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Critiques de Maxim Leo (52)
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Maxim Leo est né à Berlin en 1970. Il a étudié les sciences politiques à Berlin et à Paris, il est journaliste au Berliner Zeitung. Son livre, c'est l'histoire de sa famille, qui rassemble à peu près tous les éléments fédérateurs de la genèse de la RDA, l'Allemagne de l'Est : l'espoir des pères fondateurs, le désenchantement des enfants qui refusent ce socialisme-là, le soulagement des petits-enfants à la chute du Mur, leur tristesse de se sentir considérés comme des parias par les gens de l'Ouest, après....



Il commence son récit par l'histoire de son grand-père Gerhard, un héros de guerre, un membre de la Nomenklatura...et il déroule aussi celle de son autre aïeul, Werner, celui qui avait cru : aux vertus du nazisme, puis à celles du communisme, avec autant d'ardeur...ses deux grands-pères qui ne se sont jamais connus, et qui ont pourtant bâti ensemble la DDR (Deutsche Demokratische Republik, brocardée en "Der Dumme Rest".



Gerhard Leo, juif communiste exilé en France où il s’engage dans la résistance croyait en la RDA qu’il avait contribué à bâtir. Le journaliste sera plus tard le correspondant à Paris de l’organe officiel du PC est-allemand Neues Deutschland. Mais faisant découvrir à son petit-fils son pays d’adoption lors d’un voyage en France en 1986, un privilège permis seulement à certains, Gerhard Leo dont la fille Anne a déjà pris ses distances avec le régime contribue, bien malgré lui, à faire perdre ses dernières illusions à son petit-fils qui vient de sortir un livre sur l’histoire de sa famille : « Après ce que j’ai vu à l’Ouest, je ne supportais plus l’Est. Le socialisme que mon grand-père avait construit me paraissait complètement dépassé ».



Trois ans plus tard, Maxim Leo participe aux mouvements de protestation qui précèdent la chute du Mur. Il est même arrêté quelques jours avant, interrogé durement...Mais tout est aussi une provocation de la Stasi, on ne peut se fier à personne.

Il raconte avec tendresse et lucidité les contradictions de l'Allemagne aujourd'hui réunifiée.On sent qu'il doit raconter cette histoire, y mettre aussi les photos de ses parents, Wolf et Anne, de lui, bébé. On comprend ses doutes, ses contradictions, son expérience déchirée....



Un témoignage sans concessions, sensible et émouvant. C'est bien compliqué, l'Allemagne !
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Gerhard, le grand-père maternel de l'auteur a combattu le nazisme avec des résistants français, malgré ses origines allemandes. Après la guerre, la formation de la RDA est pour Gerhard un moyen de créer une société nouvelle capable d'empêcher une résurgence du fascisme. Ce héros de guerre transmet une partie de ses convictions et espoirs à sa fille Anna, la mère de l'auteur.

Côté paternel, la relation de l'aïeul de l'auteur avec le nazisme a été moins glorieuse… Wolf, le père de Gerhard ne partage en outre pas la naïveté et les espérances de son épouse Anna. A l'époque de la RDA, les relations au sein de la famille de Maxim étaient donc plutôt compliquées, et l'ambiance y était pesante. Il fallait en outre se préserver de possibles décisions arbitraires de gouvernants qui cherchaient avant tout à préserver leurs avantages. La chute du Mur de Berlin puis la réunification de l'Allemagne n'ont d'ailleurs pas tout résolu. Les engagements politiques ou idéologiques des uns ou des autres, ou leur passivité vis-à-vis d'événements auxquels ils ont été confrontés, nous semblent souvent faciles à juger rétrospectivement, après que l'Histoire a pu donner tort ou raison aux uns ou aux autres. En réalité les choses sont plus complexes : ainsi, si l'on peut louer le courage de Gerhard pendant la guerre, son aveuglement ultérieur sur la nature du régime qu'il a soutenu en RDA jette le doute sur les motivations de cet homme durant sa vie. Dans son prologue, l'auteur résume ainsi des contradictions auxquelles sont confrontés des allemands de l'Est : « Notre famille était une sorte de RDA en miniature. C'est là que se déroulaient les affrontements qui ne pouvaient pas avoir lieu ailleurs, c'est là que l'idéologie rencontrait la vie. »

De fait, l'hypocrisie ou la gymnastique intellectuelle qu'il fallait déployer pour vivre sous ce régime totalitaire sont impressionnants : les tentatives de contrôle de la pensée par le pouvoir et la surveillance de la population sont omniprésents. Par exemple, la STASI a de nombreux correspondants, la presse ne diffuse que ce qui est approuvé par le Parti Communiste (unique, et au sein duquel les débats internes sont proscrits), le premier critère de notation de certains devoirs scolaires est leur concordance avec des thèses officielles farfelues (le Mur de Berlin construit en 1961 serait un « mur de protection antifasciste », et sept ans plus tard la répression du Printemps de Prague une réaction à l'impérialisme occidental, …).



C'est surtout le cadre historique de ce récit autobiographique qui le rend intéressant. Cette lecture a évoqué chez moi l'ambiance de l'excellent film « La vie des autres » (Florian Henckel von Donnersmarck, 2006), mais aussi celle du plus léger « Good Bye Lenin ! » (Wolfgang Becker, 2002). Outre son intérêt historique, cet ouvrage amène le lecteur à s'interroger sur la manière dont lui-même aurait pu s'accommoder d'événements aussi tragiques provoqués par la succession de deux formes de totalitarismes qui se sont momentanément affrontés...



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Histoire d'un Allemand de l'Est

Maxim Leo, une vingtaine d'années lors de la chute du mur de Berlin, a grandi en RDA. S'il a, a priori, peu de raisons de rêver à l'Ouest, qu'on lui présente à l'école comme le paradis des fascistes et du capitalisme le plus abject, ses parents eux, ne sont pas des purs produits de la République Démocratique Allemande.



En réalité, c'est le lourd héritage d'une famille qui a traversé le début du vingtième siècle que Maxim Leo porte. Son histoire personnelle est également celle de cette famille qui a vécu le nazisme, la guerre, les camps et le communisme. En explorant les parcours individuels de ses parents, grands-parents et parfois arrières grands-parents, Leo se réapproprie sa propre vie et tente de donner sens à son propre parcours.



Or, on peut dire qu'il s'en est passé des choses dans sa famille.



Pour commencer il faut dissocier la branche maternelle de la branche paternelle : elles suivent à elles-seules des itinéraires pratiquement incompatibles. Avec son grand-père maternel Leo explore les thèmes de l'exil, de la résistance en France. Le danger mais aussi les coïncidences les plus heureuses jalonnent ce parcours irréel. Gerhard a fui l'Allemagne nazie avant que ses origines juives ne fassent de lui une cible du régime nazi. abandonnant tout il trouve, avec ses parents, refuge en France où il s'engage après l'armistice de 40 dans la résistance. Elle marquera son passage de l'enfance à l'âge adulte.



Avec son grand-père maternel, l'auteur navigue dans les eaux plus sombres du nazisme. Werner est un jeune homme qui vit ses meilleures années sous un régime qui se nourrit de la crise économique qui secoue le pays et s'attire la bienveillance du peuple en créant des emplois, améliorant la vie des allemands... Par ailleurs, la guerre ne touche que tardivement l'Allemagne sur son propre territoire. Ce n'est que durant les dernières années du conflit que Werner affronte réellement sa réalité. Finies les escapades au ski ou au bord de la mer. Finie la vie tranquille et les multiples opportunités que le nazisme offrait à Werner. S'ensuivent alors la mobilisation, la captivité en France durant de longues années, et finalement un retour "chez soi" aussi improbable que subit.



Toujours, cette question du retour, du sentiment d'appartenance à un pays est posée. Comment se sentir chez soi dans un pays qui s'est illustré par sa foi en le national-socialisme (surtout après que l'horreur des méfaits commis par les nazis a explosé au grand jour) ? Comment peut-on parler de retour quand ce qu'on l'on retrouve est un autre pays qui tente de liquider les traces de sa culpabilité ?



Car il serait utopique de croire qu'après la guerre tous les nazis ont disparu. Bien au contraire, l'histoire de la famille de Leo est la petite histoire qui illustre à échelle réduite la grande Histoire. Celle de milliers de partisans, de fonctionnaires de l'énorme machine nazie qui retrouvent une place, sous de nouvelles identités, dans de nouvelles administrations cruellement en recherche de compétences.



La RDA est l'histoire d'un rêve, celui d'un pays duquel les fascistes sont officiellement bannis, en lisière du mur qui sépare bientôt Berlin en deux. Car voila ce que l'idéologie du Parti défend : le mur n'est qu'un rempart contre les fascistes et les capitalistes, tous dangereux, et tous envieux de la paix et de l'égalité qui règnent en RDA. C'est par le recours à des raccourcis qu'on élude les questions des petits curieux que ne se satisfont pas des réponses qu'on leur fait pourtant apprendre à la télévision, à l'école et dans les journaux, tous censurés et alignés sur le discours officiel, autrement dit, la propagande du Parti.



La république a des allures de monde Orwellien où les murs ont des oreilles et des yeux. Où dans les réunions clandestines six personnes sur dix sont des espions de la Stasi. Où vos collègues vous espionnent et rédigent des rapports interminables que vous lirez quelques années plus tard, probablement avec horreur, dans les dossiers de la Stasi rendus publics. Vous ne savez jamais vraiment où se situe la limite et vous frôlez la prison sans même le savoir, par des actes bénins.



Et pourtant, la RDA est aussi ce lieu à l'abri des événements récents, où ceux qui avaient perdu leur patrie (exil, condamnation des années du national-socialisme...) ont retrouvé une société dans laquelle s'investir. une société bercée d'idéaux nobles qui, au tournant de la seconde guerre mondiale, procurent de l'espoir et de l'optimisme nécessaires à la reconstruction, du pays.



C'est au communisme, au parti, à leur patrie, que les parents de Maxim Leo donnent les meilleures années de leur vie. Son père artiste et sa mère journaliste puis historienne sont constamment tiraillés entre ces idéaux pour lesquels ils se donnent corps et âme d'un côté, et leur sens critique de l'autre. Eux qui ont fait de la RDA leur patrie pratiquement par hasard (ils s'y trouvaient au moment où le pays s'est fermé comme une huître), oscillent entre le bonheur que leur procure leur implication dans un modèle qu'ils croient juste, et la terreur que leur inspire un régime aussi peu démocratique et libertaire.



Pour ces personnes qui ont tout donné pour la réussite et la concrétisation des idéaux communistes, la chute du mur, la brutale disparition de la RDA sont l'effondrement de toute une vie. Tout à coup le pays n'existe même plus, soudain englouti par l'Allemagne de l'Ouest dont les habitants ne peuvent pas comprendre ce qu'ont vécu ceux de l'Est.



Entre préjugés, confusion, joie et peur s'improvisera alors la nouvelle Allemagne, celle que les gens de ma génération ont toujours connue.



Ce livre est un brillant témoignage sur l'histoire d'une Allemagne que le vingtième siècle a dotée d'une identité multiple, mouvante et difficile à appréhender, et où tout n'est ni tout blanc ni tout noir, et où les grands-pères sont des tombeaux dont il faut extraire les secrets avant qu'ils ne s'éteignent.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1924
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Une histoire d’un Allemand de l’Est : lorsqu’un destin familiale se confond avec l’histoire d’un pays.

Maxime Leo, journaliste Berlinois, avait 20 ans au moment de la chute du mur de Berlin. Dans ce livre, il revient sur ce passé en portant un regard sans complaisance sur les figures importantes de sa familles découvrant au fur et à mesure non-dits et vérité cachées et à travers eux retrace l’histoire de la RDA depuis ses mythes fondateurs à la fin du nazisme jusqu’à la révolte populaire de 1989. Plusieurs générations de Berlinois au regard très différent sur leurs propres pays : deux grand pères l’un ancien résistant, l’autre ancien soldat de la Wehrmacht, qui plongent dans le rêve communiste pour oublier les souffrances de la guerre, ses parents éduqués dans la propagande du régime et dans le respect de leurs parents mais qui vivent difficilement dans le mensonge jusqu’à notre journaliste qui fera partie de ceux qui se révolteront contre ce système. Un livre très bien construit à l’analyse fine qui nous fait rentrer réellement au cœur de l’histoire avec un grand H et nous donne à réfléchir tant sur la résilience des individus et leurs capacités de résister à un embrigadement qui pénètre les esprits et pousse à agir contre ses convictions. Écrivant tout de même sur ses proches l’auteur sait garder une certaine sensibilité qui laisse place à plus d’émotion voir d’humour lorsqu’il parle de souvenirs tendres ou douloureux. Un livre à la fois didactique, sincère et sentimental qui se lit comme un roman : de quoi joindre l’utile à l’agréable…


Lien : http://au-chat-pitre.izibook..
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Le titre, en français, est réducteur : histoire d'un allemand de l'est alors que c'est l'histoire d'une famille de l'Allemagne de l'est. Eine Ostdeutsche Familiengeschichte.

Alors une fois que l'on sait cela, on comprend mieux ces longues pages sur la période nazie traversée à leur façon par les deux grands-pères de Maxim Leo. Ces pages sont à mon avis les plus intéressantes. C'est, arrivé à la page 162 que je me suis enfin convaincu que je n'étais pas en train de perdre mon temps. Maxim Leo nous explique alors simplement et concrètement comment « der kleine Mann » est devenu partisan d'Hitler, c'est-à-dire comment l'Allemagne a basculé dans le nazisme.



Les pages sur le régime politique de la RDA sont un peu fadasses, elles manquent de fond et d'anecdotes croustillantes. A l'Est rien de nouveau !



Ensuite la période relative à « Die Wende » est survolée. On sent bien la fin du règne socialiste ; mais Maxim Leo aurait pu passer plus de temps à nous expliquer cette possibilité d'une troisième voie : ni le communisme d'avant, ni le capitalisme consumériste de l'Ouest. Comment les Ossies ont pu se remettre aussi facilement entre les mains des Wessies ? la question n'est même pas évoquée.



Enfin rien sur l'après. 89 chute du mur ; le livre fut écrit en 2009. Que sont devenus les protagonistes pendant cette période ? Contents de leur nouveau sort ; plus ou moins heureux, ont-ils eu des regrets, Ont-ils eu l'impression d'être pris au piège de la Real politique?



Somme toute un bon livre qui se lit agréablement, mais malgré tout superficiel.

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Histoire d'un Allemand de l'Est

Un cours d'histoire en accéléré. Une fracture idéologique divise cette famille. Elle divise également le pays. Et puis la réunification.

Le narrateur tente de comprendre les choix de vie de ses deux grand pères, et, à travers leur destins, il souhaite comprendre ses parents et … peut-être même le destin de l'Allemagne.

Adhérer au régime, malgré les milles doutes, comme sa mère ? Se poser en dissident passif, comme son père ? Passer à l'Ouest ?



J'ai adoré cette autobiographie. C'est aussi – en partie uniquement – mon histoire. Pour moi aussi la chute du mur a été le grand tournant de ma vie, car j'ai grandi à l'est du mur.

Une écriture limpide, un propos dense ; ni pathétisme ni jugement face aux combats ou illusions ou même mensonges de ses ainés, juste le désir de comprendre. L'empreinte de l'histoire sur le destin individuel : impossible de juger en noir et blanc.



Extrait :

« Je crois que pour mes deux grands-pères la RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier tout ce qui les avait accablés jusque-là. C’était un nouveau départ, une chance de recommencer depuis le début. La persécution, la guerre, la captivité, toutes ces choses effroyables que Gehrard et Werner [les deux grands-pères] ont vécues, pouvaient être enterrées sous le gigantesque tumulus du passé. Désormais, seul l’avenir comptait. [ ]

Nouvelle foi contre ancienne souffrance : tel était le pacte fondateur de la RDA. Ainsi s’explique aussi la fidélité enthousiaste avec laquelle Gerhard et Werner sont restés liés à ce pays jusqu’à sa triste fin. Ils n’ont jamais pu voir le grand mensonge qu’était ce grand rêve - parce que leurs propres mensonges existentiels auraient alors été révélés.

Et leurs enfants ? Projetés dans l’univers onirique de leurs pères, ils ont dû partager leurs rêves, qu’ils l’aient ou non voulu. Ils ne connaissaient pas le pacte originel. Et comme ils n’avaient rien à surmonter ni à dissimuler, la foi leur pesait lourd.» p199



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Histoire d'un Allemand de l'Est

Roman, autobiographie ?

Peu importe, la plume est avisée, l'écriture fluide et agréable. L'histoire se déroule tel un film, où il est facile de s'attacher à la multitude de personnages et de membres de la famille.
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Dans un style direct et épuré, sans pudeur ni parti pris, Maxim Leo nous offre une très belle biographie de sa propre famille. En mêlant son ressenti personnel à l'histoire de sa famille, et le vécu intime des membres de sa famille et l'Histoire de cette époque (de 38 à 89, en gros), l'auteur réussit un très beau tour de force, un livre sensible et d'une grande honnêteté en même temps.



Depuis le grand-père Gerhard, juif fuyant le nazisme, Allemand résistant en France; jusqu'à Maxim, témoin ébahi des changements radicaux de son pays (la RDA donc) précédant la chute du mur, cet excellent ouvrage nous offre 60 ans d'histoire relatés avec force et simplicité. L'écriture efficace et pleinement honnête m'a non seulement accroché comme rarement, mais aussi beaucoup touché.



Un excellent livre donc; si vous aimez l'Histoire et les "histoires vraies", n'hésitez pas, ce livre vous passionnera certainement !
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Histoire d'un Allemand de l'Est

A lire absolument et je ne vais pas commenter des lignes et des lignes, car tout est dit dans les critiques très majoritairement positives.

Ce récit autobiographique m'a aussi passionné, il est absolument prenant et captivant de bout en bout.

A noter la traduction qui est faite avec beaucoup de soin dans ce livre, car hélas ce n'est pas toujours le cas pour bien d'autres.

Je conseille vivement.

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Histoire d'un Allemand de l'Est

Merci, merci à Patrice et au mois de livres de langue allemande en novembre 2019. C’est un vrai cadeau ce livre et je vous le conseille à toutes et tous. Mais vous l’avez peut-être déjà lu, puisque Maxim Leo a reçu le prix du livre Européen en décembre 2011 pour cet essai. Prix tellement mérité, car rien ne peut plus contribuer à la construction européenne que ce genre d’essai qui décrit si minutieusement les malheurs d’une Europe en guerre puis divisée par un mur infranchissable pour les habitants de la RDA. Maxim va nous faire comprendre tous ces aspects de l’Europe grâce à sa famille qui est à la fois originale et tellement ordinaire. En tout cas pour sa famille paternelle, si son père n’est jamais totalement entré dans les cases des critères de la RDA, son grand-père a été un nazi ordinaire puis un habitant de la RDA tout aussi ordinaire. Mais cette phrase traduit trop pauvrement la compréhension que nous aurons de Werner ce grand père qui s’est si peu intéressé à son fils. En revanche, la famille de sa mère est beaucoup plus originale . Son grand père Gerhard Leo a été obligé de fuir avec son propre père l’Allemagne nazi parce qu’il était d’origine juive. En France, Gerhard rentrera dans la résistance et devient un véritable héros, il a raconté ses exploits dans un livre que je lirai peut-être. S’il est resté en RDA , c’est parce qu’il a trop vu en RFA d’anciens nazis ne pas être du tout inquiétés et même devenir des cadres de la nation. Ensuite, nous voyons la vie des parents de Maxim qui essaient de tout faire pour se plaire en RDA, sans pour autant adhérer complètement au système. Et enfin avec lui, Maxim ce petit garçon qui ne croit pas du tout aux valeurs communistes et qui ressemble tellement à tous les enfants du monde. Son parcours permet de toucher du doigt la vie de l’Allemagne de l’Est. C’est à la fois tragique et ridicule. Tragique, car il a failli ne pas pouvoir poursuivre ses études et qu’il craint toujours d’être repéré par la Stasi. Ridicule, quand on voit les efforts de la directrice pour convaincre les enfants qu’ils ont de la chance d’être des enfants choyés de la RDA alors qu’ils n’ont presque rien pour jouer ou pour se distraire. Et lorsque le dernier chapitre arrive avec les manifestations de Leipzig qui annonceront la fin de ce régime absurde on sent que cela s’est joué à très peu de choses. Mais les Allemands sont maintenant réunis dans un même pays, on se demande alors si Maxim Leo écrira la suite pour nous expliquer pourquoi le parti néo-Nazi se réclamant ouvertement des théories d’Hitler fait un si bon score dans son ancien pays. À ce propos vous pouvez écouter sur le podcast du Nouvel Esprit Public une émission qui compléterait bien cette lecture.
Lien : https://luocine.fr/?p=11280
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Là où nous sommes chez nous



L’auteur nous raconte comment sa famille juive fut chassée de Berlin par l’avènement du régime pourri d’Hitler et éparpillé aux Pays-Bas, en France, en Autriche, en Angleterre et en Palestine.



Maxim Leo, qui est né en 1970, retrace le parcours de ses grand-tantes Irmgard, Hilde et Ilse Leo et de leur géniture, aussi bien que nous avons en fait droit à plusieurs récits avec une multitude de personnages. Heureusement que sur les pages 6 et 7 de l’ouvrage figure un arbre généalogique de tous les descendants de Thérèse et Friedrich Leo, Maxim compris.



Dommage cependant que les noms de tous ces Leo ne soient pas suivis de leur date de naissance, et le cas échéant, de la date de leur décès, car l’ouvrage couvre finalement une assez longue période, de pratiquement un siècle entier (de 1920 à 2019).



Comme il serait fastidieux d’essayer de résumer tant de biographies en l’espace d’un billet fatalement sommaire, j’ai opté pour une approche qui favorise les passages qui m’ont frappé le plus.



Ainsi Hilde Leo-Fränkel se trouvait avec son gamin André de 11 ans, en août 1939 à Paris, où elle occupait une chambre dans un bâtiment au 10, rue Dombasle dans le 15ème arrondissement, où logeait également à un étage supérieur le grand écrivain et philosophe Walter Benjamin, avant sa fuite à travers les Pyrénées et son suicide en septembre 1940 à Portbou en Catalogne. Voir ma critique du livre de Lisa Fitko "Le chemin Walter Benjamin" du 3 avril 2021.



À Paris, les Leo ont aussi croisé le chemin d’Arthur Koestler et Vassily Kandinsky dont le premier mari de Hilde, le neurologue Fritz Fränkel, possédait une superbe lithographie, un souvenir des brigades internationales lors de la guerre civile espagnole.



Irmgard Leo, l’aînée, a suivi avec son mari Hans Wittenberg, un entraînement spécial pour partir vivre dans un kibboutz à Beit HaShita entre la baie d’Haïfa et le Jourdain et où leur fille Hanna a vu le jour.



Ilse Leo, la benjamine, a été déportée avec son mari Heinz, un médecin, à l’abominable camp de Gurs en Béarn, où elle a soigné malades et blessés. Après s’être evadée, elle s’est retrouvée en 1944 avec son bébé Susi dans Toulouse libérée.



L’ouvrage de Maxim Leo ne m’a, malgré ses 366 pages, pas ennuyé une seconde. L’histoire de sa famille est évidemment triste mais fascinante et il a l’art et la manière de présenter un récit dans un contexte historique authentique et captivant.

Comme il a fait d’ailleurs avec son autobiographie "Histoire d’un Allemand de l’Est", qui lui a valu, en 2011, le Prix du Livre Européen.

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Là où nous sommes chez nous

Un régal d'humanité, une fois encore, avec ce récit de Maxim Léo sur la destinée de 3 cousines, réunies pour la dernière fois, à Berlin, au début des années 30... Chacune poursuivant sa vie, à Londres ou Chicago, dans un kibboutz, en France ou en Autriche tout en gardant un lien puissant avec leur ville de naissance. C'est aussi l'histoire de l'Europe au XXe siècle, le lien entre les générations, la possibilité d'oublier, l'errance avec un point d'ancrage (Berlin), la clandestinité... On pourrait presque croire que la quinzaine d'années du nazisme n'a pas altéré le désir de Berlin, la langue, l'enracinement de la culture au delà de l'horreur semée dans les familles

Un grand livre, à rapprocher de Daniel Mendelsohn
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Là où nous sommes chez nous

"Là où nous sommes chez nous" est à la fois un livre singulier qui retrace la vie d'une famille juive allemande dispersée pour échapper ou du moins tenter d'échapper au nazisme, et un livre universel, quand la vie et l'humanité essaient de s'oposer à la barbarie.

Un livre important donc, essentiel même, de ceux qu'on ne lâche pas jusqu'à la dernière ligne qui nous amène en Allemagne, en Israël, en Angleterre, aux USA en passant par Paris et Vienne, un livre où l'histoire singulière magnifiquement conté par l'auteur ne cesse de nous rapprocher de l'essentiel.

Quel beau livre !
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Là où nous sommes chez nous

Il est des livres que l'on ouvre et dont on se dit ..Ouh làlà ! Celui de Maxim Leo, écrivain franco/allemand, s'ouvre sur un arbre généalogique fourni, avec de multiples branches. Tout de suite vient à l'esprit une sorte de saga familiale où l'on risque de se perdre (et donc consulter sans cesse l'arbre). Et quand en plus il s'agit d'une famille allemande avec des origines juives que l'on découvre en plein dans les années 30 à Berlin... on sait que l'on ne va pas s'amuser une seconde, des images de camps d'extermination et autres infamies orchestrées par le régime nazi venant instantanément se coller dans l'esprit de n'importe quel lecteur qui, selon son intérêt pour cette partie de l'histoire risque de dire : "Oh non, encore...". Si vous êtes de ceux-là, remballez vos préjugés et plongez dans l'histoire de la famille Leo, vous ne le regretterez pas !

Tout d'abord "Là où nous sommes chez nous" n'est pas un roman, mais un récit biographique, que l'auteur a reconstitué en rencontrant tous les éléments de sa famille éparpillés un peu partout sur notre planète ( enfin dans quelques pays ...), des grands-parents et de leurs trois enfants pris au début des années 30 jusqu'à la dernière génération, de nos jours. Nous sommes dans une bourgeoisie éclairée, cultivée, avec des origines juives mais non croyants ni pratiquants. Sentant venir le danger, les enfants vont fuir à l'étranger. Et si la plupart de la famille a effectivement échappé à la Shoah, certains connaîtront un camp de prisonniers allemands en France ( celui de Gurs), d'autres atterriront dans les premiers kibboutz en Palestine déjà en fonction à cette période.

Le livre, découpé en chapitres s'intéressant à un seul personnage à la fois( avec quelques photos), accroche le lecteur dès les premières lignes. Maxim Leo écrit juste, simple et direct. Il sait rester un narrateur évidemment impliqué puisqu'il nous dévoile toutes ses racines, mais surtout hors pair, n'en rajoutant jamais dans les faits souvent franchement romanesques qui jalonnent ces vies. On le sent sincère, vrai et nous touche car, au fur et à mesure que le récit avance, il rend son propos de plus en plus universel. Au-delà de la simple transcription d'un récit familial, en plus de faire rencontrer la petite avec la grande Histoire, il amène le lecteur à s'interroger sur des sujets qui touchent le commun des mortels, sur le rôle de l'origine autant géographique que sociale, l'importance du passé dans le destin des descendants, les non-dits, les silences familiaux, .... Il y est question de sujets ultra contemporains éclairés par le passé ( l'immigration, les liens que l'on tisse ...ou pas) ou par le présent qui pointe l'ironie de l'Histoire comme, par exemple, le fait d'avoir quitter un pays fasciste en 1930 et de se retrouver dans un pays ( Israël) qui, aujourd'hui, par certains côtés, reproduit des attitudes similaires.

Vous l'aurez compris derrière cette histoire de famille, se cache un livre absolument passionnant de part ce qu'il raconte, véritable roman dont on tourne les pages avec fébrilité, mais surtout par ce talent inouï, d'amener les lecteurs à se questionner sur une foultitudes de sujets jamais imposé mais suggérés avec une très grande finesse. Du grand art, qui montre que l'on peut faire simple, captivant et intelligent !


Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Là où nous sommes chez nous

Une enquête familiale où on se perd tellement cell-ci est pléthorique et par la construction en tranche qui tente de suivre l'évolution de chaque branche à travers l'histoire. Du coup, c'est assez difficile, car les personnages sont innombrables auxquels se rajoutent au fur et à mesure les jeunes générations et là, on se noie. Reste à le prendre comme une suite de nouvelles et certaines sont plus prenantes que d'autres anecdotiques.
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Là où nous sommes chez nous

Dans ce récit familial, Maxim Leo part la recherche de la vie de Nina, Hilde et Ilse, trois de ses grands-tantes. Fuyant le nazisme qui s’abat en Europe dans les années 1930-1940, chacune à sa manière vivra la peur, la faim, l’enfermement ou la clandestinité avant l’exil définitif. Actrice puis millionnaire à Londres pour l’une, kibboutzinne pour l’autre, pédopsychiatre à Vienne pour la dernière. Trois destins qui constituent trois portraits de femmes attachantes et inspirantes par leurs forces et leurs failles.

A partir des témoignages des survivants et de leurs maigres archives, Maxim Leo retrace l’histoire de sa famille mais au-delà de tous les juifs qui ont quitté l’Europe avant le cataclysme. Eparpillés de par le monde, il est intéressant de constater ce qui sera conservé de ce qu’il faudra se défaire à jamais pour s’intégrer dans un nouveau pays afin de s’y enraciner. Malgré la distance géographique, l’enquête va renouer, parfois même renforcer, les liens familiaux distendus dans les générations suivantes

Ces parcours particuliers résonnent avec encore plus de force aujourd’hui en ce sens qu’ils font écho à la tragédie actuelle des migrants. Brillant et indispensable en tout point.

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Là où nous sommes chez nous

L'auteur reconstitue l'histoire de ses ancêtres, dispersés aux quatre vents par la Shoah.

Irmgard et Hans, étudiants en droit à Berlin, sont partis en Israël en 1934. Au kibboutz, non loin du plateau du Golan, c'était la vie extrêmement rude des pionniers.

Une autre branche de la famille, un autre pays : le narrateur rencontre André en Angleterre. Il est le fils de Hilde et Fritz. Ce dernier était l'un des fondateurs du Parti communiste d'Allemagne.

Susi, qui vit en Bourgogne après plusieurs décennies à Vienne, aide l'auteur à comprendre le parcours d'Ilse, sa grand-tante, infirmière, internée pendant plusieurs mois au camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques).

Maxim Leo découvre des destins dont la résilience et le courage forcent le respect. Il découvre également des ressemblances inattendues. Certains de ses cousins et cousines ressentent une affinité avec leur patrie perdue – Berlin.



Cette histoire très bien construite m'a touchée. L'auteur évoque le passé avec beaucoup d'empathie et de retenue, se posant des questions qui demeurent universelles.

L'arbre généalogique et les photos accompagnant le texte nous aident à ne pas perdre le fil. Comme kielosa, j'ai lu avec un grand plaisir l'autre ouvrage autobiographique de Leo, Histoire d'un Allemand de l'Est, où il est question de son grand-père maternel, Gerhard.

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La vie selon Frankie

Quelle jolie histoire que celle de Frankie et Richard!



Une histoire à savourer, doucement.

A lire avec son âme d'enfant.

Esprits cartésiens, s'abstenir!

Esprits poètes et émerveillés, cette jolie histoire est faite pour vous!



Frankie, un chat de gouttière, libre et fier.

Qui parle aussi bien "l'humainien" que le "chatois".



Frankie, athée, agnostique, mais pas dépressif.

Jamais vous ne l'entendrez dire du mal de la vie!



Qui rêve d'Hollywood et de la "planète des animaux cools".

Poète à ses heures, amoureux au coeur de beurre, bagarreur.



Richard, écrivain, dépressif, qui a perdu le goût de vivre.

Qui a envie d'en finir avec la vie qui l'a malmené.



Une rencontre improbable entre un chat et un humain.



Une rencontre qui n'était pas "gagnée" au départ!

La rencontre la plus détonante, énervante, distrayante et belle qui pouvait leur arriver.

Et voilà que ces deux là s'apprivoisent!



Des discussions sur le sens de la vie.

La vie selon le point de vue de Franky.

Qui petit à petit, devient "le petit sens de la vie" de Richard.



Une jolie histoire à lire avec le sourire.

Mais bourrée de belles réflexions sur nos vies d'humains.

Sur le sens que l'on donne à nos vies.

Sur ce que nous en faisons au quotidien.

Et ce que nous pourrions en faire si nous la vivions "à la Frankie".



J'ai ri, souri, Frankie m'a embarquée et j'ai été émue!

Une jolie découverte!

Un petit cocon de douceur, d'humour, d'amitié.

Un joli cocon atypique et bienveillant!
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La vie selon Frankie

J ai adoré ce livre que j ai lu en 1 jour. La vie selon Frankie le chat, c est lui qui parle, qui commente avec ses ressentis de chat, ses non prise de tête contrairement à l homme... Il y a un fond à cette histoire qui n est pas très gaie, en fait c est que la présence d un chat peut donner un sens à notre vie👍👍😻😻😻
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La vie selon Frankie

Quand on dit qu'il suffit d'une fraction de seconde c'est exactement ce qu'il s'est passé pour Richard et Frankie.

Richard très affecté par un tragique événement est en dépression et va vouloir commettre une pensée tragique.

Mais Frankie ce chat qui débarqua au même moment va l'en dissuader.

C'est ainsi que nous passons plusieurs jours dans leur quotidien relationnel humain - chat mais aussi de manière visuelle de Frankie par rapport à Richard.

Oui Frankie a une particularité de communication avec Richard qui fait une histoire pleine de réconfort.

Ils vont cohabiter, s'aimer et construire un renouveau entre eux pour un nouveau départ.

Quand je vous dis qu'il faut toujours un chat dans notre vie
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