Un été en liberté de
Mélanie Edwards
Alors je me suis glissée sous les draps, j'ai fermé les yeux et essayé de tout me remémorer : la lumière crue, la chaleur sèche, le vent, la couleur des champs autour de la maison, les visages connus, le parfum capiteux de la nuit, l'odeur entêtante des figuiers, le joli bruit des grillons, nos rires, nos engueulades, l'odeur des blés blanchis au soleil, celle des moutons et des chèvres passant sur le chemin, l'agacement des mouches partout. Et surtout le silence, le beau et inquiétant silence de la campagne. J'avais hâte d'être au soleil, d'être soûlée de mistral et de courir pieds nus. Hâte de voir si la maison et les environs auraient changé, hâte de retrouver les quelques jeunes du hameau, de nager dans la fraîcheur de Lez, de dormir le matin sans être réveillée par le camion poubelles, les coups de klaxon ou les cavalcades dans l'escalier. [...] Je voulais rigoler, redevenir une sauvageonne du maquis, je voulais être libre. Libre de me coucher tard après avoir lu pendant des heures en culotte, poitrine à l'air, libre de me lever après midi sans que personne y trouve à redire, de manger avec les doigts ou les pieds, de me laver ou pas chaque jour, libre de regarder les étoiles sans fin sur une chaise longue dans le jardin ou de fixer les branches du vieux mûrier, libre de ne pas parler, libre d'être moi-même.
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