AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mona Thomas (18)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Comment faire une danseuse avec un coquelicot

Pourquoi sème-t-on cinq étoiles entre les pages d'un livre lu pour les faire germer à côté du titre sur Babélio ?

Parce que ce livre a su se rendre indispensable, de ceux qui ne seront jamais rangés, parce que le désir d'en relire quelques phrases sera toujours présent - à moins que ce ne soit pour surveiller qu'une ipomée gracieuse ne s'est pas enroulée sur la couverture… il est des miracles que le murmure du mot "jardin" fait se réaliser !

Parce qu'il a su faire jaillir des sourires, des rires, parce qu'il a fait perler quelques larmes aussi, parce que son voisinage, son "voyageons-ensemble" m'a fait m'écrier souvent : "Oh oui, c'est vraiment ça !".

Parce qu'il m'a rendue insupportable à force de vouloir, à tout prix, lire quelques pages à haute voix, pour un autre lecteur assis tout près et pas forcément intéressé des mêmes récits - il y a des trésors que s'embellissent encore davantage dans le partage ! - mais qu'à cela ne tienne, j'y suis arrivée et lui aussi a souri, et lui aussi a croisé Dame-Mélancolie.…

Et parce que le bonheur suscité par sa lecture se doit d'être clamé, comme une évidence, en toute hâte, pour ne rien en laisser s'étioler...





C'est un petit livre à plusieurs portes, à plusieurs clefs !



D'une serrure forcée, on rencontre Jacob, ce petit garçon qui pétille, qui se fait lire les livres de J.R.R. Tolkien et qui a toujours mille questions malicieuses à poser.

Jacob, c'est le regard innocent, celui qu'on devrait toujours cultiver mais il fane si vite, faute de soins attentionnés…



Si l'on tourne une autre poignée, on rencontre sa maman qui lui lit ce même fameux livre et qui surtout.... parle de l'inépuisable richesse que suggère le mot "jardin" !

Ce regard qu'elle pose sur le jardin, c'est un legs - comme souvent - de ses grands-parents, de cette grand-mère qui prévient de son absence ses visiteurs éventuels en griffonnant sur un carton "Je suis au jardin" accroché sur la porte, amoureuse des plantes, des fleurs dont elle veut tout savoir et de ce grand-père qui déambule dans les allées fleuries en écrivant des histoires, en réinventant les romans…



Dans la mise en musique du mot "jardin", Mona Thomas nous en donne pour tous les goûts : des jardins facétieux aux herbes folles, des jardins anciens, tout en simplicité qui ne sont pas que des jardins mais de véritables lieux à ou pour vivre - mais chutt, je ne peux pas tout dévoiler...- des jardins au garde-à-vous, domptés, sans un foliole de travers, sans un pétale retroussé, des jardins muets parce qu'ils ne racontent rien... et puis des lieux qui ne sont pas des jardins mais qui y ressemblent à s'y méprendre parce que Dame Nature a plus d'un tour dans sa poche...



Et puis, aussi, les souvenirs, que trois brins d'herbe ou deux corolles dressées suggèrent, esquissent... Des rencontres racontées, de certaines drôles et sautillantes comme celles des bégonias, de certaines plus douces et comme parfumées de peu, juste pour qu'elles décorent à jamais la mémoire, de celles qui disent solitude en regardant ce bouquet qui conjugue légèreté avec simplicité ou qui disent un adieu quand les fleurs oubliées, laissent contempler quelques vestiges d'une vie pillée et pourtant si délicate...



On croise toute une myriade de personnages, de caractères, de cultures. On frôle Foufou le chat et on caresse Roxane la chienne. On se fait sérieux pour écouter ces grands écrivains que Mona Thomas convoque et invite ou ces peintres qui n'ont de cesse de nous dévoiler un peu plus de l'essence du jardin.





C'est beau, c'est doux, c'est léger comme un pétale de pavot, c'est sucré comme les cerises mangées perché dans l'arbre et ça pique de tant de félicité, pour faire larmoyer, comme cette framboise trop joufflue pour être seulement dégustée et qu'on laisse fondre doucement sur la langue comme une nourriture sacrée !

Au fil des phrases, on aimerait presque la compagnie des limaces et autres escargots, on s'assoirait pour considérer avec patience le vol des butineurs et tant pis pour le temps qui passe, tant mieux pour cette futilité accordée, pour cette frivolité permise, pour cette fragile pause.



Alors, dorénavant, je sourirai en regardant les bégonias, esquisserai un pas de danse en apercevant les coquelicots, soupirerai de mélancolie en admirant les hortensias. Et puis, Eugénie... et ses bouquets simples et sauvages, les seuls vrais qui disent les beautés de la nature ou du jardin. Et la Dame de l'île d'Ouessant qui malgré son départ, demeure là, devant nous. Son regard perdu sur un ailleurs et ses trésors de fils et de rubans pour nous lier aux pages de ce merveilleux petit livre, ou pour lier les tiges comme on lie les souvenirs, pour les mettre, les uns comme les autres, dans un vase pour qu'ils se déploient doucement.





Merci Mona Thomas, votre livre m'a été bienfaisance, m'a été trésor précieux, m'a été cadeau inestimable. Moi qui ai, en ce moment, l'impression que la vie n'est que bataille, j'ai trouvé mon havre, dans vos mots, dans vos pages...

Merci, merci !
Commenter  J’apprécie          4813
Alar

J'ai foulé le sol d'Alar, les sentes des jardins, sous les vieux arbres, croisant à l'occasion deux chevreuils ou un renard. J'ai franchi le seuil du château, vestige aux yeux grands ouverts, demeure qui a vu s'écrire nombre d'existences en ses murs.



Si on devait qualifier Alar, l'entourer de mots capables de résumer d'en dire tout le pouvoir, cela serait : solitude, deuil, folie, fracas des vies. Et il faudrait s'arrêter sur une pierre, se poser et écouter le chant des oiseaux, éprouver leur frôlement, admirer leur délicate fragilité. Puis partir, le nez au vent, lever les yeux vers la canopée, ou au contraire les baisser pour les faire étinceler des couleurs végétales qui s'offrent à celui qui accepte de n'être que perception.



Alar, c'est l'histoire de plusieurs vies, toujours en deuil, frôlant la mort, solitaires... Alar et son jardin comme un réconfort, un apaisement. Alar et ses profondeurs pour y nicher les tourments et ne garder que les beaux moments de la vie...



Alar, c'est apprendre à s'ouvrir à l'autre, celui qui s'est confié en toute pudeur et qui n'est plus, celui qui se fait guide désormais les choix de vie, par son souvenir. Alar c'est faire que la folie s'apprivoise, qu'avec elle, il est possible de cohabiter, que la douleur et la cruauté des hommes peuvent s'oublier, ne serait-ce qu'un peu, dans l'amour d'un fils pour son père, dans sa patience à son égard.



Alar peut être une terre d'exil, une forêt bruissante qui permet de s'inventer un séjour éphémère et de le transformer pour le rendre acceptable, pour faire que les souvenirs ne soient pas trop lourds à porter, que l'ailleurs ne fasse pas trop mal, que se retourner sur ces murs chancelants ne soit pas douleur.



Alar c'est le lieu où la nature peut encore s'écrire avec une majuscule, les chevreuils, les renards ou même les truites de la rivière sont libres, écoutés, admirés. Ils sont comme en symbiose avec les lieux y sachant trouver refuge lors des tempêtes, y profitant du silence et de la tranquillité des lieux qui ne sont pas visités.



Alar c'est cinq et plus, morceaux de vie qui disent cinq et davantage regards sur le "domaine"... pour enfin en connaître tous les détails par celle qui l'a tant aimé et qui l'a gardé en elle toute sa vie. Alar, ce sont les pas déjà légers de ceux qui ne sont plus tout à fait de ce monde, Alar c'est le domaine des simples, des doux, des bons même dans leur extravagance ... et elle correspond si bien au lieu.



L'écriture de Mana Thomas se déroule comme une hélice d'escargot, elle tourne, tourne tout en images, tout en mots choisis et sonores, presque comme des notes de musique pour mieux capter l'esprit du lecteur, le capturer dans les branches des vieux arbres et lui donner l'envie de découvrir davantage l'histoire des lieux et celles qui s'y sont accrochées au gré des visites. Elle dit et dissimule, dévoile et passe sous silence jusqu'à la rencontre ultime où toute vie est à sa place désormais.





Laissez-vous entraîner entre château et manoir, entre parc, futaie et jardins, laissez votre esprit s'envoler avec les oiseaux et venez croiser toutes ces vies qui voue enseigneront… Venez rencontrer ces êtres qui vous parleront avec leurs mots à eux d'un lieu, comme d'un sortilège.
Commenter  J’apprécie          398
La bibliothèque du Docteur Lise

Chronique rédigée tout au début de mon inscription sur Babelio- Mai 2013....pour un livre acquis en avril 2011 à la Librairie Texture.Paris 19e ( et lu à la même époque)



****Relecture et remaniement de "mon billet" ce 4 juin 2023, en ajoutant bon nombre de citations

( *** ce que je ne faisais pas du tout à " mes débuts" sur Babelio ! Je viens de m' en rendre compte en parcourant mes premières implications sur le site !!)



"La poésie et la médecine, c'est pareil



L'autre jour à la radio, j'ai entendu dire que les grands livres sont des livres de bonté. "



Un texte choc... pour tous les amoureux Du Livre, avec un grand L.



* le récit se fait par un tiers: un anthropologue attaché au CNRS poursuit des recherches sur la lecture et le rapport aux livres...partout ou sévissent des états de " crise".Il vient donc dans un hôpital demander à une cancérologue, le Docteur Lise, de la suivre dans son quotidien de médecin et le rôle de ses lectures, de ses morceaux de bibliothèque dispersés entre son bureau et divers lieux accessibles ou plus intimes...



Un ouvrage qui a la double richesse de faire une chaîne humaine et livresque...en nous faisant découvrir les écrits qui aident cette Docteur Lise...Elle soignerait moins bien sans la compagnie des livres, elle vivrait moins bien. Cancérologue dans un grand hôpital parisien, Lise Ménard trouve chez Philip Roth, Irène Némirovsky, Nabokov, ou Céline, Henry james, Doris Lessing, Mc Carthy ou Kafka, la force renouvelée pour affronter les situations graves, parfois inconvenantes, auxquelles sont soumis le patient et ses proches dans le quotidien de la maladie...La littérature révèle à cette femme de cinquante ans, dissidente à sa façon, la beauté qui existe à soigner autrui.



Une grande lecture tonique, pleine de courage, de vie, d'espoir....d'une femme -médecin qui réfléchit avec beaucoup de justesse à la pratique de son métier, mais aussi à toutes les complexités de "communication" avec ses patients.... la Littérature, ainsi que les très nombreux médecins-écrivains, par leurs écrits, leur propre ressenti, sont une véritable force pour l'aider à affiner l'exercice d'une médecine, qu'elle veut aussi humaine que possible, en prenant en compte le corps, mais aussi le mental....Et les "mots" sont un formidable outil, une richesse positive quand ils sont utilisés à propos....



Ce texte est parmi mes grands coups de coeur de ces dernières années, et je ne "rate" pas une occasion d'en parler autour de moi. Ce texte est à l'image de cette narratrice, forte, et à la fois assumant un équilibre constructif d'empathie, de compassion et d'écoute, envers ses "malades"... Ce médecin ayant une très haute idée de son engagement professionel, se remet en question quotidiennement, face à des malades souvent gravement atteints, vulnérables, grâce à tous ces livres-compagnons, qui ajoutent chacun à leur manière, un surplus d'humanité et de réflexions bienveillantes, dans son quotidien médical.



Pour tous les amoureux inconditionnels de littérature, et les curieux d'une profession essentielle, infiniment complexe... puisque chaque jour, "nos" médecins sont confrontés à la mort, à des limites... et qu'il faut toutefois se battre, soigner autrui, envers et contre tout. Après cette lecture, vous aurez été époustouflés , "ragaillardis" par la personnalité extrêment attachante de cette femme. Et en plus, une sacrée liste de textes à découvrir: écrivains-médecins et écrivains "tout court" !!!



Ce genre de lecture qui vous transforme en profondeur...qui vous enrichit à tous points de vue... et qui de surplus... vous fait rencontrer des auteurs et livres magnifiques. Que du bonheur !



*En remaniant cette chronique avec cette relecture du moment, je redis la force et le rayonnement de cet ouvrage qui fait réfléchir abondamment et en profondeur sur les réalités complexes de la maladie, de la douleur, du " soin", de l' " Accompagnement " des médecins comme celui des proches. Ce texte , à cet égard, m'avait été un vrai soutien, étant dans la délicate et " épuisante " situation d'accompagnement de " mon mari" en fin de vie...



En dépit de la gravité du sujet, ce livre est totalement lumineux et constructif , nous entraînant dans une folle équipée dans l'histoire mondiale de la Littérature, nous faisant griffonner, au fil des pages, un grand nombre de nouveaux textes et écrivains à lire et à découvrir.Ce fut, en tout cas, pour ma part le " 2ème grand Plus" de cette lecture unique ,en son genre, qui donne des ailes et alimente généreusement nos curiosités...!



En conclusion un extrait significatif , montrant bien à la fois toute l'importance essentielle des Livres, de la Beauté " thérapeutique " de la Littérature et à la fois, les limites inévitables !



" Alors l'anthropologue comprend que cette dissémination d'ouvrages si appréciés, cette métastase de lecture, la façon d'avoir une bibliothèque et plusieurs et aucune tout en tenant tellement aux livres, en comptant tellement sur eux, ne recouvre rien moins que " le rêve de guérir ".Au-delà de l'exercice qui consiste à tenir la maladie en respect le plus longtemps possible, la bibliothèque joue contre la mort, à même hauteur, illusoire et alors ?"



Récit prenant , prolongé par une très intéressante sélection bibliographique, in- fine !



Commenter  J’apprécie          344
La bibliothèque du Docteur Lise

"Je me souviens d'avoir été fascinée par le miracle des bons livres qui arrivaient au bon moment de la vie. Ceux qui parfois tombaient des étagères pour venir répondre à des questions que me posait l'existence" (extrait "La Grand-mère de Jade" de Frédérique Deghelt). Dans mon cas, "La bibliothèque du Docteur Lise" m'est tombé dans les mains sur la recommandation de "Fanfanouche24" après avoir "zyeuté" (terme québécois pour "jeter un oeil") sa liste "Les livres, nos guides et nos héros....". Il s'est avéré que cette suggestion est arrivé à point suite au décès récent de ma mère, alors que questions et réflexions se bousculaient dans ma tête sur la vie en général mais où l'esprit, embrouillé par les vapeurs du deuil, anesthésiait chez moi toute volonté d'y voir plus clair . "La bibliothèque du Docteur Lise" de Mona Thomas a donc pris le relais pour apporter quelques réponses. J'ai aimé la lucidité des propos de l'auteur qui s'immisce dans la peau d'une cancérologue laquelle puise à son tour dans ses propres lectures pour donner un sens à ses actes et y apporter une dimension plus humaine. Dans un langage simple et une atmosphère décontractée, sans pathos, elle aborde divers thèmes auxquels elle est confrontée dans sa profession, chacun appuyé de références littéraires: l'erreur médicale, les conditions de travail en milieu hospitalier, l'indépassable souffrance morale de certains patients, la sacro-sainte vérité au patient (faut-il tout dire ?), les soins palliatifs, le soi-disant "combat" contre la maladie (j'ai bien aimé son point de vue là-dessus), la chirurgie plastique, etc. À la fin du livre, on retrouve d'ailleurs en annexe la liste de tous les livres. Parmi les auteurs cités, Céline, Tolstoï, Henry James, Cormac Mac Carthy, Malcolm Lowry, Franz Kafka, Philip Roth, Thomas Bernhard, Norman Mailer et plusieurs autres. Bref, vous avez sans doute saisi que j'ai beaucoup aimé !
Commenter  J’apprécie          264
L'Histoire de la grande Marie

J'ai lu ce livre dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle.

Mona Thomas a voulu rendre hommage à son amie Marie Dedieu, disparue tragiquement en 2011. Elle a été enlevée par un groupe d'hommes qui l'ont revendue en quelque sorte à une autre groupe tout aussi véreux qui ne lui a apporté aucun des soins dont elle avait besoin puisqu'elle était handicapée depuis les années 70. Certes c'est une fin tragique, certes Mona Thomas pleure son amie. Mais il n'empêche que son livre est plat: on ne ressent aucune émotion. La narration est brouillonne, on passe du coq à l'âne. On ne sait pas trop ce que l'auteur cherche à mettre en avant: le féminisme de Marie, leur amitié, son handicap, sa fin de vie? J'ai reposé le livre très perplexe sur l'utilité d'un tel ouvrage.
Commenter  J’apprécie          100
Léman

C'est un livre étrange. De ces livres dont ne sait quoi penser alors même que l’on est en train de les lire.

Iris reçoit les confidences d’un homme qui vit dans un palace au bord du lac Léman . C’est un intellectuel, personnage énigmatique qui a des idées très précises sur les gens en général et sur et l’amour en particulier. Il a été très entouré et reconnu mais maintenant, il fuit la société des hommes. Et dans cette solitude, il revient sur une histoire d’amour dont il essaye de comprendre la nature, le sens.

Malgré certaines réflexions et une ambiance feutrée, je n’ai pas tellement apprécié ce court roman. Quelque chose de sec m’a laissé sur le bord des pages.

Commenter  J’apprécie          90
La bibliothèque du Docteur Lise

Que lit le docteur Lise, médecin spécialisée en cancérologie ?



L'idée pouvait -être intéressante mais sûrement pas pour un anthropologue car il faut bien se garder de généraliser.

J'ai de mon côté constaté que, la plupart du temps, les médecins ne lisent guère plus que quelques revues spécialisées et ceux qui lisent, préfèrent des ouvrages de distractions, on les comprend.




Le docteur Lise, elle, accumulent les livres qui traitent de la maladie, de la mort ou de son approche dont certains, il est vrai, sont des chefs d'oeuvre de la littérature mondiale.


On la suit donc dans son travail, on écoute son point de vue de soignant… Qui n'a rien de très original. Chacun dans ce domaine se croyant humain, bon technicien et à la pointe des habitudes (souvent arriérées) d'une époque. le docteur Lise aurait probablement figurée autrefois plutôt du côté des détracteurs de Semmelweis par son suivisme.



Le tout aurait pu être intéressant s'il n'était pagaille au possible.



La forme de l'échange entre deux personnes ne sacrifie pas ici au dialogue écrit avec tirets, retours à la ligne et points d'interrogation (ou éventuellement mise en gras des questions) et on obtient donc des phrases qui finissent par "Que je lui dis" ou "qu'elle me répond" !

C'est lourd, inélégant.

Le livre est finalement gâché par ce caractère brouillon.
Commenter  J’apprécie          80
Tanger 54

Un pastel chiné dans une brocante nous conduit tout droit au Tanger dans les années 50, à l'époque où Burroughs, Kerouac, Ginsberg et consorts y puisaient inspiration et plaisirs. Dans ce roman, on y retrouve également Paul Bowles mais aussi et surtout Francis Bacon, dont ce livre est une sorte de biographie déguisée., tout en étant présenté sous forme d'enquête qui piétine, hésite, fouille, analyse.



Bien qu'étant amatrice d'art contemporain et de Francis Bacon, fascinée par la Beat Generation et intéressée par Tanger, j'ai fini par décrocher à seulement quelques pages de la fin de ce livre trop érudit, et il faut bien le dire, plutôt inintéressant (pour moi, hein!). Certaines infos de la vie de Bacon, Bowles ou autre ne m'intéressent tout simplement pas. Pourtant, il avait à la base tout pour me plaire, c'est pour ça d'ailleurs qu'on me l'avait offert sans prendre de gros risques...







Commenter  J’apprécie          60
La bibliothèque du Docteur Lise

Le docteur Lise , Lise Ménard est medecin cancérologue. Chaque jour elle soigne, elle pose des diagnostics, met en œuvre des thérapies, combat le mal. Sa force elle l'a trouve dans sa bibliothèque, dans ses lectures.



Roman ou essai, au travers de ces entretiens, on découvre un hommage à l'écrivain et aux soignants.
Lien : http://desmotsetdesmailles.fr
Commenter  J’apprécie          40
La bibliothèque du Docteur Lise

Il s'agit essentiellement d'un essai montrant en quoi la littérature aide à la pratique humaine et éclairée de la médecine, ce qui est très intéressant. Malheureusement, dans le but, je pense, de rendre la lecture un peu plus vivante, l'auteure a cru bon de greffer une histoire d'un " pseudo-observateur qui souhaite classer la bibliothèque du Docteur, et qui joue le rôle du Naïf". Et ça nuit au discours à mon sens, il perd en force et en intensité. Le récit en devient brouillon et superficiel, ce qui est malheureux car l'idée de base se suffisait à elle-même. Donc c'est l'ascenseur, passionnant par moment et tout à coup ça retombe comme une crêpe. Dommage, dommage.
Commenter  J’apprécie          20
La bibliothèque du Docteur Lise

Sûrement un excellent roman, j'attendais d'ailleurs depuis longtemps de m'y plonger, avec beaucoup d'impatience.

...mais vraiment trop ardu pour moi :

beaucoup trop de références, auxquelles je ne comprends pas grand chose.

Pas spécialement médicales, hélas : littéraires.

J'ai pourtant noté beaucoup de beaux échanges entre les deux protagonistes du roman, avec une véritable émotion (ceux évoquant les malades et la médecine).

Comme quoi...

Du coup je ne sais plus. Ai-je adoré ? Ou me suis-je perdue...
Commenter  J’apprécie          20
Tanger 54

Le point de départ de ce livre est un rêve de chineur : trouver un dessin qui est peut être réalisé par un grand artiste et que l'on achète trois francs six sous sur un vide-grenier. C'est ce qui arrive à l'acteur Gérard Desarthe, sur le marché de Beuzeville. Il déniche un portrait au pastel sur lequel est écrit, comme une signature, Will.S Burroughs - Tanger 54. La critique d'art et auteur de ce livre, Mona Thomas déjeune ce dimanche là chez l'acteur et est tout de suite intriguée par ce dessin. Elle décide par passion mais aussi par amitié de trouver qui a bien pu exécuter ce pastel. Commence alors une longue enquête qui va nous mener dans le Tanger trouble de l'après-guerre et dans le Londres de Francis Bacon.

Cela aurait pu être un polar haletant et passionnant dans le milieu de l'art qui, de découvertes en découvertes, nous aurait conduit vers le peintre inconnu. Cela ne l'est pas, l'auteur profite plutôt de ses recherches pour nous raconter le Tanger mythique des années cinquante avec ses artistes vivant leur homosexualité (voire leur pédérastie) sans contrainte. Raconter est un bien grand mot, évoquer serait plus approprié. Ici aucune linéarité, simplement des moments, des périodes nous sont décrites au gré de des suppositions ou des trouvailles. Les questions tournent souvent autour de la présence ou non en 1954 de tel peintre ou tel écrivain. C'est un peu décousu, pas réellement passionnant pour un lecteur lambda non spécialisé. On y apprend tout de même les us et les coutumes d'un certain tourisme sexuel, on y croise Paul Bowles, ses amants, sa femme mais aussi Jack Kerouac qui aimait les jeunes marocains et surtout Francis Bacon qui a beaucoup séjourné là-bas. La deuxième partie du livre va s'intéresser plus longuement à Bacon car on le soupçonne d'être peut être l'auteur ou alors l'inspirateur du pastel mystérieux. Ici aussi, évocation de quelques moments de la vie du grand peintre britannique, toujours de façon un peu disparate, plombe un peu plus le livre.

La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          20
On irait

Ce n'est pas tous les jours que je lis un roman jeunesse difficile, où l'on n'entre pas facilement dans le texte, où le style est complexe, non pas que cela soit mal écrit.

Au contraire, un style poétique, lapidaire, plein d'ellipses, une langue décousue comme l'identité de la jeune protagoniste principale.

Le texte est le reflet de la fragmentation de son âme, de son sentiment de manquer de repères, car elle a grandi en famille d'accueil, séparée de sa mère en prison, sa mère qui a tué son père. Les dialogues, la narration, les pensées de l'héroïne, tout se mêle pour révéler cette absence de références.

Comment grandir avec cette perte originelle (elle est née en prison et a été placée bébé) alors que sa naissance est liée à une tragédie incompréhensible (sa mère est mutique sur le sujet)?

Comment établir une relation mère-fille quand on ne voit sa mère qu'au parloir que quelques instants et comment apprendre à créer d'autres liens?



Sa quête d'identité est parallèle à une expansion de la structure du récit. Plus elle arrive à mettre de mots sur son histoire familiale, plus les phrases du texte sont longues, construites, plus les sentiments s'expriment et plus on se rapproche d'une narration classique.



La narration à la première personne prend tout son sens ici car Claire raconte sa quête mais s'adresse aussi à la mère absente et le roman devient journal intime.

C'est le retour à une normalité, en quelque sorte, lorsque la jeune fille arrive à mettre un visage sur le nom de son père, à s'approprier les drames de l'histoire familiale. Son périple en Bretagne est un retour aux sources mais aussi l'accomplissement du rêve de sa mère d'aller toutes les deux sur la "côte nord".



J'avoue avoir été désarçonnée par ce texte qui ne se laisse pas facilement apprivoiser mais ensuite quel plaisir rare d'aller à la rencontre d'un récit et non seulement de se laisser embarquer, comme c'est souvent le cas actuellement en littérature jeunesse. Désormais, j'ai le sentiment qu'on facilite au maximum l''entrée" du lecteur dans l'oeuvre, par un style simple et clair.

Je dois avouer que la difficulté est un défi.



Bref, un vrai coup de coeur pour ce roman dont les thématiques sont difficiles et qui garde sa part de mystère, même une fois achevé.

Vive la littérature de jeunesse hermétique!



A partir de 15 ans
Commenter  J’apprécie          10
Comment faire une danseuse avec un coquelicot

De mars à juillet, Mona Thomas lit Le Seigneur des Anneaux à son petit auditeur, Jacob, son fils. Au fil des pages, elle égrène cette lecture qu'elle parsème de réflexions sur le jardin, la nature. Au fil des pages, pour étayer ses réflexions, Mona Thomas évoque les auteurs qui l'ont marquée, leurs rapports avec la nature. Ici une phrase de Diderot, il n'y a pas de mauvaises herbes seulement des herbes que l'on ne connaît pas, un peu plus loin nous croisons Lady Chatterley, Kafka, Faulkner, Montaigne. Ce petit livre est à mon avis une petite bible pour tout amateur de jardin, c'est aussi une belle invitation à la lecture partagée.
Commenter  J’apprécie          10
Tanger 54

Tanger 54, c'est surtout le Tanger des années 50 ; "Tanger entre plusieurs mondes", libre, folle et un espace pour la beat generation. On découvre aussi un mouvement qui comprend des artistes marocains.
Commenter  J’apprécie          10
Tanger 54

Ce récit exalté décrit un monde artistique et homosexuel d'une violence rare sous son apparence festive - oeuvres torturées, toiles lacérées, amants disputés, nez fracturés et souffrances exilées.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
Commenter  J’apprécie          00
Mon vis-à-vis

Deux hommes dans un train, une conversation qui s'engage... C'est un échange de monologues plutôt qu'un dialogue, finalement, où chacun évoque, ses douleurs, considérations sur la vie, les femmes, l'amour...

Il y a l'un d'eux, empêtré dans un retour de flamme amoureuse pour une femme éconduite il y a des années, il y a l'autre, de quarante ans son aîné, qui a des avis sur tout et surtout sur les femmes (et quels avis !!)

Commenter  J’apprécie          00
Comment faire une danseuse avec un coquelicot

C'est moins un roman qu'une sorte de journal, en fait, qui s'étire sur toute la période nécessaire pour lire "Le Seigneur des anneaux" à son fils. Et pendant tout ce laps de temps, Mona Thomas nous présente son jardin, des considérations, entre autre un passage sur les mauvaises herbes que j'ai particulièrement apprécié, sur le liseron, et ses conversations avec un fils qui s'interroge (pourquoi c'est bien de lire ?). Il y a aussi des souvenirs, le jardin des grands-parents, ceux qu'on entre-aperçoit depuis les fenêtres du train...



Un petit livre très agréable, dont on a envie de partager des passages à voix haute.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mona Thomas (62)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter pour les nuls (niveau facile)

Combien de tomes contient la série Harry Potter

6
7
8
9

7 questions
16993 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}