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Citations de Mireille Gagné (76)


Elle se réveille toujours à la même heure se douche s’habille se prépare déjeune s’en va travailler sept jours sur sept emprunte le même chemin ne parle à personne sauf si c’est pour exécuter une tâche sept jours sur sept ne possède aucune relation en dehors du travail (…) elle aspire à une vie exempte de toute imperfection elle rêve d’un jour où le temps serait intarissable mais le corps reste indomptable toujours.
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Ses larges pattes ( celles du lièvre d'Amérique) recouvertes d'une fourrure abondante lui assurent de se mouvoir aisément sur la neige, comme s'il chaussait une paire de raquettes.
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Je me suis surprise à songer au printemps. À son odeur, celle qui le précède. La neige qui ramollit et assouplit le sol. La glace qui fond en chandelle.
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Tu t'es précipité vers le lièvre, qui ne bougeait plus, terrifié. A genoux, tu l'as pris dans tes bras. L'aigle lui avait arraché la fourrure ou peut-être cassé des os. Il y avait du sang sur tes mains. Pendant une seconde, je me suis demandé à qui il appartenait.
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Je. Moi. À ton nom, j’ai figé. J’ai senti mon corps revenir dans le paysage. J’ai aperçu ses fentes. Ses battures fissurées. Depuis combien d’années étais-je ainsi ? Livrée aux grands vents. Vulnérable. Incapable de me ressaisir. De me recoller. Depuis combien de temps n’avais-je pas repensé à toi ? Toi. Ton regard. Moi. Ma défilade. Les battures. Le foin de mer. Ta liberté.
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Sur le pont, elle regarde le fleuve s'écouler en dessous d'elle. La marée descend, elle aussi. Elle se sent comme les eaux qui se retirent lentement des terres après les grandes marées. Il restera beaucoup de débris, mais il fera beau demain.
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"Je me demande ce que ca fait en dedans savoir qu'on est en voie de disparition. Ces mots là ont résonné à l'intérieur de moi au delà de cette première rencontre. "
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Elle s'assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L'humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps ?
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Aujourd’hui, il y a beaucoup de machines. Autrefois, les bras travaillaient dur. Il fallait prévoir, économiser. C’était l’occupation du désir. On se contentait de peu. Mais ce peu avait un prix parce qu’on le tirait presque entièrement de soi-même. Aujourd’hui, quand l’homme travaille, il pense à autre chose.
Félix-Antoine Savard
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Vous auriez probablement ressenti de la nausée en nous voyant surgir sur les berges du Saint-Laurent : une nuée de frappabords, en une seule main sombre et vorace, caressant les herbes hautes au lever du soleil. p. 202
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Par habitude, il active les essuie-glaces pour laver les traces d'insectes écrasés sur son pare-brise, mais de grandes souillures de sang mélangées avec une substance jaunâtre épaisse barbouillent à présent sa vitre. Contrarié, il éteint le moteur et sort de sa voiture. Avant de franchir le seuil de la porte du centre, il inspire profondément, et retient son souffle. Théodore éprouve une haine viscérale envers cet endroit. Il a toujours été extrêmement mal à l'aise avec l'idée de voir des gens mourir. Que dire de l'odeur de merde aseptisée qui plane partout ? Ça le prend aux tripes. De retour chez lui, il en a pour plusieurs jours avant qu'elle ne le quitte complètement. Elle semble s'agripper désespérément à lui avec des griffes acérées. Lorsqu'il pense l'avoir neutralisée avec du savon parfumé, l'odeur revient en force. Maintenant qu'il approche de l'âge auquel ses parents ont perdu la vie, Théodore ressent une angoisse sans nom l'envahir chaque fois qu'il se trouve à proximité de l'hospice ; elle continue de croître, croître, croître. Un jour, il redoute qu'elle n'occupe tout l'espace en lui. Rendre visite à son grand-père sur ses derniers milles ne contribue en rien à apaiser cette anxiété. La mort surgit à chaque tournant.
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Si Diane examinait son état d'esprit en ce moment (...) elle ne sait même pas ce qu'elle découvrirait. Peut-être de la tristesse. De l'affolement. certainement de l'angoisse. Une énorme colère. De la panique. Du vide. Du vide. Du vide. Elle n'aurait jamais imaginé tout l'espace qui pouvait l'envahir dans l'attente.
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Avant d’arriver sur l’île, Thomas n’en savait que très peu au sujet de cette bactérie qui était appelée le Bacillus anthracis. Il en avait un peu entendu parler à l'université dans ses cours de biologie, mais sans plus. Il a donc été à la fois fasciné et effrayé d'apprendre par l'Américain qu'elle possédait la capacité, dans un milieu hostile comme la terre, de se transformer en spore. Protégée par une coque rigide, elle devenait incroyablement résistante aux variations de température, d'acidité, aux explosions ainsi qu'aux désinfectants. Selon lui, elle pouvait survivre sous cette forme encapsulée plus de cent ans tout en conservant ses propriétés. C'était sans doute la principale raison pour laquelle cette bactérie avait été choisie par Washington, cette spore se révélait une arme bactériologique redoutable.
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Sur le pont, elle regarde le fleuve s'écouler en dessous d'elle. La marée descend, elle aussi. Elle se sent comme les eaux qui se retirent lentement des terres après les grandes marées. Il restera beaucoup de débris mais il fera beau demain.
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Diane crée un nouveau courriel destiné à son patron.
Comme seul objet : du vent. Dans le corps du texte : Encore du vent. Plein de vent tonitruant qui se fracasse contre les murs vitrés du bureau de son patron et qui les fait éclater sous la pression, projetant des débris sur tous ceux qu'elle côtoie sans vraiment les connaître depuis tant d'années. Envoyer.
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Elle s’assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L’humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps?

(La Peuplade, p.121-2)
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Diane s’agenouille et prend une poignée de terre dans sa main, la renifle. Elle l’étend sur ses avant-bras, ses joues, son cou, pour effacer son odeur aseptisée.
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Diane ne se souvenait pas de cette impression de faire entièrement partie du paysage, de la proximité des grandes oies des neiges, comme si elles piétinaient sa peau. C'est sûrement ça qu'elle avait oublié en partant subitement. L'appartenance.
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Vous [les êtres humains] êtes partout. Vous ne pensez qu'à vous. Votre odeur chimique trop puissante se répand avec la pollution que vous générez. Vous défigurez tout sur votre passage. Vous ne prenez pas la peine d'effacer votre trace. Au contraire, c'est votre unique manière de vous exprimer. Vous vous isolez de votre habitat. Depuis combien de temps êtes-vous incapables d'anticiper l'évolution de votre environnement ? De décrypter les comportements hérités de vos ancêtres ? C'est pourtant ce qui vous a permis de survivre jusqu'ici. En cet instant précis, vous devriez ressentir de la peur. Une angoisse viscérale et atavique dans le fond de vos tripes. Ne captez-vous pas le signal de rage que notre espèce s'envoie désormais pour vous attaquer ? Nous avons décidé de vous agresser, de vous nuire, de vous contaminer. Et nous ne devons pas être les seules. Vous avez déréglé le mécanisme à un point tel qu'il n'y aura pas de retour en arrière possible. Ce n'est qu'une question de temps avant que vous soyez éjectés. La Terre ne pourra pas vous endurer encore bien longtemps. Je rêve qu'elle vous expulse de son immense gosier, à la manière d'une bouchee avariée. Je m'en réjouirai, nous jouirons tous de plaisir, enfin libérés de votre présence, de votre échec. Personne n'a signé de contrat d'éternité avec vous.
(P. 152)
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Émeril les appelait des taons à cheval. Il avait bien averti Thomas de ne pas leur permettre de se poser sur sa peau, car leurs piqûres étaient aussi douloureuses qu’un coup de poing, mais c’était peine perdue.

(La Peuplade, p.49)
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