Michèle Khan - Loin de Sils Maria
"Peut-on faire confiance à quelqu'un qui ne regarde jamais les gens dans les yeux quand il leur parle?" s'interroge Jeanne.
Lorsqu'elle pose le pied en France, Jeanne est la première femme au monde qui a fait le tour complet du globe terrestre.
Rien n'est plus beau que l'aventure.
Commerson comprend mieux, maintenant, pourquoi les hommes embarqués sur l'Etoile sont aussi mal dégrossis. Dans cette entreprise aventureuse, il ne suffit pas d'avoir de bons officiers et de bons marins, il faut disposer de gens habitués à braver la fureur des éléments, capables d'accepter leur mission car ils ont déjà dix ou vingt fois bravé la mort. Comment de tels individus, élevés dans l'ignorance, ne connaissant que les pontons ou les barques de pêcheur,ne seraient-ils pas des brutes ? Cette brutalité fait leur force (p. 148)
Telle est notre situation résume Bougainville : souffrir du passé qui nous a affaiblis, du présent dont les tristes détails se répètent à chaque instant, et de l'avenir dont le terme indéterminé est presque le plus cruel de nos maux.
Le peintre Manet, lui, veut contempler la véritable Espagne. Son expérience, contée par Mario Bois est éloquente. "Manet, Parisien casanier, peint pendant cinq ans dans l'ombre de son atelier des sujets espagnols "parce que c'est la mode", finit par se rendre en Espagne, déteste l'inconfort des hôtels et la nourriture, regagne Paris après quinze jours et ne peint plus jamais espagnol!"
L'homme propose, la mer dispose.
très bon livre, qui jongle entre récit, documents et journal d'enfant. Très simple, très humain. Une belle leçon de courage, la vie qui compte par dessus tout. on s'attache à ce petit garçon qui doit grandir trop vite, il espère dans son cahier mais s'est fait une raison dans la vie, très touchant.
M. de Bougainville s'intéresse de très près à la faune et à la flore. Etrangement, son souci s'apparente plus à celui de Jeanne qu'à celui de Commerson. Il ne consacrera pas des jours et des nuits à identifier, classer une plante ou un animal, mais il s'interroge au premier chef sur leur utilité pour l'homme. Son journal regorge d'observations pratiques (p. 127).
La vie serait magnifique, soupirai-je, si chacun de nous réussissait à aimer même celui qui ne lui parait pas aimable. Le respecter pour ce qu'il est, accepter ses travers sans animosité. Simplement l'ignorer si ces façons ne nous conviennent pas.