Citations de Maya Angelou (345)
" Faut que ça serve, sinon ça se perd. "
Ce que nous considérions comme de la discrimination raciale s’expliquait-il moins par la race que par la malchance que nos ancêtres avaient eue de se faire capturer, vendre et exploiter comme des bêtes ?
J’étais bien la fille de ma mère. Lorsque, à dix-sept ans, j’avais quitté la maison, elle m’avait dit : « Je ne me fais pas de souci pour toi. Tu vas faire de ton mieux et tu vas peut-être réussir. N’oublie pas : tant et aussi longtemps que tu vas gagner ta vie, tu pourras subvenir aux besoins de ton bébé. Quand il y en a pour un, il y en a pour deux. » Je n’avais qu’à trouver du travail supplémentaire.
Nous ne doutions pas de notre capacité à inspirer la sympathie. Dès qu’ils auraient appris à nous connaître, les Africains nous aimeraient. Nous ne doutions pas non plus de notre utilité. Pendant plus de trois cents ans, les nôtres s’étaient rendus tellement utiles qu’on avait livré et perdu une guerre sanglante plutôt que de voir cette utilité compromise. Nous raisonnions ainsi : puisque nous descendions d’esclaves africains arrachés de force à leur terre, nous n’aurions pas à nous battre pour être acceptés. Pourtant, nous n’avions pas l’arrogance de croire qu’une telle acceptation nous était due. Nous travaillerions et produirions, nous nous blottirions dans le giron de l’Afrique comme un bébé se pelotonne dans les bras de sa mère.
Chacun était venu en Afrique avec ses talents, son énergie, sa vigueur, sa jeunesse et un ardent désir d’être accepté. Dans la large véranda latérale de la maison de Julian, par les chaudes soirées noires, nos voix s’élevaient : nous rivalisions d’éloquence pour éreinter l’Amérique et porter l’Afrique aux nues.
Je connaissais quelques personnes qui me recevraient, mais à contrecœur, car je n’avais rien à offrir à personne, sinon une mine d’enterrement et un cœur qui s’apitoyait sur lui-même, et je n’avais nulle intention d’y changer quoi que ce soit. Les Noirs américains de ma génération ne voyaient pas d’un bon œil les chagrins ostentatoires, sauf pendant les funérailles ou tout de suite après
La peau noire ou brune n’annonçait ni l’avilissement ni une infériorité d’origine divine. Nous étions parfaitement capables d’administrer nos villes, nos concitoyens et nos vies, avec élégance et succès. Nous n’avions pas besoin des Blancs pour nous expliquer les rouages du monde, les mystères de l’esprit.
Ma mère, joli petit bout de femme à la poitrine en acier trempé, nous avait enseigné, à mon frère Bailey et moi, qu’il appartient à chacun « de mener sa barque tout seul, de ne compter sur personne, de retrousser ses manches et de travailler comme un forcené ». Elle ajoutait toujours : « Il faut espérer que tout ira bien, mais se préparer au pire. On ne reçoit pas toujours ce qu’on a payé, mais on paie toujours ce qu’on reçoit. »
Tout le monde comprend… dans la mesure où on peut comprendre la souffrance d’autrui… mais tu… tu en oublies tes manières. Merde, fille, tout le monde est triste pour toi, mais personne ne te doit rien. Tu le sais, ça. N’oublie pas d’où tu viens. Ta mère ne t’a pas élevée dans un chenil, que je sache.
Les Noirs tolèrent les taquineries, les railleries, les âneries, les insinuations, le manque de respect, les jurons et même, dans certaines circonstances particulières, les insultes pures et simples, mais les attaques contre la famille exigent une riposte immédiate.
– Si moi je me rends compte que Richard souffre plus que moi, pourquoi ne veux-tu pas le voir, toi ? Tous tes sermons sur la tolérance n’étaient donc que du vent ? Et tes belles paroles sur la compréhension ? Ne dis-tu pas qu’il faut « marcher un mille dans les chaussures de l’autre » avant de le critiquer ? Évidemment, j’y croyais en théorie, dans les conversations portant sur les scélérats défavorisés, incompris et opprimés. S’agissant de la brute épaisse qui avait failli tuer mon fils, c’était une autre paire de manches.
Les allégeances raciales et les affinités culturelles ne voulaient plus rien dire.
Nous étions des Noirs américains en Afrique de l’Ouest, où, pour la première fois de notre vie, la couleur de notre peau était considérée comme normale et naturelle.
La femme noire est assaillie dès son âge tendre par ces forces communes de la nature, en même temps qu'elle est prise entre les triples feux croisés du préjugé masculin, de l'illogique haine blanche et de l'absence de pouvoir noir.
Le fait que la Noire américaine émerge comme un formidable personnage est souvent accueilli avec étonnement, dégoût et même hostilité. Il est rarement accepté comme le produit inévitable du combat gagné par des survivantes et qui mérite le respect, sinon une acceptation enthousiaste.
Marins et soldats, sur la route fatale de la guerre, cassaient des vitres et démolissaient des serrures dans les rues à la ronde, espérant laisser ainsi leur empreinte sur un bâtiment ou dans la mémoire d'une victime. Une occasion de se perpétuer.
Une histoire courait à propos d'une matrone sanfranciscaine refusant de s'asseoir dans le tramway à côté d'un Noir, même après que celui-ci eut fait place sur la banquette. Donnant pour explication qu'elle refusait de côtoyer un planqué, et un nègre de surcroît. Et ajoutant que le moins que ledit nègre pouvait faire était d'aller se battre pour son pays, comme son fils à elle se battait à Iwo Jima. On racontait que l'homme, s'écartant de la fenêtre pour exhiber une manche vide, avait répliqué calmement, avec beaucoup de dignité : « Alors, demandez à votre fils de chercher le bras que j'ai perdu là-bas. »
Il était emporté loin dans un mystère, enfermé dans l'énigme que les jeunes Noirs du Sud commencent à démêler – commencent à essayer de démêler – à partir de l'âge de sept ans et jusqu'à leur mort. Le casse-tête sans humour de l'inégalité et de la haine. Son aventure soulevait la question du mérite et des valeurs, de l'infériorité agressive et de l'arrogance agressive.
La crainte sourde d'un bombardement, renforcée par des alertes hebdomadaires et des exercices de protection civile à l'école, rehaussait mon sentiment d'appartenance. N'avais-je pas toujours, mais vraiment depuis toujours, estimé que la vie était simplement un énorme risque pour les vivants ?
J'avais trois ans et Bailey quatre quand nous arrivâmes dans la petite bourgade vieillote, une étiquette à notre poignet indiquant"A Qui De Droit" que nous étions Marguerite et Bailey johnson junior, de Long Beach, Californie, en route pour Stamps, Arkansas, aux bons soins de Mme Annie Henderson.
Nos parents ayant décidé de mettre fin à leur calamiteuse union, Papa nous avait expédiés chez sa mère........
To all parents who have dared to raise daughters and sons with love, laughter, and prayers. Who have stumbled and fallen, and yet arisen and gone on to be successful mothers and fathers.
However, an irony struck me before I reached the little one-foot wire fence that guarded the pavement from the yard. In a successful attempt to thwart a seduction I had ended up with two whores and a whorehouse. And I was just eighteen.