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Critiques de Michel Lambert (31)
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Le lendemain

Un critique littéraire du « Soir » parlait de « petits bijoux ». Comme il avait raison !

Ces neuf nouvelles prouvent qu'il ne faut pas une longue histoire pleine d'action pour donner du plaisir au lecteur. Ici pas d'action, pas d'histoire racontée mais des histoires non dites, non écrites, qui se dévoilent peu à peu, qui se devinent plutôt, lors de rencontres fortuites entre deux personnes qui se sont connues jadis, ou qui ne se connaissent pas, cela importe peu, mais qui toutes ont sans doute connu quelque drame, quelque « fêlure » comme le vase d'or dont il est question dans « deux gouttes d'eau », la dernière des neuf.

Tout est dans l'ambiance, feutrée, nostalgique, sous un ciel omniprésent, ambiance rendue magistralement dans un style parfait qui se suffirait à lui-même.

J'arrête ici : toute phrase supplémentaire me semblerait banale par rapport à ce que je viens de lire.

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Le lendemain

C’est en un bien joli patchwork que Michel Lambert tisse ses récentes nouvelles autour d’un titre incertain s’il en est.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Le métier de la neige

Michel Lambert, auteur et nouvelliste belge, a le don du récit bref. Si le style peut sembler à première vue très attendu, c'est dans sa très forte cohérence et son art du dialogue que les histoires prennent forme. La psychologie occupe une place à part entière, tout en restant dans une brièveté à la Carver. On se laisse aller dans ces récits de vie, où chacun semble tourné vers une nostalgie intangible; à regarder le ciel, constamment, en espérant y voir un signe.
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Quand nous reverrons nous ?

"C'est toujours à la mi-saison qu'on chute." Il s'agit de chevaux, bien entendu, dans une course hippique. Mais la phrase, au détour d'une conversation, prend soudain une résonance prophétique. Pourquoi ? On ne saurait le dire. Question d'atmosphère, de rapports entre les personnages. Tous portent une chute en eux, dans ces neuf nouvelles, un espoir insensé, un destin parfois — acteur, animateur vedette à la radio — et tous se sont brisés, un jour, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Alors, ils recherchent dans le présent des lambeaux de passé, une occasion de renouer un lien brisé : un témoin, une femme aimée, un lieu significatif... Ou, à l'inverse, ils partent à l'aventure, se persuadent qu'un pompiste avec lequel on a échangé trois mots est devenu un ami, juste parce qu'il a une jambe de bois — un compagnon d'infortune méconnu. Mais rien n'arrive. Pas même les grandes catastrophes annoncées — la tempête du lendemain, le licenciement, le suicide, la fin du monde... Peut-être cela les déliverait-il, comme un orage soulage après une journée trop lourde. Cela ne leur sera pas donné.

Ce qui s'est passé ? Le plus souvent, nous n'en savons rien. Et c'est d'autant plus intriguant, sinon effrayant. Nous sommes en permanence dans la tête des protagonistes, nous sommes censés partager leurs souvenirs, leur connaissance de leur histoire personnelle. La nouvelle fait allusion à des événements qui nous sont inconnus, mais qui se sont révélés déterminants : "Comme il repensait à cette période de sa vie, et à la manière dont elle s'était achevée"— "sa disgrâce courait toujours" — "un jour pareil, qui s'annonçait comme un des plus importants que leur génération ait eu à affronter"...

Ce qui se passera ? Nous n'en saurons rien, le plus souvent. Sinon la triste répétition de la veille. L'espoir un instant soulevé par la rencontre inopinée retombe paisiblement. Car si les personnages changent (du moins le croient-ils), les situations semblent embourbées dans un présent éternel et immuable. Les personnages "changent d'humeur tout le long de la promenade, des mois qui passaient". Mais les autres ne changent pas, ils ne pardonnent pas, ils ne tombent pas amoureux, ils ne quittent même pas leur partenaire lorsque l'amour s'est éteint. Changer ? C'est presque une malédication — "Malheur à ceux qui ont l'autre dans la peau, qui ne rêvent que d'une chose, le dévêtir de son manteau bleu pour l'habiller comme bon leur semble, quelle que soit la saison." Alors, en une conversation d'apparence banale, on se rend compte que tout espoir est vain. On assume. Celui qui n'était qu'un "homme" au début d'une nouvelle est un "vieillard" à la fin, et lorsqu'il se retourne une dernière fois pour donner un rendez-vous, pour tenter de fixer le passé dans l'avenir, c'est un "homme déjà mort". Les raccourcis donnent le vertige. Changer ? Ce n'est jamais dans le bon sens...

"Et on vit." Mais qu'est-ce que la vie, lorsque le passé ne nous nourrit plus et que l'avenir n'a plus de promesse ? "On a beau cracher, cracher. Une vie entière à cracher. Presque un métier à temps plein. À devenir folle."
Lien : http://jean-claude-bologne.c..
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Dieu s'amuse

Merci à Babelio et aux Editons Pierre Guillaume De Roux pour la découverte de ce petit bijou !

Un magnifique recueil de nouvelles.



Dans la postface, Michel Lambert est présenté comme l'un des maîtres et théoricien de la "nouvelle instant" : le lecteur découvre un moment d'une vie, pas d'avant, pas d'après, beaucoup de "non-dit, d'ellipse, d'ambiguité". "Michel Lambert écrit comme un bavard condamné au silence" et lui-même compare la nouvelle à un iceberg ; le lecteur ne découvre qu'un tiers, les deux autres tiers connu de l'auteur demeure dans le non-dit.



Les neufs nouvelles de ce recueil sont construites sur ce schéma. Neufs vies qui basculent par le hasard d'une rencontre, ou d'un évènement, ou par la volonté d'un Dieu (auteur) qui s'amuse ! Mais le personnage principal de ces nouvelles qui revient comme un leitmotiv tout au long de ces neufs textes : le ciel. Le ciel demeure symbolique de ce dieu qui s'amuse vers lequel les personnages lancent un regard, jettent un oeil, l'admirent, l'ignorent :



"Il leva les yeux au ciel. Le ciel gardait sa hauteur, à croire qu'il ne voulait se mêler de rien, peut-être après tout en était-il incapable" (Un rêve)

"Au-dessus d'eux le ciel semblait toujours lointain toujours fermé sur mi-même. Pas un nuage, pas un avion. Aussi seul qu'eux, en définitive" (Un rêve)

"L'Audi a écrasé l'asphalte, on aurait dit, tant elle roulait vite, qu'elle allait s'envoler pour rejoindre l'horizon - alors elle déchirerait la toile du ciel, de la terre et du temps confondus..." (André)

"Bob regardait d'un air mélancolique le ciel qui se donnait aux premières lueurs du jour" (Marche triomphale)

"Le ciel perdait çà et là ses accents triomphants" (Les bruits de l'ascenseur)

"Le ciel. Il n'y avait plus de ciel" (Le nuage)

"Instinctivement Hugo leva les yeux au ciel. Mais il n'y avait plus de ciel. Rien qu'un nuage" (Le nuage)



Michel Lambert avec beaucoup d'empathie et de tendresse décrit des hommes et des femmes englués dans leur passé, se retrouvant face aux conséquences de milliers d'actes, de décisions, de paroles. C'est magnifiquement écrit. Je me précipite pour lire les autres recueils de Michel Lambert.
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Dieu s'amuse

Il est des genres littéraires qui restent pour moi un mystère et qui pourtant m'attirent inexplicablement. Les nouvelles en font partie. Mis à part quelques exceptions, j'ai toujours beaucoup de mal à sortir satisfaite de ce style de lecture, mais sans doute est-ce le but recherché par la plupart des auteurs. "Dieu s'amuse" est un recueil de nouvelles écrites par un auteur belge. Forte d'une première expérience positive avec Bernard Quiriny, je me suis plongée dans cette lecture pleine de confiance.



Et j'en suis ressortie intriguée et un peu sur ma faim comme souvent! Par contre j'ai adoré cette mélancolie, cette intemporalité distillée tout au long de ces tranches de vie écorchées. Traitez-moi de maso mais la mélancolie est une de mes émotions préférées, j'aime l'état dans laquelle elle me transporte! Je n'ai donc pas tout compris, certes, mais j'ai vraiment aimé lire ces histoires tantôt d'une banalité affligeante, tantôt nimbées d'un mystère et d'un romantisme qui chatouillent le corps des pieds à la tête.



Joli bonus à la fin du livre, une postface qui justement jette un bon coup d'éclairage sur ce que sont les nouvelles pour Michel Lambert, son but, sa façon de les construire et de laisser une part du travail à notre imagination. Une très belle découverte qui n'aurait jamais été faite sans Babelio, merci!
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Dieu s'amuse

Dieu s'amuse est une merveille. Neuf nouvelles qui nous files entre les doigts, qui vous prenne, vous emmène et vous laisse tomber sur les fesses sans que vous ne le vouliez.



Michel Lambert, l'auteur de ces nouvelles a une plume qui m'a fait frissonner, voyager, vivre la vie de ses personnages qui nous sont pourtant si étranger. Il est donc question de nouvelles sur les rencontres mais pas les rencontres de tous les jours, c'est à propos de celles que l'on ne souhaite pas faire car elles sont là comme un poignard dans le dos à vous prendre par surprise et faire parfois ressortir en vous le pire. ( ex : André -> voir sur blog.)



Comment vous expliquer qu'avec la plume de Michel Lambert on peut pas s'ennuyer. Nous ne savons jamais comment ses personnages vont évoluer, les réactions qu'ils vont adopter. C'est juste passionnant, c'est enivrant.



Ce qui revient est aussi la communication qui est très importante mais souvent à sens unique, comme dans "Le jour du Rat mort" ou bien " Place de l'Ange". Des vies, des histoires, des passés, des amours qui se rencontrent ou se détachent. Des coups de poignards c'est bien ça que Michel Lambert nous met en scène et c'est génial.





Un auteur qui mérite d'être vraiment connu pour sa plume et son imagination. A lire !
Lien : http://illbooks.blogspot.fr/
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Quand nous reverrons nous ?

Michel Lambert montre une fois de plus qu’il est un merveilleux orfèvre de nouvelles.
Lien : http://www.lesoir.be/858870/..
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Dieu s'amuse

Un recueil de nouvelles: "neuf nouvelles en forme de déambulations sur le thème des retrouvailles" nous dit le quatrième de couverture...

Des récits surprenants, des retrouvailles parfois laissées en point de suspension... Michel Lambert sait nous raconter de petites tranches de vie, d'une écriture ciselée qui fait mouche et m'a ravi.

A lire pour se laisser surprendre, entrainer...
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Dieu s'amuse

Michel Lambert écrit comme un bavard condamné au silence, qui roule en boucle des pensées élégantes, terriblement justes.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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De très petites fêlures

Nouvelles et littérature belge font une fois de plus bon ménage avec le recueil de Michel Lambert intitulé De très petites fêlures. Publié en 1987 chez L’Âge d’Homme, le recueil a été réédité dans la collection Espace Nord en 2010 avec une préface de Jean-Claude Bologne et une savante postface de Jean-François Grégoire.



Ce dernier nous présente d’ailleurs Michel Lambert comme « … un économiste qui… pratique l’économie — de moyens, de propositions, de vocabulaire ». C’est d’ailleurs un des éléments qu’on remarque d’emblée et qui sert le genre — la nouvelle — de belle manière. Quelques lignes suffisent en effet à dresser de façon minimale les portraits, à dessiner un lieu, une époque ou des circonstances et à créer l’atmosphère de chaque des nouvelles, lesquelles mettent en scène des moments où tout peut basculer, va basculer, ou carrément bascule. Des moments que l’auteur a appelés de très petites fêlures. Sorte de clin d’œil à une nouvelle de Fitzgerald et à celle de Lambert qui s’est inspirée de celle-ci.



Prises séparément ou réunies, ces nouvelles qui portent davantage de tristesse et de regrets que de joie annoncent par de petits détails le lent glissement des choses qui va mener inéluctablement vers un changement de situation, voire de destin. Car Michel Lambert est un fin conteur. Quelqu’un qui sait regarder dans un premier temps et dire et transposer dans un deuxième. Le résultat est un recueil juste, infiniment humain, que je recommande sans hésitation.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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