Megära Nolhan

Une vitre nous sépare des gens, des autres, ceux viennent chaque jour nous demander leur oxygène quotidien. Nous les regardons passer à travers le verre, ces visages familiers, creusés par la fatigue et par l’effort, noircis par la misère et la faim. J’essaye, autant que je peux, de leur offrir un sourire alors qu’ils me retournent leurs cartouches vides, à échanger contre des pleines.
Il nous faut agir vite ; mise à part notre alcôve, le reste du centre n’est pas alimenté en oxygène, et certains viennent parfois au bord de l’asphyxie.
– Au fait… c’était ce matin, les résultats du concours de médecine, non ? me demande Oly.
Je tourne vers lui un visage déconfit, et il comprend à ma mine que je n’ai pas été reçue.
– Je suis sûr que tu réussiras l’année prochaine.
Oly sait toujours trouver les mots pour réconforter les gens. Pourtant, cette fois-ci, je ne me sens pas mieux. Il n’y aura pas d’année prochaine. Je ne recommencerai pas. Je ne supporterai pas un autre échec. Cet essai était mon dernier essai, mon dernier espoir d’échapper à cette vie.
Je suis condamnée à rester au Niveau Deux jusqu’à la fin de mes jours.

Un peu jalouse, je ne peux m’empêcher de la regarder à la dérobée. Depuis que nous nous connaissons, elle n’a pas changé d’un iota, alors que je suis devenue cette créature terne et fatiguée. Ses grandes boucles brunes qui lui tombent jusqu’au milieu du dos vont à merveille avec son allure de mannequin. Grande et élancée, Julie me dépasse d’au moins une tête et est bien plus fine que moi. Elle est sublime. Tous les hommes de la terrasse du restaurant la dévorent du regard sans savoir qu’ils n’ont aucune chance, puisque Julie préfère les femmes.

J’ai préféré rentrer à pied, même si c’est loin. Je déteste le métro, je ne comprends pas cette manie qu’ont les Parisiens de l’utiliser alors qu’à pied, Paris est tellement plus belle.

Sois mon jour et je serai ta nuit. Je t’aime. Depuis toujours.

Sois mon jour et je serai ta nuit. Je t’aime. Depuis toujours.

– Je t’aurai tout entière, Vera, achève-t-il. Ou je ne t’aurai pas du tout.

Je suis sincère, Vera. Es-tu certaine que c’est ce que tu veux ? Parce que, pour moi, ce n’est pas qu’une question de désir. Tu n’es pas qu’un fantasme à assouvir ou une femme trophée. Je te veux. Pas seulement ton corps. Je veux ton esprit, ton humour, tes remarques acerbes et ton talent pour me faire sortir de mes gonds. Je te veux le jour, la nuit. Maintenant et pour le millénaire à venir. Alors, je vais te le demander une dernière fois. Es-tu sûre ?

– Tu m’as trouvée, soufflé-je, mes doutes et questionnements réduits à l’état de chuchotement en sa présence. Son sourire illumine la nuit.
– Je te trouverai toujours.

Vera n’est pas seulement ma femme. Elle est votre reine. Ma reine. Elle n’est pas seulement le choix de la raison, elle est le choix du cœur.

– Tu n’es pas stupide, riposté-je, retrouvant le tutoiement naturel de notre enfance. Et je vais bien. Peu importent les obstacles qui se dresseront sur notre chemin, nous les affronterons. Ensemble.

Moi, Calel Corvin, unique héritier de la cour d’Hiver et roi Unseelie de Nahara, jure par le sang et les étoiles de porter ton bonheur au sommet de mes priorités. Je jure de t’accueillir dans les ténèbres et de sublimer ta lumière. Sois mon jour et je serai ta nuit. Sois mienne et je serai tien.

Moi, Veronica Ven’Vahla, unique héritière de la cour du Printemps de Nahara, te jure amour et fidélité. Je jure de toujours croire en toi et de t’accorder ma confiance, même dans les pires épreuves. Je jure d’être une oreille attentive, d’effacer tes chagrins avec des sourires. Et je jure, si les dieux devaient décider de t’arracher à moi avant ton heure, de fleurir ta tombe à chaque lever du jour.

Je suis l’incarnation du jour et du printemps. Prête à épouser la nuit et la mort.

« – Crois-tu que les Chasseurs puissent se cacher dans l’ombre ?
– Je crois que les Chasseurs sont l’ombre. »
Aël et Laserian, un soir d’insomnie à l’Académie

"À l’image du monde, l’homme est dualité. Il porte en lui autant de lumière que d’obscurité. »
Philosophie de l’Homme et pensées dérisoires, avant-propos

Il voulait mettre le plus de distance possible entre lui et Sabor. Entre lui et la guerre qui s’annonçait.
Entre lui et Aliénor.

La mer était si calme, si douce. Je crevais d’envie de retourner nager avec les poissons, de me retrouver seule dans l’immensité de l’océan. Je détestais être humaine et la perspective de ne pas vieillir m’effrayait, plus qu’elle ne m’effraie aujourd’hui. Alors, je me suis dit… que c’était un jour parfait pour en finir avec la vie.

Certains amours semblaient être voués à se détruire et à tout détruire autour d’eux.

– Alors, quelle est la prochaine étape ? lui demanda-t-il tandis qu’elle prenait le chemin de l’appartement.

Bree lui jeta un regard noir. Il avait l’air aussi excité qu’une puce et, sans qu’elle comprît très bien pourquoi, cela l’agaçait. Elle ne voulait pas qu’il s’implique dans son enquête, encore moins qu’il la suive partout. Les paroles d’Alisdair lui revinrent en mémoire :
"Je te mets d’ordinaire avec des nouvelles recrues, car j’espère qu’ils pourront apprendre de toi autant que tu pourras apprendre d’eux."
Heureusement pour elle, Jace n’était pas une nouvelle recrue, et elle doutait fortement avoir quelque chose à apprendre de lui.

« La mer était si calme, si douce. Je crevais d’envie de retourner nager avec les poissons, de me retrouver seule dans l’immensité de l’océan. Je détestais être humaine et la perspective de ne pas vieillir m’effrayait, plus qu’elle ne m’effraie aujourd’hui. Alors, je me suis dit… que c’était un jour parfait pour en finir avec la vie. »