Citations de Michelle Paver (52)
Tu peux fuir ou combattre. Dans la vie, on a toujours le choix.
Quand les gens ont peur, la rumeur vaut la vérité.
"La faim des voix" : c'est ainsi que les clans du nord appelaient le phénomène. Quand on est seul sur la glace, on a autant envie d'entendre des voix que de se réchauffer ou de manger un bon morceau de viande. Parce que l'infinie blancheur de la glace rappelle à quel point on peut être seuls, sur la banquise. Or, pire que la peur de mourir, les humains nourrissent la peur de mourir seuls.
Crois moi, il y a un sentiment pire que le péché. Pire que le remords. On appelle ça la gratitude.
-Sotte que tu es ! Ne laisse jamais la pitié entraver ta raison. Le monde n'est pas tel que nous aimerions qu'il soit. Il est, point final.
Le Premier Arbre portait chance aux chasseurs. Peut-être lui porterait-il chance, à lui aussi.
-Je crois que c'est bon signe, déclara Renn, comme si elle avait lu dans les pensées du garçon. Encore un. Parce que, plus j'y réfléchis, moins je pense que tu as trouvé les yeux du Nanuak par hasard. C'est bizarre que tu sois tombé à l'eau pile à l'endroit où ils gisaient, non ? Il n'y a pas de hasard : il n'y a que des rendez-vous. Tu les as trouvés parce que tu devais les trouver.
Sans cette brève lueur, quand on ne voit plus que l'obscurité derrière la fenêtre, le doute s'insinue avec une terrifiante rapidité. Les soupçons surgissent à la périphérie de l'esprit : peut-être n'y a-t-il plus rien au-delà de ces fenêtres. Peut-être n'y a-t-il rien d'autre que soi-même dans cette cabine et, au-delà, les ténèbres.
Cette idée déprimante la fit se sentir seule. Elle avait perdu quelque chose, quelque chose qui n'avait jamais eu d'existence réelle et qui, pourtant, avait occupé une grande place dans sa vie...
Les yeux de Torak se brouillèrent de larmes. Il comprenait. Loup avait poussé un cri d'adieu. Il ne reviendrait pas...
Cependant, ce n’est qu’au sommet du Rocher que le garçon trouva ce qu’il cherchait et redoutait à la fois. Une autre paire d’empreintes. Beaucoup plus petites que celles d’Oslak. Elles étaient à peine visibles. La créature à laquelle elles appartenaient n’avait pas couru, elle. Elle était restée immobile. À une faible distance du bord. Elle n’avait pas essayé de retenir le géant. Au contraire. Elle l’avait regardé basculer dans le vide. Droit vers la mort.
Le garçon commença de découper la carcasse du chevreuil. Il lui fallut deux jours. Il avait fait une promesse au chevreuil, et il la tiendrait : il ne perdrait rien.C’était le pacte qui unissait l’Esprit du monde et les chasseurs depuis des temps immémoriaux. Les chasseurs s’engagent à traiter leur gibier avec respect ; en échange, l’Esprit leur envoie d’autres proies.
Il n'y a pas de hasard : il n'y a que des rendez-vous.
Fixant Sophie de ses grands yeux, elle lui serra les mains avec émotion.
- Tu veux bien être ma demoiselle d'honneur, n'est-ce pas ?
- Bien sûr, si tu le désires...
- Mais d'abord, il faut que je te pose une question. Tu n'es pas devenue une suffragette au moins ?
- Une quoi ?
- Une suffragette ! Tu sais, le vote pour les femmes... Tu ne t'es pas laissé embrigader par elles ?
- Non, penses-tu...
En réalité, Sophie avait bel et bien assisté à plusieurs meetings, mais il ne lui parut pas nécessaire de le mentionner.
Sibella poussa un soupir de soulagement.
- Dieu merci ! Je les déteste. Une bande de laiderons incapables de dénicher un mari.
Ce qui est pur dans le cœur ne devient pas malade. La maladie est un signe de turpitude morale : elle provient du mauvais sang de pensées malsaines, de l'étranger. Lettice n'était jamais malade. Dieu n'est jamais malade.
Quand Sophie contracta la tuberculose, Lettice vécut cela comme un véritable outrage. Pendant des années, elle s'était battue pour rendre ses deux pupilles respectables aux yeux du monde, et maintenant cette indigne maladie criait sur les toits qu'elles étaient vicieuses. Où était la justice ?
J’ai perçu les ondes qui émanaient d’elle. Intenses, implacables, pernicieuses. Ainsi qu’une malveillance impitoyable, inhumaine, qui appartenait aux ténèbres. Une fureur sans bornes. Une marée noire dans laquelle tout s’engouffrait.
(Hachette, p. 200)
« Dans la vie, rien est à craindre, tout est à comprendre. » Elle avait raison, cette bonne vieille Marie Curie.
(Hachette, p. 132)
- (.en parlant du clan du phoque) s'ils avaient vraiment compté t'aider, ne crois-tu pas qu'ils auraient envoyé des adultes?
- Asrif est leur meilleur grimpeur.
- Et le grand type le meilleur rameur? Et l'autre, le blessé, il est quoi? Leur meilleur blessé ?
La vipère glissa le long de la berge et posa sa tête luisante à la surface de l'eau. Torak s'arrêta à quelques pas de la rivière afin de la laisser boire en paix.
Une obscure clarté tombait des premières étoiles à apparaître. Torak pensa que la nuit allait être longue.
Il se trompait.
Elle serait très longue : avec le ventre vide, tout paraît beaucoup plus long ...
Les rêves ne signifient pas forcément ce qu'ils semblent vouloir signifier, avait-elle expliqué. Il faut les regarder de biais. Comme si tu cherchais à repérer une piste déjà effacée.