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Citations de Mechtild Borrmann (130)


Une fois par mois,ils étaient tenus de se présenter à la Komendatura. Ce rendez vous leur rappelait qu'ils restaient des bannis,et Aivars souffrait toujours du mal du pays.Ses yeux s'embuaient chaque fois qu'il évoquait la Lettonie,et la nostalgie vibrait dans sa voix après l'amour, quand il disait : " un jour,nous serons libres.alors,nous rentrerons à la maison et tu deviendras ma femme." Dans ces moments-là,elle passait tendrement la main dans ses beaux cheveux drus et se taisait.
Nous mangions à notre faim et nous avions confiance en l'avenir. Cela dura sept ans", dirait elle des années plus tard.
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Ils jetèrent des pelletées de terre sur les cadavres, et, à chaque nouvelle pelletée, c'était sa vision de l'homme qu'il enterrait. Quelque chose de nouveau, de monstrueux et de terrifiant prenait sa place. Ce quelque chose était en train de changer irrémédiablement sa représentation de lui-même, sa foi dans la civilisation et dans la dignité humaine.
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Il s’assit et dit :
– Va dormir.
Elle se leva et alla lui chercher une bière :
– Si Bülent vient…
Il la coupa :
– On avisera.
Elle s’appuya contre le réfrigérateur, il but la bière et, quand il la regarda, il prit conscience qu’ils étaient dorénavant liés l’un à l’autre. Non pas alliés, comme ils l’étaient, Vera et lui, mais liés par des chaînes, et il croyait déjà les sentir. Des semaines plus tard, en repensant à ce jour-là, il nota que pas une seule fois il n’avait envisagé d’appeler la police.
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Des doutes l’assaillent. Comment la mémoire fonctionne-t-elle ? A-t-elle fait le tri dans son passé, au fil des années, pour qu’il témoigne de son innocence ? Ces pauses qui la distraient, les ménage-t-elle dans le but d’arrondir les angles et les coins des vieilles images, pour leur donner une allure satisfaisante sur le papier ?
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Sacha posa le papier. Il était plus de 3 heures du matin. Ce violon est la clé de tout, pensa-t-il avant de sombrer dans un profond sommeil.
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- Ce doit être un malentendu, parvint-il à articuler d'une voix rauque.
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Il ferma les yeux pour puiser au fond de lui des sons et des accords, comme autrefois à la Loubianka. Seul le silence lui répondit.

Il n’était plus musicien.
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[...] Droujba. Tu comprends ?
- L'amitié ?
- Oui l'amitié. L'amitié, c'est important.
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Beau moment de lecture faite d'aller retours bien imbriqués entre la narration contemporaine (où l'on pose l'enquête d'ordre journalistique puis d'ordre policière), et les souvenirs de l'époque (où tout s'est noué).
En fait, l'intérêt du livre n'est pas dans l'intrigue policière comme tout polar qui se respecte... même si la fin réserve un vrai rebondissement dans la résolution de l'enquête.
Ce livre restera surtout pour moi une chronique douce-amère d'un groupe de jeunes gens à l'approche du conflit mondial le plus terrible de l'histoire contemporaine, qui va évoluer vers un climat délétère, hostile voire haineux dans lequel l'amitié ou l'amour seront des barrières bien dérisoires.
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Dès que le train s’ébranla, elle sut qu’elle devait faire le deuil de son passé et de ses espérances. Chaque kilomètre parcouru, chaque ratata-ratata-ratata des roues l’éloignait de son existence antérieure. Il ne lui restait plus qu’à se concentrer sur sa peur pour ses enfants.
Les souvenirs du transport ne revinrent jamais complètement. Si ce n’est quelques images brouillées, enfouies dans les profondeurs de sa mémoire, qu’il lui arriva d’évoquer, mais seulement à voix basse, quand ses fils eurent atteint l’âge adulte.
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Thérèse cherchait à se remémorer le ciel de ce jour d'été. Avait-il vraiment été aussi infini qu'elle se l'imaginait à présent ? Assez vaste pour abriter la confiance naïve de six jeunes gens ? Quelques semaines plus tard, elle le savait avec certitude, ce ciel avait été tout autre. Quand elle s'était rendue à la gare, tôt le matin, pour faire ses adieux à Jacob et à Léonard, alors que le mot "guerre" s'élevait de toutes les tables et se mettait en marche, le ciel était bas et évoquait l'intérieur d'une coquille d'huître : un peu de vieux rose et de violet transparaissait encore sous les nuages couleur argent et gris acier.
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Ici, en Russie, nous avons un dicton : "Si ta parole n'a pas de valeur, ta vie non plus."
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- Tu as des origines russes, mais tu n'es pas russe. Tu parles et tu penses comme un européen, dit-elle en fronçant les sourcils. Droujba. Tu comprends ?
- L'amitié ?
- Oui l'amitié. L'amitié, c'est important.
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Elle lui rappelait ces musiciens médiocres, qui déroulent leur partition sans comprendre que la musique naît entre les notes et que c'est le temps qui forge la sonorité.
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Ici, en Russie, nous avons un dicton : "Si ta parole n'a pas de valeur, ta vie non plus."
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"Jusqu'à la veille, il était convaincu de venir d'une famille de travailleurs originaire d'un petit village kazakh. Des gens simples, installés là-bas depuis des générations. Pour la première fois, il se fit la réflexion que le déroulement chaotique de son existence depuis la mort de ses parents était peut-être lié au fait qu'il ne se sentait à sa place nulle part. Ses racines étaient du vent : elles ne lui avaient jamais donné aucun ancrage."
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Elle ouvrit. Un type entra, la bousculant au passage, suivi de deux autres. La porte se referma. Elle reconnut les deux qui l'avaient conduite chez Kourach.
- Fais tes bagages ! ordonna le plus petit. Juste ce que tu peux porter.
Elle ne bougea pas. C'était idiot, mais elle était tétanisée par ce "tu".
- Mes enfants, il n'y aura personne avec mes enfants.
- Tu emmènes tes gosses.
Ils lui agitèrent un papier sous le nez. Les lettres se brouillaient devant ses yeux.
... retrait des droits civiques... les biens d'Ilia Vassilievitch Grenko... restitués au peuple... La femme et les enfants à être déportés. Elle lut "Karaganda". Elle n'avait jamais entendu ce nom. (p.69)
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« La tradition familiale voulait que Stanislas Sergueïevitch ait écrit à son protecteur : « Je n'ai jamais possédé un violon doté d'une pareille sonorité. Il me semble que mon âme suit les sons de l'ombre la plus profonde à la lumière la plus vive. » »
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« Il avait développé la théorie selon laquelle l'existence des hommes est comparable à des planètes sur leur orbite. D'après lui, chaque rencontre influait sur ce parcours, comme une collision modifie une trajectoire. Parfois, ce n'étaient que de petites collisions. D'autres fois, les heurts, violents, donnaient une tout autre direction à la vie, indépendamment du degré de proximité ou de la fréquence des relations qu'on avait avec la personne. »
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« Débarrassés et balancé dans la fosse. Les mots n'en finissaient pas de résonner en lui. La faim et la fatigue ne tarderaient pas à le dépouiller de toute substance de son être, strate par strate, jusqu'à ce qu'il ne reste plus de lui que ce noyau brut dont le seul objectif était de survivre coûte que coûte, sans scrupules et sans humanité. Le processus avait déjà commencé, il en était conscient : dès le transport, quand il avait distribué des coups de pied pour se faire une place dans le train ou bien le soir où il avait dévoré le pain qu'il destinait à Ribaltchenko. Combien de temps restait-il avant de parler non plus de « morts » mais de corps dont « on se débarrasse » ? Combien de temps avant qu'il ne leur ôte, lui aussi, ce dernier reste de dignité humaine ? »
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