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Critiques de Melvin Van Peebles (64)
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La reine des pommes

Jackson, employé des pompes funèbres, est un homme naïf, crédule même. La reine des pommes c’est lui. En témoigne la scène d’ouverture du roman de Chester Himes. Jackson pense pouvoir faire transformer ses billets de 10 dollars en billets de 100. L’arnaqueur empoche bien entendu toutes les économies du pauvre bougre. Jackson se fait ensuite arrêter par un flic, il lui faut donc encore de l’argent pour payer ce dernier. A Harlem, les flics sont toujours à vendre. Jackson va se mettre sacrément dans le pétrin en volant l’argent à son patron et en essayant de retrouver celui qui l’a arnaqué.



« La reine des pommes » est le premier roman policier de Chester Himes et il a été publié en 1958. Dès ce livre, l’écrivain impose son univers, sa patte. Il mélange la violence la plus brutale à l’humour de ses dialogues argotiques. L’intrigue est ici complexe, pleine de rebondissements. Jackson passe d’un arnaqueur à un autre, personne ne semble honnête à Harlem.



Le quartier est d’ailleurs au cœur de l’univers de Chester Himes. Il en est un personnage central. Ce quartier noir de New York est le lieu symbolique de la violence faite aux noirs et perpétuée par eux. C’est un lieu glauque où règnent la fatalité et le crime. « Si on regarde vers l’est, du haut des tours de la cathédrale Riverside, perchée au milieu des bâtiments universitaires, sur la rive haute de la rivière Hudson, on voit tout en bas, dans la vallée, les vagues des toits gris, qui, comme celles de l’océan, faussent la perspective. Sous cette étendue mouvante, dans les eaux troubles des garnis crasseux, une dense population noire se convulse dans une frénésie de vivre, à l’image d’un banc grouillant de poissons carnassiers qui parfois, dans leur voracité aveugle, dévorent leurs propres entrailles. On plonge la main dans ce remous et on en retire un moignon. C’est Harlem. »



Chester Himes c’est aussi une galerie de personnages loufoques, improbables. « La reine des pommes » est le théâtre de la première apparition de Fossoyeur Jones et Ed Cercueil, flics à Harlem, qui deviendront des personnages récurrents. Ils sont inquiétants, patibulaires et désabusés. Et comme tout bon flic noir de Harlem, ils ont un principe : « (…) on tire d’abord et on interroge le cadavre ensuite. » En face d’eux, il y a le pauvre Jackson, gros nounours innocent, prêt à tout pour garder son Imabelle à la peau couleur de banane. Une fine embrouilleuse cette Imabelle ! Heureusement Jackson n’affronte pas tous ses problèmes seul, il peut compter sur son frère Goldy. Ou devrais-je dire sœur Gabrielle puisqu’il passe son temps habillé en bonne-sœur pour faire la quête et soutirer des informations. Dans le quartier interlope d’Harlem, on ne peut se fier à personne et surtout pas à une bonne-sœur !



Un roman noir très réussi qui nous plonge dans une ambiance pittoresque et brutale. Ça castagne, ça flingue sans vergogne. Aucun temps mort dans les rues de Harlem. Fossoyeur Jones et Ed Cercueil ont encore du pain sur la planche…
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Un américain en enfer

RÉSUMÉ:"Jeune Noir américain du début du XXe siècle, Abe n'aura connu qu'une courte vie de misère, d'injustice et de prison lorsqu'il meurt à 27 ans.

Expédié en enfer par Jésus Christ en personne, il constate avec stupéfaction que ses congénères y sont privilégiés sur les Blancs, pour mieux les faire souffrir. Abe profite de cet éternel séjour : il s'instruit et tente de comprendre pourquoi le « rêve américain » est resté inachevé.

Sympathisant avec un Blanc, Dave, ancien éclaireur de la conquête de l'Ouest scalpé par les Indiens, lui aussi convaincu de la grandeur de leur nation, Abe persuade le Diable (un manager moderne, amateur de jazz et de partouzes) de les renvoyer tous deux dans l'Amérique de 1938. Séparés, mais promettant de se retrouver, les deux amis vont alors suivre des chemins différents, semés d'embûches.

Pendant ce temps, alors qu'éclate la Seconde Guerre mondiale, avec son gros lot de clients, le Diable se frotte les mains…"



MON AVIS: Une sacrée farce que voilà! Et l'auteur ne se prive pas de fouler aux pieds ce fameux "rêve américain". Car après tout qu'est-ce que l'Amérique sinon un pays bâtit sur le vol, les meurtres et un racisme primaire qui ne s'est jamais vraiment éteint .

On ne rit pas de bon coeur en lisant cette satire sociale des plus réaliste, non on rit jaune de la bêtise humaine et on en pleurerait presque de voir où en est cette fameuse Amérique aujourd'hui parce que si ce livre a été écrit en 1965 il semble tout à fait actuel .

Le bien et le mal se jouent de nous, stupides humains qui n'apprennent rien et ils ont bien raison, nous ne méritons pas mieux.

J'ai apprécié cette lecture et je ne suis pas surprise: rien de nouveau sous le soleil des USA.



Merci à masse critique Babelio et aux éditions Wombat
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La reine des pommes

La pomme c'est Jackson, il est tellement beunet qu'il se fait couaner par ses potes, sa petite copine et meme par son frere qui a un gros penchant pour le déguisement de bonne soeur. Mais dans tout ça, l'ingénu jackson semble heureux et vit des choses trépidantes et on les vit avec lui.

C'est en lisant ce genre d'histoire que tu te dis que quand t'es con, ben ta vie est bien differente de celle des autres.

Comme dirait un pote de Marseille, ce livre est lourd lourd lourd.
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La reine des pommes

Reine des pommes ou bonne poire, Jackson est un naïf. Dès le début du roman, il croit dur comme fer que l'on peut changer des billets de 10 dollars en billets de 100 dollars, par un simple passage dans un four domestique. Placé sur la pente savonneuse par sa petite amie, Imabelle, laquelle se réjouit probablement d'avoir mis la main sur un pigeon tel que Jackson, ce dernier fait appel à son frère jumeau, Goldy, pour récupérer son argent ainsi qu'une malle contenant des pépites d'or. Mais, bien que se ressemblant physiquement, les deux frères n'ont que peu de choses en commun. Goldy se déguise quotidiennement en sœur Gabrielle, une nonne qui réclame de l'argent pour les bonnes œuvres (en réalité : pour sa pomme).



Le duo gémellaire tâche donc de reprendre l'argent et, pense Jackson, de délivrer Imabelle. Car la belle joue un trouble jeu avec ses anciens complices : Hank, Jodie et Slim. Bientôt, tout ce beau monde est rejoint par deux policiers aux noms prometteurs : Fossoyeur et Ed Cercueil. Ce dernier sera mis hors course à la suite d'une fusillade. Ce sera alors à Fossoyeur de faire toute la lumière sur cette affaire, en tant que représentant d'un ordre nécessaire mais qui se met difficilement en place. Quant à Jackson, les événements plus que dangereux, toujours plus troubles, ne mettront pas fin à son innocence.



Le premier tiers du livre est particulièrement truculent. La naïveté de Jackson est confondante, la roublardise de Goldy étonne et amuse. Mais, peu à peu, les événements rappellent que La reine des pommes est un roman noir : certaines scènes sont particulièrement violentes, et les personnages cèdent volontiers à leurs mauvais côté. Fossoyeur, par exemple, ne semble faire que le coup du bad cop et n'éprouve visiblement aucun remords à brimer criminels et potentiels suspects. Il y a bien là l'une des forces essentielles du livre : ce mélange plutôt subtil entre des situations drolatiques et la violence inhérente au genre dans lequel ce livre s'inscrit. Le tout est rythmé par des dialogues enlevés, très vivants et qui, malgré l'âge (le livre est paru en 1958), ont conservé une grande modernité.



Il faut encore dire quelques mots sur l'environnement de cette histoire, ce Harlem noir mais avant tout populaire. Il est saisissant de voir à quel point la légèreté que donne Himes à son récit ne semble toutefois rien enlever de la réalité sordide de ce quartier nord de Manhattan. Les personnages - à commencer par Jackson, guidé par une foi béate et son innocence - croisent des dealers, des maquereaux, des prostituées, des drogués, des fous mais aussi des ouvriers, des employés, des personnes d'apparence honnête (même si l'apparence ne suffit pas) et, bien entendu, des policiers en faction.



Plus qu'un roman new-yorkais, La reine des pommes est un roman qui donne à Harlem le statut de quartier littéraire. Roman noir, le récit ne cherche pas à mettre en valeur des principes moraux mais s'attache plutôt à décrire l'ordinaire tour à tour banal et tragique de petits malfrats en quête de victimes à arnaquer. Par son humour, enfin, le roman s'affranchit quelque peu des règles de son genre : la naïveté a donc ses avantages.
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La reine des pommes

La reine des pommes est sans aucun doute le meilleur polar de Chester Himes, de loin le plus aboutit, le plus intéressant, le plus hilarant, le plus tragique, le plus violent, le plus loufoque, le plus inspiré. C'est un chef-d’œuvre, tout simplement, devenu un classique du polar américain. Rien que ça !



L'auteur nous relate l'histoire drôle et burlesque d'un jeune noir américain complètement bébête et naïf, qui se fait arnaquer par une combine qu'il est le seul à ne pas connaître dans tout Harlem !



L'histoire est intéressante et fascinante à la fois, tant l'intrigue est prenant, tant les personnages sont drôles et ubuesques, avec une personnalité solide, parfois inquiétante.



Le lieu de l'histoire est inédit et original, c'est le Harlem des années 60, avec des personnages haut en couleur, des noirs américains, dans un environnement surréaliste et vrai à la fois.



A lire absolument !

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La reine des pommes

Jackson à des problèmes d'argent, comme tous les noirs d'Harlem, quartier de New York... Alors la tentation est grande surtout quand Hank et Jodie lui propose le super plan : transformer des billets de 10 dollars en 20 dollars, contre 10% de la totalité des économies que Jackson est prêt à transformer (15000 dollars...). Mais, patatras, ça foire ! Hank et Jodie s'échappent, Imabelle sa sublime femme disparaît et Jackson se fait arrêter , puis relâcher contre 300 dollars (tisndans le coffre de Clay)... A partir de là, c'est le bordel ! On est emporté dans une course poursuite à travers les avenues, les quartiers pourris de New York à bord dun corbillard que Jackson a "emprunté" à Clay, son patron... Jackson veut retrouver sa belle et terminer le deal pour devenir "riche". On rit de sa naïveté, de son frère Goldy travesti en nonne heroinomane, on craint les coups de lames perdues et les flics corrompus... Tout ce petit monde des malfrats, ces prolos dépassés par la dureté de la vie, gardent la foi en Dieu ou au diable pour se faire la malle (remplie de pépites d'or) poursuivis par Ed Cercueil et le Fossoyeur, deux flics déterminés.

Mais tout est foireux, tout dérape, la loose totale, l'échec magnifique car les dés du jeu sont pipés dès le départ dans ce roman à 100 km/h. Le scénario est assez simple, on y retrouve les fondamentaux du polar américain des années 50 et 60 : bandits sanguinaires, alcool de contrebande, belles pépés, prostitution, grosses bagnoles, et surtout l'appât du gain, le sacro-saint Dollar à égalité avec le révérend Gaines qui ne sait plus où donner de la tête ! ) Et puis des flics qui tirent dans le tas... Rien d'original aujourd'hui, mais à la sortie du roman sûrement. C'est bien écrit, ça se lit vite comme cette cavalcade catastrophe

et invraisemblable New yorkaise. Alors, laissez vous porter par la foi inébranlable (et border line) de Jackson car les voies de la rédemption sont parfois tordues et impraticables, noyées dans le sang. Mais comme les voix du Seigneur sont, elles, évidemment impénétrables tout peut "réussir" à celui qui croit à sa bonne étoile un peu et l'amour ? c'est à voir ! Amen !
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La reine des pommes

La reine des pommes est un excellent roman noir. L'un des meilleurs de Chester Himes. L'histoire se passe dans le Harlem des années 30 - 40 avec une intrigue magnifique. Jackson est une vraie pomme (un idiot parfait ) au sens propre et au sens figuré. Apres s'être fait avoir par une bande de truands et sa copine ( sac à problèmes), il entre dans un cycle de malheurs qui vont le conduire dans des situations vraiment incroyables. Je vais éviter de spoiler ... mais c'est vraiment un pur délice ce roman. Le gros tour de force c'est l'humour et les situations ubuesques. Les personnages sont très bien construits : Goldy mais quel phénomène ! Le révérend Gaines qui m'a plié de rires. La bande des friands : Gus, Jodie , Slim de sacrés bandits. C'est vraiment un polar à lire.

Chester Himes réussit le tour de force à nous immerger dans Harlem, une description réelle des ghettos, de la population noire de l'époque à Harlem, de l'ambiance, des policiers ripoux et tout simplement de la VIE.

Un conseil : LISEZ LE.
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La reine des pommes

Un roman de Chester Himes qui met en scène des personnages se débattant dans la vie, trépidante jusqu'au délire, au coeur de Harlem. Une magnifique traduction qui vous plonge dans les affres des relations raciales compliquées aux États-Unis. Tout le monde tente de sauver sa peau et c'est pas une sinécure que vous soyez flic ou croque-mort!
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Un américain en enfer

Le diable décide de moderniser l'enfer : une grande guerre se prépare et il sait qu'il lui faudra toute la place possible pour accueillir la foule qui va se presser à sa porte. Alors au diable les encombrantes machines à supplicier, vive la torture psychologique !

Et en ces temps de ségrégation raciale , quelle pire torture psychologique pour les blancs que de voir les noirs accéder à une vie plus confortable que la leur ? Abe , jeune homme noir, en bénéficiera et aura ainsi accès entre autre à l'éducation et à la connaissance (Quoi, se disent les blancs, les nègres vont être instruits ?! Et bim énorme pourcentage de dépression dans la fosse de l'enfer dédiée aux américains). Fort de ce savoir Abe souhaite retourner sur terre suivre un chemin différent et accéder au rêve américain.

Le cours des choses peut-il être changé ? ...

Ce roman est une critique de l'Amérique raciste et il recèle quelques idées savoureuses et amusantes, notamment concernant l'enfer et le Diable ou les griefs de Marie, Joseph, Gabriel et le Saint-Esprit à l'encontre de Dieu. Malheureusement j'ai trouvé le récit du retour sur terre un peu longuet. Et le roman est assez misogyne, il a été écrit en 1976, ceci explique sans doute cela.

Ces quelques points négatifs mis à part, j'ai pris plaisir à découvrir ce roman publié par les éditions Womblat avec une très belle couverture à rabat.

Merci à eux et à babelio pour cette masse critique.
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La reine des pommes

J'ai bien aimé le premier épisode de la série Ed Cercueil et Fossoyeur. Je pense que je vais me laisser tenter par la suite.Du pur noir !
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La reine des pommes

Chester Himes, c'est l'incarnation d'une lutte contre l'injustice, d'une plume qui se fraye un passage à travers l'ouragan. Ironie de l'affaire, c'est en prison que le jeune homme trouva son moyen d'expression. Il a 19 ans, il est en colère, il découvre la nouvelle garde du polar, Dashiell Hammett ou Raymond Chandler en tête, et c'est la révélation. Un demi-siècle plus tard, Himes est posé comme l'un des plus glorieux héritiers du hard-boiled, le polar tendance bien vif qui cogne sec. Un épigone certes mais dont la patte et l'aura pousseront rapidement les observateurs à le ranger à part. Où précisément ? Eh bien entre ses pères spirituels, disons à mi-chemin entre Hammett et Hemingway. Oui, tout simplement. Intrigué par cette réputation, je me procure l'une de ses œuvres les plus réputées, La Reine des pommes (pas son premier roman, mais sa première incursion vers des rivages où le rire le dispute au désenchantement).



On retrouve l'écriture sèche et visuelle héritée de l'école Hammett avec grand plaisir. L'ouvrage est bien parsemé d'un humour aux portes du burlesque, rien à dire c'est parfois à se tordre. Pourtant, le coup de maître est ailleurs. À vrai dire il est partout, ce truc qui fait la différence. C'est juste qu'on ne le remarque pas d'emblée. Puis, petit à petit, il devient de plus en plus apparent jusqu'à devenir une évidence : la toile de fond. Alors que Jackson (le malheureux héros) n'en finit plus de courir d'un coin à un autre, d'une combine à une autre, c'est un instantané sur le Harlem d'alors que Chester Himes imprime dans notre inconscient. L'air de rien, sans avoir l'air d'y toucher, derrière son substrat comico-policier, La Reine des pommes ne parle que de ségrégation raciale, d'injustice et de misère. Pas de discours enfiévrés, de plaintes déchirantes mais ce cadre dévorant, ouvert sur un cloaque rude et désespéré qui finit par contaminer l'ouvrage tout entier.

Comptines de l'époque esclavagiste, descriptions de quartiers mal-famés, d'immeubles insalubres, de la pourriture qui suinte à chaque rue, de ce mystérieux Homme Blanc, spectre fantomatique qui hante ce monde en perpétuelle déliquescence...Himes sait de quoi il parle puisqu'il en revenait au moment de signer cet opus, véritable tournant pour sa carrière dont l'idée lui fut soufflée par son éditeur français Marcel Duhamel. À ce moment là, l'écrivain s'était éloigné d'un pays natal dont il n'avait retenu que les préjudices et l'inégalité. Cela étant dit, ne pas réduire la manœuvre à un virage à 180°. L'homme de lettre regarde dans le rétro avec plus de gouaille certes, mais sa peinture sociale conserve un réalisme parfois choquant (un des rebondissements en particulier). C'en est même incroyable d'arriver à rire des mésaventures de ce benêt au grand cœur (Jackson) qui crapahute dans l'environnement le plus inhospitalier qui soit. Il n'est vraiment pas aidé car le cercle du désœuvrement est vicieux. Si l'instinct de conservation ne pousse les victimes à se révolter face à leur oppresseur, la loi de la jungle s'instaurera entre elles. Arnaques, crimes et tutti quanti ; buffet ouvert à tous. Le frère de Jackson se déguise en bonne sœur pour appâter le quidam et se rencarder sur les coups pendables, sa compagne joue sur tous les tableaux, les camés le détroussent et les policiers afro-américains n'hésitent pas à se défouler sur ce beau monde, Jackson compris. Ce mélange étonnant de comédie survitaminée sur fond de tragédie sociale laisse un souvenir réjoui quoiqu'une pointe d'amertume surnage dans ses dernières lignes, aussi amusantes que sadiques.



Chester Himes a bien l'étoffe du génie qui s'est construit sur son vécu et a su en faire un élément fondamental de ses livres, qu'il pouvait aborder sans détour ou avec humour. La Reine des pommes est une balade qui transporte autant qu'elle imprègne son lecteur. Une de ces lectures qui sait distraire avec brio tout en ménageant quelques bonnes secousses. Pour un inconditionnel du roman hard-boiled, c'est un délice. Il est indéniable que Himes est un digne héritier de ses pairs, en cela qu'il a su saisir l'essence du genre et se le réapproprier avec ses codes à lui. Certains avaient à cœur de révéler la crasse sous le tapis, ou de lever le voile sur la corruption enracinée, ou plus généralement de dénoncer un monde courant à sa perte. Himes ajoute sa pierre à l'édifice de cette quête intemporelle. Ce qui suffit largement pour en faire une curiosité et plus encore, un incontournable.
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La reine des pommes

Premier roman de la série Cercueil et Fossoyeur. Une histoire trépidante, une plongée dans le Harlem des années 40-50, et, ce qui est une prouesse pour un roman noir, un humour très présent.
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La reine des pommes

Par mariezim57 le 20/08/2014





Certains livres vous laissent un goût amer dans la bouche. Parce que vous venez de les terminer. Oui.

Encore une petite perle trop courte.....
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La reine des pommes

Je n'ai pas accroché, pas réussi à me concentrer dessus, pas aimé le personnage principal Jackson. En l'occurrence, c'est lui la reine des pommes et non la ville de New York comme je le croyais au départ. (Pas lu la 4ème de couv'...).

L'histoire se passe à Harlem, quartier noir grouillant de malfrats sans scrupules. Jackson se retrouve embarqué dans une histoire bien trop grosse pour lui, dernier naïf honnête de la ville...

Les anti-héros, j'aime bien; à condition que ce ne soit pas TROP des losers. Jackson est carrément benêt, il se fait couillonner toutes les 2 minutes sans s'apercevoir de rien. Ca m'a agacée.

Et puis y'a le vocabulaire, langage argotique des années 60 (qui souffre de la traduction?) que j'ai eu du mal à toujours comprendre et qui a perturbé la fluidité de ma lecture.



Je suis passé à côté, je ne sais pas trop pourquoi... C'est un livre culte donc à chacun de se faire sa propre opinion. Les amateurs de burlesque et d'histoires un peu farfelues y trouveront leur compte. Les fans de romans noirs "à l'ancienne" aussi.
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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La reine des pommes

Ce livre est une commande de Marcel Duhamel (le patron de la "Série Noire" de l'époque) que Chester Himes (écrivain "sérieux", il avait déjà publié "La croisade de Lee Gordon" et "La fin d'un primitif", tous deux excellents...) écrivit en quelques semaines.

Pour inventer deux flics mémorables, " Fossoyeur Jones" et "Ed Cerceuil", aux prises avec des arnaqueurs en tout genre dans un Harlem plus vrai que nature, pour une suite ininterrompue d'aventures rocambolesques.

Bon, le bouquin a un peu vieilli, c'est vrai.

Un peu comme les sketchs de Fernand Raynaud ou de Raymond Devos...
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La reine des pommes

Aïe... Souvent présenté comme l'un des meilleurs Himes, "La Reine des Pommes" ne me donne pas envie de poursuivre l'aventure avec l'auteur.

La traduction a sans doute vieilli, le style également... Mais ok, on peut l'intégrer pour la lecture. Mais alors le personnage principal - dont la naïveté crasse devait apporter drôlerie et fraicheur- devient très vite fatiguant. Je me suis surpris à lui souhaiter le pire...

Pour les polars d'ambiance restons sur du Pelecanos (cuvées avant 2000/2005).
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La reine des pommes

Excellent et très… noir.
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La reine des pommes

[...] Hors de ma zone de confort, cette lecture m’a définitivement prise à mon propre jeu. J’avais une vision « bas-étage » du genre, une image cliché, figée. Evidemment, je ne m’attendais pas à de l’humour, de l’ironie, des traits d’esprit dans un roman policier. Juste à une intrigue. 

J’avais tout faux. J’ai eu l’humour, mais pas l’intrigue. [...]
Lien : http://www.startingbooks.com
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La reine des pommes

Le livre a été publié en 1957 et a reçu le grand prix de la littérature policière en 1958. Ca devait être bien, il y a 60 ans. Mais maintenant, plus rien ne fonctionne. Intrigue ridicule, humour très premier degré, personnages caricaturaux.
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La reine des pommes

Pour commencer, j'ai trouvé ce roman intriguant au niveau argumentatif car l'auteur fait passer un message, il nous permet de s'interroger sur la première guerre mondiale, sur l'horreur de la guerre entre autre. Ce message est diffusé à travers des anecdotes du narrateur (il s'agit de l'auteur vu que c'est un roman autobiographique) sur sa famille, ses membres (le grand-père, la tante…). Ce sont des brides de souvenir de son enfance qu'il nous transmet, qui va nous permettre d'étudier la disparition de ses grands oncles, et ainsi la seconde guerre mondiale.

Ce qui m'a aussi plu est la convivialité du roman. L'auteur fait preuve d'une incroyable maîtrise de la langue, j'ai vraiment aimé le style d'écriture, les tournures de phrase. Et donc en utilisant de nombreuses descriptions très détaillées, on se sent proche des personnages, proche de leurs vies, cette effet est aussi confirmé par le point de vue interne au sein du roman qui donne l'impression d'y être.

En revanche, je n'ai pas aimé le flou que laisse l'auteur quant au cadre temporel du roman. On ne sait pas à quelle époque de sa vie se déroule l'histoire, celle-ci n'est pas racontée dans l'ordre chronologique des faits. Souvent on apprend des informations sur la vie d'un personnage,puis on revient dans le passé, de plus, l'auteur s'attarde beaucoup sur des souvenirs très précis comme la pluie en automne, ou la 2cv de son grand-père. Ce sont des détails qui rendent le récit assez ennuyant, et surtout que étant moi même amateur de fantaisie, de fiction, j'ai trouvé le roman pas très accrochant et intéressant. On en apprend plus sur la figure de la tante, du grand-père, des frères que sur l'auteur lui même, et cela est un peu décevant pour le premier tome d'une série de livres autobiographiques.

Sinon, cela reste une oeuvre très intéressante de par sa richesse littéraire, et aussi par sa visée argumentative.

Bryan L.
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