Mélodie Chavin

L’incompréhension de la situation me gagne. Son âme, que je devine blessée, m’agrippe. Sans que j’en comprenne la raison, elle retient mon corps en otage. Je suis prisonnière de son monde effrayant.

– T’aimer fait mal.
– Pourquoi ?
– Parce que tu m’es interdite…

– J’ai vu tes tétons pointer sous ton débardeur, tu as vu mon cul, un point partout, souffle-t-il à quelques centimètres de mon visage. 

L’air s’infiltre bruyamment dans mes poumons, mon cœur cogne si fort que je le ressens jusqu’au fond de ma gorge. J’ai l’impression d’être au bord d’un grand précipice.

Chapitre 4 :
Jackson
« Lorelei... J'ai le pressentiment que cette fille est partie pour foutre un bordel sans nom dans notre vie.

Dans ma vie.

Il a fallu qu'une "demi-sœur" s'installe dans la chambre à côté de la mienne. Lorsque mes yeux se sont posés sur elle, j'ai tout de suite su que se serait une véritable tornade ici. Pas elle, non. Elle a l'air tellement innocente et si calme. Légèrement pénible, aussi, avec ses demandes incessantes pour que je baisse ma musique. Non, je parle d'une tornade ici

En moi...»

Chapitre 2 :
Lorelei
«… Je n’ai pas le temps d’en observer plus que mon demi-frère rabat sa porte contre son flanc.
— Qu’est-ce que tu regardes ?
— Tu ne peux pas être plus agréable ? m’agacé-je pour de bon.
Finalement, la “promenade de santé” risque d’arriver plus tôt que prévu. Je suis bien gentille et patiente, mais au bout d’un moment, à force de me chercher des noises, il risque de récolter le fruit, avec le gros noyau qui va avec !
— Pourquoi je le serais ?
— Parce que, dorénavant, tu es mon demi-frère et que nous vivons sous le même toit, et que je n’ai pas spécialement envie de supporter ta “possible” mauvaise humeur.
— Alors, dans ce cas, ne viens pas frapper à ma porte sans cesse, lâche-t-il, toujours sur le même ton et sans avoir bougé d’un seul millimètre.
— Euh..
— Et je ne suis pas ton demi-frère, grogne-t-il en contractant la mâchoire.
Je lève les yeux au ciel.
OK, il est pas content que j’entre dans sa vie, apparemment. Merci Jackson... »

- Tu sais quoi, craqué-je, en retenant des larmes de colère, tu as bien fait de te barrer il y a quatre ans, tu n’es qu’un crétin arrogant, imbu de sa personne, qui n’aime que lui-même. Je plains ta femme, la pauvre, être tombée amoureuse d’un lâche comme toi, vaguement capable de faire jouir une femme, et encore !
...
- Tu mériterais que je te baise là, tout de suite, pour te rappeler combien je te faisais hurler rien qu’avec ma queue, chuchote-t-il tout contre mon oreille. 

chapitre 1 :
Quatre ans plus tard
April
«… Mais que se passe-t-il à la fin ?
J’ai envie de lui sortir les vers du nez mais je lui laisse le temps de me dévisager, et attends patiemment qu’il me dise ce qui le tracasse autant. Car quand Justin prend des pincettes, c’est que ce qu’il va m’annoncer risque de fortement me déplaire. Et là, ça me stresse…
– On a une réservation au nom de McKay, lâche enfin mon frère.
– En quoi est-ce que ça pose un problème ?
J’avoue que je ne comprends pas pourquoi il a l’air si perturbé.
J’ai loupé quelque chose ? Je suis stupide ? Ou bien je deviens sénile ? Ou…
Oh, je saisis, enfin.
Mon Dieu, faites que ce ne soit pas celui à qui je pense…
– McKay, April, Thomas McKay, celui qui t’a plaquée du jour au lendemain il y a quatre ans, sans que tu saches pourquoi.
Eh ben si, c’est bien celui auquel je pense…
Zut, mais que vient-il faire par là ? Ma respiration se coupe aussitôt. Cela fait maintenant quatre années que je n’ai plus entendu parler de lui, et voilà qu’aujourd’hui, il revient à la surface ! Thomas. Mon premier amour, celui qui a disparu petit à petit de mon cœur, mais que ma mémoire n’oubliera jamais. J’ai chaud tout à coup ; je n’étais pas préparée à ça.
– April ? m’interpelle mon frère, ce qui me ramène en même temps à la réalité.
– Il a réservé pour quoi ? m’entends-je lui demander.
Quelle question, sérieusement ? Nous sommes spécialisés dans les « wedding day »…
Pourtant, une infime partie de moi espère que ce soit pour un séminaire, un anniversaire, ou quelque chose comme ça…
Pourquoi j’espère ça, d’ailleurs ?
– Un mariage, son mariage.
Oh, ben merde alors, voilà que le premier amour de ma vie va se marier, ...»

L’amour, c’est pour les autres, et c’est très bien comme ça. 

Victoire, à toi seule, tu es un soupçon de timidité, une pincée de rires et beaucoup de piquant. ,

Mon cœur s’arrête. Enfin non, sinon je serais morte, mais…
Il est vraiment beau.
Encore plus de près.
Correction : mon cœur cogne fort.
Comme un malade.
Pourquoi, je ressens tout ça, d’abord ?

Son ton est devenu glacial. Je ne comprends pas toujours son caractère, il peut être doux comme un agneau et la seconde suivante, plus froid qu'une porte de prison. Malgré tout, il n'est pas comme mon ex. Et en ce moment, il transpire l'inquiétude.

Chapitre 2 :

Ugo

«… Mais ce chat est énorme  ! On dirait un lion  ! Et surtout, par où est-il entré  ?

Délicatement, je m’approche de lui. Ce gros plein de poils vient se frotter contre mes jambes en ronronnant.

Gros, mais visiblement nounours…

Une voix cristalline, provenant de l’extérieur, fait lever la tête du chat. Je reconnais le joli timbre de ma voisine et j’en conclus donc que le chat est le sien.

Aussi curieux que sa maîtresse  !

Ma porte-fenêtre donnant sur le balcon est ouverte : le lion a dû se sauver de chez sa propriétaire pour venir se glisser chez moi.

– Monsieur Loyal  ? Monsieur Loyal  ?

C’est son nom  ? Étrange pour un chat…

Ne voulant pas que la jeune femme s’inquiète plus, je me risque à prendre le nounours dans mes bras afin de le ramener chez lui. Heureusement, gentil comme il est, il ne dit rien, mais bon sang, ce qu’il pèse lourd  !

C’est quelle race, ça  ?

Une fois posté devant sa porte, je dégage une main afin de toquer. Une brune aux yeux verts et au chignon décoiffé ouvre le battant.

Me serais-je trompé de voisine  ?

– Oh, vous devez être notre nouveau voisin  ! Ah, et je vois que vous avez retrouvé Monsieur Loyal, dit-elle avant de récupérer l’animal.

– C’est bien ça, acquiescé-je.

– C’est bon, Lyn, ton chat est là  ! crie-t-elle en tournant la tête sur la gauche.

Donc, elles vivent à deux dans l’appartement.

– Ugo. Enchanté, me présenté-je. …»

Chapitre 1 :

Adalyn

«… Je suis tellement hypnotisée que je n’arrive même pas à coordonner mes propres pensées… Un œil kaki et un œil bleu vert d’eau. Voilà. Ensorcelant, perturbant, assurément…

… sublime !

– Excusez-moi, je peux vous aider ? répète-t-il.

Et cette voix… Ses vibrations pénètrent ma chair, littéralement. Sa douceur s’infiltre en moi avec une facilité déconcertante tandis que je cherche bêtement mes mots.

– Euh… je… oui. Enfin… non… euh… Enchantée ! Je ne sais pas, euh… Écoutez… Enfin, non, n’écoutez pas… Bref, bonne journée !

Complètement sonnée par cette rencontre, je pivote sur mes talons, puis me réfugie dans le hall. Alors que j’arrive au niveau de l’escalier, je me demande si je n’ai pas inventé cette scène. Un homme comme ça, ça n’existe pas ! Une beauté sans pareille, on ne voit ça qu’à Hollywood !

Encore hébétée, je tourne la tête dans sa direction et remarque qu’il m’observe, l’œil inquisiteur. Je manque de m’étaler stupidement comme une crêpe en plein Groundhog Day4 quand mon débile de pied loupe la première marche, mais je me rattrape in extremis à la rampe. …»

Je l'ai prédit : Lorelei est une tornade, la plus tentatrice des tornades, de celles qui ravagent tout sur leur passage, de celles qui te soufflent tout en un rien de temps, de celles qui te font oublier un instant qui tu es.

– Eh, les filles, vous faites quoi le cul en l’air ?
– On fait du yoga, Noah, grogné-je la tête en bas.
– Mais pour quoi faire ?
J’expire l’air par mon nez, et passe en posture du guerrier.
– Mais on fait du yoga pour se sentir bien dans notre corps, apaisées, plus légères…
– Oh, ah bon… ? Bah moi, pour me sentir plus léger et mieux dans mon corps, je fais caca, lâche-t-il en haussant les épaules.

- C’est moi qui te fais frissonner ? s’enquiert-il.
– Dans tes rêves, soupiré-je, tout en mentant telle une collégienne prise en flagrant délit de tricherie.
J’aurais aimé que mon affirmation soit plus franche, plus assurée mais tout ce que je réussis à sortir n’est que soupir.
J’avale ma salive lorsque je sens mes jambes devenir de plus en plus molles. Ses yeux me rendent fébrile et un liquide chaud dégouline au fond de mon ventre. Il colle sa poitrine contre la mienne, si bien que je ressens chacune de ses inspirations.

- Il n’existe aucune distance dans ce monde capable de détacher deux âmes qui ont décidé de ne pas lâcher prise…

La vie est une folie. Je suis née une fois, et pourtant, à cet instant, j’ai l’impression de renaître mille fois.

Les douleurs font partie intégrante de la vie, tout comme la déception et le dégoût. On pense toujours, à tort, que tout ça n'arrive qu'aux autres. Tu ne te sens pas concerné tant que ça ne t'a pas perforé le corps.