« Les dissidents représentent l'honneur de leurs pays respectifs. Alors que chacun craint pour sa carrière, son confort ou sa liberté, eux acceptent de payer le prix de l'indignation qu'ils portent en eux. Écrases par le pouvoir et l'indifférence de leurs concitoyens, ils se relèvent après chaque épreuve et tentent de rester fermes sur leurs principes, parfois jusqu'à l'épuisement. » (p. 20)
Qu’est ce que la chute de l’Union soviétique? Vingt-cinq millions de citoyens soviétiques hors des frontières de la nouvelle Russie. Et personne n’a pensé à eux…
Cette doctrine s’étage sur plusieurs plans : à partir d’un héritage soviétique assumé et d’un libéralisme feint, le premier plan est une vision conservatrice. Le deuxième, une théorie de la Voie russe. Le troisième, un rêve impérial inspiré des penseurs eurasistes. Le tout sous le signe d’une philosophie à prétention scientifique.
Les héritiers intellectuels de Dostoïevski, philosophes, théologiens et même savants, devront se débrouiller avec cette remise en cause radicale de la prééminence de la science. Ils auront à résoudre le problème suivant, légué par le romancier: peut-on concevoir et pratiquer une science qui ne soit pas synonyme d'assèchement de l'esprit, de négation de la liberté et des aspirations spirituelles de l'homme?
Poutine investit les lieux de mémoire de l'orthodoxie russe et interprète le christianisme dans le sens d'une identité nationale spécifique, appelée à jouer un rôle dans le monde. Il fait d'ailleurs parfois référence à la "philosophie de la religion", qu'il juge "très, très importante", car elle peut remplacer l'idéologie communiste d'antan.
La voie de la souplesse consiste d'abord à donner confiance à l'autre, à l'observer, à scruter sur quelle force il pourra s'appuyer pour le déséquilibrer.
C'est dit : toute tentative de prise de distance serait interprétée par Poutine comme un crime contre l'identité russe elle-même et un déchirement intime.
Cet impérialisme a débuté en 2008 et s'est affirmé en 2014. Quels seront les prochains pas? L'annexion de la Crimée et la guerre en Ukraine sont la suite logique de l'échec d'un impérialisme de persuasion.