Citations de Michel Laroche (77)
Seul Dieu révèle Dieu. Dieu se révèle à ceux qu’ils déifie car il n’existe pas de contemplation sans déification.
(Page 35)
Lorsque le Christ qui est le Verbe-chair parle, il énonce toujours ce qu’il est : la Parole.
Il n’existe donc aucune distance, aucune séparation entre la Parole et sa parole ou encore entre le Verbe et son verbe.
La Parole est dans chacune de ses paroles.
(Page 89)
La parole de saint Séraphim de Sarov adressé à un jeune moine : « Emmure-toi de silence » a trouvé moins d’écho auprès de ses disciples que la nécessaire « acquisition du Saint-Esprit » dont parlait également avec tant de ferveur le saint.
Pourtant l’un découle de l’autre de telle manière que l’on pourrait aussi bien dire : « Acquiers l’Esprit et tu connaîtras le silence » que : « Acquiers le silence et tu recevras l’Esprit » ou bien encore : « Si tu es dans le silence, alors tu es dans l’Esprit Saint ».
(Page 13)
Les Pères de l’Église affirment qu’il n’y a que l’amour divin qui de deux êtres ne fait qu’un seul.
Tout autre amour n’accomplit pas l’unité, mais au contraire engendre l’égoïsme et la division. L’unité du couple se réalisera pleinement dans la mesure où les conjoints cultivent l’amour incréé; qui est charismatique…
(page 36)
Le couple doit toujours se souvenir que le mariage est une expérience spirituelle et ascétique fondée sur l’amour du Christ qui a dit qu’il ‘y a de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime.
(page 37)
Les Pères de l’Église enseignent que dans le mariage le foyer est une petite église : « micro Ecclesia », et qu’en vivant consciemment cette réalité spirituelle, le mari et la femme peuvent vaincre le monde.
La vie du couple est entièrement spirituelle. La vie de l’homme est entièrement spirituelle.
Cela signifie simplement que l’on ne peut rien écarter de la vie spirituelle. Un danger menace celui qui s’engage dans la voie spirituelle ; créer artificiellement l’antagonisme vie spirituelle et vie sociale en distinguant l’une de l’autre. Ce manichéisme est cependant très fréquent.
(page 61)
Dieu discerne à l’avance les possibilités de chaque homme.
Alors par sa grâce, il les prédestine au salut et à la ressemblance avec son fils.
Cette grâce qui donne à l’homme la capacité de dépasser ce qu’il est pour devenir ce qu’il n’est pas encore.
(page 91)
On abordera aussi l’invitation commune au changement, à l’évolution, dans laquelle chacun va aider l’autre à renaître selon l’Esprit Saint, c’est-à-dire à se dépasser, à « renoncer à soi-même » par amour pour l’autre, et ainsi devenir un être nouveau.
Chacun dans le couple doit aider son conjoint à « accoucher » de sa réalité personnelle et spirituelle, à trouver son être véritable, son hypostase (personne) authentique.
(page 10)
Si les sentiments humains ne sont pas transfigurés par la grâce divine, ils restent atrophiés et amputés de leur plénitude potentielle et originelle.
(page 35)
Comment envisager sérieusement et durablement une entente intime qui serait séparée d’une édification commune du couple, d’une vie spirituelle partagée, d’effort de don de soi l’un envers l’autre, enfin d’acte d’amour véritable qui fait que « de deux, ils ne seront plus qu’une seule chair » et « un seul être spirituel » ?
(page 135)
L'union charnelle scelle l'union des âmes. Elle en est même, à bien des égards, le miroir et le signe. (page 120)
Cela signifie que l'acte d'amour est vécu dans l'attention de l'autre. Cette invite à reconnaître l'autre, à chercher son bonheur et non la satisfaction égocentrique d'un désir, permet l'épanouissement réciproque des conjoints. Mais c'est, on le voit, un problème spirituel et non charnel, car cette attention à l'autre découle du regard global, et non partiel, que chacun a sur l'autre. (page123)
La vie intime est le miroir exact de la vie réelle du couple. (page 124)
L’inconnaissance est le mystère par lequel passe obligatoirement l’homme qui renaît de la Esprit Sainte, car cette action génitrice l’établit dans la réalité nouvelle et unique de son identité hypostatique.
Il est saisi par l’évidence qu’une double révélation paraît être la clé de son être : en contemplant quelque chose de Dieu, Dieu lui fait également contempler quelque chose de lui-même.
Le monde n’est jamais combattu à l’extérieur de soi, mais à l’intérieur de sa propre âme. C’est le monde dans mon âme qui doit mourir. Et s’il meurt, mon âme ressuscite immédiatement dans le siècle à venir, dans le Royaume des Cieux, comme si la parousie était déjà arrivée.