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Citations de Michel Garneau (23)


Michel Garneau

La poésie, c'est la lune penchée comme un canot
Qui chavire son gréement
Dans nos nuits d'attente.

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Septième scène

ÉMILIE
je ne suis pas détraquée ma sœur
je suis éblouie
je vis dans le mystère du moment
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A soixante-quinze ans, Étienne Morier passe son temps dans un fauteuil à bascule à philosopher avec un ami de longue date, Michel de Montaigne.
Mais pour son fils et son petit-fils, il parle tout seul. Pour ne rien dire.
L'un et l'autre se dérobent à l'épreuve du merveilleux et refusent de voir Montaigne, comme d'entendre Étienne qui leur parle en réalité "pour tout dire, désespérément, avant de partir".
Ils le croient fou.
Il s'attriste de les voir si médiocres.
Mais grâce à la jeune amie de Ptit Morier, Léonor, qui a su garder vivante sa part de rêve, ils finiront par ouvrir les yeux et par entendre l'ultime message d’Étienne....
(extrait de "Répertoire du Théâtre contemporain de langue française" de Claude Confortès, paru en 2000 aux éditions "Nathan")
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chaque jour me fait vouloir demain,
un jour, le jour ne poindra point,

ne me parlez pas d'une aube,
c'est du soir ce que je dis,

et puis, au bout de tout dire,
j'entrerai peut-être content dans le silence.
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comme un arbre
s’ébroue d’une rumeur de printemps
parce que ses racines remontent dans la rivière
et qu’il n’a pas les branches creuses
mais pleines de fruits d’ombre

comme un sein qu’on trouve
comme on sauve un nid d’oiseaux
quand mon premier amour m’habille
les poignets de deuils d’hirondelles

l’été me monte au corps et danse
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Septième scène

ÉMILIE
il me semble que l’exaltation est l’état
naturel des êtres
qui ont conscience du monde
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Première scène

ÉMILIE
s’il ne reste qu’une joie
quand toutes les autres sont usées
il reste d’être précisément soi-même
et personne d’autre

URANIE
Émilie

ÉMILIE
il reste toujours une joie

URANIE
Émilie

ÉMILIE
et pourtant l’esprit de malheur semble régner
toi qui fréquentes le monde toi tu vois
beaucoup de gens tu le vois
l’esprit de malheur semble régner

URANIE
Émilie chère Émilie le commun des mortels
s’il ne lui restait qu’une joie
qui s’rait celle d’être lui-même
et rien d’autre
irait se j’ter dans le fleuve
en hurlant d’horreur

ÉMILIE
l'intégrité n’est pas recherchée

URANIE
l'intégrité n’est pas recherchée
et c’est vrai que l’esprit de malheur règne
ah oui je vois beaucoup de gens et y sont
les gens nous nous tous je suis victime
on est tous victimes des évidences
parc’qu’on s’gave de pléonasmes parc’qu’on
s’bourre de redondances figure-toi Émilie
qu’les trois quarts des gens sont atterrés
secrètement atterrés y croient que la vie est tragique
non non même pas tragique y croient que
la vie la vie elle-même est triste
parc’qu’elle entre inévitablement dans la mort
y s’disent que la vie parc’qu’y croient aussi
que la vie c’est leur existence
y s’disent que la vie c’t’une histoire
qui finit mal toujours mal
parc’qu’une sorte de drame nous attend
une manière de tragédie nous guette
une absurdité culmine notre vie
alors le bonheur juste le bonheur d’être
ça vaut pas la peine on est condamnés
alors on vit dans l’esprit du malheur oui
alors on s’abandonne à des prières pitoyables
en attendant qu’l’épreuve d’la vie s’achève
ou on tente d’oublier la cruauté d’la vie
en s’plongeant dans la trivialité les idées reçues
les modes les superstitions
en s’noyant dans la multitude de tous les détails
les plus délicieusement fastidieux
pour passer l’temps pour passer le temps
on dit même pour le tuer

ÉMILIE
la vie entre dans la mort
on peut croire qu’elle finit bien
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j'ai coupé deux branches
de l'arbre dans la cour
pour la vieille dame notre voisine
parce que les jeunes branches
nuisaient à sa corde à linge

les branches repoussent parfois
les vieilles dames ne repoussent jamais
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je suis un bonhomme qui fait des poèmes
(...)
que mes peines, mes joies soient des offrandes
aux enfants neufs, comme aux vieilles connaissances,
un rondin pour le feu de conscience
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aveugle la nuit nous creuse en deux
invisible la nuit nous griffe
elle nous oublie dans ses plis
mais sur nos fronts et dans nos ombres
nous nous réunissons
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je te ressemble
dans le creux inquiet de nos yeux
dans le faible clair de ton corps
je te ressemble aux épaules de notre jeunesse
dans la lente attente et le désir
je te ressemble de la nuit
vague comme nos mains
je te ressemble
comme ton souvenir
et ta mémoire
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Ce soir-là, lors de la distribution des petits verres de ponce, un garçon de onze douze ans, Hervé, je pense, tend la main vers un verre et son père le vois et crie
Hé ! HÉ ! Tu veux boire, toi ? Tu veux boire comme un homme ?
J'aimerais ça goûter ! Ben goûte mon p'tit gars !
et le jeune prend un petit verre et il attend et quand tout le monde a le sien, quelqu'un crie
Salut !
et tout le monde et le p'tit gars cale son verre, le p'tit gars frémit et vient les yeux pleins d'eau et il a un haut-le-cœur,
Pis ? T'aimes- tu ça ?
C'est fort ...
Au deuxième tour, il fait signe qu'il n'en veut pas, son père, j'imagine, j'ai bien peur que ce soit son père dit
Ah non, mon homme, tu veux boire comme un grand ? Bois !
et ont fait subir, son père en tête, un supplice au p'tit gars, on le fait boire jusqu'à ce qu'il tombe en bas de sa chaise et qu'il supplie qu'on le laisse aller se coucher, des femmes, qui font des gros yeux au père, l'emmènent, c'est la chose la plus cruelle que j'ai jamais vu jusqu'ici dans ma jeune vie mais tous ces hommes rient, tous ces hommes la trouvent bien bonne,
I'va s'en souvenir, en tout cas !
I'était un peu pâlotte, à la fin !
Pis toi le Montréalais, t'as pas de misère avec ça ?
Pas de misère panoute !
Santé !
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Quand j'étais dans ma couchette cachette
déjà je me souvenais et clairement
pour toujours du recours
qu'au doux silence j'aurais
où la lune voyage, alliage
de fable et de remembrance,
vif jusqu'en la vieillesse, caresse
venant du fond de l'enfance.
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j’aurai des années de mélancolie
pour les maisons où nous n’aurons pas habité
pour les champs où nous n’aurons pas conquis le sommeil
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nos souffles nous rassemblent
et doublement nous aggravent
et gravent en nos poitrines
une écume aussi nouée que l’eau
qui monte jusqu’au sillage de tes cils

nos deux mouvements de sang
côte-à-côte et parallèles
se touchent comme le silence est un
en nous nouant autant
que l’eau qui dort
au sillage de tes cils
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en toi se fondent des coquillages ombrés de sel
en tes hanches en tes yeux en la houle des gestes
aux secrets directs et discrets de ton regard
il y a des navires à peine retrouvés que perdus
dans chacune de tes larmes nocturnes
et à tout navire il y a coquillages à la coque douce
au sablier de sable blanc de la tendresse
de lentes perles gonflent le cœur de tes seins
que cueille doucement le souffle entre mes doigts
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Y'a-tu quelqu'un qui va s'occuper de
moi ? Ça saigne que l'crisse pis ça fait
mal en câlice !
D'abord tu vas arrêter de sacrer comme
un charretier,
dit la mère,
et j'vais m'occuper de toi !

p. 43.
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Mais le miracle a éclaté
Et nos silences se sont touchés
Toutes les quilles caleront maintenant
Dedans la mer de l'oubli
Un quilleur de moins, un poète de plus,
C'est la poésie qui gagne.
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J'aperçus : dans l'éclair d'une illumination, toute l'inutilité de mon geste arrogant de champion, dans la vastitude de notre sort cosmique.
Une voix se fit entendre en moi qui venait d'un moi-même celé au fond de l'inadvertance et je compris enfin qu'une grande ambition, qu'une grande exigence de vivre la vie complètement comme une étoile qui brûle, avait été détournées vers des accomplissements insanes : que je perdais ma vie en gagnant la partie.
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ALFRED
T'es belle.

CHARLOTTE
Merci beaucoup.

ALFRED
De rien.

CHARLOTTE
T'es bien beau.

ALFRED
Merci.

CHARLOTTE
De rien.

Ils se tournent autour et chantent

ALFRED
Le cowboy fait le tour d'sa compagne.

CHARLOTTE
La compagne fait le tour d'son cowboy.

ALFRED
Ça va m'prendre cent ans pour t'aimer comme du monde.

CHARLOTTE
Faut commencer tout d'suite, on a pas d'temps à perdre.
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