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Critiques de Mireille Gagné (136)
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Le lièvre d'Amérique

Ce premier roman de Mireille Gagné est construit de manière particulière. Les six chapitres du récit sont constitués de trois parties : une double page sur le lièvre d’Amérique, ses caractéristiques et son mode de vie, puis le présent de Diane alors qu’elle se réveille de l’opération et enfin un retour dans son enfance sur l’Ile-aux-Grues. Chaque chapitre est séparé du suivant par une double page représentant un dessin en noir et blanc. Cette construction particulière nous permet de faire connaissance avec Diane et de comprendre sa vie présente à la lumière de son passé.



Je n’ai pas envie de vous dévoiler trop longuement ce roman car j’ai savouré le fait de n’avoir rien lu à son propos avant de l’entamer. Il m’a été conseillé souvent mais personne n’a défloré le sujet et je me suis refusée à m’informer davantage pour que la découverte soit entière. Et j’ai bien fait. Si on est un peu surpris au début, cela ne dure pas. Une fois la lecture entamée, on n’a de cesse de connaitre la suite et on est tenu en haleine jusqu’à l’épilogue.



Ce court roman fantaisiste de 138 pages est tout bonnement fabuleux. Inspiré d’une légende indienne, il mêle habillement la réalité du quotidien et du monde du travail à la magie des histoires ancestrales. A la fois récit initiatique, conte satirique, fable animalière et critique sociale, ce récit trace un portrait très fin d’une jeune femme en souffrance, en rupture avec sa nature profonde, tout en décrivant avec acuité la nature, sa force, sa grandeur et ses mystères.



J’ai aimé aussi les changements de rythme et de style selon que Diane erre sur l’ile de son enfance ou perd pied dans son travail vivant les premiers symptômes du burnout. Mireille Gagné a publié auparavant trois recueils de poésie et cela se sent dans son écriture ciselée et les métaphores qu’elle emploie. (D’ailleurs, par de nombreux côtés, « Le ciel en blocs » annonce le présent roman.)



Ode à la nature et à la liberté, ce court roman recèle une sagesse universelle qui vaut vraiment la peine d’être entendue. A découvrir au plus vite.

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Le lièvre d'Amérique

✨ Je viens de tomber en amour...

✨ « Le LieÌvre d’Ameìrique » est une fable belle, envoûtante, mysteìrieuse ; une fable qui nous bouscule, nous interroge, nous sort de notre torpeur.

✨ En juste quelques pages et un eìpilogue leìgendaire, Mireille Gagné m’a toucheìe en plein cœur.



✨ Diane est une jeune femme priveìe d’elle-même, rongeìe par le culte de la performance et la peur du deìclassement, prête aÌ subir une obscure opeìration geìneìtique pour être/ rester la meilleure.

✨ Une folie, me direz-vous ?

Oui, mais comme nous sommes dans une fable, c’est cette folie qui va sauver Diane... malgreì elle. Ainsi va-t-elle, au fil des pages, et peu aÌ peu, renouer avec le(s) sens, l’instinct, la terre.



✨ Six tableaux pour une renaissance, et au sein de chaque tableau, quatre temporaliteìs, quatre styles narratifs :

- De breÌves descriptions d’inspiration eìthologique pour rencontrer notre ami le lieÌvre,

- Des reìcits poeìtiques et eìnigmatiques pour vivre le paysage insulaire

- Des textes bruts, saccadeìs et sans ponctuation pour dire le monde contemporain … un monde effreìneì ouÌ langue et penseìe ont perdu le sens , le souffle, le « je »

- Des reìcits fantastiques de meìtamorphose et de renouveau, enfin,

✨ Quelle virtuositeì !



✨ Merci, cheÌre Mireille, pour ce roman intense, pour ce roman de l’enracinement, de l’appartenance aÌ la terre.

✨ Merci pour ces magnifiques paysages du Queìbec, pour la beauteì sauvage de l’Isle-aux-Grues, pour le vol de l’aigle royal,

✨ Merci enfin pour cette leìgende algonquienne qui nous fait entrer dans un cercle de mythes et d’initieìs.
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Le ciel en blocs

Le commentaire de Lynda :



Un tout petit recueil de poésie, qui se lit rapidement, pas trop quand même, si on veut connaître vraiment le sens de la poésie de Mireille Gagné.

Dans ces mots, l'humain est comparé à une figurine Lego, dont on remplace les parties du corps, sans se poser de questions, on remplace tout simplement.

L'existence de ces êtres figés dans un monde de plastique, est-ce une comparaison avec nous, humains.

Je crois sincèrement que chacun peut interpréter cette lecture à sa façon, la société un peu artificielle, où tout est question du paraître... On avance et puis la vie se charge de nous modifier que se soit la tête ou encore le mouvement, et pourquoi pas le cœur dans un corps glacé comme du plastique, puis l'espoir, les outardes qui se montrent au-dessus des têtes.

Ce petit livre se lit très rapidement, il m'a toutefois donné une certaine paix, même si le sujet est assez spécial. À travers les mots de Mireille Gagné, j'ai vu la société, mais elle m'a amené tout doucement vers l'espoir avec le vol des outardes. Je vous recommande, si moi qui n'est pas amateur de poésie, j'ai aimé, vous allez, vous aussi, aimer, j'en suis certaine !
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Le lièvre d'Amérique

La couverture de ce roman est magnifique avec ce lièvre qui nous regarde… vous verrez que dans ce roman il est omniprésent. Il est beaucoup question de regard...



J'ai beaucoup aimé le travail d'écriture. La structure qui se compose d'une double page graphique avec des traces noires qui laissent au lecteur les interprétées. Elles se répètent de manière régulière comme pour marquer un passage, une étape. Puis vient une évocation d'un aspect de la vie du lièvre, avec un style documentaire. Puis vient on découvre Diane juste après sa mystérieuse intervention chirurgicale qui est sensé augmenter ses capacités de travail. le style est plus froid, Diane analyse tout ce qu'elle ressent, tout ce qu'elle compte faire, tout ce qu'elle fait. On a aussi un chapitre qui nous plonge dans l'enfance, on est dans le récit. Et enfin un chapitre quelques temps avant l'opération, La fatigue, la perte de contrôle, la paranoïa, l'hystérie qui se traduisent par la perte de la ponctuation, cela donne un texte à bout de souffle. Puis nouvelle double page graphique identique etc… Cela donne des rythmes différents. Passé lointain, passé récent et présent ont des titres de chapitres qui leur ressemblent.



En parlant de langue j'ai adoré les formulations québécoises, dont on retrouve les explications en fin de volume dans un lexique. J'ai aussi découvert ou redécouvert des mots qu'on n'utilise peu.



On a donc d'un côté la ville avec tout ce que le côté urbain à enlevé à l'instinct primaire, Diane a perdu son humanité et de l'autre l'île, l'archipel avec sa nature sauvage et primale. Les relations de l'homme avec la nature et les éléments. Avec se besoin de retrouver son identité profonde dans ses racines familiales.



Ceux qui me suivent savent combien j'aime la thématique de l'eau, eh bien j'ai été gâtée.



J'ai beaucoup aimé l'épilogue qui s'inspire d'un conte algonquin. Ce qui est une belle conclusion pour l'aspect « légende » « fable » que l'on ressent dans cette étrange histoire.



Je comprends que ce texte magnifique se soit fait remarqué lors de cette rentrée littéraire.



Je vous invite à découvrir cette étrange aventure très bien écrite qui se lit d'un trait…



Il s'agit d'un premier roman, j'ai hâte de voir se que l'avenir nous réserve.
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Le lièvre d'Amérique

Dans un futur tout proche, et pas bien différent de notre monde, Diane se réveille d’une opération d’un genre nouveau, à son domicile, où elle doit rester au repos le plus complet pendant une semaine. Mais les changements survenus dans son corps et son comportement sont-ils ceux qu’elle avait anticipés ?

Voici un petit roman, par la taille, mais dont la puissance vaut bien des grands : un peu compliqué à expliquer, son déroulé reste pourtant tout le temps parfaitement clair à la lecture. Arrivent tour à tour des pages sur la biologie du lièvre d’Amérique, d’autres sur le présent de Diane qui récupère dans son appartement, d’autres sur l’ambiance de stress au travail qui a poussé la jeune femme au bord du burn-out, et enfin des chapitres sur l’adolescence de Diane dans l’Île-aux-Grues, pages où elle repense avec nostalgie à Eugène, le garçon si original qui était devenu son voisin et ami.



Au début, j’ai vu le roman comme une sorte de croisement entre deux de mes dernières lectures, Métamorphoses et Cora dans la spirale, ce qui est moins bizarre qu’il n’y paraît, et qui m’a aidée à y plonger aussitôt. Il faut y ajouter de lumineux passages sur la nature, et une belle histoire d’amitié. Je suis souvent prête à critiquer les auteurs qui veulent mettre trop de thèmes dans leurs romans, mais là, j’ai été sous le charme de ce mélange original.

Et puis l’écriture… le roman se lit comme une légende, mais une légende moderne, dont la petite musique contemporaine devient très rapidement séduisante. Je dirais que ce n’est pas un roman qui se dévore, ses sauts dans le temps, et d’un thème et d’un style à un autre poussent davantage à le savourer. Je trouve que vous avez de la chance, celles et ceux qui ne l’ont pas encore lu !
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Le lièvre d'Amérique

Surprenant, déroutant, percutant ...

Je l'ai lu avec plaisir mais j'ai trouvé ce petit roman très étrange !

Inclassable

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Le lièvre d'Amérique

Quand on s'appelle Diane et qu'on est une enfant de l'île aux grues au Québec, notre âme est riche d'une sagesse acquise au fond des bois et dans la contemplation de la nature sauvage.

Pourtant Diane est une égarée, épuisée par notre monde, celui de la performance et de la compétitivité à tout prix, un monde qui l'a précipitée dans la solitude, la névrose…au bord de l'abyme.

Mais ce monde n'est pas celui de Diane. Le monde de Diane est ailleurs, sur les bords du tumultueux fleuve Saint Laurent, aux confins du Québec, dans les forêts aux parfums d'humus et de rosée, bercé par les légendes algonquines.



Dans cette douce fable, la nature brute est érigée en personnage central, là où tout doit être, là où les personnages sont eux-mêmes en symbiose avec elle. L'antithèse du monde urbain dans lequel l'homme se noie, piégé par le "toujours plus", esclave de son quotidien mécanique, loin...bien trop loin de son caractère naturel et primitif guidé par ses sens et son instinct au cœur d'une nature rebelle et épanouissante.

Alors quand on s'égare comme Diane, l'alternative est simple: se laisser assujettir et anéantir par ce monde aliénant ou bien revenir aux sources, à l'île de son enfance, là où tout a commencé et où un jour tout s'est arrêté...



Un récit court, polymorphe, rythmé et vivant dans lequel on s'engouffre avec envie et facilité, accompagnant Diane dans sa quête d'une renaissance vitale, posant des questions profondes sur notre rapport au monde et nos vies qui parfois, tellement trop occupées, en oublient l'essentiel: vivre intensément.

Des questions nécessaires posées par ce bel apologue qui guide les égarés au rythme des apparitions du lièvre d'Amérique.

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Le lièvre d'Amérique

Hors catégorie (roman, fable, documentaire animalier, satire ?) ce petit livre étonne et séduit par l’alternance des voix que le temps a transformé. De la jeune-fille amoureuse ancrée à l’île aux Grues à l’hyperactive employée de bureau il y a mutation. Est-ce l’écho de la vie sauvage sur l’île qui la hante comme la disparition de son amoureux ? Elle laisse le vent, le cri des oies et la force des eaux du Saint-Laurent nous pénétrer, comme la frénésie animale qui prend possession de son corps. Un premier roman original.

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Le lièvre d'Amérique

Fable à la limite du fantastique et pourtant bien ancrée dans le réel. Diane cherche à être de plus en plus performante au travail. Veut-elle oublier un épisode de son adolescence ? Elle va se faire opérer pour être plus efficace encore.

Ce premier roman est structuré en chapitres courts, ceux sur la vie du lièvre d'Amérique, ceux qui prennent place avant l'opération et ceux d'après. Il se situe sur l'Isle-aux-Grues - Canada au milieu de l'eau, du vent, du froid, de la nature sauvage et rude.

Rien à voir avec la rudesse et la sauvagerie du monde du travail où vont s'égarer certains.
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Le lièvre d'Amérique

Ce lièvre d’Amérique, je l’ai en moi (et vous l'avez en vous) mais c’est Mireille Gagné qui m’en a fait prendre conscience. Ça fait des années que je veux regagner les bois comme me l’a soufflé il y à longtemps Klarissa Pinkola Estes, des années que je suis vissée à un écran pour écrire, reseauter, me cultiver. Nos rythmes nous ont perdu, même les pauses vacances sont vécues au pas de charge... Quel beau livre, culte déjà et québécois de surcroît. Me voilà fan.
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Le lièvre d'Amérique

« Je me demande ce que ça fait en dedans, savoir qu’on est en voie de disparition.

Ces mots ont raisonné à l’intérieur de moi au-delà de cette première rencontre. »

Les mots raisonnent dans l’imaginaire du lecteur longtemps après avoir refermé ce petit livre au texte resserré et économe de mots, cette fable à la respiration profonde et légère. Et l’on se laisse posséder par l’Île jusqu’à ce que le Temps, le temps qui se morfond, le temps intarissable, le temps suspendu, n’existe plus.



« Reclus dans l’attente. L’attente d’une marée. L’étale qui ne veut pas partir. Ensuite, l’hiver qui s’installe avec le silence. Le frasil. La mer qui se crème. Le fleuve qui prend. »

Premier roman de Mireille Gagné, poète de la Belle Province, une fable onirique librement reprise de l’histoire algonquienne de la figure mythologique de Nanabozo



« Sur le pont, elle regarde le fleuve s’écouler en dessous d’elle. La marée descend, elle aussi. Elle se sent comme les eaux qui se retirent lentement après les grandes marées. Il restera beaucoup de débris, mais il fera beau demain. »


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Le lièvre d'Amérique

La talentueuse et très imaginative Mireille Gagné a puisé dans ses souvenirs d'enfance pour écrire son nouveau roman, Le lièvre d'Amérique.
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Le lièvre d'Amérique

Jusqu’où peut-on aller pour être performant ?

Pour que la société, les patrons, nous voient comme de bons employés modèles obnubilés de travail et de réussite…



Diane a fait un choix, irrémédiable. On ne saura pas vraiment ce qu’il s’est passé sous la table d’opération mais nous suivrons pas à pas ses changements, qu’ils soient physiques ou mentaux.

Alors que cette Diane adulte nous apparaît comme un bourreau de travail et comme une femme solitaire sans vraiment d’affect, certaines pages du roman nous amènent à la découvrir plus jeune, quand elle vivait sur une île avec ses parents, au moment où elle a rencontré Eugène, son ami fou de nature. Cette image-là est celle d’une adolescente ivre de découverte, à l’affût d’aventures interdites.

Et puis pour lier les deux Diane, il y a ces descriptions scientifiques du Lièvre d’Amérique qui propose des détails que nous comprenons petit à petit. « Je », « elle », « le lièvre », autant de désignations qui s’entremêlent pour appréhender ce roman fascinant.



Tout cela est habilement mené par l’autrice. Elle nous propose un roman à la lisière du fantastique tout en restant très ancrée dans le réel. Les différentes parties de ce roman sont réunies judicieusement, entre la jeunesse de Diane, sa vie d’employée, et les descriptions naturalistes. C’est définitivement un roman qui sort de l’ordinaire.
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Le lièvre d'Amérique

Une lecture rapide, percutante mais qui pourrait laisser sur sa faim.



Pour le résumé :

Diane se remet petit à petit de son opération et assiste aux changements dans son corps. Ceux-ci sont de plus en plus préoccupants. Si dans un premier temps cela lui a permis d'être plus efficace dans son travail, elle s'inquiète d'où cela va la conduire.



La construction du livre est rythmé et rapide. Les chapitres courts s'enchaînent avec une tension qui monte au fur et a mesure.



Quatre "voix" ou "trames" reviennent ainsi à tour de rôle (attention quelques divulgachement obligatoire pour la compréhension de la critique) :

- La première est celle de Diane qui se remet de son opération. On ne sait jamais exactement ce qu'elle a fait, ou surtout comment, mais on le devine bien assez vite : une espèce de modification génétique à l'aide du génome du lièvre ou quelque chose de ce genre. Je trouve l'idée plutôt intéressante et bien construite sur les changements de comportements induits par l'opération et leur transposition humaine.

- La seconde est la trame suivant Diane quinze années plus tôt, lorsqu'elle était adolescente et vivait sur l'Isle-aux-grues. La narration s'axe autour de la relation de Diane avec un garçon nouvel arrivé sur l'île. Cette trame donne à découvrir une île avec ses nuances de langages etc. Mais cela dit, malgré l'ambiance j'ai été moins convaincu par ces adolescents, notamment le garçon. Il est peut-être un peu trop stéréotypé dans sa différence (garçon qui arrive de la ville mais adore la nature etc.)

- La troisième trame est celle de Diane avant son opération, dans le quotidien de son travail. Cette trame se démarque par l'absence de ponctuation, cela nous laisse sans souffle, épuisé comme peut l'être Diane. L'effet est percutant et nous tient, car on veut savoir ce qui vient ensuite.

- La dernière trame est celle de la description du mode de vie du lièvre d’Amérique. Ce sont de petits reportages mais qui ne sont pas anodins car ils sont en lien avec les chapitres qui s'y accolent.



Au final, le livre se lit vite, est percutant notamment dans sa critique de l'aliénation possible du monde du travail. Cependant, je reste sur ma faim, notamment parce que la fin n'est peut-être pas celle que j'attendais ? Soit qu'elle est trop ouverte ou pas assez poussée dans la direction que semblait prendre le livre.



Ce livre n'est pas dans mon registre habituel, je ne suis donc pas déçu pour autant de l'avoir lu.



Bonne lecture.
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Le lièvre d'Amérique

" Diane grandit au Québec, sur une île de l'archipel de L'Isle-aux-Grues. Elle y vit une enfance libre et sauvage, entre le fleuve, la forêt et la mer, jusqu'à ce qu'elle la quitte brutalement pour aller s'installer dans une grande ville. (...) Quinze ans plus tard, « sur le point de craquer de fond en comble d'éparpiller ses morceaux dans les draps », Diane se tourne vers la modification génétique. Devenir plus forte, vive et rapide, dormir moins tout en multipliant ses performances, c'est la réponse qu'elle a trouvé, du fond de son anxiété chronique et de ses tentatives de contrôle désespérées, aux injonctions productivistes.

Mais on ne mélange pas si facilement son ADN avec celle du lièvre d'Amérique. L'opération a des effets secondaires et son comportement commence à changer dans un sens inattendu.(...)

Ce n'est qu'arrivée pratiquement au bout de son manuscrit que la Québécoise Mireille Gagné a pris connaissance du mythe fondateur algonquien de Nanabozho, « envoyé sous la forme d'un lièvre par Manitou pour enseigner la sagesse aux êtres humains », dans lequel elle a retrouvé nombre de symboles clef de son texte. Elle a inscrit alors le lièvre d'Amérique dans un récit plus large, parce que, dit-elle, « le livre était déjà écrit et qu'il était le legs de quelque chose de plus grand que moi que je devais transmettre. »

Bien lui en a pris. Ce premier roman est une injonction à s'affranchir de la servitude, à tout lâcher pour partir courir les bois, se laisser tomber sur des sols de feuilles mortes ou se frotter les joues contre les écorces des arbres et la mousse humide. Transmission réussie."

Article de Kits Hilaire (extrait) pour Double Marge
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Le lièvre d'Amérique

J'ai acheté ce roman pour sa couverture et pour le bien que j'en avais entendu. Je ne connaissais pas l'histoire mais les premières lignes m'avaient plu et me voici donc lancée dans ce roman. Un roman mystérieux avant sa lecture, pendant et aussi après.

Un très beau roman, un conte d'aujourd'hui et d'hier. Il m'a rendu nostalgique sans raison, peut être de l'enfance de Diane sur cette île, où elle était protégée de presque tout, de la liberté qui y régnait, de la vie sans stress.

J'ai beaucoup aimé la construction du livre, originale et qui correspond bien à cette histoire.

C'est un roman difficile à décrire et j'ai du mal à en parler sauf pour vous conseiller de le lire.

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Le lièvre d'Amérique

Le commentaire de Martine : COUP DE COEUR!



Dans ce roman de Mireille Gagné, on retrouve le personnage principal, Diane, une femme qui est perfectionniste et anxieuse, plutôt envie par l’anxiété de la performance. Diane est une femme déconnectée de la réalité, la seule importance et son travail. Elle n’écoute pas ses émotions, elle est habitée de la hantise d'être exemplaire, sans aucune imperfection.

Un roman qui se divise en différentes parties, chaque partie nous présente une information sur le lièvre d’Amérique, son comportement, son alimentation, sa reproduction, etc. Il faut noter que ce petit animal est une espèce en voie d’extinction.

L’auteure nous partage la raison du choix du lièvre d’Amérique, comme symbole, elle l’associe à la légende algonquienne de Nanabozo, une figure emblématique du passeur celui qui apparaît aux égarés sous forme d’un lièvre.

Tout au long du roman, elle alterne entre le passé et le présent, j’ai aimé cette bi-temporalité, ce qui nous permet de comprendre le personnage de Diane et les événements de la vie qui l’ont amené à cette transformation. C’est vraiment une belle lecture que je vous recommande de lire, Mireille Gagné, elle a une place de choix dans mon parcours de lectrice. Après deux recueils de poésie, elle a réussi à me convaincre encore une fois de son talent avec ce roman, merci !
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Le lièvre d'Amérique

Sises à Chicoutimi, au nord du Québec, les Éditions La Peuplade font beaucoup parler d'elles, en cette rentrée littéraire, avec notamment l'excellent livre islandais La fenêtre au sud et le premier roman d'une autrice du cru, poétesse et nouvelliste par ailleurs, Mireille Gagné, avec Le lièvre d'Amérique. Cette "fable animalière néolibérale" est construite en plusieurs étages et mouvements : son héroïne, Diane, avant et après une opération transgénique, ses souvenirs d'adolescence sur une île, des notules documentaires sur le lièvre d'Amérique. Les chapitres qui alternent, avec des styles différents, perturbent quelque peu et obligent à un effort initial avant de trouver leur logique dans la progression du récit, les éléments fantastiques croisant les moments élégiaques de la vie d'avant de Diane, en symbiose avec la nature. Le roman est court, un peu trop peut-être, mais il est très dense, proposant une réflexion sur la société actuelle, basée sur la compétitivité et la performance. Étrange livre, avec sa métamorphose digne de Kafka, qui agglomère plusieurs genres littéraires avec brio, laissant au lecteur toute latitude pour s'interroger et fantasmer sur un monde où l'homme n'a de cesse de vouloir "s'améliorer" en oubliant les règles élémentaires de la nature. Là où il y a implantation de gènes, il n'y a pas nécessairement du plaisir. Le lièvre et la torture, voici une fable à laquelle La Fontaine n'aurait certainement pas songé.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Le lièvre d'Amérique

Le lièvre d' Amérique sort des sentiers battus c'est le moins que l'on puisse dire. 


Il a franchit les frontières pour nous permettre de découvrir son histoire atypique.




D'un chapitre à l'autre, le lièvre d'Amérique bondit et nous embarque dans une fable contemporaine adaptée librement par Mireille Gagné d'une histoire algonquienne, où l'on découvre les origines de Nanabozo.




Impossible de ne pas être sous le charme de ce récit qui tout en gardant une part de mystère nous fait rêver à travers ce comte original et poétique.


Un véritable plaisir pour les sens qui se réveillent avec une folle envie de filer au Canada, pour suivre les traces de ce lièvre à travers cette nature où l'on pourrait se perdre pour oublier toute cette effervescence qui bouscule notre quotidien. 




Liberté quelque peu retrouvée, mais toujours avec quelques barrières étant donné le climat actuel, il fait bon de croiser ce genre de livre sur notre route littéraire, de laisser les plumes canadiennes nous permettre de formidables évasions grâce notamment à cette maison d'éditions La peuplade, qui nous offre à petit prix des voyages extraordinaires et nous permet de rencontrer des auteurs remarquables.




Alors sortez votre collet, filez en librairie et n'hésitez pas à piéger ce lièvre d'Amérique, vous ne pouvez pas le rater, sa couverture est magnifique.



Chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress lien ci-dessous :
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Le lièvre d'Amérique

Une superbe découverte que Le lièvre d'Amérique. Le récit est à la fois étrange et prenant. Son découpage en petites tranches, dont on ne découvre les liens qu'au fur et à mesure, y est pour beaucoup. J'ai particulièrement aimé le détour par le fantastique pour une réflexion sur la condition féminine et la fuite vers la productivité et la perfection, mais aussi l'écriture de l'amour adolescent, si évanescent ici qu'on se demande même s'il a bien existé. A recommander partout autour de vous, comme une belle introduction à la littérature québécoise.
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