Citations de Michael Roch (154)
Je voulais faire d'elle une reine, ma Reine, sans penser que sa vie lui appartenait tout entière. C'était à elle d'en décider.
La culture caribéenne est un agglomérat dont l’identité s’est forgée de manière imprévisible par la rencontre de toutes ces cultures, et l’afrofuturisme caribéen, pour moi, ne peut s’asseoir que sur cet héritage là de transculturalité
Plus que vivre ensemble, le tout monde est une manière d’être ensemble
La véritable solidarité se joue beaucoup plus près de chaque individu, en traitant chacun dans son caractère singulier
Fenêtre oubliée dans le désordre végétal. Fenêtre de mystères pour explorateurs d'urbanités perdues. Fenêtre sur tombe des vieilles civilisations, pas plus grande pas plus haute qu'un caveau. Fenêtre d'une maison de briques d'algues, toiture de tôles de rouille. Fenêtre sous l'invasion des bêtes, les rondes d'insectes, les champignons inconnus, tout visant rampant. Y plonge l'élan de ce qui se meut et perdure pourtant, tant en harmonie qu'en chaos. De ce qui fut et sera à la fois.
rester et apprendre, rester et changer, se voir se transformer, mais sans jamais devenir eux. ne jamais non plus rester dans l'immobile, dans l'attendu. rester et de changer dans l'imprévisible. les choses immobiles, Charles, sont des flammes invisibles qui te rongent et t'ensauvagent, te réduisent au plus petit. rester et se changer en plus grand, plus gros, cannibale, quoi.
Ici me dit que je ne suis pas un étranger dans mon propre corps. Que mon esprit ne fait qu'un avec un reste oublié, avec un tout oublié qui ne demande qu'à resurgir, parce qu'il est déjà en moi.
C'est l'occident qui, à travers ta voix, veut le crever, lui. le makoumé, c'est l'occident qui le tue, qui te dit de le tuer, parce que c'est l'occident et sa haine qui se répandent déjà en toi. c'est l'occident et ses idées, que rien n'est naturel, que tout ce qui n'est pas lui doit être exclu ou détruit. c'est l'occident qui te veut dans sa haine de lui-même.
Chaque nuée est dense d'anguilles brunes, trop basses, bien trop près de moi, qui poussent des cris d'horreur et mille rires impensables.
Mes ongles sont cannibales, dit-elle, en réalité, ce ne sont pas seulement des petits miroirs, ils capturent et prélèvent des informations, des algorithmes et des data.
C'est une histoire opaque, malgré nous. Une expérience qui nous appartient, mais qui à la fin nous échappe, à tous. Un truc mal ordonné qu'il faut aller gratter, fragmenter, remodeler comme une glaise sans forme ni couleurs.
Le bain de mer, t'en ressors plus sale que t'y es rentré. Il paraît ça dépend des jours, dit le fréro. Des fois quand il pleut, l'eau tourne marron et devient plus douce. (25)
Ta seule escapade est le rêve des autres. (37)
C'est pas avec des mots qu'on lutte contre ce qui nous tue.
Tes cheveux, non, ton crâne, non la racine de tes cheveux, te gratte chaque nuit Chaque nuit, la torture reprend et tu arraches bout à bout des pièces de ton cerveau. Tu grattes, c'est quoi, tu pourris, tes pensées qui pourrissent chaque nuit, que tu arraches une à une, mais qui reviennent chaque nuit, pire que du sel asséché du bain de mer, pire que la marque grasse des pellicules, c est une mycose qui s'étend sur ta tête, et en travers de ton esprit. Tu balaies, tu grattes. Parfois tu te laves la tête à la faveur du filet d'eau, dans la salle de bains. Et puis tu oublies tout quand tu te rendors.
Tu oublies Ies mensonges que tu arraches de ta tête, que tu laisses couler dans la bonde de la douche.
Nous ne sommes pas le ban du monde, nous ne sommes pas sa marge, pas sa province, pas son autour. Nous ne sommes pas son évasion, son aire touristique, encore moins sa rédemption. Nous ne le sauverons pas des horreurs qu’il a commisses, nous ne sommes pas son opposé, nous ne sommes pas l’antagoniste de son récit, pas non plus l’objet absolu enfermé par son imaginaire. Nous restons barbares – qui a écrit ça, déjà? – nous devons rester barbares fondamentalement, être barbares à l’idée même d’être leurs barbares. Seul chemin pour apprendre du monde tout en marchant dans son courant, conserver ce regard, construire à partir de lui, engorger, grossir, grandir, englober le mal pour mieux l’entraver, le juguler, le cannibaliser.
Refuser la fiction des autres. Ne s’appartenir qu’à soi-même. Et rester barbare. Et cannibale.
Quand le canal sera maîtrisé, on le fermera d’une digue. Tu te demandes combien de temps. Combien de temps met le progrès pour tout manger. Et de quel côté se vide la mer.
Peut-être bien des deux.
Ses mots, c’est un peu la lumière au bout du tunnel. Au bout de l’enfer, c’est encore plus de lumière.
Paraît qu'on a ça en nous ,l'abécédé du monde et le divin qui nous traverse ,chaque partie de nos corps ,un écho du fouillis naty.C'est ma mère qui était tout ça à la fois,wé,avant qu'elle décide de mourir.
Il est temps que le bordel s'arrête. que la colonisation s'arrête. qu'on arrête de foutre la poussière sous le tapis.