent soit de trophée de chasse ou d'élément décoratif, où la violence fait au femmes va de soi. Ysabelle n'y échappe pas au début et entre dans la catégorie "trophée de chasse". Mais contrairement aux autres univers, ici, on ne cache pas que les personnages masculins sont machos et un peu trop centrés sur leur phallus. L'un des passages qui l'illustre bien: Quand Isabelle se fait "aider' par le plus jeune des frères de la charrette à foin, qui tentaient de se faire payer en nature le trajet dans la charrette à foin qu'elle s'est octroyé, et que, malgré ses airs mignons, il en vient à réclamer un "bisou" à Ysabelle "parce qu'il le mérite" et qu'il lui a fait un compliment. C'est exactement le genre de lourdeur mâle qui tape sur les nerfs dans la fiction comme dans la vie, cette idée de "récompense" qui traduit un esprit intéressé, non pas altruiste. Heureusement que notre héroïne lui a répondu à la force de son poing, bien fait pour lui! L'autre passage qui illustre bien cette masculinité nocive est le passage de la maison close, quand Maxine pleure sur son lit, avec son client juste à côté, qui sans la moindre empathie, voit son pénis entrer en érection et s'exclame "C'est prêt"! comme on s'il avait mit un plat de lasagne au micro-onde. Totalement à côté de la plaque, quoi. Mais le pire d'entre tous reste le baron de Cumbre, dont les plans élaborés lui ont permis de se doter d'un titre, d'une retraire et d'une chaire fraiche à épouser en la personne de Maxine, puis d'Ysabelle. Machiavélique à souhait! C'était une révélation choquante, tout de même, de savoir que "Le Grand Merlin" est au final un moron typique, intéressé par l'argent, le pouvoir et le sexe, comme bon nombre d'antagonistes. le tout est adoucie par le fait qu'il taille une coupe champignon à sa toison pubienne et poudre de rose ses fesses. Quand je disais qu'il a des goûts de chiotte, je n'exagérais pas.





Ysabelle était une héroïne attachante, avec un mélange de naïveté et de lucidité franchement comique. Elle a une bouille sympathique avec des cheveux en pétard, difficile ne ne pas la trouver charmante. Autant peut-elle s'imaginer des choses complètement en adéquation avec la réalité - comme le fait que Maxine soit devenue une noble indépendante - qu'elle a aussi une certaine rapidité d'esprit - lors de son passage dans le monde des démons notamment. Chose incroyable, ce "bout de princesse", pour reprendre ses termes, n'est aucun moment mièvre. Si la plupart de ses bourdes sont le résultat de son manque de connaissance du monde extérieur, elle garde suffisamment de bon sens le reste du temps pour ne pas tomber dans la stupidité franche. Ses dialogues avec l'épée sont d'ailleurs rafraichissants. Aussi, je trouve touchant de voir une soeur chercher à améliorer son propre sort en incluant celui de son aînée. On aurait pu croire que sa désillusion face à la vie de Maxine l'aurait éloignée de ce projet, mais en fait, pas du tout. Cette solidarité sororale était fort appréciée.





Pour sa part, le sort de Maxine traduit la réalité de bien des femmes réelles. Dans un monde d'hommes conçu par des hommes pour des hommes, il existe relativement peu d'opportunité de vivre par soi-même quand on est une femme. Maxine a en plus une tare que les hommes pardonnent peu: elle n'est pas jolie, elle est même balafrée. Je remarque que la propriétaire de la maison close n'est cependant pas une terreur, elle a même un bon fond. On le voit notamment dans le passage où elle invite Maxine à se moquer du baron ( dont la présentation de sa coupe champignon pubienne a déclencher l'hilarité générale dans la maison close).





Un rapide constat pour le Roi Arthur: Il n'est pas devenu misérable pour rien. On comprend que le décès de sa femme, combiné aux machinations sournoises de l'Épée, y sont pour beaucoup. Il est bon de rappeler que la déchéance est souvent le navrant résultat d'une profonde détresse.





Enfin, l'Épée, qui n'a pas de nom, et qui surprendra par sa capacité à se déplacer en sautillant et dont le visage qui borde sa garde change au gré de ses expressions et émotions. Elle m'a fait pensé à l'Anneau Unique, avec son côté manipulateur et cajoleur. Ce personnage est aussi amusant que terrifiant, et ses répliques très franches sont souvent amusantes.





Si l'histoire s'articule dans un premier temps autours de la quête d'Ysabelle pour retrouver Maxine, puis Merlin, la seconde partie traite de son règne en tant que monarque de Pendragon et des enfers. Mais tout comme Frodon avec l'anneau, Ysabelle découvre que l'épée de son père est une entité maléfique qui tente sans arrêt de lui faire faire des choses horribles. Ysabelle a les yeux rougis et la mine sombre ( littéralement) et résiste du mieux qu'elle peut. Maxine et elle semblent penser que rien ne peut être fait pour contenir la malveillance de l'épée, puisque si elles la confie à autrui, celui-ci connaitra un sort similaire à Arthur et pourrait potentiellement devenir un tyran. Néanmoins, combien de temps Ysabelle tiendra-t-elle tête à l'épée? Heureusement, le personnage de Claude - un autre personnage vraiment dégoutant - a la solution au problème de l'épée: Il est au cœur du sortilège de magie noire employé par Merlin afin d'ouvrir un portail en enfer, afin de laisser les démons ravager le monde. Merlin arriva donc en sauveur en offrant l'épée magique à Arthur, moyennant paiement ( un royaume, de l'argent et une fille vierge). C'est l'âme de Claude qui a servie à forger celle de l'épée et il est donc tout naturel que, lorsque l'épée arrime ses pouvoirs sur l'homme, celle-ci perde son âme, qui regagne ainsi son légitime propriétaire. Les deux princesses sont donc libérées de l'épée malveillante et peuvent désormais faire des plans pour leur avenir, en confiant les rênes du royaume à Claude, redevenu le gentil personnage qu'il semblait être à l'origine.





Ça va sembler anodin, mais je me réjouis toujours de voir des personnages féminins qui finissent par faire autre chose que se marier ou finir en couple. Ici, la quête initiatique ne se solde pas en accomplissement conjugal, mais en libération du fardeau d'être à la fois princesse et femme. Nul doute qu'avec son actif en matière de sauvetage du monde, Ysabelle ne rechignera plus à se défendre et on va sans doute ne plus jamais la prendre de haut. Une sacrée victoire. Mieux encore, elle pourra compter sur sa soeur, devenue sa partenaire de périple, qui pourra également compter sur elle.Comme j'aimerais en voir plus des comme elles en littérature jeunesse.





C'est cru, c'est injuste, c'est même carrément dégueulasse à certains passages, mais c'est une bonne histoire, avec un bon texte et un bon scénario. Ça défigure les vilains stéréotypes du genre Heroic Fantasy, propose de nouveaux modèles féminins beaucoup plus intéressants et arrive à faire coexister humour et gravité. Une sympathique lecture qu'on pourrait se plaire à relire encore et encore.





Pour un lectorat adulte, mais qui peut plaire aux jeunes adultes ( 17 ans+).
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Furieuse

Une BD qui se veut jeunesse, dans une réécriture de la légende arthurienne. L’histoire est pourtant sombre, visqueuse, poisseuse. Je n’ai pas du tout adhéré à l’ambiance, que j’ai trouvé glauque. Je ne trouve pas cette BD adaptée au jeune public. Cela dit, les prix et critiques obtenus sont unanimes …
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