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Citations de Michelle Adams (57)


Je suis le jouet d’un homme qui refuse de me dire la vérité et qui ne fait que m’embrouiller l’esprit de plus en plus, à chaque séance.
Si j’ai raison, ça signifie que je vais devoir trouver toute seule ce qui s’est réellement passé.
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J’ai comme l’intuition que quelque chose est arrivé dont personne ne veut parler. Je lui ai demandé si on s’était disputés avant l’accident, si j’avais une raison de rouler vite ce soir-là. Il m’a répondu que tout allait bien. C’était juste un accident terrible, m’a-t-il dit, rendu encore plus terrible par la vision distordue que m’en donne ma mémoire à moitié grillée.
Mais, au fond de moi, bien que je ne puisse pas expliquer pourquoi, je sais qu’il ment. Il y a quelque chose qu’ils refusent de me dire, sur ma vie avant l’accident.
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Le cerveau est un organe étonnant. On se rappelle souvent de souvenirs complexes qui remontent à l’enfance, comme s’ils dataient de la veille.
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Apparemment, l’hypersensibilité olfactive est un effet secondaire de l’opération. Un coup de scalpel dans la matière grise, ça peut vraiment vous brouiller les sens.
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Mon père affirme que, quand les séances de psychothérapie seront terminées, tout redeviendra comme avant. Il ne restera plus, entre mon passé et mon présent, qu’une fine cicatrice, ténue et parfaitement guérie. Mais quoi qu’il fasse, en dépit de tous ses efforts, je ne serai jamais en mesure de me glisser dans ma vie d’avant. La femme que j’étais est morte, emportée par l’accident. Et, même si je doute d’à peu près tout, il y a une chose que je sais, c’est qu’on ne peut pas ramener les morts à la vie. L’ancienne Chloe a disparu, et je ne suis pas sûre de pouvoir un jour la faire revenir parmi nous.
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Les yeux ouverts. En grand. Ça n’a rien d’un lent réveil après un doux balancement entre rêve et réalité. C’est rapide, comme on arrache un pansement ; comme un coup de couteau. Je suis en sueur et hors d’haleine. Le souvenir de mon rêve s’estompe à mesure que je prends conscience de la chambre. J’essaie de me rappeler qui je suis, ce que je fais là. Je suis en vie. Je vais bien.
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Je n’ai jamais vécu les choses comme ça. Parce que quand on coule, on se débat, on panique, on s’agite dans tous les sens pour s’en sortir. On cherche désespérément un peu d’air. Quand on coule, Chloe, on meurt.
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Ils s'étaient retrouvés piégés avec moi, comme un chaton qu'on trouve au fond du jardin et dont on ne veut pas, mais qu'on n'a pas le cœur de laisser mourir de faim. alors vous le prenez, et vous faites semblant d'aimer les chats, sait-on jamais ? A force, peut-être que ça finira pas prendre pour de bon.
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Mais quand elle revenue à la maison,ils ont compris qu'ils ne pouvaient pas vous élever toutes les deux.Ils ont essayé,mais c'était impossible.ils s'en finalement rendu compte.El avait besoin d'attentions bien particulières.
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_Je dis:on est sœurs,tu sais.Tu n'as pas à te cacher.Je sais à quoi tu ressembles,sans tes vêtements.Je connais les citatrices sur tes hanches Je sais que ton nombril ressort,au lieu de former un trou.Tu devrais m'accepter,au lieu de me repousser.Je sais plein de choses sur toi.
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Je me demande ce qu'El cache vraiment sous les apparences.En surface,elle est tout l'inverse de moi.
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Au fond de moi, je sais pourquoi je suis venue. Pour découvrir la vérité que personne n’a osé me dire. Ni El, ni tante Jemima. Je suis venue parce que j’ai besoin de savoir pourquoi. J’ai toujours eu besoin de le savoir. Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je quitte cette maison et ma famille, pour aller vivre avec tante Jemima qui ne voulait pas de moi ? Pourquoi ont-ils gardé El, et pas moi ? Et qu’est-ce que j’ai bien pu leur faire pour que, aujourd’hui, après toutes ces années, ils soient si impatients de me voir partir ? Je suis venu chercher une partie de moi que j’ai perdue, qui m’a toujours manqué, et dont je sais que je ne peux la trouver qu’ici et nulle part ailleurs.
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Tout ce temps perdu. Je sens déjà El se répandre dans les fissures de mon être, comme un poison qui me remplit, qui me complète. Sa coupe de cheveux impeccable, qui fend l’air à chaque pas, comme un coup de couteau, me donne envie de pleurer. Il n’y a qu’une personne au monde que j’ai le droit d’être, c’est Moi, la petite fille abandonnée, telle que j’étais dès ma naissance.
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La solitude me pesait et, malgré les excellentes raisons qui m’avaient poussée à la fuir à l’âge de dix-huit ans, la savoir à ma recherche me faisait du bien. Alors j’ai commencé à la tester en augmentant la difficulté. Fausses pistes. Culs-de-sac. Je la mettais à l’épreuve. Ce cache-cache était une drogue et j’étais entrée en dépendance. Oh, être désirée… Quelle jouissance cela procure ! Malheureusement, il n’y avait qu’une chose plus pénible que son absence, c’était sa présence.
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Il a dit que « ça va aller, maintenant que tu as dit ce que tu avais sur le cœur ». Comme s’il suffisait d’en parler pour que tout redevienne comme avant. Et que le chien mort, avec sa boîte crânienne enfoncée, revienne courir entre nos jambes, la langue pendue, joyeux comme tout.
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Ce dont je suis certaine, c’est qu’elle ne m’a gratifiée d’aucune recommandation de dernière minute. Pas de « sois sage » ; pas de baiser d’adieu furtif sur la joue pour me remonter le moral. Elle n’a rien dit, rien fait. Je me serais souvenue de cela, je crois.
Elle a claqué la porte et la voiture m’a emmenée, le plus banalement du monde. J’aurais voulu me retourner pour la voir disparaître, mais j’étais tellement engoncée dans mes vêtements que j’en ai été incapable. Et malgré tout, je savais que quelque chose de définitif avait eu lieu. On m’avait donnée. Abandonnée. Jetée.
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El est ma sœur. Mon unique sœur. Elle appartient à une portion de ma vie qui ne m’a laissé que peu de souvenirs. Ceux que j’ai conservés sont flous, comme si je les regardais à travers une vitre inondée par une pluie battante. J’ai du mal à évaluer la part de réalité qu’ils conservent pour moi. En trente ans, ils ont eu le temps de se métamorphoser.
Ma nouvelle vie, celle dans laquelle je suis encore engluée aujourd’hui, a commencé lorsque j’avais trois ans et cinq mois. C’était un jour clair de printemps. Les dernières neiges étaient en train de fondre et les animaux dans les forêts voisines s’aventuraient hors de leurs tanières. J’étais enveloppée dans un épais manteau de laine, sous une telle superposition de vêtements que mes articulations étaient verrouillées. La femme qui m’a donné la vie m’enfilait une paire de moufles rouges sans dire un mot. Souvenir d’une fillette de trois ans.
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