Quand deux journalistes politiques renommés décident d’écrire un polar politique, ça donne quelque chose comme ça:
Un jeune président de la république française, François Berlau, intelligent, arrogant et colérique, voit son second mandat menacé par une vague d’assassinats visant des personnalités des mondes politique et journalistique. De plus, un scandale éclate: sa campagne a été financée par des fonds moyen orientaux. Ses coups de gueule et les boucs-émissaires ne suffiront pas cette fois-ci.
Clairement, ce n’est pas le livre du siècle. Les différents personnages sont semi-fictifs, même sans être abonné.e au Monde, on peut aisément les reconnaitre tant les traits de caractère sont connus. C’est un peu le (seul) charme de ce polar parce que pour le reste, c’est plat et sans véritable substance. Il aurait mieux valu écrire un bon pamphlet. Dommage.
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Ce livre présenté comme un thriller politique-fiction colle tellement à l'actualité qu'il devient un livre prémonitoire ?
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Rédigé par deux ténors du journalisme politique, bien ancrés dans les médias et leur temps, ce roman de politique fiction est un petit bijou.
Alors qu’un jeune président dirige la France pour la deuxième année et que médias comme citoyens sont séduits par son charisme et sa manière de diriger, l’opposition renâcle. Certains n’ont pas encore digéré leur éviction du pouvoir et cet insupportable François Berlau agace. Rentrant d’un voyage aux Etats-Unis l’ayant porté aux nues, il doit faire face au meurtre du président du Sénat, Chastrié puis d’un patron de presse. Très vite l’opinion s’emballe, on parle de financement occulte de la campagne, de relations douteuses à l’étranger… et très vite il est difficile de dénouer le faux du vrai.
Ce roman n’est pas une lecture facile pour la Belge que je suis. Les personnages sont nombreux et les fonctions qu’ils occupent ne me sont pas toutes familières. - La politique française n’est finalement pas plus simple à comprendre que la nôtre. - Malgré tout, ce récit est jubilatoire car tout y est crédible, probable, même si rien de tout cela n’est vrai. Derrière les personnages, on reconnait (en tout ou partie) quelques figures bien connues de la politique et du journalisme. Les auteurs sont expérimentés et maîtrisent parfaitement leur sujet. Ils ont dû bien s’amuser à rédiger ce roman politique. Le décor est réaliste, tant dans la description des lieux de pouvoir, des restaurants où se font et se défont les alliances que dans les relations des uns et des autres, qu’elles soient politiques ou politico-journalistiques. La vie politique y est décrite avec minutie, de même que les états d’âme de certains. On y voit comment des intérêts extérieurs au pays peuvent manigancer pour déstabiliser un homme qui n’aura alors de cesse de prouver son innocence tout en se rendant encore plus coupable aux yeux de ceux qui se sont laissé piéger. Le rôle de la presse n’est pas non plus joli-joli. Relayant de bonne foi de fausses informations, elle n’aura de cesse de minimiser sa faute pour ne pas perdre la face, faisant passer pour vrai ce qui n’était que fake news.
Bien au fait du monde des médias et de la course à l’info, Robert Namias et Michèle Cotta n’éludent pas le rôle des journalistes dans les scandales et remous ni le danger pour les chaines de télé de chercher le scoop avant l’info de source sûre. La légèreté avec laquelle certains échafaudent des théories ne reposant sur rien, commentent des images dont on ignore tout ou se jettent comme des vautours sur les dépêches sans les vérifier ou les étayer est aussi mise en exergue sans faux fuyant. Quant aux réseaux sociaux, ils ne sont pas épargnés non plus, jouant un rôle de plus en plus grand dans l’opinion publique.
Politique fiction ou prémonition ?
Je vous le conseille vigoureusement.
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Michèle Cotta et Robert Namias... deux grands noms du journalisme politique hexagonal. Un thriller politique à 4 mains par d'aussi grosses pointures. On se dit que l'on va se régaler. Eh bien, pas tout à fait.
C'est loin d'être inintéressant, mais cela brasse pas mal de lieux communs à 50 cents le kilo.
Vu que les auteurs se basent sur le réel, on peut jouer à Qui est Qui? à l'aise. C'est chouette. François Berlau, le président de la France, jeune, smart, un peu soupe au lait, ayant réuni la droite et la gauche en tapant au centre et en détruisant toutes les factions... Cela vous parle? Le premier ministre, le président du Sénat, l'opposition... On reconnaît sans peine les acteurs (même moi qui suis Belge) de la politique française. Les auteurs doivent avoir eu peur des réactions de Marine, le leader de l'extrême-droite est un homme (d'ailleurs, peu de femmes de pouvoir dans ce roman co-écrit par une femme... de pouvoir, justement). Ce leader, tout homme qu'il soit, est quand même (dans son caractère) fort proche de Marine.
Bien sûr, Cotta et Namias ne peuvent avoir raison sur tout. On ne le leur demande pas, d'ailleurs (donc pas de Zemmour). On peut reconnaitre (quand même) un certain talent visionnaire lorsque les auteurs pronostiquent le leader de la droite extrême au pouvoir, un certain Lassri dans le livre, qui n'est pas sans évoquer un Eric Ciotti (même pédigrée). Ou quand ils donnent le président américain Jackson (doublure de Donald) perdant à sa réélection.
Le pitch est très court: le président du Sénat est abattu de trois balles dans le dos. Puis un journaliste est explosé dans sa voiture. Viennent ensuite des révélations qui conduisent le président de la France à la démission, couvert de honte... On ne va pas plus loin.
On est d'ailleurs, avec ces 3 éléments, fort loin dans le roman. Au-delà de la moitié, à l'aise. C'est un problème pour moi. Les auteurs ont assez mal équilibré leur roman. On s'ennuie ferme (je parle pour moi) dans la première moitié. Les auteurs décrivent les rouages des niveaux de pouvoir, des médias... mais c'est long et lent. Vers la page 110-120, on décolle un peu. C'est plus vif. Et en fait le roman démarre en ce qui me concerne vers les 3/4... c'est là que l'on voudrait que les auteurs se lâchent. Mais il restent fort sages.
Qui dit thriller politique dit "intrigues complexes à rallonge", "jeux de pouvoir", etc. Comme dans Ludlum ou Chesbro. Je ne suis pas fan des thrillers politiques, mais quand c'est bien foutu cela punche un max. La déstabilisation d'un état par un autre, c'est fascinant et angoissant. Ici, franchement, on est loin de Ludlum. Tout est raconté de loin (sauf quelques dialogues, plutôt bien ficelés, qui font encore plus regretter leur amère absence), de façon "omnisciente". Il y avait mieux à faire. Y compris dans la structure du roman, assez linéaire, et manquant clairement de suspense.
Le titre est un peu perturbant, car même si les fake news sont au coeur du roman, on est au-delà de ce que l'on entend par fake news. Autre point problématique, mais tellement révélateur d'un esprit "français": l'absence de l'Europe en tant qu'entité. Je suis un europophile convaincu et je ne pense pas qu'au vu des événements de politique-fiction décrits dans ce roman, l'Europe serait restée inactive.
Je m'en voudrais de clore sans mentionner le roman de Ribert Lindsey, "The Falcon and the Snowman", basé sur des faits réels et non traduit en français si je ne m'abuse, et qui a conduit au film "Le Jeu du Faucon" avec Timothy Hutton et Sean Penn. Fake news n'est pas sans évoquer ces manipulations visant la Sûreté de l'Etat. Dans le roman de Lindsey, on évoque le Chili d'Allende, ou la chute du gouvernement "travailliste" australien en 1975. Dans ce dernier cas, une partie des élites australiennes étaient de mèche. Cotta et Namias ne vont pas jusque là dans leur roman, présumant de la dignité et de la probité de la classe politique (et financière) française. Je ne m'aventurerais pas sur ce terrain. Mais je pense que sur base du scénario de Fake news, il y avait matière à édifier bien davantage le lecteur et lui faire réellement peur avec des fakes news... car les acquis démocratiques sont fragiles et peuvent être remis en question fort rapidement.
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Michelle Cotta, une des grandes figures du journalisme audiovisuel marqua par la qualité de ses interviews en offrant un intérêt unique et captivant aux téléspectateurs, même les moins enclins du politiquement correct ont apprécié la force de ses débats pointus: le bras de fer à qui perd gagne...Le Paris de Mitterrand, marque son intérêt particulier pour l'homme de gauche, en relisant la première interview de Michelle Cotta 1981, face au nouveau président de la République François Mitterand, elle trace son sillage journalistique audacieux, unique, reconnu par ses paires en grande majorité masculins, et l'entrée des femmes en politique du règne Mitterantisme sous le signe de la rose, avec un président de la République accomplissant un double septennat; car en quatorze ans, il dut gouverner avec quatre majorités differentes. La vaste culture de ce président de la République avide de savoirs partageant les fruits de ses richesses intellectuelles avec les français. Michelle Cotta nous invite dans cette prodigieuse promenade, commençons par le Grand Louvre, et pourquoi pas jusqu'à l'opéra Bastille? Puis, l'incontournable bibliothèque nationale François Mitterrand, et autres lieux plus intimes... Tous ces endroits de la capitale demeurent un éblouissement fort bien détaillé dans un si petit livre des éditions Alexandrines.
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Si ce roman/polar avait été conçu il y a 3 ou 6 mois, je dirais, grossière parodie de cette dernière année!! Mais gardant en tête qu’il a été imaginé fin 2016 et terminé tout début 2018....., alors je dis impressionnant. Les auteurs nous ont promis une suite!!!
Bien évidemment s’agissant d’un polar, toute ressemblance avec la réalité et des personnages existants......
Maintenant concernant le style, même s’il est très difficîle voire impossible de réaliser que ce livre a été écrit à 4 mains, il y a de vrais longueurs et la fin est assez laborieuse.
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Roman lu pendant la campagne électorale 2022 donc il était facile d'imaginer les politiques connus dans le rôle des personnages de ce roman.
C'est, comme le dit la couverture, un thriller politique ou comment l'extrême droite arrive au pouvoir et détruit les valeurs de notre République pour devenir un État policier. Les Français ayant voté pour ce parti, ils n'ont pas leur mot à dire sur la politique menée. Alors comment l'extrême droite tient-elle les rênes du pouvoir ? Comme tombe-t-elle après trois ans au pouvoir ?
Lisez et vous saurez car l'histoire de ce roman peut toujours arriver, dans 5 ans ou plus tard, et se transformer en réalité.
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Nous sommes en 20121 en France.
François Berlau est président depuis 2 ans. Il y a 6 mois, le président du Sénat a été assassiné, ce crime n'est toujours pas élucidé. Les policiers enquêtent, les journalistes investiguent, le ministre de l'intérieur est sur la sellette. qui trouvera la réponse à cette question ?
Et les rumeurs se développent. les journaux dévoilent ces rumeurs...
Le président est soutenu par sa femme Claude.
Est-ce que la vérité eclatera un jour ?
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Le polard parle de la sphere politique du pouvoir tres interessant .il montre les dangers des fakes news l art de les fabriquer ...
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Je continue avec bonheur mon exploration de cette belle collection des éditions Alexandrines qui nous permet de découvrir « Le Paris » qu’ont aimé et fréquenté divers personnages historiques et littéraires.
Dans ce volume, Michèle Cotta nous entraîne dans les quartiers qu’aimait François Mitterand et qu’il a parcourus lors d’interminables promenades ainsi que dans les lieux où il a vécu et travaillé. Né en Province, cet homme d’État est resté fidèle à ses souvenirs charentais tout en étant profondément épris de la capitale dont il connaissait tous les recoins.
J’ai beaucoup apprécié cette lecture qui, tout en évoquant « l’homme politique », rend délicatement hommage à cet amoureux des lettres, admirateur de la ville dans laquelle il avait choisi de vivre et de briller.
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J'attendais de lire ce livre avec impatience, d'autant que le sujet est tout à fait d'actualité. Malheureusement, j'ai peiné pour cette lecture. Je l'ai commencé il y a presque un mois, l'ai laissé de côté, puis repris en voyant les résultats du premier tour des présidentielles il y a presque quinze jours. Mais décidément, je n'ai pas accroché. Ce roman est présenté comme un thriller politique, j'ai davantage été confrontée au politique qu'au thriller (en tous cas c'est ce que j'ai ressenti). Il y a des longueurs (j'ai cru que la composition du gouvernement ne se terminerait jamais!!!) et je m'attendais à ce que l'aspect social, l'impact dans la vie quotidienne des particuliers soit davantage mis en avant. C'est ma grande déception. Par contre, il est amusant de chercher le nom du personnage réel derrière le nom du personnage de fiction! ;-)
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Thriller de politique fiction récréatif ... Un mélange de politique française des dernières années sur un scénario peu crédible. Le président de la République qui démissionne sur des accusations grossières et mensongères sans se défendre, ça ne lui ressemble pas ... mais la suspicion est destructrice, alors ...
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"Tout ceci n'a aucune logique. Je suis sans explication. On est dans le stupéfiant"... Effectivement, mais quelle vista, quand même!
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Pour avoir déjà lu des ouvrages de Michèle Cotta, j'ai eu encore plus de plaisir et d'intérêt à la suivre dans ce premier tome de “sa” Cinquième République. J'évoquerai seulement le tout début du livre, rien de moins que la naissance de cette République en 1958. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais les circonstances de l'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle, au milieu d'une crise majeure, m'ont toujours intrigué. Les opinions des commentateurs, voire des historiens eux-mêmes, restent contrastées, parfois contradictoires. Michèle Cotta avait 20 ans en mai 1958. Elle a assisté “en direct” au naufrage de la IVe République et à l'avènement de la Ve. Ce qu'elle raconte est concret, précis, et remet en place et en perspective les péripéties de ces mois décisifs. Imaginez un peu cela : mi-mai, de Gaulle est adoubé par le Parlement, fin juin, il lance la rédaction d'une nouvelle constitution. Fin août, le projet est achevé, le 28 septembre, il est approuvé par référendum. Les législatives suivent dans la foulée (23-30 novembre), et de Gaulle est élu président de la République fin décembre…
La suite, qui nous conduira jusque début 1981, est un passionnant récit “de l'intérieur” d'une journaliste active, qui note tout, exerçant des responsabilités importantes dans plusieurs médias de presse et d'audiovisuel.
Un régal pour les amateurs !
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Écrit en 2019 sur la base du contexte politique de l’époque (même si les noms sont changés, les personnages ne font aucun doute), c’est devenu une dystopie. Le Covid-19 ou les Gilets Jaunes auront changé la face de la vie politique française. Quelques évolutions plutôt bien vues, d’autres négligées par aveuglement, une ficelle un peu grosse pour défendre Sarkozy, ce livre écrit à 4 mains par deux journalistes chevronnés reste un agréable livre de journalistes
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Le Brun et le Rouge est un thriller politique en phase avec l'actualité qui reprend une thématique fréquente, l'arrivée au pouvoir d'un parti qu'on n'imagine pas vraiment arriver au pouvoir.
Ici c'est un parti d'extrême-droite qui gagne les élections, mené par une jeune femme censée dédiaboliser le parti (tiens tiens tiens). Au fil des pages et des alliances politiques le gouvernement se déstabilise, les personnages perdent pied et la France bascule dans un régime autoritaire et sécuritaire où les libertés individuelles ne sont plus qu'un souvenir.
J'ai bien aimé le rythme du récit et le réalisme dans la succession des événements. Les personnages m'ont aussi paru bien construits, chacun avec ses espérances, ses motivations et ses croyances. Pas de grand méchant manichéen, chacun pense faire au mieux.
Bien sûr tout cela fait écho à des situations actuelles, en France ou ailleurs et c'est cela que j'ai trouvé intéressant. Comme ailleurs ou à d'autres périodes de l'histoire, on voit de manière réaliste comment la situation d'un Etat peut basculer en très peu de temps et le rôle que le peuple a à jouer pour préserver ses libertés.
Pour rester dans le thème on peut lire Soumission de Houellebecq où un parti islamiste remporte les élections présidentielles face au front national et Etat de nature où, à plus petite échelle, un département est bouleversé par l'arrivée d'une jeune préfète idéaliste.
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