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Critiques de Matthieu Blanchin (93)
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Le voyage du commodore Anson

Toutes les péripéties d'une grande expédition maritime anglaise au XVIIIème siècle, sur quatre années, de 1740 à 1744, dirigée par le commodore Anson, présentée sous dorme de bande dessinée, les différents chapitres étant préalablement présentés à l'aide de cartes de l'époque extraites du livre de Richard Walter, publié en 1748, relatant tout ce grand voyage.



Car c'est bien d'abord d'un immense voyage à travers les océans, essentiellement Atlantique et Pacifique, que relate ce livre, voyage de conquête guerrière dans lequel la guerre a peu de place car l'escadre du commodore Anson rencontra peu d'opportunités de combattre les espagnols.



Plusieurs vaisseaux de l'escadre rassemblent environ 2000 marins dont seulement 188 reviendront au terme de ces quatre années de navigation et de souffrances. Et ce ne sont pas les quelques combats contre les espagnols qui décimeront la flotte mais bien les maladies, principalement le scorbut, la plupart des hommes étant atteints, un grand nombre d'entre eux déjà âgés ou en piètre santé, représentant des cibles de choix pour la faucheuse.



Pour les dessins, leur qualité m'a paru plutôt inégale. Les grandes planches figurant les bateaux, les scènes de mer et de tempêtes sont assez réussies, mais les personnages sont dessinés dans un style ne permettant pas d'identifier les principaux et de bien les reconnaître au fil des pages, notamment pour les capitaines des bateaux.



C'est néanmoins un récit historique instructif sur une époque où l'Europe se déchirait sur terre et sur mer au prix de milliers de vies perdues qui donne à réfléchir sur la vanité des dirigeants et la docilité des peuples prêts au sacrifice pour des causes qu'ils ne maîtrisent pas.
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Comment je ne suis pas devenu un salaud

Club N°51 : BD non sélectionnée

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Ce livre est une réédition de la BD autobiographique de Matthieu Blanchin de 2002 ; le Val des Ânes où il racontait son enfance et adolescence dans la campagne, avec sa famille et sa fratrie, ses problèmes adolescents et ses névroses.



La différence avec l'ancien ouvrage est que celui-ci est complété par quelques pages sur sa vie d'adulte et son évolution depuis.



C'est un regard doux-amer sur l'enfant qu'il a été, ne cherchant pas à masquer ses défauts, une sorte de Les 400 coups qui se noircit à mesure de l'entrée dans l'adolescence et de ses problèmes grandissants.



L'introduction parle d'ouvrage psychanalytique et l'adjectif est en effet bien choisi.



Intéressant dans l'écriture et le parti pris, les dernières pages ajoutent l'impact long terme sur sa vie.



Moins captivé par son dessin noir & blanc, mais l'écriture gardera le lecteur captif.



Greg

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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Dans ce deuxième tome, le lecteur suit Martha Jane Cannary, dorénavant connu uniquement sous le surnom de "Calamity Jane" des années 1870 à 1876 environ. Le lecteur la retrouve tout d'abord dans les Badlands (Les Mauvaises Terres) où elle a trouvé refuge chez une famille de fermiers après avoir sauvé Dud, le père, qui s'était laissé piéger par la neige. Elle habite alors avec lui, sa femme, le frère de cette dernière, leur bébé Casey et...tenez-vous bien, avec sa petite fille Janey. Eh oui, celle qui était réputé pour être une terreur, chiquant du tabac comme un homme et parlant souvent grossièrement a avant tout été une femme et une mère, bien qu'elle ait mis longtemps à se complaire dans ce rôle.

Les années passant, Marthy l'un de ses autres surnoms) et sa fille étant devenus de trop dans cette famille, elle reprennent donc la route pour s'établir à Fort Abraham Lincoln où notre "Calamity" trouve un boulot de serveuse dans le seul saloon de la ville (saloon qui fait aussi "bordel" d'ailleurs). Mis l'envie de Calamity Jane de reprendre la route est trop forte et, sur les conseils de la tenancière du bar, elle décide de confier sa fille à un couple d'Américains respectables, les O'Neil, une décision qui lui arrachera le coeur par la suite...mais je ne vais pas entrer dans le détails (je vais vous laisser un peu de suspense quand même).



A une époque où la conquête de l'Ouest est en pleine expansion grâce au développement des lignes de chemin de fer et où les chercheurs d'or se multiplient, quelle voie va donc choisir notre jeune Martha Jane maintenant ? Continuera-t-elle à sillonner les plaines ou à prendre époux et à fonder une vraie famille ? Bien que je pense que vous vous doutez certainement de la réponse, vous ne savez néanmoins pas comment (et moi non plus d'ailleurs puisque je le découvrirai probablement dans le troisième tome). Comment cette jeune femme à qui la vie a tout pris (ses parents, sa fille et son unique amour à savoir le père de sa fille dont je tairai le nom pour vous donner envie de le découvrir par vous-mêmes), est-elle devenue une Légende ? A découvrir !
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Je commencerai cette critique par une citation que j'ai emprunté aux auteurs de cet ouvrage ; "Car rien r'est jamais sûr avec Martha Jane Cannary. Il existe souvent un tel fossé entre la réalité et la légende de sa vie que tous les scénarios sont possibles...". Aussi, les auteur / illustrateur essaient-ils seulement d'âtre au plus proche de la vérité concernant l'histoire de cette femme qui, lorsque l'on prononce son nom (du moins son surnom, celui de "Calamity Jane") près de deux siècles plus tard, tout le monde ou presque en a entendu parler.

Dans ce premier tome, le lecteur découvre ce que fut l'enfance de et l'adolescence de Martha. Née le 1er mai 1853 près de Princeton, Martha sera l'aînée et aura au tout et pour tout cinq frères et sœurs. Lorsque l'argent commence à manquer, la famille Cannary décide de prendre la route, une route qui s'avèrera périlleuse puisque c'est durant ce long voyage que la mère pourra. Premier malheur qui s'abattra donc sur Martha et les siens. Lorsque son père rend l'âme quelques années plus tard, Martha doit assumer seule l'éducation de ses cadets ainsi que leur trouver de quoi manger chaque jour. Cependant, cette vie est trop rude à mener pour une jeune fille qui n'a même pas seize et qui ne rêve que d'une chose : reprendre la route, voyager à travers les plaines et vivre au jour le jour sur son fidèle cheval, Pilgrin.



Mais, rien n'est jamais aussi simple. Dans un monde tout juste sorti d'une guerre qui partagé le Nord et le Sud (la guerre de Sécession) et où le peuple indien (avec ses différentes tribus) est encore victime de persécutions de la part de l'homme blanc. Celui-ci profite d'ailleurs du manque d'instruction de la part du peuple indien pour lui faire signer des soit-disant traités de paix pour pouvoir mieux le contrôler par la suite, voire (et c'est d'ailleurs ce qui se passera plus tard) le parquer dans des réserves.



Aussi, la vie de vagabondage dont avait rêvé Martha Jane n'est pas facile tous les jours mais elle s'en sort, s'installant parfois dans des villes où elle nouera des amitiés qui pourront lui être précieuses par la suite...

Même si l'histoire est passionnante, elle est parfois un peu difficile à suivre car la masse d'informations est parfois trop importante pour un tel ouvrage et que les didascalies, imprimées dans un style qui se rapproche le plus de l'écriture manuelle, sont parfois difficiles à déchiffrer. Quant au graphisme, il est grossier (cela est fait exprès bien entendu mais cela m'a un peu dérangé car par moments, j'ai trouve que cela était plus proche de la caricature que du dessin à proprement parler,donnant une impression d'un dessin vite fait) et en noir et blanc (ça, par contre, j'adore).

Une bande-dessinée (enfin disons plutôt, roman graphique) instructive. A découvrir !
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Le val des ânes

Matthieu Blanchin nous raconte son enfance, à Grenoble et sa banlieue citadine, puis à Velanne, dans une commune toujours en Isère mais beaucoup plus rurale. Sortant cet album du rayon de la médiathèque, J'ai cru dénicher une bande dessinée d'Edmond Baudoin. le trait est brut au pinceau, sec et nerveux, vivant et sincère. Les quelques pages en couleur sont mouvementées et agressives. Et par. Son aspect autobiographique on retrouve aussi le style d'Edmond Baudouin. Cependant le personnage qu'il décrit n'est pas exactement dans le domaine du poétique, Matthieu s'avère être un sacré garnement.



Ce récit nous offre un inventaire de toutes les bêtises qu'on peut faire à la campagne : les pétards dans la bouse, dans la bouche des crapauds ou le cul des poules, les vitres brisées aux lance-pierre et là cruauté envers les plus petits que soi. Matthieu Blanchin se dévoile pas très sympathique, un sale gosse égoïste et sans pitié pour ses petits frères, mais ce récit est tellement vrai et sincère que ça en devient touchant, il raconte une certaine forme de ruralité, celle de l'enfance, crue et un peu sauvage, les fessées sont distribuées allègrement, et on a presque de la compassion pour ceux qui les affligent. Ce qui se dégage de cette lecture, c'est plein de réminiscences de la campagne dans les années 60 et 70, où faire des conneries était cultivées comme un art.



C'était le bon temps où on mettait des pétards dans les bouses de vache !

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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Je connais vaguement Calamity Jane pour l'avoir vue dans un épisode de Lucky Luke quand j'étais gamine.



https://www.youtube.com/watch?v=VeoJ2Y7vbTM



Matthieu Blanchin et Christian Perrissin lui consacrent une bande dessinée en 3 tomes.



Martha Jane Cannary (1852-1903) est la femme la plus célèbre de la conquête de l'Ouest. Ce premier tome retrace les 17 premières années de sa vie.



Elle est née dans le Missouri, dans une famille mormone de 6 enfants. Elle a 13 ans quand ses parents décident de partir vers Salt Lake City dans l'Utah dans l'espoir d'une vie meilleure. À cette époque, les voyages sont longs et dangereux. Sa mère meurt avant d'arriver à destination. Son père meurt un an plus tard, laissant Martha seule pour élever ses 5 frères et soeurs.



Dépassée par les événements, elle s'enfuit dans le but de faire fortune et d'offrir une meilleure vie à ses frères et soeurs. C'est le début de sa vie aventureuse…



Dans l'ensemble, je n'ai pas trop apprécié les graphismes (dessins/monochrome sépia). Quoi qu'il en soit, c'est toujours intéressant de découvrir la vie d'une femme qui refusait d'entrer dans le moule.



Je ne suis pas très motivée pour lire la suite…





Challenge BD 2020

Challenge livre historique 2020
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Après un premier volume consacré au début des aventures de celle appelée à devenir « Calamity Jane », Matthieu Blanchin et Christian Perrissin poursuivent ici leur biographie illustrée de l'une des figures les plus emblématiques de la conquête de l'Ouest, et le résultat est encore une fois à la hauteur. Après son départ de Salt Lake City, sa brève expérience de lavandière à Laramie ou encore sa participation à un convoi à destination de fort Kearney, la jeune femme a déjà vécue plus d'aventures en à peine vingt ans que certains dans toute leur vie. Et pourtant, son histoire est loin d'être terminée ! Ce second opus ne couvre cette fois que six ans de sa vie (1870 - 1876), un laps de temps relativement court au cours duquel on assiste toutefois à la réalisation de certains des éléments les plus célèbres de la légende de Calamity Jane : sa rencontre avec Wild Bill Hickok et l'aventure qu'elle aurait eu avec lui, la naissance de sa fille, Janey, et sa décision de la confier à une famille aisée qui lui apportera la stabilité que sa mère n'aurait jamais pu lui donner, sans oublier son passage à Deadwood (les amateurs de la série apprécieront...), son expédition en territoire cheyenne...



L'ouvrage parvient habilement à passer outre les nombreuses exubérances de la légende de Calamity Jane et à combler les toutes aussi nombreuses lacunes de son histoire pour nous proposer un portrait le plus réaliste possible de cette femme d'exception. Si on retrouve bien dans le récit les éléments clés du mythe « Calamity Jane », les auteurs n'hésitent toutefois pas à mettre le doigt sur les incohérences ou les exagérations des histoires de la jeune femme, présentée comme ayant un peu trop souvent tendance à la vantardise. L'héroïne n'en reste pas moins très attachante, notamment grâce aux scènes visant à souligner son anticonformisme. Jane n'hésite pas à se vêtir comme un homme, jurer comme un charretier, boire comme un trou, ni exercer les métiers de serveuse aussi bien que d'éclaireur ou encore de convoyeur. Rester trop longtemps au même endroit semble être une véritable épreuve pour elle, ce qui la pousse, avec les meilleures intentions du monde, à laisser derrière elle les personnes auxquelles elle tient : ses frères et sœurs, d'abord (dont on apprend enfin ici le triste sort après son départ), sa fille ensuite, qu'elle a toute les peines du monde à abandonner mais qui représente néanmoins une « gêne » pour continuer à mener à bien sa vie aventureuse.



Comme dans le précédent volume, les auteurs profitent évidement de l'occasion pour également aborder certains des événements les plus marquants de l'époque, à commencer par la poursuite du plan de spoliation des territoires indiens par les blancs dans les années 1870. Le lecteur curieux sera ainsi ravi d'en apprendre davantage sur les circonstances de la violation du traité de Fort Laramie de 1868 qui stipulait que les terres situées à l'ouest du fort éponyme appartenaient aux Indiens et interdisait par conséquent aux colons de s'y établir. Outre Calamity Jane, l'ouvrage met également en scène d'autres personnalités réputées de l'époque. Parmi eux, il y a évidemment celui dont la jeune femme se revendique l'épouse, Wild Bill Hickok, célèbre homme de loi tour à tour adulé ou haï pour son habilité à manier la gâchette. On peut aussi citer le très controversé George Armstrong Custer, officier avide de gloire qui se « distingua » par le massacre d'Indiens à Wachita et dont la témérité et le manque de jugement entraînèrent la mort ainsi que celle de tous ses hommes.



Un second album à la hauteur du précédent grâce auquel on explore en détail la vie aventureuse de celle que tout le monde connaît aujourd'hui sous le surnom de « Calamity Jane ». Un scénario soigné, des graphismes en noir et blanc particuliers mais possédant un certain charme et collant parfaitement au ton du récit : voilà une trilogie qui mérite le coup d’œil !
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Et c'est avec ce troisième et volet que s'achève la biographie de la célèbre fureur de l'Ouest, Calamity Jane.

Ici, tout débute par l'assassinat d'un conducteur de diligence, John Slaughter par quatre bandits dont les noms ne sont pas importants pour notre histoire au contraire de ce triste événement. Calamity Jane, notre héroïne, ayant un réel talent d'oratrice et étant autant doué pour l'improvisation que pour captiver les foules, ne se privera pas d'affirmer dans les quatre coins du pays qu'elle a été le témoin de ce drame. Elle sera acclamée, tous auront l'oreille bien tendu dès qu'elle se mettra à décrire la scène qui n'est, malheureusement, que pur mensonge. Mais peu importe, tout le pays l’idolâtre car elle a fait l'objet de nombreuses publications et est devenue une véritable star. Elle qui est parti de rien, elle à été successivement convoyeur dans le 7e régiment de l'armée américaine, lavandière, cantinière, infirmière, patronne de sa propre blanchisserie et propriétaire d'un ranch. dans la Yellowstone Valley. C'est là qu'elle rencontrera Frank King, elle qui se fait désormais appeler Mattie avec lequel elle aura un autre enfant, un garçon qui mourra quelques mois plus tard. La faute à quoi ? A pas de chance peut-être mais aussi parce que Calamity était porté sur la boisson (eh oui, désolée de détruire vos rêves !).



Suite à ce mariage malheureux, elle aura se remariera deux fois encore, la première fois avec un certain William P. Steers avec lequel elle aura une fille ((Jessie) et la seconde fois avec Charley Burke.

Bref, tout cela pour vous dire que, bien qu'étant un véritable garçon manqué (la terreur de l'Ouest), Calamity Jane a cependant fait tourner bien des têtes.

Cependant, malgré tout cela, son seul et véritable amour demeurera à jamais le Wild Bill Hickok, son tout premier amour...



Pour conclure, je dirais que pou une femme qui a été si convoitée et qui a fait bien des envieux et des envieuses, Calamity Jane a en réalité été une femme bien seule, affabulatrice et très portée sur le whisky. Eh oui, je sais, cela casse un peu les mythes mais d'un autre côté, l'espoir persiste puisque nous sommes loin d'avoir toutes les cartes en main pour pouvoir l'affirmer...

Alors, Calamity Jane, héroïne ou bien manipulatrice ? A vous de juger...
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Figure emblématique de la conquête de l'Ouest, Calamity Jane est de ces personnages dont la légende a pris une telle proportion qu'il devient impossible de discerner la réalité de la fiction. Éclaireur pour l'armée américaine à l'heure des heurts avec les Indiens puis vedette d'un spectacle itinérant consacré à ses propres exploits, il faut dire que le parcours de cette jeune femme est loin d'être atypique ! Proposer un récit cohérent et le plus proche possible de la réalité ne se fait donc pas sans mal, mais Mathieu Blanchin et Christian Perrissin y parviennent brillamment avec ce premier album consacré aux années 1852 à 1869 de la vie de l'aventurière. On y découvre son enfance et ses premiers exploits, jusqu'à sa décision de rejoindre l'Est du pays où l'attendent de nouvelles aventures qui seront relatées dans les deux albums suivants. Tous les événements marquants qui contribuèrent à forger la légende de Calamity Jane sont ici relatés : son premier voyage en convoi avec toute sa famille pour Salt Lake City, la mort de ses parents qui l'oblige à veiller sur ses cinq frères et sœurs, sa décision de partir afin de subvenir à leurs besoins, et enfin le début de sa vie d'aventurière. La jeune femme voyage dans un premier temps seule puis, consciente des risques qu'elle encoure, décide de s'installer à Laramie où elle travaille comme lavandière avant de rejoindre un convoi partant pour Fort Kearney et de traverser le territoire cheyenne, travestie en homme. C'est là qu'elle acquerra le surnom de « Calamité » qu'elle gardera fièrement jusqu'à la fin de sa vie.



Au-delà de l'histoire de Martha Jane Cannary, Mathieu Blanchin et Christian Perrissin brossent un portrait saisissant de l'Ouest américain de la fin du XIXe. Une époque à laquelle les États-Unis sont en fait coupés en deux : d'un côté l'Est, très peuplé et structuré par un réseau d'infrastructures ferroviaires élaboré ; de l'autre l'Ouest sauvage constitué de vastes territoires où seuls quelques forts et relais de poste témoignent de la présence des Blancs et où les tribus indiennes sont encore nombreuses. La bande dessinée nous permet de nous faire une idée un peu plus précise de la vie menée dans les colonies par tous ces hommes et femmes qui se sont lancées à l'assaut de l'Ouest, aussi bien des repris de justice désireux de se faire oublier que des familles entières en quête de l'eldorado, ou encore des militaires accompagnés de leur épouse et stationnés sur tel ou tel fort. Un mélange très hétéroclite qui, comme on peut s'en douter, va rendre la cohabitation un peu difficile. Sans oublier les conditions de vie très rudes dans lesquels ces pionniers doivent vivre : habitations constituées de simples tentes ouvertes à tous les vents ou de cabanes de fortune pour les plus chanceux ; besoin constant d'attendre le ravitaillement, en nourriture aussi bien qu'en matériel ; longueur des liaisons entre les différents postes... (NB : De ce point de vue, la bande dessinée m'a beaucoup fait penser à deux œuvres cinématographiques vues récemment : le film « The Homesman » qui donnait un aperçu glaçant de ce que pouvait être la vie des femmes vivant dans ces territoires sauvages et désertiques de l'Ouest, et la série « Deadwood » qui nous dévoilait presque au jour le jour la création et l'évolution d'une colonie).



Le lecteur prend conscience de la dureté des conditions de vie imposées à ses pionniers non seulement grâce aux personnes ou communautés que l'héroïne rencontre mais aussi par son parcours à elle. Car la vie aventureuse a un prix, et la jeune femme va vite en faire la rude expérience. On l'a voit par exemple obligée de se travestir en homme afin d'échapper aux assauts des hommes (souvent d'anciens criminels désireux d'échapper à la justice), ce qui ne l'empêchera pas d'être malgré tout victime de viol et de nombreuses humiliations. Au-delà de l'empathie ressentie par le lecteur au vue des épreuves traversées par l'héroïne, c'est surtout la personnalité de celle-ci qui la rend attachante. Il faut dire que Calamity Jane a du caractère à revendre ! Maladroite et un peu brusque mais aussi courageuse et déterminée, la jeune femme force l'admiration par son habilité à s'adapter à n'importe quel travail (lavandière aussi bien que cocher) et amuse par son extravagance qui la pousse souvent à l'exagération dès qu'il est question de relater ses propres exploits. Les graphismes sont pour leur part très simplistes, uniquement des coups de crayon qui esquissent des paysages, des formes et les contours des personnages, le tout en noir et blanc. Un choix artistique qui peut légèrement déstabiliser au début mais auquel on se fait rapidement, ce dépouillement n'étant au final pas sans un certain charme et permettant au lecteur de véritablement s'immerger dans le récit et l'histoire de ces personnages qui, pour la plupart, vivent dans un grand dénuement.



Mathieu Blanchin et Christian Perrissin signent avec ce premier album de « La vie aventureuse de celle que l'on nommait Calamity Jane » une bande dessinée de qualité qui ne manquera pas de ravir les amateurs de western. Nul doute que les deux autres volumes qui nous entraînent jusqu'à l'année 1903 sauront se montrer aussi convaincants et aussi passionnants.
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Je ne connaissais strictement rien de Calamity Jane : pour tout vous dire, je pensais même qu'il s'agissait d'une hors-la-loi comme Billy The Kid! J'ai donc lu d'une traite ces trois bandes dessinées qui lui ont été consacrées. Et bien, je n'ai pas été déçue! Les dessins et l'écriture ne sont infantiles qu'en apparence car ils nous permettent parfaitement bien de nous immerger dans l'histoire de cette femme hors du commun. La couleur sépia utilisée tout au long du récit nous plonge également dans cette époque et m'a fait penser à ces anciennes cartes postales de la fin du XIXème - Début XXème siècle que je collectionne. Le contexte historique est très bien reconstitué également. Malheureusement, il ne reste pas beaucoup de sources sur Calamity Jane. Et es auteurs ont donc dû être contraint de broder et de faire avec la mythomanie du personnage, ce qui n'est pas une mince affaire!

Je reviens donc à l'héroïne principale : le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une personnalité hors-norme et douée d'un fort caractère! Dans les deux premiers tomes, je me suis beaucoup attachée à elle car la vie qu'elle mène, surtout pour une femme, est d'autant plus rude qu'elle doit cacher sa féminité aux hommes. Mais, avec le temps et dès ses 25-30 ans (troisième tome), j'avoue qu'elle m'a beaucoup agacée : c'est certainement dû à son alcoolisme et à son côté Bad Girl qui m'a un peu déplu. Néanmoins, Calamity Jane reste une personnalité attachante et qui a le courage de bousculer les codes surtout dans une époque où les conditions de vie ne laissaient pas beaucoup de choix à une femme. Bref, je recommande la lecture de ces trois bandes dessinées qui en fin de compte est davantage pour moi un biographie romancée.
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Quand vous pensiez que j'étais mort

A la bibliothèque, j'ai emprunté : Quand vous pensiez que j'étais mort : Mon quotidien dans le coma de Matthieu Blanchin.

Alors qu'il s'apprête à fêter les deux ans de sa fille, Matthieu Blanchin se sent de plus en plus mal : maux de tête, vomissements, aveuglement. Arrivé aux urgences, son calvaire continue durant de nombreuses heures.

Atteint d'une tumeur au cerveau, il faudra l'opérer d'urgence et l'auteur restera dix jours dans le coma.

Matthieu Blanchin n'était pas du genre à se plaindre, et, discret, se surnommait Monsieur Tout-va-bien. Trépané, il a voulu raconter son expérience de la mort, du coma et de sa vie après.

Quand vous pensiez que j'étais mort : Mon quotidien dans le coma est un roman graphique très personnel étant donné que l'auteur nous raconte son ressenti sur ce qu'il a vécu quand il était dans le coma.

C'est tellement personnel que je me suis senti de trop à de nombreuses reprises ; ayant l'impression d'être une voyeuse face à cet ouvrage.

J'ai parfois été mal à l'aise surtout que c'est très noir au niveau des dessins, des traits. Cela manque de légèreté et parfois j'ai trouvé ça un peu.. comment dire.. indigeste.

Bravo à Matthieu Blanchin pour ce formidable travail sur lui même, sur cet ouvrage qui est presque une thérapie.

Je suis admirative de sa façon de remonter la pente malgré les difficultés et de réussir à dessiner de nouveau.

Mais je reste quand même assez mal à l'aise face à ce roman graphique. Il est trop noir à mon goût, et cette impression de voyeurisme vis à vis de cet homme est toujours aussi présente quelques temps après ma lecture.

Avis très mitigé pour ma part, c'est pour cela que je mets seulement trois étoiles.
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Poussée par les souvenirs d'enfance des westerns avec les grands espaces sauvages et lutte pour la survie des Blancs sur les terres indiennes, je suis allée vers cet album pensant en apprendre davantage sur la fameuse Calamity Jane, cette figure de l'Ouest si curieuse à plus d'un égard !



Le premier tome de cette série montre les débuts de Martha Jane Canary qui devient peu à peu Marty grâce à l'art du travestissement.

Après avoir abandonné ses petits frères et soeurs dont elle s'occupait depuis le décès de ses parents pour échapper au mariage elle se lance à l'aventure en solitaire. Tantôt femme, tantôt homme, elle oscille en fonction de l'opportunité.



Le scénario et les graphismes mettent bien en avant ce paradoxe d'une femme du 19ème qui évolue seule dans un monde de rustres qui laisse peu de place pour le sentimentalisme ou l'épanouissement des femmes en tant qu'individus à part entière.

Bien sûr on voit aussi les convois qui s'aventurent sur les terrains de chasse des tribus indiennes.. Grandes images d'Epinal.



Mais le graphisme au crayon et le lettrage assez pénible à lire , en plus d'un scénario qui n'a pas eu la flamme nécessaire pour retenir mon attention... Tout cela me fait dire que l'aventure de l'Ouest s'arrêtra là pour moi..



Dommage le sujet de départ était vendeur..
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Ce troisième tome de « La vie aventureuse de celle que l'on nommait Calamity Jane » concerne les années 1877 à 1903, soit les derniers moments de l'existence de cette figure emblématique de la conquête de l'Ouest que l'on découvre ici sous un jour peu flatteur. Car, avouons-le, la dernière partie de la vie de Martha Jane Cannary est beaucoup moins exaltante que ses premières aventures et laisse place à une certaine désillusion. La même que celle qui a fini par frapper la plupart de ces colons partis pour le Nouveau Monde en quête de l'eldorado et rattrapés par la dure réalité. Calamity Jane est certes une femme célèbre, libre et indépendante, mais à quel prix ? A l’exhalation et au frisson de l'aventure succède la déception au vue de cette vie rude et solitaire passée sur les chemins et de ces êtres chers perdus ou abandonnés en court de route. Alcool, maladie, conjoint violent, nouvelles grossesses plus ou moins heureuses... : notre pauvre héroïne ne sera pas épargnée dans les dernières années de sa vie et c'est avec tristesse que l'on assiste à la déchéance de cette femme hors du commun rongée par trop de démons pour pouvoir un jour aspirer à une vie dite « normale » dans l'Ouest.



Le temps des exploits est donc fini pour Calamity Jane dont la notoriété ne tient plus qu'aux coups d'éclat réalisés pendant sa jeunesse et qu'elle cherche tour à tour à embellir ou au contraire à présenter sous un angle plus réaliste. La bande dessinée montre parfaitement le conflit intérieur qui habite l'héroïne, partagée entre le désir de briller et de se montrer sous un jour plus favorable (d'où les nombreuses exagérations et bobards relayés par la presse), et celui d'avouer sa déception et son chagrin devant le gâchis qu'est devenue son existence. Difficile de ne pas s’apitoyer sur son sort, tout en se rappelant avec nostalgie de la femme fougueuse et avide d'aventure dépeinte dans les albums précédents qui a ici laissé place à une épave prématurément vieillie par ses trop nombreux excès et incapable de se passer de sa ration d'alcool. On sent bien là encore que Matthieu Blanchin et Christian Perrissin se sont abondamment documentés sur cette partie de la vie de Calamity Jane pour laquelle on dispose de davantage de sources, qu'il s'agisse des coupures de presse recensant ses apparitions dans diverses villes de l'ouest, ou encore des lettres écrites à sa fille dont les auteurs nous proposent divers extraits.



Matthieu Blanchin et Christian Perrissin nous offrent avec ces trois albums une remarquable biographie illustrée d'un des personnages parmi les plus marquants de la Conquête de l'Ouest. Calamity Jane aura su marquer ses contemporains et les générations futures grâce à une gouaille naturelle et un insatiable désir de liberté qui la pousseront à rejeter les carcans imposés aux femmes par la société du XIXe siècle. Un destin hors du commun qu'on prend énormément de plaisir à suivre en même temps que les événements les plus célèbres de la Conquête de l'Ouest et de l'histoire des États-Unis. Bravo aux auteurs pour leur remarquable travail que je vous encourage vivement à découvrir à votre tour.
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..



Il y a quelques jours, je suis tombée sur cette bande dessinée qui porte en sous-titre "La vie aventureuse de celle que l'on nommait Calamity Jane".

Qui n'a jamais rêvé à l'évocation du nom de Calamity Jane? Elle fait partie, au même titre que Billy the Kid, Butch Cassidy, ou encore Bonnie et Clyde de la mythologie américaine, celle du Far West et de la ruée vers l'or, celle des grands espaces sauvages, des chevaux et des carrioles, du banditisme héroïco-tragique et des gamelles de fayots.



Il suffit de soupeser l'épaisseur du volume, feuilleter l'album et lire la première page - expliquant à partir de quels matériaux les auteurs se sont inspirés pour écrire cette biographie - pour reconnaître la qualité de cet ouvrage.

La lecture a été un vrai plaisir. On y découvre comment Martha Jane a pris le surnom de Calamity Jane, après de multiples péripéties et notamment la détresse dans laquelle elle s'est trouvée après la mort de ses parents, alors qu'elle n'avait que quinze ans et cinq plus jeunes frères et soeurs dont elle devait prendre soin. Fuyant la misère et un probable mariage mormon polygame, elle part sur les routes avec son cheval Pilgrim. Ainsi commence son histoire. Déguisée en homme, elle affrontera de multiples dangers, sans jamais oublier sa famille qu'elle compte retrouver un jour avec les moyens de s'en occuper.

Les illustrations sont belles, vivantes, Martha Jane est fraîche, obstinée, courageuse et émouvante.

J'ai hâte maintenant de lire la suite.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

À travers le destin de celle qu'on nommait Calamity Jane, l'ouest des Etats Unis se découvre peu à peu. Les chemins de fers se construisent, les colons s'établissent le long de ces nouvelles lignes et les Indiens sont chassés de leur terre. C'est donc une Amérique déchirée par les conflits, entre Chrétiens et Mormons, indiens de l'ouest et blancs de l'est, entre monde "civilisé' et terres arides où la nature est maîtresse. Ainsi grandit Martha Jane, sur ces routes si peu sécurisées où Le Blanc et l'idéal masculin dominent. Où la femme est tour à tour nourrice, lavandière, serveuse mais surtout pas aventureuse !

J'ai parcouru avec plaisir ces vignettes en noir et blanc, les Montagnes Rocheuses, la mentalité sacrée sainte Blanche.

Les auteurs se sont basés sur les quelques lettres de Calamity à sa fille et sur les récits qui nous sont parvenus. Alors bien sûr, la frontière est parfois mince entre la vérité et la fiction, c'est le propre des figures érigées en mythe et Calamity Jane est de celles-ci !
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

« Ma vie… c’est un ramassis de malheurs et de catastrophes. Trop de choses dont je n’ai pas à être fière. Je préfère encore les ragots qu’on colporte à mon sujet. » Cette phrase résume tout le paradoxe et la complexité du personnage. Difficile de faire la part des choses entre Martha Jane Cannary et Calamity Jane. La première est une femme solitaire, dépressive, terriblement fragile. La seconde est un mythe, une image d’Epinal qu’elle a elle-même érigée et qui lui a permis de devenir une figure légendaire de l’ouest.



Ce troisième tome couvre les dernières années d’une vie trépidante. Sans le sou après la disparition du Pony Express, Jane enchaîne les petits boulots, noie son mal être dans l’alcool et multiplie les conquêtes d’un soir. Engagée pour raconter son histoire dans des spectacles itinérants, elle peine certains jours à monter sur scène. Invitée d’honneur des festivités d’Oelrichs City le 4 juillet 1887, elle passe la matinée à faire le tour des saloons et sombre dans un coma éthylique qui aurait pu lui être fatal. Elle décède en 1903, à 51 ans, désespérément seule.



Au-delà du mythe, Perrissin et Blanchin ont tenté de rester au plus proche de la dure réalité. Fieffée menteuse, Calamity Jane aimait s’attribuer des aventures incroyables auxquelles elle n’avait jamais participé, pour le plus grand bonheur des chroniqueurs en mal de sensations fortes. La lecture intégrale de cette remarquable trilogie permet de comprendre comment le mythe s’est construit. Femme libre ayant transgressé les codes de son époque, elle apparaît aussi indépendante et courageuse que sentimentale avec ses nombreux amants. Coquette, elle ne dédaignait pas les belles toilettes et ne s’habillait en homme que lorsqu’elle devait monter à cheval. Sans jamais l’idéaliser, les auteurs montrent avec brio comment elle a pu passer aux yeux de la majorité pour une héroïne flamboyante alors que ceux qui la connaissaient vraiment ne voyaient en elle qu’une vulgaire mythomane analphabète et alcoolique.



Aux pinceaux, Mathieu Perrissin fait encore des merveilles. Ses lavis aux tons sépia sont toujours aussi expressifs et l’ambiance qu’il parvient à distiller tout au long de l’album colle parfaitement à l’époque.



Personnage indomptable, Martha Jane Cannary restera à jamais cette femme éprise de liberté dans un monde où les hommes régnaient en maîtres. Une excellente biographie, idéale pour découvrir cette icône attachante en diable.
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Troisième et dernier tome des aventures de Calamity Jane qui s'axe davantage encore sur la part entre fiction et réalité.



La population a besoin de divertissement : elle est friande d'histoires extraordinaires ! C'est ainsi que Calamity Jane marque les esprits avec ses histoires peu vraisemblables. Les journalistes s'en emparent et lui taillent également sa réputation de femme conquérante de l'ouest.



La réalité est toute autre et la BD parvient à saisir le tumulte véritable de Martha Jane, succombant à l'amour, à la boisson et à la tentation de tout quitter lorsque les choses se gâtent.



Tour à tour, blanchisseuse, infirmière, femme au foyer, serveuse, elle en a joué des rôles. La maternité est également au coeur de l'oeuvre, alliée au sentiment de ne jamais être à sa place.



La vie de Martha Jane, quelle que soit la part du mythe se démarque avant tout par ce besoin impérieux de liberté.
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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

Matthieu Blanchin et Christian Perrissin l’avouent : chercher à raconter avec exactitude la vie de Martha Jane Cannary, alias Calamity Jane, relève d’une vraie gageure tant la plus célèbre héroïne du Far West était une fieffée menteuse. Ce que l’on sait avec certitude ? Elle est née dans le Missouri en 1852 et est décédée à Deadwood, Dakota du Sud, en 1903.



Le début de sa vie est aussi clairement identifié. Aînée d’une fratrie de six enfants, elle suit ses parents qui décident de partir vers l’Ouest. Sa mère mourra sur la route et son père succombera deux ans plus tard. A 15 ans, Martha se retrouve chargée de famille à Salt Lake City, dans l’Utah. Refusant de se marier contre son gré à un mormon, elle abandonne les siens et part seule, à cheval, sillonner les prairies de l’Ouest sauvage.



C’est à partir de là que la frontière entre le mythe et la réalité devient difficile à cerner. A-t-elle vraiment passé un hiver avec un trappeur dans les Blacks Moutains ? A-t-elle vraiment, en tant que convoyeur de l’armée, sauvé une grande partie des soldats qu’elle accompagnait lors d’une attaque des cheyennes à Goose Creek en 1869 ? Sa fille Janey est-elle née de son union avec le célèbre shérif Wild Bill Hickok ?



Les auteurs ne cherchent pas à répondre avec certitude. Ils citent leurs sources (trois ouvrages : Les lettres à sa fille, Calamity Jane de Doris Faber et Ces dames de l’Ouest de Dee Brown) et font des choix qu’ils assument en toute franchise.



Au niveau graphique, le style oscille entre dessin et lavis avec des tons sépia qui collent parfaitement à l’ambiance de l’époque. Loin des démonstrations de virtuosité d’un Giraud dans Blueberry ou des séries humoristiques à gros nez de Lambil (Les tuniques bleues) ou Morris (Lucky Luke), Matthieu Blanchin dessine l’Ouest avec beaucoup de simplicité et de mouvement.



On découvre aussi dans cette biographie la vie quotidienne dans l’Ouest : La crasse, la boue, la misère sexuelle des soldats, l’existence rude et terriblement pauvre des fermiers dans la prairie…



Cette trilogie dont le dernier tome devrait sortir l’année prochaine constitue déjà une œuvre monumentale qui a été récompensée à juste titre au festival d’Angoulême en 2009. Seul bémol, le prix élevé de chaque volume (22 euros) peux limiter sa diffusion auprès du grand public.


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Martha Jane Cannary (la vie aventureuse de ..

"Un bon indien est un indien mort" : les maîtres mots de la conquête de l'ouest.



Un crack boursier et tout est excusé. La recherche d'or et le dynamisme économique sont des priorités ! Le gouvernement opte donc pour une solution radicale : rompre les accords de paix avec les Indiens. Ces derniers sont ainsi repoussés dans les réserves ou sauvagement assassinés.



Selon ses propres lettres, Martha Jane Cannary aurait participé à cette conquête. Sans aucune preuve, impossible de connaître sa réelle contribution à ce pillage de terres.



Ce qui est sûr, cependant, c'est qu'elle poursuit sa propre conquête, celle de la liberté. Elle parvient à se faire accepter telle qu'elle est, tout en connaissant l'amour et la maternité.



Ce deuxième tome continue sur sa lancée historique, notamment en ajoutant des extraits de mémoires d'indiens et de soldats.

La confrontation de ces derniers avec les lettres de Calamity Jane permet un éclairage des plus intéressants sur son parcours.



Tome 3 à suivre !
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Quand vous pensiez que j'étais mort

Matthieu Blanchin a des maux de tête depuis quelques temps. Des mois ? Des années ? Jusqu’au jour de l’anniversaire de sa fille, où il s’écroule et sombre dans le coma. « Quand vous pensiez que j’étais mort » raconte cette expérience (si on peut appeler ça ainsi), mais également toute la phase suivante et la difficulté à s’en relever. Cet imposant pavé de 176 pages est publié chez Futuropolis.



Difficile bouquin que celui-là. On imagine combien il a été difficile à l’auteur d’accoucher d’une telle œuvre, mais la difficulté est aussi de mise pour le lecteur. Autant le dire tout de suite, « Quand vous pensiez que j’étais mort » est un livre éprouvant, complexe, riche et éprouvant. Le sujet y est pour beaucoup, mais certains lecteurs auront bien du mal à passer le récit du coma que nous fait Matthieu Blanchin. C’est proprement terrifiant. Et si on imagine le coma comme un endormissement, on voit là plutôt une sorte de cauchemar qui ne s’arrête jamais, avec une puissance sensorielle explosive.



Si vous vous sentez d’attaque, vous pourrez profiter d’un livre passionnant et terriblement prenant. Matthieu Blanchin raconte son histoire de son point de vue : son coma, son expérience et ses tentatives de rémission. Ensuite, le livre part vers d’autres chemins. Il s’intéresse à ses proches, sa fille et sa femme, et comment ils ont vécu cet événement. Le récit par sa femme se révèle incroyable, les parallèles avec ce qu’a vécu l’auteur nous apparaissant comme limpides. La fin se focalise sur les médecines douces et/ou parallèles. C’est autant une critique des techniques de médecines modernes qu’une promotion d’autres voies.



On a bien du mal à décrocher du livre. Matthieu Blanchin ne s’épargne rien et se livre. Sa psychothérapie fait ressortir beaucoup de faits intimes, où l’auteur cherche à démêler les raisons de son attaque. On peut pense ce que l’on veut du fait qu’un trouble psychologique puisse entraîner des problèmes sur le cerveau (jusqu’à l’hémorragie et le coma), mais l’auteur ne cherche pas forcément à nous convaincre. Il raconte avant tout son long cheminement vers la guérison et tous les moyens qu’il a utilisés pour cela.



La narration de Matthieu Blanchin est riche, tant dans les textes que graphiquement. Il y a beaucoup à lire, mais les récitatifs sont passionnants et extrêmement puissants. Ils sont servis par un dessin dynamique en noir et blanc, avec lavis, qui sert parfaitement le propos. Sachant se délier dans les moments oniriques, il est un point fort de l’album. Difficile à dire si ce graphisme me séduirait dans un autre ouvrage, mais ici, il fait mouche.



J’ai été secoué par cet ouvrage. Sans adhérer forcément à tout ce qu’il y est raconté, la puissance du récit et la force des textes suscitent l’admiration. Difficile de lâcher cette lecture où le suspense s’installe. Et même si la production du livre prouve que l’auteur a au moins guéri suffisamment pour reprendre son travail, on se met à douter qu’il puisse un jour retrouver une vie normale. Un ouvrage dérangeant, qui m’a éprouvé comme rarement un livre ne l’avait fait.
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