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EAN : 9782330060749
256 pages
Actes Sud (06/04/2016)
3.81/5   76 notes
Résumé :
À travers l'amitié de deux adolescents confrontés à l'exclusion, Heaven est un roman puissant sur la question de l'identité et du rapport de soi au monde extérieur. Thèmes d'une grande richesse portés ici par des valeurs japonaises qui déplacent fortement l'interprétation intellectuelle occidentale.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte solitaire de hasard , étonnante, époustouflante, de cette auteure japonaise...Un "texte-coup de poing", aux thématiques des plus sombres: le harcèlement,les maltraitances subis par deux préadolescents, un jeune garçon et une jeune fille; le premier persécuté par un strabisme aigu, la seconde, par son apparence volontairement négligée, à la suite du choc de la mort du père...

Ces deux collégiens fortement malmenés par leurs camarades, vont se "reconnaître" dans leur quotidien de "victimes harcelées"...
Ils vont s'aider, s'épauler, en s'écrivant des petits mots, en se retrouvant en-dehors du collège...
Leurs échanges, leurs confidences, leurs questionnements réciproques vont les aider à supporter la violence, les humiliations incessantes de leurs camarades, et contribuer à les construire et à les rendre plus forts, grâce à leur amitié et à leur complicité...

Une lecture poignante, bien loin, certes du ton habituel des lectures estivales !!! Toutefois cette auteure et ce roman méritent grandement
d'être lus et connus...
Un roman peu aisé qui a le mérite d'exister sur un sujet et une réalité très durs.... Fiction mettant en scène le mal être d'adolescents
pris dans des rackets, ou des persécutions diverses, qui ont doublement honte de subir et de se taire...

L'un de nos deux adolescents en arrive à songer au suicide...
Ce texte a de multiples mérites dont celui, non négligeable, de montrer à quel point l'adolescence n'est pas la période la plus joyeuse de la vie...Que cette période unique de construction, de devenir est centrale, essentielle, qu'il faut y être aussi attentif que possible, que l'adolescent peut s'enfermer dans le mutisme et se détruire à petit feu...Une étape vitale qui peut de révéler une période de solitude absolue...

Notre auteure japonaise, diplômée de philosophie, musicienne et romancière, a su décrire avec un style puissant et une sensibilité à fleur de peau, ce passage complexe entre "l'Enfant et l'Adulte"...

Les questionnements fusent de toutes parts entre les deux amis:
L'existence du bien , du mal, des forts contre les faibles,la banalité et le non sens du mal et de la violence, les victimes et les bourreaux, etc.

"Les faibles sont toujours opprimés et ne peuvent rien faire. Ca, ça ne disparaîtra jamais. Et tu crois qu'il suffirait de copier les forts pour que les faibles disparaissent ? C'est ça ?
Eh bien je te dis que non ! C'est juste une épreuve. C'est surmonter qui est important . " (p. 189)
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Ah, les années collège, la jeunesse, la connaissance, l'amitié, toutes ces belles choses qui s'ouvrent à nous et qui par la suite deviendront des souvenirs impérissables... ou pas. En tout cas pas pour le narrateur de Heaven. Pourtant il est plutôt sympa, posé, fait pas de vagues quoi, pour un peu il se fondrait dans la masse. Oui mais voilà, il est atteint d'un strabisme, comment dire... disons qu'il regarde en Bretagne si la Champagne brûle, et un truc pareil c'est presque faire un trop beau cadeau à ceux qui vous tomberaient dessus rien que si vous aviez une mèche pas coiffée dans le bon sens, alors un bigleux, c'est du pain béni pour ces no-life. Et il est seul ce pauvre gars, il encaisse, il a l'habitude, il bronche pas, jusqu'au jour où des petits mots apparaissent ici et là dans ses affaires, sous son bureau... un ami anonyme qui lui dit qu'il n'est pas seul, qu'il s'intéresse à lui, qu'il aimerait discuter etc, et c'est ainsi qu'il apprend, et nous avec, que son mystérieux correspondant n'est ni mystérieux ni masculin, ben non c'est Kojima une fille de sa classe qu'il avait déjà remarqué pour le traitement qu'elle subissait de la part des autres filles, tout pareil que lui sauf qu'elle ne louche pas, non, elle est sale et négligée, ce qui, à l'instar des yeux qui se croisent les bras, justifie largement harcèlement et violence de la part de celles et ceux tellement bien enfoncés dans leur petite case qu'on est même pas sûr qu'on pourra les démouler un jour.

Et les voilà tous les deux, unis on est plus fort, qui entament une correspondance sans presque jamais s'adresser la parole. Se donner un simple rendez-vous devient une vraie croisade mais quelle bouffée d'air pur pour ces deux-là, prêts a accepter leur condition encore plus qu'auparavant puisque, comme le dit Kojima, en ne se révoltant pas, en ne parlant de leur triste sort à personne et en acceptant les coups et les brimades, ils montrent leur force face à des faiblards qui, en groupe et sans danger, s'en prennent à eux constamment.
Difficile pour le narrateur d'accepter cette théorie, lui qui sait bien que Kojima, si elle se présente sous un jour crasseux c'est parce qu'elle a une bonne raison et qu'une fois celle-ci dépassée, il lui sera facile de s'intégrer et de se faire oublier tandis que lui quand il pense à son avenir, où qu'il soit et quoiqu'il fasse, il aura toujours un oeil qui fait le tapin pendant que l'autre guette les poulets...
Alors, et si une opération chirurgicale lui permettait à lui aussi de rentrer dans le rang, est-ce que Kojima prendrait ça pour une trahison ? Peut-être. Sûrement. Il va falloir faire des choix.

Un sujet éprouvant auquel s'attaque Mieko Kawakami qui, sans jamais tomber dans la mièvrerie, nous montre à quel point on ne vous pardonne pas d'être différent, que cette différence soit voulue ou non, surtout à l'adolescence et peut-être encore plus dans un pays comme le Japon. Malgré tout, elle inocule à son roman un courant poétique dont on ressent le souffle à chaque page, c'est triste mais c'est beau aussi, quelque chose dans cette drôle d'amitié qui lie les personnages, l'ambiguïté, l'acceptation d'un sort qu'ils ne songent presque jamais à changer jusqu'à cette fin ouverte et qui donne à voir la place de chacun dans un monde où il arrive qu'on ne la trouve justement pas cette foutue place, la difficulté d'être soi-même, d'être tout court parfois, de toujours faire primer l'apparence au détriment de tout le reste et l'influence pernicieuse mais toujours bien présente des autres qui, eux, semblent n'avoir jamais besoin de votre approbation pour être ce qu'ils veulent être.
Oui, malgré l'écoeurante violence à laquelle sont confrontés les deux protagonistes, le lyrisme l'emporte comme fréquemment dans ce genre souvent magnifique qu'est la littérature japonaise.
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C'est l'histoire de deux collégiens d'une même classe, qui vont se reconnaître spontanément dans leur souffrance commune : différents dans leur apparence, ils sont harcelés par les autres élèves. le narrateur est affublé d'un strabisme de naissance, qu'il tient de sa mère biologique. Dès lors, les bons élèves Ninomiya, Momose et leur bande s'en donnent à coeur joie pour le malmener, l'humilier (le surnommant "Paris-Londres") et même le frapper. Sa complice Kojima, fille de divorcés dont le père vit sans le sou, a décidé pour lui "rendre hommage" de rester en permanence très négligée et de ne pas se laver. Les autres filles en ont après elle.
Ils vont échanger des lettres, se voir en cachette dans des lieux discrets de l'enceinte du collège, pour de longues discussions sur leurs souffrances, leur histoire familiale, leur approche respective devant les brimades et la façon de les appréhender.
De grands actes de violence en humiliations sans cesse renouvelées, les deux souffre-douleur vont fatalement être confrontés à la révélation de leur rencontre aux yeux des autres, qui tenteront une ultime humiliation. Les deux malheureux devront trouver, chacun avec sa philosophie personnelle, le moyen d'y échapper pour se libérer de cette torture psychologique, et enfin trouver son identité et la voie du bonheur.

Une histoire au coeur d'une question délicate et universelle, particulièrement prégnante et préoccupante au Japon, le harcèlement en milieu scolaire. le roman a le grand mérite de montrer comment les victimes le vivent. Sentiment de culpabilité qui tire souvent son origine d'une faille dans le passé familial et intime du jeune, attitude à adopter : dénoncer, se plaindre, se venger, ou au contraire encaisser, se cacher, pardonner, dépasser cette faiblesse en en faisant une force par un travail sur soi...et à défaut de toujours pouvoir susciter la pitié du bourreau, provoquer sa lassitude, voire même trouver le moyen de retourner sur lui le ridicule et l'humiliation.

C'est plutôt bien écrit, l'auteur ne s'embarrasse pas de propos plus ou moins introductif, nous faisant vite entrer dans le vif du sujet...La plongée dans les pensées du narrateur est réussie, et même si l'action réelle n'est pas très fournie, on ne s'ennuie pas. Et puis la fin est également une bonne surprise, l'auteure nous gratifiant d'une scène étonnante pour sceller le sort de ses héros, sans sombrer dans la facilité du conte de fée.

Un beau message pour la lutte contre l'intolérance, pour la solidarité, l'espérance, et des clés pour chercher en soi, malgré parfois la solitude, les ressources et la volonté de s'améliorer et de faire de ses défauts une force pour surmonter l'adversité et les épreuves.
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Après trois livres traduits en français, Mieko Kawakami est définitivement un nom à retenir dans la littérature japonaise contemporaine. Par facilité, on peut la relier à Yôko Ogawa, mais elle possède un véritable ton personnel et, sans doute plus que son aînée, une manière de raconter son pays, avec ses spécificités qui peuvent sembler étranges pour les occidentaux, tout en atteignant une certaine forme d'universalité. Ainsi en est-il de Heaven, récit saisissant du harcèlement et des violences subies en milieu scolaire. le roman se place du côté des victimes, un garçon qui louche et une jeune fille à l'hygiène douteuse, sauf que ce ne sont pas uniquement des victimes mais des préadolescents qui réfléchissent à leur propre silence face aux exactions des autres, à leur soumission même et au sens que ces brimades et leur absence de réactions peuvent représenter. Au delà, c'est un roman sur une amitié solidaire, qui permet à ces deux-là de surmonter leur solitude. Une sorte de strabisme convergent vers une quasi plénitude dans une acceptation certes muette mais pas nécessairement consentante. Mieko Kawakami alterne les plages douces et sereines avec des scènes violentes et humiliantes décrites avec un luxe de détails ultra réaliste. Il flotte sur ce livre un parfum très particulier, entre sérénité et violence, et une vision déconcertante du bien et du mal et de la recherche de sa propre identité dans cette période de la vie qui détermine tellement l'avenir de chacun. En ce sens, par leurs volontés de ne pas céder moralement tout en ne résistant pas physiquement, les deux petits héros de Heaven sont de vrais samouraïs dans une tradition culturelle et sociale japonaise qui perdure dans le temps.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Dans ce récit à la première personne, on suit un collégien de 14 ans. On ne connaît pas son nom. Il est seulement nommé "Paris-Londres" ou "le Bigleux" par ses camarades de classe. En effet, le narrateur souffre d'un strabisme important, ce qui lui vaut d'être constamment harcelé par Ninomiya, Momose et leurs amis. Un jour, il trouve un mot dans sa boîte à stylos : "Toi et moi, nous sommes du même genre". Quelques jours plus tard, il en reçoit un autre. Cette fois-ci, c'était une date, une heure, un lieu de rendez-vous. le narrateur pense à un piège de la part de Ninomiya et des autres, mais il décide de s'y rendre quand même : s'il ne va pas au rendez-vous, ils le lui feront payer. A sa grande surprise, il aperçoit Kojima, une fille de sa classe, qui est aussi victime de harcèlement à cause de son apparence négligée. Tous les deux vont par la suite s'échanger des lettres, se donner quelques rendez-vous, en toute discrétion. Ensemble, ils tentent de trouver des réponses à leur situation.

Le narrateur, dont la vie est profondément vide ("ma vie était aussi tranquille qu'un meuble", page 73), s'interroge sur sa situation et son avenir. Est-ce qu'il sera toujours confronté aux moqueries des autres à cause de son strabisme ? Au lycée ? Dans la vie active ? Pourra-t-il un jour trouver la sérénité, lui qui est constamment angoissé quand il n'est pas chez lui ? Kojima, elle, est différente du narrateur : réservée en classe, elle est pétillante en dehors du collège. C'est un personnage haut en couleurs, touchant et attachant, qui use d'un langage n'appartenant qu'à elle ("contentopamine", un mélange de "content" et de "dopamine" ; "boutibouts" ; "essorage cérébro-spinaker", etc.). Son histoire est émouvante, et on apprend au fil des pages la raison de son aspect négligé. Elle trouve des réponses aux agissements des autres. Elle recherche la normalité, elle veut échapper à l'angoisse. Cette belle amitié rompt leur isolement et ensemble, ils essaient de trouver un sens à leurs malheurs.

Kojima a une explication à tout ça : les autres ne comprennent pas. Ils ont pris l'habitude, et du coup ne réfléchissent pas à leurs actes. Ils ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Mais Momose va révéler au narrateur que son point de vue est faux. La raison qu'il évoque est totalement stupide, mais elle ne manque pas de cruauté...

Dans "Heaven", certains passages relatant les humiliations subies par le narrateur et Kojima relèvent d'une violence stupéfiante. Par exemple, le narrateur est contraint par ses camarades d'avaler des craies ou son vomi, il se retrouve avec des agrafes plantées dans les mains ou encore, sa tête sert de ballon lors d'une partie de "football humain", qui s'est soldée par un nez presque cassé.

Cette humiliation va être celle de trop pour le narrateur. Il sombre dans un état dépressif, refuse de voir Kojima, pense au suicide et à ses conséquences. Comment les autres réagiraient-ils ? Est-ce que les moqueries et humiliations cesseront pour Kojima ? Ou au contraire s'amplifieront-elles ? L'avis de Momose sur un possible suicide du narrateur est brutal : tous ressentiraient de l'indifférence.

Mais alors qu'est-ce que "Heaven" ? La paradis après le suicide (en lisant le titre et la 4e de couverture, j'ai pensé spontanément que les deux protagonistes organiseraient leur propre suicide) ? Non, c'est le tableau préféré de Kojima, qu'elle a nommé elle-même "Heaven". Elle illustre sa définition au narrateur par un exemple, lorsqu'ils se trouvent au musée :

"— Ces fiancés-là, il leur est arrivé une chose terrible. Une chose très malheureuse, très. Mais ils s'en sont sortis. Et de ce fait, maintenant, tous les deux, ils vivent dans le bonheur le plus fort qui existe. Ils ont dépassé le malheur et là où ils sont arrivés maintenant, cette chambre où il n'y a rien de spécial, c'est aussi Heaven." (page 59)

"Heaven" pour Kojima, c'est la normalité, le bonheur après les terribles épreuves, la fin de l'angoisse permanente.

En conclusion, "Heaven" est un roman fort, puissant, d'une réalité cruelle et déconcertante. Une réflexion sur le harcèlement scolaire qui vaut le coup de s'y pencher. Une lecture qui m'a marqué l'esprit. Je l'ai finie il y a une semaine, et il m'arrive encore d'y penser. Dommage qu'il n'y ait aucune information sur le devenir de Kojima... C'est bien le seul reproche que je ferai à ce roman court et percutant.
Lien : http://www.lesmotsdejunko.bl..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne sais pas, peut-être. Une table ou un vase peuvent être abîmés, mais ils ne peuvent pas être -blessés-, je pense, elle a murmuré.
-Oui, j'ai acquiescé.
- Alors que les humains peuvent être terriblement blessés même si leur blessure ne se voit pas, a dit Kojima d'une voix encore plus petite que tout à l'heure. (p. 56)
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- Peut-être que nous sommes faibles comme tu dis. Mais il n'y a rien de mal à être faible. Peut-être qu'effectivement nous sommes faibles, mais c'est une faiblesse qui fait sens. Nous savons parfaitement que nous sommes faibles. Nous savons ce qui compte et ce qui est nul; (p. 132)
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Mais les ongles, [...] si tu les coupes mal ils risquent de s'accrocher et ça c'est super dangereux. Mon grand-père et ma grand-mère s'étaient tous les deux faits une petite blessure aux ongles et ils avaient laissé les choses en l'état. Alors les bactéries s'y sont mises, le tétanos, et leur blessure a pris des proportions énormes jusqu'au pire du pire ! Les bactéries ont envahi tout leur corps, si bien qu'à la fin ça leur a sauté à la tête et ça leur a causé un essorage cérébro-spinaker, la bave leur coulait parce que leur cerveau s'enroulait et ils sont morts comme ça, alors hein.
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C'était beau. Pour la première fois, de cette avenue que j'avais longée si souvent, j'ai vu la lumière blanche au bout. Je savais. Le monde à l'intérieur de mes larmes qui ne cessaient de couler formait une image et ce monde avait une profondeur. Il y avait quelque chose au bout du monde. J'ai ouvert grand les yeux, de toutes mes forces j'ai ouvert les yeux et tout ce qui s'y reflétait était beau. Je suis resté en pleurs debout au milieu de cette beauté, puis nulle part. Les larmes coulaient à grand bruit. Tout était beau. Mais seulement beau. Sans personne à qui le dire, sans personne à qui le montrer, juste beau.
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- si nous continuons à nous laisser faire par les autres sans rien dire à personne...sans en parler à personne, un jour, je crois qu' on pourrait pour de vrai devenir des choses ? ( p.56)
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