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Citations de Mireille Gagné (81)


Vous êtes partout. Vous ne pensez qu'à vous. Votre odeur chimique trop puissante se répand avec la pollution que vous générez. Vous défigurez tout sur votre passage. Vous ne prenez pas la peine d'effacer votre trace. Au contraire, c'est votre unique manière de vous exprimer. Vous vous isolez de votre habitat. […] La Terre ne pourra pas vous endurer encore bien longtemps. Je rêve qu'elle vous expulse de son immense gosier, à la manière d'une bouchée avariée. Je m'en réjouirai, nous jouirons tous de plaisir, enfin libérés de votre présence, de votre échec. Personne n'a signé de contrat d'éternité avec vous.
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Le paysage s'éloigne rapidement. Elle s'assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L'humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps ?
(P. 121)
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Dans la vie, Théodore ne parle que lorsqu'il y est contraint. Depuis qu'il est né, il a toujours eu cette impression de ne posséder qu'un nombre limité de mots. Les conversations sociales ne l'intéressent pas. Il ne sait jamais quoi répondre pour paraître normal. Quel masque porter pour ne pas détonner.
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Pour calmer son anxiété de performance et économiser des secondes Diane compte perpétuellement […] elle compte pour combler le vide mais le malheur ne se dénombre pas

J-58
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la perfection est encore plus insoutenable lorsqu'elle est humaine
J-99
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La plupart de mes congénères s'étaient réfugiés dans les champs où vous [les êtres humains] laissez paître le bétail. J'ai donc opté moi aussi pour cette destination, et j'y suis restée un certain moment, tâchant de satisfaire mes envies. Je m'acharnais jour et nuit sur ces pauvres bêtes sans défense , évitant habilement leur queue, leur causant de légères souffrances que seule la nature peut infliger sans remords. J'adorais particulièrement leurs oreilles tendres. J'avais la possibilité de les savourer tout en observant leurs yeux désespérés, la fraction de seconde où elles ressentaient ma morsure sans pouvoir me déloger. Je m'accrochais à leur tête, buvant leur sang chaud et épais. Parfois, je prenais plaisir à retarder ma croquée, m'assurant qu'elles détectaient ma présence dès mon atterrissage. Cela les rendait complètement folles, et moi, fébrile.
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Vous [les êtres humains] êtes partout. Vous ne pensez qu'à vous. Votre odeur chimique trop puissante se répand avec la pollution que vous générez. Vous défigurez tout sur votre passage. Vous ne prenez pas la peine d'effacer votre trace. Au contraire, c'est votre unique manière de vous exprimer. Vous vous isolez de votre habitat. Depuis combien de temps êtes-vous incapables d'anticiper l'évolution de votre environnement ? De décrypter les comportements hérités de vos ancêtres ? C'est pourtant ce qui vous a permis de survivre jusqu'ici. En cet instant précis, vous devriez ressentir de la peur. Une angoisse viscérale et atavique dans le fond de vos tripes. Ne captez-vous pas le signal de rage que notre espèce s'envoie désormais pour vous attaquer ? Nous avons décidé de vous agresser, de vous nuire, de vous contaminer. Et nous ne devons pas être les seules. Vous avez déréglé le mécanisme à un point tel qu'il n'y aura pas de retour en arrière possible. Ce n'est qu'une question de temps avant que vous soyez éjectés. La Terre ne pourra pas vous endurer encore bien longtemps. Je rêve qu'elle vous expulse de son immense gosier, à la manière d'une bouchee avariée. Je m'en réjouirai, nous jouirons tous de plaisir, enfin libérés de votre présence, de votre échec. Personne n'a signé de contrat d'éternité avec vous.
(P. 152)
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Thomas a aussitôt eu une pensée pour son père qui lui avait un jour dit : « On ne peut jamais savoir qui sont nos véritables ennemis avant de leur avoir fait confiance. » Il avait bien raison.
(P. 125)
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En temps de guerre, il n’y avait pas d’issue, il fallait juste affronter.
(Page 100 )
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La guerre avait cette capacité de déformer la réalité d'une telle manière qu'en isolant les gestes, elle rendait presque acceptables les pires crimes contre l'humanité.
Comment les autres chercheurs et les militaires vivaient-ils avec ce fardeau écrasant ? Se regardaient-ils dans le miroir ? Lui, dès qu'une surface réfléchissante lui renvoyait son visage, il apercevait ses yeux horrifiés, le regard de sa mère sur lui, de son père, leur incompréhension de le voir participer à pareil vertige, leur déception, mais aussi leur affolement.
(P. 78)
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Émeril les appelait des taons à cheval. Il avait bien averti Thomas de ne pas leur permettre de se poser sur sa peau, car leurs piqûres étaient aussi douloureuses qu’un coup de poing, mais c’était peine perdue.

(La Peuplade, p.49)
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— J’ai l’impression d’être assis dans un théâtre et d’écouter un film. Je vois des choses qui n’arrivent pas pour vrai, mais je les « vois » pour vrai. Des fois j’ai peur de ne pas me réveiller.

(La Peuplade, p.27)
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Ses larges pattes ( celles du lièvre d'Amérique) recouvertes d'une fourrure abondante lui assurent de se mouvoir aisément sur la neige, comme s'il chaussait une paire de raquettes.
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Elle s'assoit devant son ordinateur et ouvre ses courriels. Déjà cent-vingt-huit non lus; deux-cent-vingt-quatre notifications. Et ça la frappe en plein visage. L'humain pourra-t-il survivre à ça encore longtemps ?
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"On ne peut jamais savoir qui sont nos véritables ennemis avant de leur avoir fait confiance".
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Vous auriez probablement ressenti de la nausée en nous voyant surgir sur les berges du Saint-Laurent : une nuée de frappabords, en une seule main sombre et vorace, caressant les herbes hautes au lever du soleil. p. 202
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Vous êtes partout. Vous ne pensez qu’à vous. Votre odeur chimique trop puissante se répand avec la pollution que vous générez. Vous défigurez tout sur votre passage. Vous ne prenez pas la peine d’effacer votre trace.
Au contraire, c’est votre unique manière de vous exprimer. Vous vous isolez de votre habitat. Depuis combien de temps êtes-vous incapables d’anticiper l’évolution de votre environnement ? De décrypter les comportements hérités de vos ancêtres ? C’est pourtant ce qui vous a permis de survivre jusqu’ici. En cet instant précis, vous devriez ressentir de la peur. Une angoisse viscérale et atavique dans le fond de vos tripes. Ne captez-vous pas le signal de rage que notre espèce s’envoie désormais pour vous attaquer ? p. 152
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Personne n'en savait beaucoup plus que ce que le major Walker leur avait dévoilé après leur arrivée. Le programme de guerre bactériologique déployé sur l’île était une collaboration entre les Américains, les Britanniques et les Canadiens. Les autorités à Washington suivaient l’état d'avancement des recherches. L'Île était divisée en trois.
À l’ouest, dans le hangar à proximité du quai, dix spécialistes de l’anthrax s’activaient sur le projet N (pour Anthrax, ou maladie du charbon en français). Leur cible était de produire par semaine cent-vingt kilos d’anthrax destinés à fabriquer mille-cinq-cents bombes. Quand le major Walker avait mentionné ce nombre, tout le monde avait retenu son souffle, Thomas le premier. Il n’avait pas pu s'empêcher de penser à la quantité de personnes susceptibles de perdre la vie des suites de cette production. Après un an à ce rythme, les chiffres devenaient absolument horrifiants.
Un peu plus au nord, à droite de l’étable, il y avait le projet R (pour Rinderpest), qui visait à développer un vaccin contre la peste bovine afin de le produire en quantité suffisante en cas d'attaque allemande sur le bétail des Alliés. Étant l’un des plus grands producteurs agricoles capables de nourrir les soldats au front, le Canada était sans doute déjà dans la mire des Allemands. Ainsi, quinze virologistes se relayaient, pressés par le major Walker, qui rappelait régulièrement l’imminence d’une telle attaque et, surtout, les conséquences catastrophiques qu’elle engendrerait sur l'issue de la guerre.
Et puis à l’est, dans une maison qui avait servi de laboratoire pendant la quarantaine des immigrants, collaboraient au projet F (pour Fly) un virologiste, un pathologiste, deux épidémiologistes et Thomas, spécialisé dans l'étude des insectes. Leur mission consistait à développer des méthodes de propagation d'épidémies à l’aide d'insectes. Pour cela, avaient été collectées avec soin des souches de virus extrêmement virulentes, des bactéries, des parasites et des champignons prometteurs en provenance des quatre coins du monde. Les savants avaient pour objectif de les introduire dans les organismes de différents insectes afin que ceux-ci deviennent des vecteurs de transmission de ces agents pathogènes. p. 44-45
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(Les premières pages du livre)

« Frappe-à-bord ou frappabord[fʀapabɔʀ] n. m.
[1874] Au Québec, nom générique donné à diverses variétés de mouches piqueuses. Surnommées également taon à cheval, mouche à cheval, mouche noire ou mouche à chevreuil, on dit qu’elles frappent d’abord leur victime avant d’arracher une parcelle de peau pour se nourrir de sang. [Genre Chrysops ; famille des tabanidés.]

PRÉDATEUR
Je vous repère d’abord de loin, attirée par vos mouvements, même infimes, et surtout par la chaleur et le dioxyde de carbone que vous dégagez. Je m’avance précautionneusement et hume votre odeur. Vous possédez tous des effluves différents. J’avoue préférer celui des mâles, un peu plus acidulé et épicé, terreux parfois, mais toujours enivrant. Subtilement, je continue de m’approcher. Je voltige autour de vous pendant de nombreuses minutes, dessinant des cercles concentriques de plus en plus rapprochés. J’ai de la chance lorsque vous dormez. J’en profite allégrement. J’étudie de manière méthodique votre comportement, votre respiration, le mouvement de vos yeux derrière vos paupières, la pulsation du sang dans vos veines saillantes, sur votre poignet, votre cou. Ce que la majorité des gens ignorent, c’est qu’en tournoyant ainsi, j’analyse les parties de peau que vous ne pourriez pas atteindre avec l’un de vos membres si jamais vous détectiez ma présence.
J’apprécie particulièrement les nuits caniculaires, quand vous vous êtes dénudés dans votre lit, la fenêtre entrouverte. Le bourdonnement de mes ailes est avalé par le bruit ambiant extérieur. Je vous agace jusqu’à ce que vous vous retourniez sur le ventre. J’ai alors accès à l’épiderme translucide et moite qui se trouve derrière vos genoux. Rien que d’y penser, cela me procure un frisson de plaisir. Souvent, je ne peux plus refouler cette envie de chair tendre. Après avoir choisi avec précision le coin le plus sûr, je succombe. Je vous effleure d’un contact léger, puis je me pose doucement sur vous, grâce à mes pattes agissant comme des amortisseurs. Quelle extase ce premier toucher, juste avant la morsure douloureuse qui signalera à coup sûr ma présence.
Délicatement, je dépose ma bouche sur votre peau suave, telle une langue chaude, initiant juste assez de succion pour en goûter la saveur. Une pulsion indescriptible m’envahit. Ma tête. Mes yeux indépendants l’un de l’autre. Ma vision panoramique. Mes ailes triangulaires. Mes pattes et mon thorax poilus. Mon abdomen rayé jaune et noir. J’entrouvre ma bouche et perce votre tégument de mon stylet en forme de couteau. La plaie ainsi ouverte laisse échapper les fluides corporels. Je suce et avale avec délectation votre sang, fabuleuses proies. Chaud. Sucré. Précieux. Vital. Il m’arrive parfois de détacher un morceau entier de votre chair que je digère oisivement des heures durant. Je ne pense pas être méchante, non. Je suis hématophage. Pour procréer, je me nourris du sang des grands mammifères. En horde, nous pouvons extraire jusqu’à un litre par jour de nos victimes. Dans certains cas, ma piqûre peut transmettre des maladies.

MAUDIT FRAPPABORD
Théodore émerge abruptement de son sommeil, comme si un coup de douze lui avait été tiré dans les oreilles. Une vive douleur l’assaille dans la jambe droite. D’un geste instinctif, il frappe derrière son genou et sent une matière juteuse et visqueuse se disperser entre ses doigts. Un rictus de douleur déforme son visage ; il frotte vigoureusement sa peau.
— Maudit frappabord.

Il s’assoit péniblement sur son lit. Sa tête tourne encore à cause de la soirée de la veille. Les restes d’une caisse de bière bien entamée, ainsi que plusieurs carcasses vides, gisent à ses côtés. En pleine canicule, la journée s’annonce difficile, d’autant plus qu’il a accepté à contrecœur de faire un double aujourd’hui. Il se met debout, prenant soin d’étirer chaque articulation. Ces dernières années, il doit faire plus attention ; ses nerfs ont commencé à se transformer en acier.
C’est étonnamment paisible dans son appartement, à l’exception du vrombissement des insectes. Pas de cris, pas de chicane chez les voisins d’en haut. Pas de télé qui joue en continu. Aucun murmure en provenance de la rue malgré la proximité d’une artère principale. Même le rideau de la chambre reste immobile ; nulle brise ne vient le gonfler à un rythme irrégulier. Théodore le tire et observe par la fenêtre. La ville est au ralenti. Qu’est-ce que les gens peuvent bien faire en ce moment ? Où se terrent-ils ? Un immense cratère semble sur le point de s’ouvrir sous ses pieds et de l’avaler. Théodore flaire un danger, mais ne peut déterminer ni sa source ni sa nature. Cette sensation est irritante. Le silence le rend mal à l’aise. D’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours détesté l’absence de bruit, le vide amplifiant l’écho de son propre néant. Nerveux, il vérifie l’heure. Déjà treize heures quarante-cinq. Il doit accélérer la cadence pour ne pas être en retard à l’usine où il est attendu à quinze heures. Pour animer son appartement, il allume la vieille radio de son grand-père et avale deux ibuprofènes.
Un nouvel épisode de violence conjugale a été déclaré à Berthier-sur-Mer hier en soirée alors qu’un homme s’est barricadé chez lui avec sa femme et leurs deux enfants, et menace de les tuer. Il s’agit du sixième cas similaire à survenir cette semaine…
Écoutant distraitement les nouvelles, Théodore se dirige vers la cuisine pour se préparer un verre de Coke et un grilled-cheese, mais son irruption soudaine dans la pièce effraie trois mouches à chevreuil, qui s’envolent. Par où ont-elles pu entrer ? L’une d’elles se pose sur sa main. Il la secoue pour faire fuir l’insecte, essayant de le suivre des yeux. Une deuxième mouche atterrit près de sa bouche. Il la chasse également, mais avec dédain. Ces bestioles l’écœurent. Il ne sait jamais d’où elles viennent ni ce qu’elles transportent. Il abhorre par-dessus tout les voir se frotter les pattes, s’imaginant qu’elles complotent un coup fourré à son insu. Perturbé par leur présence, il en oublie la tâche qu’il était venu accomplir et saisit le tue-mouche rangé sur le dessus du réfrigérateur, avant d’entreprendre une tournée à l’intérieur de son petit appartement. Rien ne cloche dans la fenêtre du salon ni dans celle de la salle de bain. Sur celle de sa chambre par contre, il remarque une fente étroite dans la moustiquaire, apparemment grignotée par une petite créature. Il approche son visage pour mieux observer le trou, mais à la seconde où il s’apprête à y glisser l’index, une deuxième morsure douloureuse se fait ressentir, derrière l’oreille droite cette fois. Impulsivement, il frappe sa tête. Le taon à cheval est tué sur le coup, laissant une trace rouge sur ses doigts. Il se demande si c’est son propre sang.
… reçoit aujourd’hui à l’émission une psychologue spécialisée dans les cas de violence conjugale. Bonjour. Pensez-vous que ce pic de violence pourrait être en partie lié à la canicule qui sévit en ce moment ?
La brûlure est encore plus aiguë que la précédente. La mouche a dû emporter un bon morceau de peau.
— La chienne !
Résolu à soulager la douleur, il va chercher une débarbouillette dans la salle de bain. Combien de fois son grand-père lui a-t-il préparé de telles compresses quand il était plus jeune ? Pendant qu’il fait couler l’eau pour qu’elle refroidisse, il se regarde dans le miroir. Tire la langue. Soulève les paupières au maximum. Essaie de sourire. Le constat est rude. Il est fatigué, usé. Aux yeux des autres, il paraît probablement plus vieux qu’il ne l’est en réalité. Et sale aussi. Il n’arrive pas à se débarrasser de ce pigment bleuté qui colore la peau de ses mains et de ses avant-bras. Avec son teint pâle et ses cheveux blonds, ça lui donne un air de mort-vivant. Théodore hausse les épaules et délaisse son reflet. Il passe sa main sous l’eau qui, enfin, paraît suffisamment froide, puis mouille la serviette. Il tourne la tête et plie son oreille pour observer derrière. Une goutte de sang a coulé le long de son cou, et une autre perle, coagulée directement sur la piqûre. Il nettoie la trace et applique fermement la compresse ; la brûlure s’atténue. Il rince le tissu et l’applique derrière sa jambe. Théodore ferme les yeux, apaisé, mais la douleur revient en force aussi vite que la froideur se dissipe. Il abandonne la débarbouillette tiède sur le coin du lavabo et la discussion qui continue à la radio. La psychologue poursuit.
… que différents facteurs peuvent exacerber la colère, et pas seulement dans les cas de violence conjugale. Par exemple, la chaleur marquée des derniers jours et la prolifération d’insectes en parallèle avec la fermeture du célèbre média social peuvent agacer certaines personnes plus susceptibles… il ne faut pas sous-estimer…
Théodore a à peine le temps de prendre une douche, de manger et de s’habiller que sa montre indique déjà quatorze heures quarante-cinq. Après avoir enfilé ses bottes à cap d’acier et ses vêtements de travail, il attrape les clés de sa vieille voiture et referme la porte derrière lui. Pas le temps de se faire un lunch. De toute manière, il préfère se tourner vers la machine distributrice : sandwich au jambon sur pain blanc et Orange Crush. Pendant un bref instant, il regrette de ne pas avoir réparé la moustiquaire avec du tape gris avant de partir, mais il ne fait pas demi-tour et continue sur sa lancée. Il verrouille la porte à double tour sans se rendre compte que le téléphone fixe retentit sur le comptoir de la cuisine, le son étouffé par le bruit de la radio qui continue à marmonner les mauvaises nouvelles du jour. Le vieux répondeur s’active et enregistre un message.
Vous feriez mieux de venir voir votre grand-père. Il est très agité depuis hier. Si vous ne le visitez pas, nous devrons l’attacher, et vous savez qu’il n’aime pas ça.
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Ma peau nue, laiteuse et éclatante, comme les restants d’un pelage d’hiver, illumine la forêt. Sauvage, je secoue mes cheveux. Mes poils se dressent. Pendant un instant, je me sens entière : j’appartiens à l’île, en phase avec ses marées, plus aucune fente, délivrée de toute attache possible. Une renaissance.
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