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Critiques de Matthias Gnehm (17)
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La ville copiée

Bande dessinée assez atypique qui mêle déboires sentimentaux du personnage principal, architecte à la dérive et une certaine vision de la chine moderne.

Tout cela s'articule autour de la création d'une cité copie conforme de la ville de Zurich, dont on ne sait pas vraiment si elle sera habitée où si c'est juste un délire spéculatif pour investisseurs mystérieux.

Les planches sont académiques, sans surprise, les tons presque sépias. Le trait de crayon renforcé par des ombres fait penser à des esquisses.

L'auteur étant architecte et bédéiste à ses heures perdues, on se demande si ce volume est sentimentalement autobiographique et si l'appel à l'aide du personnage principal est le sien. Mise en abyme ou jeu de miroir? Mystère que je n'ai pas cherché à élucider.

L'intéressant est sans doute le fond sociétal décrit et cette folie de construction qui semble avoir saisi la société chinoise, dopée par l'argent qui coule à flot. On remarque que l'on retrouve bien sûr là-bas comme ici la corruption qui accompagne les monceaux d'or.
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La conversion

On le sait depuis longtemps, toutes les raisons sont bonnes pour se convertir à une nouvelle religion, excepté celle de la croyance pure et absolue –qui n’existe visiblement pas. Qu’on soit en période de doute, qu’on se questionne sur le sens que l’on veut donner à sa vie, ou simplement que l’on cherche à plaire à une fidèle, comme c’est le cas pour Kurt Koller, l’adhésion à la foi semble rester le plus pratique des cache-misères. Kurt n’a que 14 ans lorsqu’il assiste à sa première réunion du groupe biblique, animée par le pasteur Obrist. Dans le village, on dit qu’il a dû quitter sa précédente paroisse pour avoir abusé de la crédulité des enfants en plaçant des bougies dans une forêt et en leur faisant croire qu’il s’agissait de manifestations divines. Pour cette raison, son enseignement religieux n’a pas bonne réputation et c’est à contre cœur que les parents de Kurt le laissent assister à ses réunions. S’ils savaient que leur fils ne s’y rendait qu’afin de se rapprocher de Patrizia et de satisfaire un émoi amoureux bien de son âge, peut-être s’inquièteraient-ils moins ? Mais Kurt finit bien vite par se prendre sérieusement au jeu de la conversion religieuse, cherchant à travers Dieu le moyen le plus simple pour atteindre sa dulcinée.





Dans le petit village suisse où officie le pasteur Obrist, les nouvelles se répandent vite et la mère de Kurt tient à le mettre en garde des risques de l’endoctrinement. L’occasion de lancer un débat sur les prétentions de chacun à connaître la vérité : la mère de Kurt, en affirmant que le pasteur Obrist prêche des paroles qui sont fausses, ne commet-elle pas elle aussi cet acte odieux de prétendre avoir raison envers et contre tous ? Kurt, petit à petit, s’éloigne de sa famille, ce que Matthias Gnehm nous fait comprendre en faisant s’égrener à grands blocs les pages d’un calendrier. La solitude du personnage au sein de sa famille disparaît derrière les ellipses, finissant essentiellement à relever du concept à la charge du lecteur.





En réalité, ce n’est pas la conversion de Kurt Koller en elle-même qui bouleversera son existence, mais la proximité qu’elle installera entre lui et Patrizia, permettant des révélations qui précipiteront le petit garçon dans la maturité. Découvertes qui transforment un Kurt Koller naïf et à peine pubère en un jeune garçon prêt à entrer dans le monde un peu glauque des frustrations adultes. On peut dès lors s’amuser des multiples sens attribuables au titre de la conversion, mais le jeu lassera rapidement. La conversion n’a rien de divin et résulte d’une opération transgénérationnelle : il s’agit pour les anciens de faire dégouliner leurs déceptions, leurs croyances et leurs névroses sur les plus jeunes, afin de leur préparer une existence tout aussi compliquée que la leur.





L’histoire, intéressante dans ses grandes lignes, ne parvient malheureusement pas à retenir l’attention tout au long des centaines de pages qui la constituent. Beaucoup de dessins muets s’enchaînent, qui ne permettent pas particulièrement de s’imprégner de l’ambiance cloîtrée d’un village suisse voué aux commérages, et les rares conversations ne renouvellent pas une réflexion sur les conséquences négatives de l’endoctrinement religieux des enfants. Nous devons le reconnaître : le personnage a dépassé le créateur, et le vilipendé pasteur Obrist s’avère finalement beaucoup plus convaincant que Matthias Gnehm lui-même.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Bouffe et Châtiment

Au menu : l'entrée



Une ambiance cosy, de la très belle vaisselle, une belle décoration raffinée. Le cadre est véritablement magnifique. Un service pro car souriant et qui allie discrétion et proximité du client. La chef cuisinière semble être à l'écoute !



Il faut dire que j’ai dégusté avec délectation un savoureux petit en-cas dont l'accroche a été quasi immédiate. C'était très appétissant et ma foi, cela augurait d'une bonne suite pas trop baveuse.



Après une entrée assez frugale, j’étais impatient de dévorer cette œuvre. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas connu une mise en bouche de cette finesse et de cette qualité, un vrai régal et pas que pour les yeux dans la disposition des aliments et des cases ! Bref, aucune fausse note.



Au menu :Plat de résistance



Certes, ce plat de résistance composée d'une bonne viande (suprême de pintade farcie) fut appétissant dans un genre carnivore mais au final un peu lourd à digérer. En effet, la sauce gribiche un peu pimentée ne prend pas vraiment suite à des petites incohérences diverses où l'on a l'impression de sauter quelque chose dans un mouvement brutal et incompréhensif. C'est certainement le châtiment.



Pour autant, l’ensemble est resté passable et agréable grâce à un excellent riesling servi en accompagnement du repas. J'ai demandé la recette qui n'est pas dans le Marmiton mais en vain. Du coup, je m’attendais à un dessert bien digestif pour faire passer tout ce repas. A vrai dire, je restais un peu sur ma faim.



Au menu: dessert



Je fais donc remarquer au serveur que l’on m’avait promis un repas entier, avec entrée, plat et dessert. Où est donc passé mon café gourmand ? Qui l'a mangé en douce ? Visiblement, je l'aurais dévoré sans m'en rendre compte. Cette explication ne me convainc guère mais bon. On me donne en guise de geste commercial un petit bonbon à la menthe acidulé qui se révèle assez infect. J'ai failli régurgiter.



J'avais pourtant bien aimé le début de ce repas surfant sur la nouvelle cuisine novatrice mais la suite n'a pas tenu toutes ses promesses. Je ne sais pas ce qui s'est passé pour en arriver là.



Bref, un dessert absent et une friandise que j'ai eu du mal à digérer. Je demande l'addition et je me rends compte que le prix n'est pas très abordable ! Bouffe et châtiment ne laisser a pas un souvenir impérissable surtout avec cette faim répugnante.



Mon addition personnelle: 2 étoiles (mais pas au guide Michelin) ce qui fait que je ne recommanderais pas cette œuvre même si dans ma générosité, je laisse un petit pourboire.
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La ville copiée

Tragi-comédie dans l'air du temps, La ville copiée s'amuse des clichés de son époque tout en proposant une réflexion intéressante sur les faux-semblants des choses et de la nature humaine.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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La conversion

Une consoeur critique a imaginé pour ranger son blog une sous-rubrique facétieuse : "BD-qu'elle-est-bien-pour-se-suicider". Sans hésiter, je place "La Conversion" de Matthias Gnehm sur cette étagère, tant l'atmosphère peinte par celui-ci renverse les clichés sur la Suisse, ses chalets mignons et ses paturages verdoyants. En Suisse, le mélodrame-BD de M. Gnehm se déroule et s'achève - mal, comme les histoires d'amour en général... ou de religion.



Cette étiquette macabre est, bien sûr, pour plaisanter, là où on discerne plutôt l'effort pour faire de la BD avec d'autres ingrédients que les bons sentiments, après des lustres de pralines franco-belges.



"C'était dans le village qui, autrefois, il y a vingt-cinq ans, était considéré par beaucoup comme le plus laid de tout le pays. (...) Seul celui qui avait grandi ici pouvait voir des choses qui demeuraient invisibles au reste du monde. (...) Quand il n'y avait pas de brouillard. Car lorsqu'il y avait du brouillard, il était alors si épais et si persistant, que les autochtones se retiraient dans leurs mondes intérieurs. Et certains se rendaient alors dans cette église étonnamment élégante construite dans les années trente."



Le propos n'est pas ici contre ou pour la religion : c'est tellement facile de dénoncer le fanatisme de son voisin ! Plus subtilement, M. Gnehm montre le lien étroit entre le sentiment amoureux et la religion. Kurt, l'ado. au centre de cette intrigue mi-sentimentale, mi-religieuse, sorte de Roméo prépubère, va se détacher des opinions athées maternelles pour se rapprocher des convictions religieuses bizarres de Patrizia, dont il est tombé amoureux. Seule la folie de cette dernière mettra un terme à la "conversion" de Kurt.



Le rapprochement du désir, de la folie et de la religion n'est, certes, pas franchement nouveau en littérature, mais il est assez bien amené dans cette BD, peu moralisatrice. D'ailleurs, comme c'est le truc de base des sociétés mercantiles de stimuler le désir du citoyen lambda, si l'observation n'est pas franchement nouvelle, il n'est pas non plus démodé ou inutile de rappeler que la foi ou les convictions éthiques - non seulement l'érotisme -, ont un caractère "oedipien" ou incestueux.



Ed. Atrabile, 2011.



NB : Et toujours cette présentation chic et puritaine des éds. Atrabile (sans pagination), que je n'aime pas.


Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Traits et regards sur la fin de vie, tome 1..

Je me suis arrêtée au stand de cette Fondation lors du salon du livre à Genève, et j'ai tout de suite aimé l'approche de cette bande dessinée sur la mort. C'est une belle surprise, bien que le sujet soit sensible, on y retrouve des situations variées qui peuvent parfois choquer parfois émouvoir. J'attend la suite avec impatiente!!
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Mort d'un banquier, Tome 2 : La mort est gr..

Ce qui m'a largement plu, dans cette BD, il faut bien l'avouer, c'est le scénario. Et si je souligne cela, c'est que le dessin ne m'a franchement pas attiré. En fait, ce n'est tout simplement pas ma tasse de thé. La façon de représenter les personnages, les couleurs, les têtes, ce n'est pas ce que je préfère comme façon de représenter. Cela dit, le dessin cadre très bien avec le style de l'histoire.



En revanche, le scénario a été mitonné aux petits oignons ! Une véritable perle scénaristique, qui nous fait explorer la mort prochaine d'un banquier qui exige qu'elle soit rentable et donne plein pouvoir à ses deux principaux successeurs pour cela. Le gagnant pourra récupérer la banque.

Outre tous les échos qu'on retrouvera à des situations actuelles, entre recherche de profit permanent et incursion de la banque dans tous les domaines qui sont possibles et imaginables, le scénariste nous propose aussi une vision intéressante de la mort et sur la mort. Il y a comme un pied de nez qui est fait à ce monde de l'ultra-finance, pour lequel tout s'achète et tout se vend (tiens, ça me rappelle une phrase de 99F ça ...).



La lecture se fait très bien, avec de nombreux et successifs rebondissements qui rehaussent progressivement l'intérêt jusqu'au dénouement, assez inattendu avec un Deus Ex Machina qui intervient pour une morale plutôt intéressante. Faire des affaires avec la mort, ce n'est pas si simple ...

Le scénario est vraiment très bon, inventif et surtout très proche d'une actualité qu'on connait. Aujourd'hui tout est construit autour de l'argent, sauf la mort (et encore, quand on voit les frais de croque-mort !), mais cela peut ne plus durer ... Une bonne mise en garde donc contre tout ce qui peut arriver dans quelques années. Méfiez-vous d'un monde d'argent aussi rapace. Ils chercheront toujours autre chose à vendre. La BD a le mérite de nous le rappeler.
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La conversion

Le dessin, graphique et sobre, plonge le lecteur dans un environnement réaliste, incolore, insipide, clos et suffocant, à la limite de l'ennui et du glauque.

Et c'est là que réside la force de ce roman graphique... dans cette capacité à nous amener dans un univers si peu lointain, et dans le temps, et dans l'espace, et même dans les mentalités... pour nous raconter l'histoire d'un adolescent qui se joint à un groupuscule religieux et se convertit à leur foi, pour l'amour de la belle Patrizia ; et ce, envers et contre sa famille et son éducation.

Si la tension que l'on ressent tout le long du livre finit par nous mettre mal à l'aise, la fin, où tout s'accélère, surprenante, débouche enfin sur le ciel.

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La conversion

Le récit à la mine de plomb de l'embrigadement progressif d'un enfant dans une secte par amour pour l'une de ses fidèles. Où le naïf côtoie l'oppressant avec brio.
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La ville copiée

La Chine et ses faux-semblants se retrouvent au cœur de cet album où un malheureux architecte se fait dévorer par une réalité implacable (...) Simple et efficace.
Lien : http://www.actuabd.com/La-Vi..
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La ville copiée

Dans un graphisme très coloré, très pictural, Matthias Gnehm réalise un album qui fait voyager, mais qui prouve que toutes les échappées sont belles en apparence .
Lien : http://bdzoom.com/98812/bd-v..
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La ville copiée

Un album troublant et fascinant, au rythme nonchalant !


Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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La conversion

C'est lors d'un voyage en train, alors qu'il prépare un article sur l'étalement urbain, que Kurt Koller se remémore un moment précis de son enfance, alors qu'il avait 14 ans. Pour plaire à une jeune fille, il intègre un groupe biblique. A un moment où l'on se cherche, ou l'on cherche à appartenir à un clan pour mieux se définir, Kurt, lui, s'embrigade dans un groupe chapeauté par un pasteur, dont la réputation laisse à désirer.

Les parents de l'adolescent s'inquiètent, et le voient s'éloigner, le mettent en garde, mais les faits s'enchainent inéluctablement, vers une fin tragique.

Tout au long de ce gros roman graphique, les planches crayonnées, sont empreintes d'une certaine tension. Les personnages évoluent dans un environnement clos, et ce ne sont pas la vues aériennes (qui font habilement le lien entre Kurt adulte et son métier, et Kurt dans son environnement d'adolescent) qui donnent de l'air, bien au contraire. Ces planches aériennes montrent dans quelle aire bien déterminée les choses se sont passées.

J'ai trouvé ce roman graphique, percutant, et particulièrement réussi. Il met en lumière les mécanismes qui poussent certaines personnes à l'aveuglement, en se laissant influencer. A découvrir.
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Mort d'un banquier, Tome 2 : La mort est gr..

Voir critique Tome 1: c'est bien ce que je pensais. On s'enfonce dans la corruption et les menaces.
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La conversion

La conversion est un magnifique roman graphique, cohérent de bout en bout, qui laisse finalement sans voix.
Lien : http://www.bdselection.com/p..
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La conversion

Avec un dessin crayonné d’une grande sobriété, alternant les gros plans expressifs et les paysages déprimants, le Suisse Matthias Gnehm (architecte de formation) produit une oeuvre originale et poignante, qu’on sent inspirée de sombres moments vécus.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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La conversion

« La Conversion » relate un court moment de la vie d’un jeune homme qui, par amour et par naïveté adolescente, va entrer dans une secte. Signé Matthias Gnehm, cet album de 300 pages à la mine de plomb est incroyablement oppressant et totalement brillant.
Lien : http://www.actuabd.com/La-Co..
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