AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Maurice Périsset (15)


Témoin de son temps, elle a participé de toute sa foi et de tout son enthousiasme à ce qui justifiait, aussi, sa vie; on l'a vue de tous les combats contre la guerre, contre la bombe atomique, contre le racisme, contre l'injustice, contre l'intolérance, bref contre tout ce qui dégrade l'homme.
Non des engagements de surface, mais un combat réel; pour elle, le mot engagement n'était pas un vain mot, pas un mot comme les autres.
Commenter  J’apprécie          170
Fraîcheur et maturité, spontanéité et retenue, en un mot, la grâce. Et la grâce, toute sa vie d'acteur, Gérard Philipe la connaîtra, même dans les contre-emplois au contraire de l'image que l'on s'est trop longtemps faite de lui à travers L'Idiot et Le Diable au corps, Fanfan la Tulipe et Le Cid.
Commenter  J’apprécie          140
Il reste que nous avons là une jeune actrice qui fait merveille dans les rôles "nature"; elle déploie une intelligence étonnante au service de tout ce qui est désabusé, un peu canaille; elle exprime sans effort l'appétit, la sensualité; elle possède tout naturellement le ton de la bonne fille, style Pigalle ou Saint-Germain-des-Prés (à la demande), qui n'aime pas qu'on lui "marche sur les pieds"... et qui remet les hommes à leur place (quand ça lui chante) avec l'accent qu'il faut... Elle allume une cigarette sans avoir l'air de fumer pour la caméra. Ses silences ont autant d'importance que ses mots. Elle joue avec sa bouche, avec ses yeux, avec sa peau. Son tempérament est ici beaucoup plus puissant que son rôle. Il se peut qu’on l’oblige à interpréter toute sa vie les héroïnes de faits divers. Il se peut aussi qu’elle ne donne rien dans d’autres emplois. Pour l’instant, Simone Signoret fait bien ce qu’elle fait, il fallait le dire.

Jean-Jacques Gautier (à propos de son interprétation dans Impasse des deux anges 1948)
Le Figaro
8 novembre 1948
Commenter  J’apprécie          110
Les deux policiers se dirigèrent vers un homme de haute taille, le visage marqué de profondes rides d'expression sous une épaisse crinière grise. Oeil impérieux, d'un gris-vert pénétrant, peau tannée, il était vêtu avec désinvolture de jeans délavés et d'une chemise écossaise blanche et bleue, largement ouverte sur la poitrine également très bronzée. "Il porte très bien ses soixante-cinq ans !" pensa Jardet.
- Messieurs ?
- Je suis le commissaire Jardet et voici mon collègue l'inspecteur Bacconier. Nous souhaitons avoir un entretien avec M. Pierre Alain Delacourt.
S'il était surpris, l'homme n'en laissa rien paraître et dit simplement :
- C'est moi. Si vous voulez bien me suivre...
Commenter  J’apprécie          70
Le soleil de la gloire écrase les reliefs, traque les ombres, transforme en images sages les mouvances des visages, quand il ne plaque pas un masque déformant sur eux.
La mort de surcroit, ajoute une dimension nouvelle au héros frappé en pleine jeunesse.
Commenter  J’apprécie          30
"En proie à une vive curiosité, et en se cachant de son mieux, Erzébeth se rendit elle aussi à la clairière. A sa grande surprise, elle la trouva déserte, à croire que, leur besogne accomplie, les bourreaux se désintéressaient de ce qui allait se passer. Elle s'approcha de l'énorme charogne mais dut rester à quelques pas tant l'odeur qui s'en dégageait était insoutenable.
Le regard implorant du paysan torturé ne parvenait pas à se détacher de la silhouette menue qui s'était immobilisée dans le chemin. Pour la première fois, Erzébeth fut bouleversée par un plaisir incompréhensible. Elle ressentait profondément la souffrance de cet homme, elle la partageait au point d'en être complice mais, malgré elle, elle se voulait déjà insensible à la détresse de ses yeux voilés par l'agonie."
Commenter  J’apprécie          30
Le plus difficile pour un policier, c’est d’être objectif. On se laisse emporter par ses convictions, on est souvent victime des apparences.
Commenter  J’apprécie          20
Bien entendu, attaqua Aliette, vous pensez que la littérature bleue est à ce point inférieure à la littérature tout court que vous ne devez jeter qu’un coup d’œil condescendant ? Eh bien, en ce qui concerne François Davrey, laissez-moi vous dire que vous vous êtes privé d’une joie rare.

Ma petite Aliette, je ne demande qu’à réparer ! Mais vous, Gilberte, reprit Jean-Louis, en se tournant vers a jeune fille qui, muette, suivait le débat d’une oreille attentive, quelle est votre opinion ?

Elle répondit très vite et d’un ton un peu sec :

J’estime qu’on ne doit pas classer les livres en bleu, blanc ou autre couleur. Il y a de bons et de mauvais livres, c’est tout. Ceux de Françoise sont à classer parmi les bons.
Commenter  J’apprécie          10
La mort fige les ombres.Rarement elle les agrandit.
Commenter  J’apprécie          10
"Après un court recueillement, la comtesse fait un geste; aussitôt Ficzko saisit une chandelle et la lui tend. D'une main qui ne tremble pas, elle enfonce la chandelle dans le sexe couvert de sang. Pendant quelques secondes, la flamme vacillante brûle la toison blonde; la suppliciée recommence à gémir. Ces nouvelles plaintes décuplent la rage d'Erzébeth. D'un large mouvement, elle agite la chandelle jusqu'à ce que la fille violée hurle sa souffrance et son plaisir."
Commenter  J’apprécie          10
"D'une bourrade, Jo Ilona redressa la fille dont le visage tuméfié n'était plus qu'une plaie sanguinolente. Lâchant sa baguette, Erzébeth passa derrière Hédi, saisit brusquement sa bouche de chaque côté et tira avec une telle force qu'elle fendit aux commissures. Le hurlement se perdit sous la morsure du fer à gaufrer qu'avec lenteur Ficzko enfonçait dans la bouche qui grésilla en fumant. Dans un dernier hoquet et une affreuse odeur de chair brûlée, le corps supplicié parut se disloquer et tomba sur le sol."
Commenter  J’apprécie          10
"Emprisonnée entre les murs épais, la chaleur s'abattait sur la cour du château. Les mains liées derrière le dos, l'accusé fut amené. Ses chausses tombaient sur ses jambes maigres; on voyait la peau velue et sale entre les déchirures de ses vêtements. Ce matin, dignes et décents, les ripailleurs de la veille s'étaient rassemblés, à l'ombre d'un mur. Au fond de la cour, trois hommes étaient assis. Erzébeth ne les connaissait pas. On poussa le paysan devant eux. La fillette ne pouvait voir ses traits, car il avait la tête constamment baissée. Elle entendait des voix rudes qui questionnaient, une plus basse qui répondait... Soudain, une voix domina les autres:
_ Tu es accusé d'avoir vendu deux de tes enfants aux Turcs. Qu'as-tu à répondre?
_ C'est un vilain mensonge. Les Turcs sont venus, ils ont pillé mes récoltes, emporté des boisseaux de blé et, quand ils sont partis, je me suis rendu compte que deux de mes enfants avaient disparus.
_ Tu ne dis pas la vérité! Sinon explique-nous la provenance de ces thalers que l'on a trouvés chez toi!
L'homme ne sut que gémir."
Commenter  J’apprécie          10
Alors, vous aimez les romans de Françoise Davrey ? demanda-t-il.

Ses romans ont une fraîcheur telle qu’ils m’ont souvent donné l’impression d’y retrouver un peu de mon enfance. Et puis, ils sont si différents des contes bleus que l’on a coutume de lire !

Ça c’est vrai. Ils m’ont réconcilié avec un genre de littérature dont, à tort, je médisais.

Le rire d’Aliette sonna clair dans la pièce.

Ces romans sont-ils d’ailleurs vraiment des contes bleus ? Il me semble que François Davrey a créé un genre nouveau : le roman blanc si je puis dire.
Commenter  J’apprécie          00
Lui, qui tout enfant demandait "M'aimez-vous?" comme le petit Mozart, a su susciter l'amour des foules.
Commenter  J’apprécie          00
"L'air sentait la cendre chaude et le sang. La sueur aussi. Erzébeth sombra dans une torpeur d'où elle ne ressortit que lorsque la porte du carrosse s'ouvrit."
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Maurice Périsset (149)Voir plus

Quiz Voir plus

Le quatrième mur

Quel rôle joue Imane dans Antigone ?

La nourrice
Elle ne joue pas
Le choeur
Antigone

11 questions
419 lecteurs ont répondu
Thème : Le Quatrième Mur de Sorj ChalandonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}