Dans l'une de mes revues scientifiques, j'ai lu que nos connaissances ne représentent qu'un pourcentage minuscule de ce l'univers contient réellement. Selon l'auteur de cet article, le reste demeure invisible, indétectable, même s'il est bien là, et il l'appelle Dark Mater, "matière noire". Évidemment personne n'y croit ; mais cette idée me perturbe. Non pas tant la notion en elle-même, qui incarne simplement une représentation insolite du cosmos. Non, ce qui me trouble, c'est le sentiment qui m'envahit parfois qu'il puisse exister des choses autour de nous, dont nous ne savons rien.
Je me sens chez moi à Grunhuken ; je ne m'y étais pas attendu. J'adore cet endroit. J'aime aussi la clarté et la désolation du lieu. Oui, même sa cruauté. Parce qu'elle est authentique et qu'elle fait partie intégrante de la vie.
Tu peux fuir ou combattre. Dans la vie, on a toujours le choix.
"La faim des voix" : c'est ainsi que les clans du nord appelaient le phénomène. Quand on est seul sur la glace, on a autant envie d'entendre des voix que de se réchauffer ou de manger un bon morceau de viande. Parce que l'infinie blancheur de la glace rappelle à quel point on peut être seuls, sur la banquise. Or, pire que la peur de mourir, les humains nourrissent la peur de mourir seuls.
Crois moi, il y a un sentiment pire que le péché. Pire que le remords. On appelle ça la gratitude.
-Sotte que tu es ! Ne laisse jamais la pitié entraver ta raison. Le monde n'est pas tel que nous aimerions qu'il soit. Il est, point final.
Le Premier Arbre portait chance aux chasseurs. Peut-être lui porterait-il chance, à lui aussi.
-Je crois que c'est bon signe, déclara Renn, comme si elle avait lu dans les pensées du garçon. Encore un. Parce que, plus j'y réfléchis, moins je pense que tu as trouvé les yeux du Nanuak par hasard. C'est bizarre que tu sois tombé à l'eau pile à l'endroit où ils gisaient, non ? Il n'y a pas de hasard : il n'y a que des rendez-vous. Tu les as trouvés parce que tu devais les trouver.
Sans cette brève lueur, quand on ne voit plus que l'obscurité derrière la fenêtre, le doute s'insinue avec une terrifiante rapidité. Les soupçons surgissent à la périphérie de l'esprit : peut-être n'y a-t-il plus rien au-delà de ces fenêtres. Peut-être n'y a-t-il rien d'autre que soi-même dans cette cabine et, au-delà, les ténèbres.
Les yeux de Torak se brouillèrent de larmes. Il comprenait. Loup avait poussé un cri d'adieu. Il ne reviendrait pas...
Thora se réveille en sursaut. Il n'avait jamais
voulu s'endormir. Le garçon s'approcha près de la faible lumière et scruta obscurité menaçante de la forêt il ne voyait rien.
Devant Torak se dressait les Hautes Montagnes. Si hautes. D'une blancheur aveuglante, elles montaient jusqu'au
ciel.