Mick Kitson

Lu dans le cadre d'un Comité lecture, " Manuel de survie à l'usage des jeunes filles " est le premier roman de l'auteur écossais Mick Kitson, publié aux éditions Métailié en cette année 2018. Prenez une  dose du roman "My Absolute darling", puis rajoutez une portion  de "La Vraie Vie" et enfin un extrait de la série télévisée "Mac Gyver", mélangez le tout et vous obtiendrez ce roman 100% nature.

Qu'est-ce qui a bien pu amener ces deux jeunes filles de 13 et 10 ans à se retrouver au cœur de la forêt des Highlands, loin de toute civilisation ?

Elles se surnomment Sal et Peppa Brown et ont fui l'horreur. L'horreur d'une famille où règne la violence, sous toutes ses formes. Leur beau-père Robert est  violent et abuse de Sal ! Leur mère Claire, alcoolisée et droguée la plupart du temps, néglige totalement ses filles. Il aura alors fallu à Sal une année entière pour préparer minutieusement cette fugue... Si elle acceptait tant bien que mal la situation jusque là, c'est qu'elle ne voulait surtout pas être séparée de sa jeune sœur par les services sociaux. Mais la donne a changé le jour où celle-ci a eu dix ans.

p. 84 : " J'étais assise sur mon lit et il se tenait au-dessus de moi en disant "Qu'est-ce que j'ai dit Sal ? Il faut que tu sois gentille avec moi. Si t'en es pas capable, j'irai voir Peppa. " Et j'ai dit "Putain t'as pas intérêt de la toucher". Il a ri et dit "Elle est assez grande maintenant". Alors j'ai dit "Si tu la touches je te tue. Putain elle te butera et le dira à m'man. " Il a ri et a commencé à défaire son pantalon. "

Alors elle a potassé le Guide de survie des forces spéciales et visualisé tous les tutoriels possibles de survie sur Internet. Impressionnante d'organisation et d'ingéniosité, elle a tout planifié. Et là, au milieu de cette nature généreuse, Sal continue de prendre soin de sa sœur. Peppa est aussi pétillante que Sal est introvertie.

p. 111 : " Le rapport disait que j'étais "renfermée", que je paraissais socialement isolée et semblais réticente à nouer de nouvelles amitiés." Ce qui était vrai. J'étais comme ça. Je le suis toujours. "

Mais avant de partir elle s'est personnellement occupée de Robert. Elle a fait en sorte qu'il ne nuise plus aux petites filles... et scrupuleusement enfermée sa mère pour qu'elle ne soit pas accusée. Elle sait qu'elle a fait le bon choix, pour protéger sa sœur.

Elle a conscience depuis toujours qu'elle ne peut se permettre la moindre  insouciance. Car c'est elle qui prend soin de sa sœur et de sa mère depuis des années. Rien ne l'effraye, elle est dans son élément, et est extrêmement intelligente et débrouillarde.

p. 101 : " Survivre se résume en grande partie à prévoir, prendre le temps de réfléchir, prévoir, essayer de voir ce qui peut mal tourner et imaginer ce qui se passera si les choses changent. "

Mais son assurance  vacille lorsque Peppa va se fait mordre par un brochet lors d'une séance de pêche. L'état de santé de sa sœur empire et nécessite des soins qu'elle-même ne peut lui prodiguer. Une rencontre improbable va alors bouleverser cette adolescente et la réconcilier avec les adultes, qui jusque là n'étaient que source de déception.

Petit à petit Sal va se décharger du poids de toutes ses responsabilités , et envisager d'aller chercher leur mère, en cure de désintoxication, pour la ramener dans leur hutte. Mais leur fuite pourra-t-elle perdurer ? Les autorités vont-elles abandonnées les recherches ?

Difficile pour le lecteur de ne pas s'attacher à ces deux jeunes filles, dont le sort est tragique. Il n'y a  que peu de place pour l'insouciance et la légèreté. Mais il en ressort une telle leçon de résilience et d'amour, qu'il est impossible de ne pas y voir une grande force et une luminosité.

Mick Kitson maîtrise à merveille les descriptions. La nature est omniprésente dans ce roman, et est un immense dépaysement pour son lecteur. Je suis littéralement tombée sous le charme de ces sauvages forêts écossaises.
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Poids plume c’est l’histoire d’Annie , enfant d’une famille rom très pauvre qui sera vendue pour quelques sous , en espérant que sa vie , son futur soit plus prometteur .

Annie qui toute jeune va s’exercer à la boxe et remporter quelques victoires , bravant l’adversité , la pauvreté , la malchance qui sont le lot de ses contemporains.

Un roman à la Dickens à l’écriture cinématographique, une belle mais rude leçon de vie au temps où les femmes n’avaient aucun droit .

Merci à #netgalley pour ce partage .

Connaissez-vous le Black Country, dans le région des Midlands de l'Ouest, en Angleterre, au nord et à l'ouest de Birmingham, et au sud et à l'est de Wolverhampton ? Ce n'est pas précisément un lieu de villégiature, surtout au temps de l'industrialisation galopante, dans la deuxième moitie du XIXe siècle, le cadre qu'a choisi Mick Kitson pour son ébouriffant Poids plume. Tout est réuni d'emblée pour un roman à la Dickens, avec sa petite héroïne, Annie, vendue par sa famille rom à un boxeur, futur tenancier de bar, pour quelques guinées. Annie va grandir sans savoir ce que ses proches sont devenus, dans l'ombre d'un géant bourru et alcoolisé, mais tendre, qui devient de fait son père d'adoption. Commencent alors des aventures picaresques où l'auteur exprime tout son talent pour décrire aussi bien la misère du peuple que l'arrogance des riches, en réservant un destin très romanesque à la farouche, fière et flamboyante Annie, qui va aussi bien découvrir la lecture et la religion que les rings de boxe, en tant que combattante, en dépit des interdits de l'époque. Ajoutez des personnages secondaires admirablement troussés et forts en gueule, qu'ils soient de vrais méchants ou de pauvres hères, et même un bandit de grand chemin chevauchant un rapide poney, et vous avez là tous les ingrédients d'un roman historique palpitant. Encore faut-il savoir panacher moments forts (les combats de boxe), instants de complicité amicale ou amoureuse et évocation pertinente du climat social de l'époque, mais en la matière le livre ne connait aucun passage à vide, sachant cavaler quand il le faut et revenir au trot, quand il est nécessaire de souffler. Mais au-delà des péripéties, nombreuses, c'est bien l'indomptable Annie (parait-il inspirée de l'arrière- grand-mère de Mick Kitson) qui nous accroche le cœur dès les premières pages. On aurait bien aimé la rencontrer dans une autre vie, malgré la rudesse de l'époque, tout en gardant ses distances, quand même, pour ne pas risquer de goûter à son allonge et à son punch, toute poids plume qu'elle fut, cette hardie combattante du pays noir.



Un grand merci aux éditions Métailié et à NetGalley. Avec Supermarché de José Falero et Poids plume de Mick Katson, voici déjà deux formidables romans pour la rentrée littéraire de 2022.
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Un beau jour de marché, en Angleterre, Annie Perry est vendue par son frère comme bonne à tout faire, sa famille ne pouvant plus subvenir aux besoins de tous depuis la mort du père, écrasé par son cheval alors qu'il tentait de les sauver, la roulotte que celui-ci tractait et lui, durant une inondation. Ses ascendances gitanes joueront en sa faveur puisque c'est le Slasher de Tipton, célèbre boxeur à mains nues en fin de course, aux origines en partie gitanes, qui décidera de l'acheter pour qu'elle puisse l'aider à réaliser son projet de retraite. Mais Annie ne suivra pas forcément le chemin qui lui avait dévolu son père d'adoption...



Lorsque l'on ferme ce roman, l'on se dit que c'était un sacré bon moment de lecture, sans temps mort, qui mêle avec habileté les genres - un peu d'aventure par ci, un peu de social par là, et surtout une bonne grosse pincée d'historique... -, qui nous entraîne sans que l'on ne s'en rende compte à la suite de cette gamine / adolescente / adulte attachante, qui nous raconte son histoire tambour battant, histoire rocambolesque qui entretient un magnifique paradoxe entre invraisemblance de l'intrigue et parfait réalisme dans la description d'une époque, celle de l'Angleterre en pleine apogée de la Révolution Industrielle, qui commençait justement à en voir les travers en cette fin de XIXème siècle.



Et l'on comprend mieux la raison de ce paradoxe lorsque l'on lit que l'auteur s'est inspiré de la vie de sa grand-mère, enfin de ce qu'aimait raconter sa grand-mère, peu en importait la réalité des évènements.



Un deuxième roman découvert de Mick Kitson, une deuxième roman apprécié. A moi la découverte de son premier roman, le seul que je n'ai pas encore lu, évidemment.

Sal et Peppa, 13 et 10 ans, s'enfuient de chez elles et décident d'aller vivre dans les bois, dans les Highlands, l'un des coins les plus reculés d'Ecosse. Elles fuient leur mère, alcoolique, qui ne s'occupe pas d'elles ainsi que Robert, leur beau-père toxico et pédophile, qui abuse de Sal et qui ne va pas tarder à s'en prendre à sa petite sœur.

Sal est une jeune fille courageuse et débrouillarde. Elle a tout appris de la survie en regardant des vidéos sur Youtube et prépare avec minutie leur départ.

Bien sûr, c'est un texte dur et violent. Mais il n'y a pas que ça. Beaucoup de solidarité et d'amour entre les deux sœurs, de l'innocence aussi et une écriture orale et enfantine. La nature et la forêt prennent une grande place dans ce récit de survie, que l'on pourrait rattaché à la veine du nature writing.

Un premier roman plutôt émouvant et réussi. Le roman est parfois trop descriptif mais le titre en français est plutôt bien vu car c'est vrai que l'on a parfois l'impression de lire un manuel de survie. Je regrette de ne pas avoir été un peu plus dans la tête de ces deux gamines au fort caractère. Mais comme le dit Sal « Je ne sais pas pourquoi tout le monde s'inquiète autant de ce qu'il ressent. (...) Ce qui compte c'est de savoir des trucs et de faire des choses»

Un auteur écossais à suivre !

Comment peut-elle être en paix avec le monde ,Mary Peace ? Son père gourou d’une secte cultivant des fraises et la peur du monde extérieur, ne lui a appris ni à lire ni à écrire. Mais lorsque l’adolescente trouve, par hasard, un magazine de mode sur papier glacé, comme Alice à travers le Miroir, Mary découvre une autre réalité.



Quitter la ferme et ces illuminés ne sera pas un problème, même si elle doit laisser Tony et son bébé Jimmy, elle n’a que dix-huit ans et la vie devant elle. Mary Peace est analphabète mais elle a de la ressource, elle sait compter. À nous deux le monde.



Vingt ans plus tard, Jimmy, son fils, et Julie Jones, une flic opiniâtre, sont à ses trousses.Saga familiale parfaitement dysfonctionnelle, enquête policière qui prend les chemins de traverse, fable sur la paternité, « Analphabète » est aussi et surtout la mosaïque de l’état des lieux du Royaume-Uni en ce début de vingt et unième siècle. Mick Kitson signe un roman contemporain émouvant et cyniquement drôle.



Son nouveau roman est sans doute légèrement moins convaincant que son excellent “manuel de survie à l’usage des jeunes filles” qu'on a découvert il y a deux ans, mais assurément Kitson a un style et un vrai engagement politique pour décrire, en douceur, le climat social de son pays...
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Sal, une adolescente écossaise de bientôt 14 ans est une habituée de la survie en milieu hostile; celui de son foyer familial. Depuis son plus jeune âge elle doit pallier les déficiences éducatives et matérielles de sa mère alcoolique qui néglige totalement ses deux filles. Le père de Sal est mort et celui de sa petite soeur Pepa a disparu dans la nature. Le copain de sa mère abuse d'elle depuis plusieurs années et menace de s'en prendre à Pepa qui n'a que 10 ans. Si Sal n'a jamais parlé des violences dont elle est victime, c'est de peur qu'elle et sa soeur soient placées et séparées. C'est sa plus grande angoisse et face au danger encouru par Pepa , elle est prête à tout pour la protéger. A vraiment tout… Quitte à devoir trouver refuge dans la forêt de Galloway et y vivre comme une hors-la-loi en compagnie de Pepa qu'elle a entraînée dans sa fuite. Alors que les deux soeurs devaient survivre à leur enfance difficile, maintenant elles doivent apprendre à survivre dans la nature sauvage des Highlands.

Ce roman fait le portrait d'une jeune fille tout à fait singulière mais terriblement attachante. Elle a développé une forme d'intelligence particulière et possède une gamme impressionnante de compétences acquises sur YouTube et tirées d'un manuel de survie. Comme quelqu'un qui s'est éloigné de la douleur et qui pense en termes pratiques, Sal est dotée d'une sorte d'hyper-vigilance et remarque tout. Elle fait attention aux détails, leur survie en dépend, mais tombe parfois dans des états dissociatifs. Cette "dure à cuire", comme elle aime se qualifier, a un grand coeur et semble plus vulnérable qu'elle ne voudrait bien le croire. C'est ce qui fait tout son charme aigre-doux.

Cette histoire de survie, à la fois en termes de conditions difficiles et au sens plus littéral, fait l'éloge de la force de l'amour et du pouvoir de la nature à guérir les blessures, même les plus profondes. On pourrait presque considérer qu'il s'agit d'un roman "feel good " si le thème n'était aussi sombre. Je me suis laissée séduire sans peine et l'ai lu d'une traite !

Quelle bonne surprise que cette lecture, je n'en attendais rien et du coup j'ai beaucoup aimé celle-ci, elle est pas mal recommandé du coup j'ai sauté le pas pour l'emprunt car le sujet de la boxe ne m'intéressais au premier abord pas plus que cela.



Désormais j'ai envie de me pencher plus sur la question et un autre livre sorti récemment évoquant un boxeur me fait de l’œil.



Ici nous suivons une jeune fille gitane qui va être vendu afin que la famille puisse subvenir aux besoins des autres enfants, la mère d'Annie la jeune fille vendu est d'ailleurs à nouveau enceinte.



La petite Annie va désormais vivre avec un homme Bill qui pratique la boxe et qui va l'initier à ce sport. J'ai aimé l'écriture de l'auteur et sa description des événements et du cadre durant lequel se déroule l'action.



J'ai rapidement pris goût à cette lecture, ayant envie de tourner les pages et d'en savoir un peu plus à chaque fois sur ce destin d'Annie car à la fin du 18ème siècle les jeunes filles ne pratiquent pas du tout ce type de sport, .



J'ai bien noté le nom de l'auteur afin de lire d'autres livre de celui-ci, tant cette histoire m'a plu.

Bien que les protagonistes aient vraiment existé, ce roman est une fiction se déroulant au XIXème siècle au Pays de Galles .

Annie, jeune gitane, est vendue sur une foire par sa famille qui ne peut plus survivre. Adoptée par un champion de boxe, elle va se battre, au sens propre comme au sens figuré, pour survivre.

Roman social, on en apprend beaucoup sur les chances de survie et les conditions de travail des enfants pauvres dans ce siècle de développement industriel.

Les descriptions, qui alourdissent un peu le début de l'histoire à mon goût, sont très explicites et j'ai ressenti la poussière sur moi comme sur les personnages dans la ville de Tipton.

Quel courage pour survivre dans ce contexte de grande inégalité où les riches ont tous les droits et le savoir dû à l'accès aux connaissances.

Je me suis attachée à Jem, un dur au cœur tendre et à Esther une féministe qui a le mérite de se défaire du joug paternel.

Ce roman est avant tout un roman d'aventures et la scène dans le château est un peu délirante et très décadente.

Je suis restée sur ma faim par une fin trop rapide. J'aurais aimé en savoir plus sur le devenir des différents personnages, mais peut-être est-ce habile de la part de l'auteur de nous laisser imaginer la suite.

Voilà un véritable roman d'aventures qui se déroule dans l'Angleterre du 19ème siècle, et dans lequel on suit une héroïne qui n'a pas froid aux yeux.

Pennsylvanie 1906 : une dame âgée raconte son histoire...

Angleterre, début du 19ème : Annie est une jeune rom qui sillonne en roulotte avec sa famille un pays en plein bouleversement industriel. Leur vie est dure et misérable, et ils survivent comme ils peuvent en allant de villes en village et de foire en foires. Mais le père, Big Tom, meurt et la mère ne parvient plus à nourrir ses 6 enfants d'autant plus qu'elle en attend un septième... Ne possédant plus rien elle se résout à vendre sa fille ainée, Annie contre 5 guinées.

C'est alors qu'entre en scène un personnage ayant réellement existé : le boxeur de légende Bill Perry surnommé le Slasher de Tipton. Ce géant va acheter la jeune rom pour qu'elle l'aide au quotidien et peu à peu il va devenir pour elle un second père.

L'histoire est lancée et va être menée tambour battant : combats de boxe illégaux, bandit de grands chemin qui détrousse les riches, bars à bière, aristocrates décadents, Annie va nous emmener avec elle, au fil des années et de son émancipation qu'elle va gagner grâce à ses poings mais aussi grâce à sa découverte de la lecture.

L'auteur brosse merveilleusement bien les portraits très réalistes de nombreux personnages hauts en couleur qui gravitent autour d'Annie et Bill ainsi que leur cadre de vie. J'ai été totalement immergée dans ce roman à la Dickens et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Action, tendresse, noirceur, verve, amour, cavalcades, tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de ce beau roman historique une réussite et de son héroïne, inspirée de l'arrière-grand-mère de l'auteur, une femme forte inoubliable.

Mi-roman policier, mi-roman psychologique, Analphabète est une belle surprise de la rentrée littéraire d’hiver, paradoxalement rafraîchissante par le ton avec lequel elle raconte une histoire ô combien sombre. Cette histoire, c’est celle de Mary Peace, femme tout aussi paradoxale que le roman qui la dépeint.



Par l’alternance entre plusieurs personnages – le fils, Jimmy ; la flic, Julie ; celle qui est au centre, Mary, et d’autres encore – nous est contée l’histoire d’une femme caméléon, arnaqueuse hors pair, à la psychopathie plus que clinique. Des raisons, terribles, dès sa naissance, qui l’ont faite ainsi, présentées par des retours en arrière très subtilement intégrés dans l’intrigue, jusqu’au moment du récit où le lecteur la rencontre avec perte et fracas, alors qu’elle vient de se livrer à une énième arnaque mortelle, tout est savamment orchestré pour nous la faire connaître sous toutes les coutures, pour nous entraîner à sa suite, dans ses moindres faits, gestes et pensées, ainsi qu’à la suite de ceux qui la poursuivent pour diverses raisons.



Tout comme l’on entre avec perte et fracas dans cette intrigue, l’on a bien du mal à en sortir, happé que l’on est par Mary : à la fois bourreau et victime, celle qui fascine et repousse tout à la fois incarne avec beaucoup de réalisme et de réussite le caractère névrotique que peut prendre une existence selon le milieu où l’on naît et dans lequel l’on grandit.



Je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m’avoir permis de découvrir ce roman en avant-première.
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Quel étrange titre qui fait plutôt penser à un documentaire, genre manuel des castors juniors que je lisais il y bien longtemps...

Ce manuel de survie c'est celui de Sal et Peppa entrainées dans une aventure qui pourrait les dépasser si Sal n'avait pas tout prévu pour protéger sa sœur. Heureusement pour elle, elle est de la génération You Tube et Wikipédia ( et Amazon) ce qui l'aide grandement à préparer sa fuite. En fait elle fuit une mère dépassée et noyée dans l'alcool et Robert. Robert que Sal a tué. Ce livre c'est la vie de deux gamines, perdues dans la nature qui se débrouillent comme de chefs devant ce défi improbable : vivre dans le froid et la neige loin de tout. l'auteur nous raconte la débrouille, les animaux, pistés ou tués, la forêt. Là c'est très documenté, on en apprend beaucoup mais on se servira de peu...

Après il y une rencontre qui réchauffe, un projet, de l'espoir....

Il faut lire ce livre comme un conte.... Je n'aime pas trop les contes mais ce roman je l'ai dévoré en 2 jours, malgré quelques longueurs. Coupés les branches, tressés, empilés.... Les descriptions sont minutieuses. J'espère en retenir quelques infos essentiels autour de la nature.

Sinon Peppa est une gamine culottée et assez truculente, Sal est posée et fragile. Et la vie n'est pas un conte de fée dans cette histoire où les adultes se comportent comme il ne devrait jamais le faire.

Pour un premier roman il est vraiment réussi, l'écriture est maitrisé et l'histoire coule toute seule avec des réminiscences qui racontent l'indicible.

Drôle de titre tout de même....

Merci à C ( qui a joué au père Noël) pour cet envoi. Un roman que je n'aurais sans doute jamais lu, et cela aurait dommage.

Sal et Peppa nous emmènent dans leur poche, tout au long d’une ballade sauvage dans les landes et forêts du Parc de Galloway (en Ecosse), ballade qu’elles rêvent indéfinie et dénuée de tout contact humain.

Lorsque la vie vous joue de sales tours- sales à en vomir, même- il faut garder son calme, élaborer un plan, puis se préparer en secret. Jusqu’à ce que le temps du sang qui coule arrive. Et cela, l’esprit aigü de Sal sait le mettre en œuvre avec intelligence et organisation. On découvre bien vite que la vie ne lui a pas laissé le choix, que très tôt il lui a été nécessaire de développer ces talents.

Et maintenant elle a pris la route avec Peppa. Pour sauver Peppa. Pour que Peppa reste vive et rieuse et lumineuse.

Nous les suivons dans les débuts d’organisation de vie sauvage, Peppa nous transmettant ses nombreuses connaissances en matière de survie dans les bois, tandis que les beautés et la rudesse de la nature nous séduisent au fil des heures. Elles semblent dans une bulle isolée du temps et des hommes. Mais petit à petit, le fil du quotidien s’entrecroise avec le déroulé des histoires – celles des filles, mais également celle d’Ingrid femme âgée qui leur vient en aide en un moment délicat, puis noue avec elles un fort lien d’amitié – mais également avec celui de l’Histoire. Et de cette rencontre salvatrice avec Ingrid, les filles vont peu à peu tirer le courage de retrouver le chemin de la société humaine, non sans avoir auparavant retrouvé une mère qui les avait trahies.

J’ai été éblouie par cette lecture, tant par sa poésie, la narration si lumineuse du lien qui se tisse entre des êtres brisés mais encore et toujours vivants, que par le traitement intelligent et réaliste du sujet de la maltraitance des enfants.

Sal et Peppa sont soeurs, elles ont 13 et 10 ans. Pour fuir une situation familiale très difficile, elles décident d'aller en forêt pour survivre. Il s'agit des Highlands en Ecosse. Sal a tout préparé en regardant des tutos sur youtube. Elles chassent, pêchent et font du feu, tout en essayant d'être discrètes pour que la police ne les repère pas. Elles vont rencontrer Ingrid, une ancienne médecin allemande qui va les prendre en charge. Il s'agit d'un premier roman et cela se sent un peu car il y a des répétitions et des situations pas toujours crédibles. Les deux filles sont attachantes malgré tout. Un roman à conseiller aux amateurs de nature writing. Le thème rappelle celui de " Dans la forêt" de Jean Hegland mais c'est moins bien.

Entre " My absolute darling" et " Là où chantent les écrevisses" mon coeur balance.

Sal a 13 ans et sa soeur Peppa en a 10. Toutes deux vivent avec leur mère, alcoolique et dépassée. Son compagnon du moment est brutal et terrorise les deux jeunes filles .

A la suite d'un drame absolu, les deux filles fuient dans la forêt sauvage en plein hiver, après avoir visionné des tutos sur You Tube et étudié le "guide de survie des forces spéciales".

Dans la beauté des Highlands, les filles se créent une vie sommaire, se construisent un abri, vivent de chasse et de pêche, au jour le jour.

Ce premier roman m'a subjuguée par la tendresse, l'espoir, l'amour de la nature qui s'en dégage.

Sal, âgée de 13 ans, a fugué avec sa petite soeur Peppa.

Elles ont deux priorités : survivre et ne pas se faire repérer. Malgré les intempéries hivernales, la forêt giboyeuse choisie par Sal comme refuge semble idéale : elle offre aux enfants gîte ou couvert (végétal) et couverts (gibier, poisson). Prévoyante et méticuleuse, Sal s'est préparée à faire face à de multiples situations. Elle s'est dotée d'un équipement de grande baroudeuse et a étudié des techniques de survie sur Internet (comment se fabriquer un abri, poser des collets, dépecer un animal…). Il est cependant difficile de tout prévoir, surtout avec une compagne aussi turbulente que Peppa…



Le lecteur s'attache très vite aux deux enfants, dont l'une a dû quitter beaucoup trop rapidement le stade de l'enfance à cause d'une mère défaillante et d'un beau-père maltraitant.

Leur sort reste incertain jusqu'à la fin du roman.



Professeur en Ecosse et père de famille amoureux de la nature, Mick Kitson nous interpelle sur la manière dont nos sociétés prennent en charge les plus jeunes, notamment quand leur environnement socio-familial les met en danger.

Je regrette seulement que l'auteur ait choisi un style reflétant la manière de penser de la jeune narratrice. Cela contribue à la crédibilité de l'histoire, mais l'agrément de lecture en pâtit (manque de virgules dans le texte traduit).



Cette « robinsonnade » est néanmoins un excellent roman.

Ce livre est d'une justesse incroyable ! L'histoire commence a mi-chemin entre le conte horrifique et le récit post-appocalyptique : Sal et Peppa, respectivement 13 et 10 ans se retrouvent livrées à elles-mêmes au cœur d'une forêt écossaise. Leur monde ? Il s'est effondré, précisément à cause d'un prédateur qui se trouve être le compagnon de leur mère. La fuite est alors inévitable. Mais ne vous laissez pas berner par ce cadre bucolique : ici on manie le couteau de chasse et on s'en réfère au guide de survie des forces spéciales. Le quotidien est rude, cru et l'avenir incertain. Pourtant, même dans les moments les plus sombres, l'espoir renaît sans cesse.

Les personnages sont plus qu'attachants, ils sont lumineux : la pétillante Peppa avec sa joie de vivre et son vocabulaire fleuri, la courageuse Sal prête à contrer le monde avec sa détermination et son air si sérieux...

En ce qui concerne l'ambiance, j'ai retrouvé un peu de Hänsel et Gretel et un peu de Dans la forêt de Jean Hegland : on oscille en permanence entre noirceur et candeur enfantine.

Et le meilleur pour la fin : le ton. Mick Kitson ne se contente pas de décrire ses personnages, il leur donne une voix. On les entend littéralement au fil des pages tant le vocabulaire est bien choisi, avec l'impression de partager leur quotidien.

Au cours de ma lecture j'ai cent fois eu le cœur en miettes, et tout autant d'éclats de rire. Vous l'aurez compris, je vous conseille sans réserve ce beau roman - une révélation en ce qui me concerne !

Très gros coup de coeur que ce premier roman. Je l'ai dévoré en un après-midi et refermé avec un soupir à la fois de satisfaction, qu'est-ce que c'était bien, et de tristesse, parce que c'était déjà fini.

Posons un peu le décor: Sal a dû grandir trop vite. Père mort, mère alcoolique, demi-soeur à protéger, et ce copain de sa mère qui abuse d'elle depuis des années et sous-entend qu'il va commencer avec la petite soeur...La décision de Sal est prise: Robert doit mourir, et puisque si elle va en prison, elle sera séparée de sa soeur, tuer Robert n'est que la première partie du plan. Après, ce sera la fuite dans les bois, et elle a tout préparé en regardant des vidéos de survivaliste sur Youtube!

De ce très sombre début, Mick Kitson a réussi à tisser un roman plein d'espoir, de rage, mais aussi d'amour. Sal et Peppa, la petite soeur, ont des coeurs gros comme ça, et heureusement le destin leur prouvera que le monde n'est pas uniquement horrible et que parfois, l'aide arrive, enfin....

Roman inspiré d'une histoire vraie (l'arrière-grand-mère de l'auteur), Poids plume tient du Sans famille, mais sans famille riche arrivant au bon moment ; c'est un roman à plusieurs facettes.



L'histoire d'Annie entourée de personnages attachants, truculents, le tout dans cette fin du XIXème siècle dans l'Angleterre des industries sidérurgique et minière. Il y a d'un côté les gens de la haute et de l'autre le peuple, surexploité, méprisé et vivant dans la misère.

Les combats de boxe illégaux sont un fil rouge pour nous conter le destin d'Annie et de ses amis et cette époque où il faut beaucoup se battre, au sens propre comme au sens figuré, pour s'en sortir.



C'est très plaisant à lire, très difficile à lâcher. La fin est vite expédiée mais on comprend quand même ce qu'il est advenu d'Annie.



Un très bon moment de lecture que je vous recommande.

Ce portrait noir, mais pas désespéré, de la condition enfantine et féminine dans l'Angleterre victorienne réussit l'exploit d'être touchant sans être mièvre.



L'auteur écossais nous propose à nouveau un récit dans lequel il adopte un point de vue féminin, qui apporte une touche de modernité à son histoire. C'est dans sa propre mythologie familiale que l'écrivain est allé puiser son inspiration, pour rendre hommage à la figure légendaire de son arrière grand-mère - Annie Perry - qui devient sous sa plume un alter ego d'Oliver Twist ou de David Copperfield.



Le style est enlevé et plaisant : il est tour à tour gouailleur et haut en couleurs pour décrire les différentes physionomies ; immersif et sensoriel dès qu'il s'agit d'aborder un nouveau décor ou un nouvel environnement.



J'ai aimé la peinture historique et sociale qu'il propose - tantôt sensible, tantôt fantasque - qui sait braquer les projecteurs sur des populations victimes ou laissées pour compte de la révolution industrielle, marginalisées ou invisibilisées. Outre le sort des femmes et des enfants, il n'oublie pas d'évoquer celui des Roms au 19è siècle.



Les points de bascule dans la vie de l'héroïne font écho à ceux qui ont marqué l'histoire de l'Angleterre, pour nous rappeler que progrès techniques ne riment pas toujours avec avancées sociales. Et qu'en pleine industrialisation galopante et fièvre du rail, de nombreux métiers disparaissaient tandis que la révolte ouvrière battait son plein, et que la lutte pour le droit de vote pour tous s'organisait.



La vraie réussite du livre réside probablement dans le fait qu'il aborde les fléaux « classiques » de l'illettrisme, de l'alcoolisme et de la violence de l'époque pour mieux s'attarder sur la complexité des relations qui lient les enfants et les adultes.



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