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Critiques de Mieko Kawakami (111)
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Heaven

J'ai commencé ce roman sans lire le résumé et j'ai bien fait. le sujet du harcèlement scolaire étant assez éprouvant pour moi, je pense que j'aurais passé mon chemin, et quelle erreur ! Ce livre est incroyable, une prose magnifique, une psychologie des personnages si bien travaillée.



Dans ce roman, nous suivons deux jeunes adolescents qui se font harceler quotidiennement au collège. Notre narrateur trouve des lettres collées sous son bureau, laissées par une personne anonyme, lui disant qu'ils sont pareils, qu'elle le connaît et qu'ils doivent se rencontrer. le jour du rendez-vous, il découvre une camarade de classe qui est elle aussi la victime de ses camarades. Une belle amitié commence alors.

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L'autrice parvient avec beaucoup de justesse à retranscrire les émotions des personnes harcelées. Être toujours sur le qui-vive, dans un état secondaire, brumeux. S'interroger sur ce qui cause le harcèlement : comment je me suis habillée aujourd'hui ? Est-ce que j'ai un problème physique ? Est-ce que je sens mauvais ? Alors que rien ne justifie le harcèlement, notre cerveau cherche le rationnel dans une situation qui ne l'est pas. C'est si simple, quelqu'un embête quelqu'un d'autre, lui fait du mal, parce que c'est ce qu'il désire, veut et peut faire. Plusieurs dialogues dans ce roman sont d'une véracité incroyable d'un point de vue psychologique. L'amitié entre nos deux protagonistes est pure, simple, on ne peut que s'attacher à ces deux personnages qui se raccrochent l'un à l'autre car ils n'ont personne à qui se confier, personne qui comprendrait ce qu'ils traversent.

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Servi par une écriture puissante, ce roman est une vraie révélation à mes yeux. Et il serait sans doute nécessaire de faire lire quelques passages aux écoliers, collégiens et lycéens.
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De toutes les nuits, les amants

Le problème, quand on place au centre d'un livre une héroïne taciturne, dépressive, traumatisée, solitaire, mutique, c'est de peiner à intéresser le lecteur.

Second petit "souci" pour moi, c'est le faux rythme : certaines scènes interminables dans lesquelles il ne se passe rien succèdent à des moments "clés" qui sont survolés en trois lignes. Je suis perplexe.
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Heaven

Violence scolaire.

Une fille et un garçon se rapprochent, ils commencent par s'écrire des lettres qu'ils cachent sous leur pupitre. Leur point commun est d'être bouc émissaire de la classe. Lui est tapé, humilié, ridiculisé par une bande de garçon. Elle moqué pour sa saleté ( qu'elle cultive consciemment). Tous les deux font avec, face, au harcèlement.

Le narrateur est le garçon.

Très bien écrit, subtil dans l'approche de cette problématique, dans leurs silences ce sont deux adolescents qui grandissent plus vite que les autres. Magnifique livre sur le sujet.

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Seins et oeufs

Ce minuscule roman, encensé par le New York Times et Elena Ferrante a piqué ma curiosité. On y retrouve des thèmes universels, dont le rapport à son corps, la communication mère-fille, la difficulté de l’adolescence, tout cela dans un contexte japonais. Le rituel du bain et le regard porté sur l’autre m’a particulièrement plu. Ce roman sur déroule sur quelques jours seulement et ne restera pas gravé dans ma mémoire mais il méritait mon attention. Je crois que je ferai une seconde lecture plus tard, question de m’imprégner de nouveau des écrits de la jeune fille qui sont si prenants!
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Seins et oeufs

Une petite lecture bien sympathique !



Premier livre de cet auteur que je découvre totalement.



J'ai beaucoup aimé la relation entre les trois femmes, leur franc-parler. La plus âgée veut absolument se faire refaire les seins, sa fille veut grandir pour aider sa mère financièrement mais en même déteste la manière dont son corps évolue tandis que la tante a l'air indifférente à son corps.



J'ai aimé l'alternance entre le journal intime et la narration habituelle. Avec le journal intime, on est au plus proche de la nièce et cela nous permet de mieux comprendre son comportement lors de la narration générale.



Le personnage de la nièce est sans doute le plus intéressant à mes yeux, je trouve que son psychisme est très bien travaillé, qu'elle représente parfaitement cette période de l'adolescence où l'on veut grandir pour être au niveau des adultes, être indépendant et autonome mais en même temps, on exècre nos changements corporels et le fait d'être une femme nous insupporte.



Un petit livre qui fait bien réfléchir !
Lien : http://labullederealita.word..
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Seins et oeufs

Makiko et sa fille Midoriko,11 ans, rendent visite depuis Osaka à Natsu , sœur de Makiko , à Tokyo.

Makiko vient à Tokyo pour se faire refaire les seins dans une clinique réputée. Parallèlement, sa fille qui ne lui parle plus, rentre dans la puberté avec toutes les questions inhérentes à ce passage et beaucoup de difficultés.



Roman court, dans un style qui n'est pas celui que je connais des romans japonais.

On ne va pas se mentir, les thèmes évoqués ne me sont pas très familiers : Opération mammaire, premières règles ... sans être pénible , la lecture a été neutre , un peu comme une recette de cuisine dans un hebdo de télé ou l'émancipation de la perdrix dans le chasseur français.

Je suis passé à côté , mais je ne vois pas bien comme j'aurais pu être dedans. Certes l'évolution des rapports mère fille aurait pu m'accrocher, Mais l'évolution se fait très , trop ? , vite . L'intérêt à résider pour moi à partager le quotidien de Toktoïtes, à travers quelques mœurs là aussi bien éloignés de mon quotidien.
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Seins et oeufs

"Seins et oeufs", ce titre étrange m'intriguait depuis un moment. C'est l'histoire de Makiko, une quadragénaire qui vivote à Ôsaka en élevant seule sa fille Midoriko, 11 ans, et peinant à joindre les deux bouts avec son travail dans un bar plutôt miteux. Et pourtant cette femme avec si peu de revenus est soudain la proie d'une obsession: se faire refaire les seins. Une marotte qui déplaît souverainement à Midoriko: elle grandit, voit changer son corps, plusieurs de ses copines ont eu leurs ragnagnas et l'idée que ça va lui tomber sur la tête un de ces jours et qu'elle va subir ça une fois par mois prenant des décennies la déprime au plus haut point ( nota: je la comprends totalement de ce point de vue). Pour elle pour qui ce changement est une malédiction, l'obsession de sa mère est incompréhensible. D'autant que Makiko rebat les oreilles de tout le monde avec cette opération, mais ne donne jamais le moindre début d'une explication ou d'une raison. Le choses finissent souvent en dispute avec sa fille qui pour éviter ça, décide de ne plus parler, mais là encore, Makiko ne se pose pas de question, obnubilée par sa poitrine. Le duo déboule un beau jour, chez Natsu, la soeur de Makiko, et la tante de Midoriko. Les choses vont-elles s'arranger grâce à l'intervention d'une tante extérieure à la dispute?

En voilà un que j'ai eu du mal a me procurer à la bibliothèque, apparemment il a eu beaucoup de succès.

Et en fait c'est une déception pour moi.



Le sujet était pourtant intéressant à la base: des relations mère-fille tendues, le point de vue de 3 femmes de la même famille mais d'âges différents sur la pression sociale faite aux femmes et le formatage: être belles, être féminines, avoir des enfants. or finalement, tout ça n'est qu'ébauché.



Makiko est agaçante à force d'être vaine, jamais elle n'explique la vraie raison de son obsession à se faire refaire la poitrine, elle se met en boucle sur ce sujet, et franchement le lecteur se dit très vite qu'en effet elle devrait consulter un médecin, mais pas un chirurgien esthétique, c'est plutôt au niveau psychologique qu'elle déraille.

Midoriko, la gamine en plein désarroi est un personnage plus réussi, les pages qui relatent sa souffrance intérieure en nous donnant accès à son ressenti personnel sont plus intéressantes. Mais voilà, parfois elle s'exprime bien, presque trop bien pour une fille de 11 ou 12 ans. Mais bon on ne va pas chipoter, les passages où elle s'exprime par écrit sont les meilleurs du livre, et bien qu'étant la plus jeune, c'est vraiment elle la plus réfléchie du trio, en tout cas , celle qui, avec ses expressions parfois enfantines, se pose les vraies questions. Et cerise sur le gâteau, s'interroge parfois sur les mots, le vocabulaire et ce que peuvent cacher les concepts.

Et Natsu, qui fait l'arbitre entre les deux, bien qu'étant la principale narratrice, reste tellement en retrait, narre, mais sans jamais dire à haute voix ses pensées lorsque sa soeur déraille, elle s'implique peu et reste passive, ce qui fait que l'action n'avance pas et, après un coup d'éclat, ne reste que le statu-quo: certes Midoriko a recommencé à parler, mais elle n'a pas obtenu de réponse lorsqu'elle demande "la vérité" à sa mère. quelle vérité? La vraie raison de cette obsession mammaire, ou la vérité concernant un père qu'elle ne connait pas et qui a filé à l'anglaise à sa naissance? Au court de ma lecture, j'ai plutôt l'impression que c'est cette seconde chose qui aurait débloqué la situation, et aurait donné un nouvel élan au sujet. Mais non, rien de ce côté.

(...)

Et des personnages qui s'enlisent dans leur coin à force de non-dit, ça a un peu tendance à me saouler. Du coup je n'ai même pas apprécié la scène de pétage de plombs de Midoriko, censée être libératrice, mais qui tranche tellement avec la banalité de ce qui précédait qu'elle paraît trop théâtrale et fait l'effet d'un pétard mouillé. Et puis le côté symbolique appuyé ( Midoriko pique une crise, et se casse des oeufs sur la tête: les oeufs, les ovules, le symbole de la féminité qu'elle refuse, tout ça.. pas subtil donc)

Donc non, un échec pour moi, surtout par manque de caractérisation des personnages et par le fait que chaque bonne idée soit systématiquement abandonnée pour partira dans une direction platounette. J'aurais vraiment aimé l'apprécier, mais loupé pour moi.
Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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Seins et oeufs

Makiko a quarante ans et une obsession, se faire refaire les seins. Dans ce but, elle se rend avec sa fille Midoriko chez sa soeur, Natsu, à Tokyo.



Natsu devient le témoin d'une relation rompue entre Makiko et Midoriko.

Cette dernière ayant même pris la décision de se murer dans le silence et ne communique plus que par de petits mots écrits.

Son statut de pré-adolescente est lourd à porter pour la jeune fille. Elle n'aime pas les transformations de son corps, elle déteste cette histoire de grandes marées (les règles) et elle est profondément effrayée par le fait de devenir femme.

Alors même qu'elle fuit la féminité sous toutes ses formes, elle ne comprend absolument pas le désir de sa mère d'avoir une nouvelle poitrine.



Dans le petit appartement de Natsu, trois générations de femmes vont nous dévoiler les doutes, les peurs et les souffrances des femmes japonaises.



Mon avis :

Dès les premières lignes, on sait qu'on est dans un roman japonais.

Il y a toujours une écriture particulière, quelque chose qui sonne différemment et qui nous indique l'origine.



Ce roman je l'ai lu avec plein de points d'interrogations dans la tête. Je ne comprenais pas très bien où voulait aller l'auteur mais j'avais très envie de la suivre.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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De toutes les nuits, les amants

Fuyuko, la trentaine vient de passer freelance et travaille comme correctrice de manuscrit pour une maison d'édition. Solitaire, introvertie voire assosiable, elle mène une existence quasi fantomatique.



Mieko Kawakami signe ici un grand roman sur la détresse psychologique silencieuse, la condition de la femme au Japon et sur l'alcoolisme féminin. Avec pudeur et délicatesse, on suit la descente en enfer de cette jeune femme. Son seul moyen d'y échapper : contempler la lumière.



Je suis perplexe face à ce roman, puisque j'ai trouvé les derniers chapitres en rupture totale avec le reste et assez décevants : tant au niveau du rythme que du traitement des personnages mais aussi dans la résolution des enjeux du texte. De plus, le style de l'autrice est assez lisse malgré quelques passages poétiques et touchants dont cette phrase qui résume presque son sujet : 《 Comment m'éloigner de ce miroir, et faire en sorte que celle qui s'y trouve y reste ?》
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J'adore

Un roman qui s'apparente à une tranche de vie de deux adolescents solitaires.



Le fond

Mugi est orphelin de père. Il aime Miss ice sandwich, car elle a de grands yeux et adore dessiner et se confier à sa grand-mère paralysée, qui ne peut plus bouger ni parler. Il ne comprend pas qu'on se moque du physique de Miss ice sandwich.

Hegatea a perdu également sa mère très jeune, elle adore le cinéma et refait des séquences de films avec minutie.

Ils fréquentent la même école. Ils vont se lier d'amitié et tentaient de décoder le monde et de répondre aux grandes questions existentielles. Mugi la rejoint chez elle, tout les vendredi soir pour visionner un film. Pour se dire au revoir, ils se lancent « alpacino »

Leur amitié est emplie de respect, de complicité. Leur attitude est touchante, attachante.

La forme



L'auteur arrive parfaitement à se mettre dans la peau de pré adolescents, le point fort de ce roman je dirai. La manière de penser mais aussi de parler, nous permet nous aussi lecteurs de plonger dans leurs personnalités. En parlant de personnage, le roman est écrit à la première personne du singulier, mais il est scindé en deux parties :



Le point de vue de Mugi

Le point de vue d'Hegatea.



Un beau roman, frais, délicat.

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De toutes les nuits, les amants

Fuyuko, 34 ans, est correctrice éditoriale freelance. Personne ne partage son quotidien, pas de compagn.e.on, pas d’amis, pas de sortie. Toute la journée, seule dans son petit appartement, elle traque la faute et cherche le mot juste. Un paradoxe pour celle qui ne parvient pas à exprimer ses sentiments. De nature introvertie, elle sombre peu à peu dans les méandres de la solitude. Jusqu’au jour où elle rencontre Monsieur Mitsutsuka.

Mieko Kawakami plonge le lecteur dans un roman typiquement japonais sans grands rebondissements et pourtant, les pages se tournent presque d’elles-mêmes. Métaphores et poésie se mêlent pour décrire une facette de la société japonaise actuelle.

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J'adore

Deux enfants de douze ans se lient d'amitié et traversent ensemble la douleur silencieuse et solitaire de la perte d'un parent. Mugi a perdu son père, Hegatea n'a plus de mère. Pour affronter un monde d'adultes brisé par le deuil et empreint de dissimulations périlleuses, Mugi se réfugie dans le dessin et Hegatea dans le cinéma. Mugi se passionne pour Miss Ice Sandwich et se rend aussi souvent que possible au centre commercial pour se plonger dans le regard énigmatique de cette femme extraordinaire dont il entreprend de dessiner le portrait. Hegatea rejoue à la perfection les scènes de ses films préférés et trouve en Al Pacino le héros de ses émotions les plus intenses. Deux rapports au monde émouvants, deux sensibilités extrêmes qui tentent de s'apprivoiser mutuellement. Le récit croisé de ces deux instants de vie pris sur le vif restitue avec force et sensibilité la temporalité, le langage et la puissance imaginative de l’enfance. Mugi et Hegatea évoluent dans un univers inexorablement tiraillé entre le déchirement de la perte et le quotidien tour à tour léger et cruel de l’école. Lorsque Hegatea découvre brutalement en classe l’existence d’une demi-sœur dont son père ne lui a jamais parlé, Mugi et Hegatea partent secrètement à sa rencontre et éprouvent ensemble leur capacité à analyser les silences et les mensonges des adultes. Mieko Kawakami livre un roman très touchant sur l'amitié, mais aussi sur la prise de conscience du monde adulte, en jouant brillamment sur le contraste entre la légèreté du langage de l'enfance et l’écriture particulièrement puissante et bouleversante du souvenir et du ressenti de ses deux personnages.
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De toutes les nuits, les amants

J'ai du mal à l'expliquer : je ne suis pas attirée par le Japon, et pourtant, dès que je lis un livre d'un auteur japonais, je ressens du calme, voire de la sérénité.

Ce fut aussi le cas ici. Alors qu'il ne se passe pas grand chose, que les personnages m'ont quelque peu agacée...et pourtant... Ce qui se passe et ce qui est décrit est clairement plus subtil qu'une lecture au premier degré pourrait le faire croire.

Certainement aussi grâce à une écriture subtile, justement, et poétique
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Seins et oeufs

comment trois femmes d'une meme famille ne se connaissent pas et ne se parle pas. Ce livre raconte les vues différentes que ces trois personnages ont sur la chirurgie esthétique au Japon.
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De toutes les nuits, les amants

La difficulté de communiquer dans nos sociétés modernes, la solitude des êtres et notamment celles des femmes dans un Japon impersonnel...tout cela est magnifiquement décrit avec une succession d'instants anodins qui au final font une vie...cela m'a fait penser à un film de Sautet "un coeur en hiver"..très beau roman!
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Seins et oeufs

Mieko Kawakami parvient dans ce roman à nous plonger dans la tête de Japonaises de deux générations différentes, toutes deux insatisfaites de leurs corps. Elle aborde avec brio les relations conflictuelles que peuvent exister entre une mère et sa fille, et le tout, bien qu’il semble en apparence superficiel, est en réalité très profond.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Seins et oeufs

Roman qui se déroule sur un grand week-end où deux sœurs se retrouvent à Tokyo. La fille de l'une d'elle reste mutique mais note ses pensées dans un journal dont le lecteur peut lire quelques extraits.

Toutes ces femmes s'interrogent sur leur corps, leurs désirs, le changement, la vieillesse et sur ce qu'est la féminité au fil de la vie.

Ce livre assez cérébral est un peu court mais assez bien écrit. Toutefois, il ne laisse pas un souvenir impérissable... tant tous les sujets abordés sont traités rapidement. De plus la fin est assez extravagante et la psychologie des personnages est à peine abordée, notamment pour le personnage de la mère.
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Seins et oeufs

C’est une histoire de féminité à laquelle nous avons affaire, et à plusieurs voix. Natsu, d’abord, la tante et narratrice, dont le récit est entrecoupé par le journal intime de Midoriko, la fille de Makiko.



Les femmes sans cesse ramenés à leur biologie (Seins et œufs, œufs=ovule, vous aurez deviné). L’angoisse des premières règles chez la plus jeune, envie de mammoplastie pour sa mère. Celle-ci qui compare avec sa sœur le corps des autres femmes aux bains publics… La récurrence du sang, manifestation des émotions ou des peurs. De la sueur, qui colle la peau comme une mise-en-bouche du final explosif. Ce corps féminin est en constante mutation. La peur de la jeune fille, de devenir une femme. La peur de celle qui vieillit, de ne plus en être une totalement. Et l’étrangeté constante, face à ce corps qui ne cesse de vivre et de s’animer. Qu’on souhaite modifier ou au contraire ne rien y changer. Et qui trahit, toujours.





Autre remarque : l’écriture. Je lis comme critique que le style de l’autrice est trop occidental et pas assez dépaysant. Je trouve cela dommage d’être assigné à une nationalité, et aux projections que celle-ci peut véhiculer. L’art, c’est certes faire voyager, mais aussi rentrer chez soi. On n’aimerait pas autant les polars scandinaves si les flics n’y buvaient pas café après café. Exemple volontairement ironique, mais vous voyez l’idée. Le miroir tendu dans ce livre m’a rappelé des scènes vécues avec les femmes de ma famille. Les papotages qui nous paraissent parfois une musique d’ambiance et qui pourtant nourrissent et modèlent notre vision du monde. Malgré les incompréhensions, malgré les silences (et celui de Midoriko montre quelque chose de l’impossibilité à retirer certains mots), elles cohabitent. Entourées, et seules face au bavardage de l’autre. Comme si nous étions irréels…



Et c’est aussi une réflexion sur le fonctionnements du cerveau aussi, avec le personnage de Natsu, qui ne sait plus d’où vient tel ou tel souvenir, qui déréalise parfois. Le processus des souvenirs est parfaitement décrit : l’attention sur des petits détails, le floutage du reste. La manière dont on les remâche en voulant les remodeler. C’est une histoire lente comme une journée de fin d’été chez de la famille. On se demande quand ce sera fini, et quand ça l’est, on ne sait pas trop ce qu’on en a pensé.

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J'adore

Un petit roman à deux voix, celles de Mugi et Hegatea qu'on rencontre à une période charnière de leur vie, entre l'enfance et l'adolescence. Laissés à eux-mêmes, ils appréhendent leur quotidien en essayant de combler le vide créé par la mort d'un parent (le père du garçon et la mère de la fille) survenue alors qu'ils n'avaient que trois ou quatre ans. Dans la première partie, Mugi est fasciné par une vendeuse de sandwichs imperturbable au visage singulier. Dans la seconde, Hegatea aidée par son ami Mugi tente de faire la lumière sur un secret de la famille.



L'autrice réussit le pari risqué de nous faire rentrer dans la tête de ces jeunes, de façon très sensible, cocasse et touchante. Si vous appréciez Banana Yoshimoto et Yoko Ogawa, Mieko Kawakami ne devrait pas vous décevoir. Il y a quelques années, j'ai eu un énorme coup de coeur pour son roman De toutes les nuits les amants et j'ai beaucoup aimé ses trois autres titres traduits à ce jour en français. Je vous salue : Alpacino ! Vous comprendrez si vous lisez J'adore.
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Seins et oeufs

Une mère et sa fille vont visiter la sœur de la mère à Tokyo. Le récit de la sœur est ponctué des notes du journal de la fille. Par ailleurs, la mère est totalement obsédée par ses seins. L'ensemble est efficace, bien écrit et l'atmosphère est intéressante.
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