AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Michelle Good (60)


J'avais rêvé si souvent au pensionnat de ce jour où je rentrerais auprès d'elle... Où je pourrais cuisiner avec elle, dormir en sécurité dans ma chambre, jouer librement et sans crainte sur la plage... J'aspirais désespérément grimper de nouveau sur cette chaise devant la cuisinière, à remuer le contenu d'une casserole sous son regard attentif, comme quand j'étais petite. Mais hélas, redevenir un enfant, vivre à nouveau dans l'insouciance, sans peur, sans coups - personne n'a droit une telle chance. Ne subsiste qu'un vide béant, un manque que rien ne peut combler.
Commenter  J’apprécie          270
Tu sais ce que Mariah m'a appris à propos de nos disparus ? La seule chose qui leur fait de la peine, c'est de nous voir souffrir de leur absence.
Commenter  J’apprécie          250
NOTE DE L'ÉDITEUR

Le 28 mai 2021, les tombes de 215 enfants sont retrouvées près de l'ancien pensionnat autochtone de Kamloops, en Colombie-Britannique. Quelques semaines plus tard, ce sont 751 sépultures anonymes qui sont découvertes près de celui de Marieval, en Saskatchewan. De la fin du XIX ème siècle à 1996 (!), date de la fermeture du dernier pensionnat, les enfants autochtones au Canada ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans ces écoles résidentielles pour y être « assimilés » et « civilisés ». L'objectif fièrement proclamé était de « tuer l'Indien dans l'enfant».
On considère que plus de 150000 enfants sont passés par ces 139 pensionnats, gérés en grande majorité à la demande du gouvernement canadien, par l'Église catholique. Séparés de leur famille,, coupés de leur langue e de leur culture, ils y ont été maltraités et abusés. En 2015, la Comission de vérité et réconciliation canadienne a estimé qu'au moins 4000 enfants y étaient morts. Ce sont les tombes de ces enfants que l'on retrouve aujourd'hui. Quant ceux qui ont pu grandir et en sortir, ils sontt devenus des « survivants ».
Commenter  J’apprécie          252
"_Tu as les yeux tout rouges, observa-t-elle. Toi, tu as encore pleuré...Tu sais ce que Mariah m'a appris à propos de nos disparus ? La seule chose qui leur fait de la peine, c'est de nous voir souffrir de leur absence."
Commenter  J’apprécie          240
"S'il n'était pas facile de prononcer les mots que tous ces gens voulaient entendre, il s'agissait avant tout d'aider ceux qui étaient complètement démunis devant la justice, qui se retrouvaient le plus souvent au tribunal pour avoir seulement essayé de survivre dans un monde auquel ils n'avaient pas été préparés et où ils avaient été abandonnés."
Commenter  J’apprécie          240
"_Ce petit bouleau, là-bas. Même ici, en ville, il brille.
Clara plissa les yeux pour mieux voir. De fait, un arbuste à peine plus haut qu'elle dressait sa silhouette solitaire dans un modeste carré de terre entouré de bitume. La pluie s'était arrêtée et le ciel s'éclaircissait déjà. Clara vit les feuilles du bouleau luire d'un doux reflet argenté dans les premières lueurs du jour. La vieille femme posa sur elle des yeux aussi noirs que la nuit et lui pressa la main.
_Le pouvoir de la Création est partout. Dans cet arbre, en toi, en nous tous..."
Commenter  J’apprécie          230
Si les premières minutes se révélèrent éprouvantes pour lui le reste de la journée passa toute vitesse. Il parla de la fête d'anniversaire et de ce flic ui l'avait arraché àà sa mère. Il parla de la peur permanente, de la faim et du sentiment d'impuissance. Et aussi de Kenny.
_ C'était mon ami. Il m'a appris à survivre mais lui, il est mort sans avoir eu l'occasion de confier ses souffrances à quelqu'un. Si je suis ici aujourd'hui, c'est pour lui et pour tous ceux qui sont morts loin de leur famille seuls et sans défense. On n'était que des gamins...
Commenter  J’apprécie          200
"Comment les anges ou les ancêtres pouvaient-ils permettre que des enfants innocents soient brisés et tués ?
_La vie est un mystère, Clara."
Commenter  J’apprécie          200
"A l'époque, il n'y avait pas tout à fait cinq miles d'Agassiz à la prison : à présent, il y avait presque hui kilomètres (Le Canada s'est converti au système métrique en janvier 1970). On peut changer certaines choses, comme la façon de mesurer les distances, mais d'autres ne changent jamais."
Commenter  J’apprécie          200
"Machinalement, elle effleura les cicatrices sur son cuir chevelu - autant de rappels de la punition préférée de Sœur Mary. Et une punition pour quoi ? Pour rien. Pour n'avoir été qu'une enfant."
Commenter  J’apprécie          180
«  Le brouillard matinal s’était déjà évaporé sous les ardeurs d’un soleil qui se voulait printanier. Lucy avait l’impression que le monde était soudain devenu plus éclatant.

L’air semblait plus frais, l’eau était d’un bleu profond bien différent du sempiternel gris qu’elle voyait depuis les fenêtres du pensionnat .

Et quand le passeur accosta, puis l’aida à débarquer, les maisons de couleur vive qui parsemaient la colline au - dessus de la baie lui parurent pimpantes et accueillantes » .
Commenter  J’apprécie          170
«  À l’idée de la petite photo de ma mère dans le portefeuille abandonné à Kingsway , je me remis à pleurer.
Je me rappelai ces moments où nous nous promenions sur les rochers à la recherche de coquillages que nous ramassions en écoutant piailler les mouettes.
Je repensais à la seule fête d’anniversaire dont je me souvenais, à la joie de mes parents ce jour - là . »
Commenter  J’apprécie          150
"Mais hélas, redevenir un enfant, vivre à nouveau dans l'insouciance, sans peur, sans coups - personne n'a le droit à une telle chance. Ne subsiste qu'un vide béant, un manque que rien ne peut combler."
Commenter  J’apprécie          142
Une voix se ddétacha du brouhaha ambiant pour demander : « Dites-nous pourquoi vous êtes ici, Mae. » La femme regarda droit vers la caméra intrépide, furieuse et déterminée. « Pour qui se prennent-ils tous ces Blancs Notre peuple a sauvé leur misérable peau quand ils ont débarqué, morts de faim et de froid. Et comment nous ont-ils remerciés ? En répandant la haine et le meurtre. Ils n'étaient pas si nombreux, mais tout a changé. Nous ne sommes pas si nombreux, mais nous aussi nous changerons tout, et je suis prête à sacrifier ma vie pour reprendre ce qui nous appartient. »
Commenter  J’apprécie          130
Et soudain, ce ne fut plus une pomme sous ses yeux, mais une orange horriblement familière. L'image de l'étiquette bleu vif collée sur la caisse d'agrumes que frère John gardait toujours dans sa chambre l'envahit, au point qu'il se crut de nouveau transporté là-bas, à la Mission. L'odeur du frère lui assaillit les narines, la main du contremaître qui lui faisait signe de s'éloigner fut remplacée par celle du religieux, pâle et potelée lui tendant chaque fois une orange, misant sur sa faim pour le tenter... Un instant plus tard, il se mit à pleuvoir de l'argent, les billets voltigèrent dans l'air telles des plumes, et Kenny eut l'impression d'avoir été projeté au sol, sur le corps du contremaître dont la lèvre et le nez pissaient le sang. Les cueilleurs se bousculaient, criaient et gesticulaient pour saisir la manne tombée du ciel quand Kenny avait fait voler la table d'un coup de pied.
_ Arrête ! cria quelqu'un en le tirant par l'épaule. Reprends-toi, bon dieu !
C'était Wilfred.
Kenny le regarda, presque aussi hébété que l'homme à demi inconscient allongé sous lui. Il jeta un coup d'œil au visage ensanglanté du contremaître, puis son propre poing et se releva d'un bond, aussi surpris que les autres par son accès de violence.
Chancelant, il s'écarta de la mêlée.
Commenter  J’apprécie          130
Elle se rappelait avoir mangé cette tarte, s’être amusée avec ses cousins puis avoir dormi dans le lit de sa mère pour ce qui devait être la dernière fois. Le lendemain matin, tous les enfants de la réserve, dont elle, avaient été réunis devant l’église, où se trouvaient le prêtre et des hommes de la police montée. On les avait entassés dans une bétaillère qui les attendait. Clara n’était pas près d’oublier la première fois qu’elle avait vu sœur Mary. La nuit était tombée depuis longtemps quand leur groupe avait débarqué du ponton et gravi la pente jusqu’à la Mission. La robe noire de la sœur immobile sur le ponton se confondait avec l’obscurité, si bien que la religieuse semblait n’être qu’une tête sans corps, entourée par une cornette blanche. Clara se souvenait aussi de s’être battue avec elle lorsque, plus tard, sœur Mary lui avait coupé ses tresses, avait pulvérisé sur elle de la poudre verte et lui avait pris ses vêtements pour les remplacer par une blouse marron élimée.
Commenter  J’apprécie          130
"C'était une sorte d'accord tacite entre elles : le passé était le passé ; on pouvait difficilement y échapper, mais il n'était pas question de le laisser empoisonner le présent. Elles n'auraient jamais pu devenir les femmes qu'elles étaient aujourd'hui, avec leur rouge à lèvres, leur paie et leur appartement, si elles étaient restées les fillettes d'alors, ou celles qu'elles étaient le jour où elles étaient parties, abandonnant les autres à leur sort."
Commenter  J’apprécie          110
Il n'existe pas de mots pour expliquer par quel mystère la femme qui sortit de la hutte n'était pas celle qui y était entrée. Tout ce que Clara savait, c'est qu'elle avait été ramenée loin en arrière - à l'époque où les anges chantaient dans le bosquet de bouleaux. Avant sœur Mary, avant l'école indienne, avant les coups censés faire d'elle une petite Blanche à la peau brune. À partir de ce jour, elle eut la certitude que tous ceux qui l'avaient précédée marchaient à ses côtés. Que vivre, ce n'était pas juste survivre, c'était exister en tant que personne. Une personne indienne, dont l'identité profonde avait été inscrite en elle dès l'instant où elle avait pris vie dans le ventre de sa mère.

p.237
Commenter  J’apprécie          100
Elle se souvint de Georges lui disant un jour que, pour les Blancs, les Indiens étaient comme des mauvaises herbes - quelque chose dont il fallait se débarrasser pour avoir un beau jardin. Il avait ajouté que les mauvaises herbes étaient des fleurs indigènes. "Tu es une fleur indigène, Clara. Ne te considère jamais comme une mauvaise herbe." C'étaient les mots qu'il avait employés.

p.169
Commenter  J’apprécie          100
"_C'est vraiment ce que tu veux ?
L'assistant de l'homme de loi s'approcha de Kenny et inscrivit son nom sur son bloc-notes.
_Je vous appellerai lorsque ce sera votre tour, précisa-t-elle.
_D'accord, déclara Kenny.
Et d'ajouter, à l'adresse de Lucy :
_C'est peut-être l'occasion de dire tout ce que j'au à dire, de me libérer une bonne fois pour toutes...
Il la regarda tendrement, lui reprit la mai et la serra fort.
_Si je parviens à surmonter le passé, peut-être qu'on pourra avoir un avenir."
Commenter  J’apprécie          90



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michelle Good (381)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Barbra Streisand

William Wyler lui offre son premier rôle en 1968, dans un film basé sur la comédie musicale du même nom d'Isobel Lennart, Bob Merrill et Jule Styne créée à Broadway. Quel est le titre du film où elle partage l'affiche avec Omar Sharif?

My Fair Lady
Funny Girl
West Side Story

8 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanteuses , Actrices , réalisatrice , productrice , artiste , hollywood , littérature , théâtre , Music-halls , adapté au cinéma , adaptation , cinéma americainCréer un quiz sur cet auteur

{* *}