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Critiques de Miljenko Jergovic (29)
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Buick Riviera

Nous suivons deux hommes venus de Bosnie et installés aux USA, à des époques différentes et pour des raisons différentes. L'un est issu d'une famille musulmane, a travaillé dans le cinéma, mais il vivote actuellement aux crochets de sa femme, qui est allemande. L'autre est d'origine serbe, criminel de guerre recherché en Europe et fuit sa femme. Une improbable rencontre se produit suite à un accident de voiture, qui va révéler un certain nombre de choses dans chacun d'entre eux. Une voiture, une vieille Buick Riviera, va aussi être de la partie et augmenter encore les tensions entre les deux hommes.



Je n'ai pas été au final emballée par ce livre. Cela commençait bien, j'aimais bien cette écriture, et cette façon de nous livrer l'histoire par petits bouts, en maintenant l'intérêt. Et la fin est surprenante, triste et drôle à la fois, plutôt réussie. Mais entre les deux je me suis pas mal ennuyé, et j'ai surtout trouvé les personnages très caricaturaux, Angela (la femme de Hassan, le bosniaque musulman) est une sorte de harpie hystérique, totalement insupportable, on se demande d'ailleurs comment il a pu la supporter si longtemps. Hassan quand à lui, s'excuse toujours de tout, semble avoir peur de tout, aucune initiative, aucun élan. Son seul intérêt dans le vie semble être sa voiture. Et Vouko, le serbe, est aussi en tout point tel qu'on l'attend.



En fait, la rencontre entre les deux hommes, en plus d'être artificielle, n'amène pas grand chose je trouve. Et comme je m'intéresse vraiment pas aux voitures, tout ce qui concernait ce personnage essentiel de l'intrigue ne m'a pas accroché. Mais l'auteur a un talent certain.
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Buick Riviera

belle découverte, hâte d'en lire d'autres.....
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Buick Riviera



Quelque part sur une route glacée de l'Oregon, deux réfugiés yougoslaves, l'un bosniaque, l'autre serbe musulman, se rencontrent. Hassan, le serbe, a fait basculer sa Buick dans le fossé alors qu'il était parti rechercher sa femme au travail. Venant en sens inverse, Vouko, bosniaque, criminel de guerre recherché en Europe, fuit un mariage qui l'étouffe. Ces deux hommes vont partager un bout de chemin ensemble, au propre comme au figuré et dans 48h, leur vie ne sera plus la même.



Je n'ai pas été emballée par cette lecture; sans doute n'étais-je pas équipée pour y prendre plaisir.

Tout d'abord la structure du roman ne permet pas une lecture fluide. Tout le texte, sur 250 pages, tient en un seul bloc. Les dialogues y sont imbriqués, signalés par une police italique et seuls des points de suspension marquent le changement d'interlocuteur. D'une part, cela empêche de reprendre son souffle car il n'y a ni chapitre, ni paragraphe marqué; d'autre part, la lisibilité du récit en est affectée. En effet, la majorité de l'intrigue se déroulant sur deux journées, et les deux protagonistes étant assez fans d'introspection, le lecteur est noyé entre le passé et le présent, entre les dialogues "en direct" et ceux remémorés... Au point qu'il m'a parfois été nécessaire de revenir en arrière pour comprendre sur quel personnage était positionné le focus.



Ensuite, rien n'est fait pour rendre les personnages sympathiques; ce n'est sans doute pas le but de l'auteur non plus. Et de ce fait, je n'étais pas si intéressée que ça par leur sort; ma préoccupation principale était finalement de terminer le bouquin, ni plus, ni moins.



Enfin, si les passages centrés sur le passé des deux hommes m'ont assez intéressée, leur évolution m'a semblé plutôt caricaturale. Cette évolution, alliée à la structure de l'écriture, pourtant assez belle et imagée, ont fini par me faire perdre tout intérêt.



Je suis donc passée complètement à côté de ce roman. Ce qui ne m'empêchera pas à l'occasion de tenter de découvrir autre chose de la littérature croate.

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Buick Riviera

Intéressant,un Bosniaque tombe sur un Serbe aux États-Unis.Les deux personnages jouent leur dernière carte de façon inattendue.
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Buick Riviera

Bof bof, sentiment mitigé et impression de passer à côté de la plupart des références. L'histoire raconte la confrontation de deux serbes, un musulman l'autre non, un ayant connu la Yougoslavie de Tito, l'autre la guerre des années 1990. Malheureusement, je ne suis pas assez familière de ces événements. Le roman n'ayant pas pour vocation de véhiculer un cours d'histoire mais plutôt celui d'imaginer les répercussions de ces événements lors de la rencontre des personnages des années plus tard, j'ai été la plupart du temps sourde au sous texte et les réactions des personnages m'ont souvent laissée perplexe. Le roman est composé d'un immense chapitre sans pause, ou même les dialogues sont intégrés a l'intérieur des paragraphes. On le lit donc sans reprendre son souffle, passant des évènements présents à des digressions ou des flashbacks, qui sont parfois très beaux, et parfois tout à fait déroutants.
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Buick Riviera

Hassan vit dans l'Oregon depuis 20 ans , soit le début des années 80. Il a quitté sa Bosnie natale et vit avec Angela , elle aussi immigrée , d'Allemagne.

Sa passion : Sa Buick Riviera, qui a un bilan carbone pouvant même effrayer Trump (pas sur cependant, un mec qui veut construire un mur au Colorado contre les Mexicains est capable de tout) : 22 litres aux 100. Elle n'en peut plus Angela de cette Buick de malheur.

En allant la chercher à son travail en pleine nuit, Hassan plante sa caisse et tombe sur Vouko, vétéran serbe de la guerre, qui a déchiré les Balkans au début des années 90, et dont le passé n'est pas net.



Roman très original dans sa structure : Un seul paragraphe, quelques retours à la ligne et des dialogues imbriqués , trois petits points séparant les intervenants.

Pas très vendeur tout ça.

Pourtant, la confrontation d'un serbe et d'un bosniaque en Oregon est savoureuse , ici. L'auteur revient sur le passé des trois protagonistes de l'histoire (avec Angela) , nous plongeant autant dans la culture bosniaque que dans l'enfer de la guerre , les relations entre les peuples sont saisissantes et les personnages remarquablement étudiés.

Le rapport de force entre les trois personnages est aussi un très bon moment du livre. On y ajoute un peu d'humour, beaucoup d'introspection, de la culture et on a un livre qui aurait pu être très bien à mes yeux si sa lecture avait été facilitée.

Une belle découverte néanmoins.

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Freelander

A travers des hallucinations rêveuses et des souvenirs (très emmêlés) c’est l’histoire tragique d’une vie qui se joue sous nos yeux. Une histoire d’errance et de solitude qui a été rythmée par la riche histoire de la Croatie. Le roman est mené par les évènements qui se bousculent, sous nos yeux de lecteur, mais aussi dans la tête embrumée du narrateur, qui, comme on l’a dit, se raconte des histoires, rêve, mais aussi se souvient, bref, il mélange tout. Sa grande capacité de réflexion et son érudition, nous amène toujours plus loin, tant et si bien qu’on se perd dans les méandres de son subconscient.



Heureusement, c’est assez bien écrit pour dissiper le brouillard. Cependant, l’écriture manque d’un je ne sais quoi, d’une pointe de rythme, d’un peu de poésie pour être tout à fait fascinante et faire tourner les pages.

Finalement, ce livre m’a été pénible à lire, sans, à aucun moment, je ne réussisse à dire pourquoi. C’est bien écrit, certaines métaphores sont intéressantes, le flot des souvenirs, des pensées et cette longue route dans la nuit sont fluides, cohérents, contiennent ce qu’il faut de déviation de l’esprit. Non, l’écriture est bien, c’est une forme de road trip. L’auteur avale la route en sens-inverse de celle qui a prise enfant. Il pense à sa femme, à sa mère, à ceux qui croisent son chemin.

Cependant, je n’ai pas réussi à me passionner pour cet homme à nu, dans la tête de qui, pourtant, nous sommes.



Les flux des pensées s’entremêlent avec le présent rendu étrange par ce flot d’idées constant ne m’ont pas convaincu. Après avoir dépassé une centaine de pages : il y a un passage dans un restaurant qui m’a vraiment aidé à comprendre que ce livre n’était pas pour moi. Dans ce restaurant, il commande à mangé, bref, normal, il ne se passe pas grand chose… Et ce sont six pages bien écrites, remplies de métaphores, sur la valse des serveurs et ce qu’il commande comme nourriture… Cela comble un vide abyssal. Et je pense que c’est le point où l’auteur voulait en venir : c’est un vieil homme, seul, triste, qui s’ennuie profondément et qui n’a rien d’autre que ses souvenirs, peuplés de traumatismes et du mystère du testament pour se sentir en vie. Il n’a plus que ce trajet comme raison de vivre. De remplir le vide.
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Freelander

Roman que j'ai lu en "VO" si je puis dire, l'écriture de Miljenko Jergovic m'a beaucoup plue. Cependant, l'histoire fut très lente, et ennuyante, comportant des flashbacks du personnage principal durant son trajet vers Sarajevo.

Bref, je ne le conseille pas vraiment.
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Freelander

Quelques éléments assez drôles, comme par exemple l’immeuble de Karlo où seul le facteur actuel peut se retrouver, le nom sur les boîtes ne correspondant pas à celui des habitants actuels… Sinon, je pense qu’il faut bien connaître l’histoire des Balkans depuis la première et la seconde guerre mondiale (allusions aux déportations) puis aux guerres récentes des années 1990 pour bien pouvoir apprécier ce texte, les allusions nombreuses, les moqueries entre Serbes et Croates, le franchissement des frontières, le port d’un revolver par un vieux monsieur apparemment pacifique qui roule à bord d’une Volvo de trente ans d’âge… Bref, je n’ai pas trop adhéré, sans doute faute des pré-requis nécessaires.. Peut-être à relire après avoir approfondi l’histoire du dernier siècle dans cette région. Je crois que je fais une allergie aux road-movies, que ce soit en littérature comme ici ou au cinéma (en particulier pour ce film… et je ne suis pas allée voir Mammuth lors de sa sortie ou du festival Télérama pour la même raison).
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Freelander

Le trajet routier presque anodin d’un professeur retraité entre Zagreb et Sarajevo devenant sous nos yeux une rusée leçon d’histoire, de mémoire tenace et de contamination pernicieuse.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/07/12/note-de-lecture-freelander-miljenko-jergovic/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Freelander

Je rebondis sur la critique de vdujardin: "il faut assez bien connaître l'histoire des Balkans depuis la première et la seconde guerre mondiale puis aux guerres récentes des années 1990 pour bien pouvoir apprécier ce texte, les allusions nombreuses, les moqueries entre Serbes et Croates, le franchissement des frontières...". D'autant plus vrai qu'il est ici surtout question des Bosniaques... musulmans ou non. Autant dire que des connaissances de base sur les empires austro-hongrois et ottoman ne seraient pas inutiles!

A part ca, on aime l'humour balkanique, à la "Kusturica", ou pas. Ca donne parfois dans le grand guignol. Mais la lecture vaut le coût, non seulement parce qu'elle est très distrayante (sur un sujet délicat, à condition d'en connaître la donne, désolé d'insister) et parfois très prenante. La scène de l'accident de la route avec camions, chevaux et pastèques (oranges?) est a elle seule un fantastique raccourci de la réalité quotidienne dans cette région du globe. Un coup de maître!
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Le jardinier de Sarajevo

Sarajevo est entrée par deux fois dans L'Histoire du XX Ième siècle, Sarajevo, la poudrière des Balkans.

Le 28 juin 1914, c' est l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, seul héritier de l'empire Austro-Hongrois commis à Sarajevo.

Sarajevo n'en n'a pas fini de vivre des tragédies.

À partir de 1992 et ce pour presque 4 ans la ville sera assiégée pendant la guerre de Bosnie.

Le jardinier de Sarajevo nous brosse la vie de ces hommes à travers 29 nouvelles, toutes écrites avec une pudeur, une émotion toute en retenue.

Miljenko Jergovic, à l'instar de son compatriote Ivo Andric dans son magnifique roman : Un pont sur

la Drina, nous décrit dans un langage coloré la vie de ces hommes pendant la guerre, mais aussi leur vie d'avant la guerre. Il sait avec des mots simples, des mots forts, une grande tendresse et beaucoup de poésie nous parler de ces hommes, de ces femmes qui vont vivre ce déluge d'obus, brisant à jamais des vies paisibles, où chacun cohabitait avec son voisin.

J'ai beaucoup aimé ce livre, tout comme après avoir lu : Le pont sur la Drina, je m'étais rendue en Bosnie, à Visegrad voir ce pont, j'espère pouvoir un jour prochain aller à la rencontre de Sarajevo.
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Le jardinier de Sarajevo

29 nouvelles sur la guerre, la vie en (ex)-Yougoslavie, sur des rencontres, des histoires d'amour, des histoires de mort, des gens fiers, des gens tristes, des gens courageux, d'autres non.

Un superbe recueil !
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Le jardinier de Sarajevo

29 nouvelles assez courtes esquissent les scènes de la vie quotidienne dans un pays marqué par la guerre de Bosnie.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Le jardinier de Sarajevo

Ce recueil de nouvelles courtes nous plonge dans un quotidien fait d'obus, de snipers et de pénurie alimentaire. Nous nous trouvons parfois dans des abris dans les caves d'une ville assiégée, auprès de gens qui se demandent s'ils seront toujours vivants demain. Une tristesse transparaît dans le récit, une tristesse d'une grande beauté et touchante. Ces personnages essaient de vivre malgré tout, ils continuent leur chemin et espèrent la fin des combats.

La plume de l'auteur est très agréable, certaines phrases m'ont marquées mais j'aurais voulu en lire un peu plus.
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Le jardinier de Sarajevo

Comme de nombreux lecteurs en vacances, j'aime lire « local », j'ai donc emmené ce recueil de nouvelles en Croatie, même si ces différentes histoires se passent majoritairement en Bosnie pendant la guerre d'ex-Yougoslavie, l'auteur étant Croate de Sarajevo, en effet la Dalmatie, où je séjournais, est très photogénique mais très peu «littéragénique»*. Ce bouquin m'a beaucoup plu, d'abord parce qu'il est adapté à une lecture de voyage ; ces nouvelles sont particulièrement courtes. Ensuite, il nous montre par petites touches les différents aspects de la culture de ce(s) pays, ainsi que cette période qui précède la guerre, puis la guerre elle-même, toutes ces choses, ces sentiments que l'on retrouve en bavardant avec les anciens ; La nostalgie et le dégoût, l'irrémédiable de cette guerre incompréhensible. Mais ce qui m'a le plus touché c'est la tonalité musicale de ces textes, contrairement à la musique des Balkans, enjouée et exubérante, le ton de ces nouvelles là est plus comparable au blues ; lent, triste et résigné. On sent aussi y poindre une touche d'humour ; noir bien entendu. Donc, 4* pour ce recueil.

P.S. : * littéragénique : néologisme ; Qui présente un intérêt en littérature, que la littérature a traitée.

N.B. : Avant de lire ce bouquin on peut lire « Jésus & Tito » de Vélibor Colic, qui raconte les souvenirs des années 70 et 80 de l'auteur dans ce même pays. Ce texte est bien sûr plus drôle. Les deux auteurs sont en effet croates de Bosnie et ont le même âge.



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Le jardinier de Sarajevo



Cet ouvrage est merveilleusement bien écrit, Miljenko n'est pas à son premier! En 29 nouvelles, il nous retrace les sujets de son pays qui ont couverts l'actualité en Bosnie pendant la guerre de Yougoslavie. La lecture est posée sur un ton toujours tourné en dérision et qui retrouve un trait de caractère à son homologue Velibor Colic.





Le quotidien est abordé avec un réalisme qui décrit bien l'expérience de l'auteur. C'est un témoignage de l'histoire, une richesse et un souvenir qui a toute sa place dans une bibliothèque pour offrir à la lecture aux jeunes générations.
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Le Palais en noyer

Superbe épopée intime. Roman impressionnant, tant par sa qualité que par son ampleur. Le palais en noyer est une fresque familiale, qui suit, à rebours, le destin d'une femme, depuis sa mort à 97 ans en 2002 jusqu'à sa prime enfance. Simultanément, l'auteur trace un panorama de toutes les tribulations et misères que connut le peuple yougoslave depuis la fin des Habsbourg jusqu'à celle du communisme, en passant par les deux guerres mondiales.
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Le Palais en noyer

Le Palais en noyer, Dvori od oraha,

Jergovic dés les premières pages plonge le lecteur dans un magma bouillant, celui des derniers jours d'une femme presque centenaire, Regina Delavale, sombrée dans la folie. Cette démence extrême signera son arrêt de mort. Nous sommes en l'année 2002. À partir de cette fin tragique, l'auteur remonte le temps, jusqu'à sa naissance le 5 avril 1905, pour narrer à rebours la petite histoire, celle de la famille de Regina, une famille de Dubrovnik, inscrite dans la grande Histoire tragique, celle de la Yougoslavie du XX e siècle enrichie par de multiples contes et légendes populaires.

La tempête des débuts ( en faites la fin de l'histoire ) va vite laisser place à l'humour et la verve incomparable de Jergovic qui allègera avec son burlesque, même les pires tragédies que vivront les deux histoires, par commencer celle de la terrible guerre et de ses génocides des années 90, et son préambule pendant la deuxième guerre mondiale.

En 90, ce qui va déterminer l'existence de la ville entière durant les années à venir" concerne peu la famille qui se noie dans le tumulte de sa propre décomposition interne. Puis remontant encore le temps, la mort de Tito en 1980 croise cette fois leur destin.......la mort de Staline en 1953, apporte l'espérance d'un semblant de liberté,....et en 1944, en pleine deuxième guerre mondiale, Regina met au monde sa fille Diana,.......L'histoire intime tangue aux soubresauts de l'Histoire.

Cette narration à rebours en quinze chapitres, mis en page de quinze à 1 (!) est assez déroutante, et il faut un peu de temps pour s'y habituer. Pas facile aussi de s'habituer à Regina-Diana, le duo mère-fille aux tempéraments bien trempés, une relation qui ne baigne ni vraiment dans l'amour, ni la haine, mais violente et difficile à définir. Et toujours comme toile de fond , un pays où en remontant le temps, les craquelures sociales dues aux différences ethniques et religieuses sont déjà visibles à la chute des empires ottomans et austro-hongrois, bien avant l'éclatement de la Yougoslavie. Des failles qui deviennent de plus en plus profondes et perceptibles avec les deux guerres mondiales, suivie de la période communiste.

Un livre très dense, dont les nombreuses digressions, -des chapitres entiers sur des personnages annexes-, rendent sa lecture difficile et parfois un peu longue, bien qu'il y ai aussi des chapitres passionnants. On se perd dans le temps, les histoires qui s'emboîtent, les guerres et les trop nombreux personnages. Les fréquents discours sur les pets, pisse et autres désagréments dont ses personnages semblent en raffoler, et les descriptions de scènes de tueries ou autres, d'une rare violence, ne sont pas aussi des plus agréables à lire.

Ce n'est pas le meilleur de ce que j'ai lu de lui, pourtant je le conseillerais quand même, car sa dimension burlesque et épique, ses personnages insolites qui rappellent les films d'Emir Kusturica, et la très belle histoire de son titre, en vaut largement la peine.



".....savez-vous ce que c'est, les dzundzur bobe ? Vous ne savez pas ? Eh bien vous le saurez à la fin de cette histoire ."

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Le Palais en noyer

Au risque de vous lasser , mais j'assume, je poursuis ma balade littéraire balkanique. Cette fois, c'est du côté de Dubrovnik que ma lecture m'entraîne.

Le livre s'ouvre en 2002 sur le décès de Regina, à quatre-vingt dix-sept ans, alors qu'elle a sombré dans la folie depuis quelques mois et qu'elle rend impossible la vie de sa fille Diana et de ses petits enfants.



Le lieu : Dubrovnik donc, principal théâtre de l'intrigue, même si c'est aux quatre coins d'un territoire pris, tour à tour, dans les remous de l'Autriche-Hongrie et de l'empire ottoman puis dans les découpages et redécoupages géopolitiques du XXe siècle, que se réroule cette remontée dans le temps jusqu'à 1905.

Les acteurs : cinq générations de personnages marqués par la violence, l'amour, l'absurde, pour comprendre ce qui a forgé le caractère de Regina et de quoi se nourrit la folie furieuse qui la frappe soudain et si tardivement.



Foisonnant, baroque, tragique et extravagant à la fois, ce roman est impossible à résumer tant il y a de personnages et de destins qui s'entrecroisent. Enrichis des diverses cultures et religions qui composent la mosaïque balkanique, naissent alors un style mouvementé et un imaginaire violent, pulsionnel, parfois cru, et qui n'est pas, par certains aspects, sans rappeler Cent ans de solitude.



Tout à la fois fresque historique et saga familiale, c'est aussi le roman de la honte et de la culpabilité qui s'enracinent dans l'esprit d'une femme pourtant née sous d'heureux auspices. Pour le comprendre, il vous faudra plonger dans cette histoire qui s'ouvre sur le chapitre XV et remonter le temps jusqu'au chapitre I qui baigne dans une étonnante douceur et nous dévoile enfin le pourquoi du titre . Le début est un peu destabilisant, aussi rien ne vous empêche de commencer par la fin (mais ça serait vraiment dommage), sachez alors seulement que les apparences sont souvent trompeuses !



La richesse et le lourd passé de la Yougoslavie font éclore de biens beaux romans sous la plume de ses auteurs. Qu'ils soient croates, serbes, bosniaques, ils ont tous une griffe balkanique inimitable au bout de laquelle pointe une autodérision salvatrice.




Lien : http://moustafette.canalblog..
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